Chapitre onze
Point de vue de Louis.
« Tu quoi ?! » criais-je à ma mère.
« Je sors avec Randy, je suis sa petite-amie maintenant, » m'expliqua Johannah.
Harry était collé à mon dos et sa main était dans la mienne.
« C'est un vrai connard, maman ! Je n'arrive pas à croire que tu ne vois pas ce qu'il se passe... » je murmurai la dernière phrase.
« Qu'est-ce que tu veux dire ? » demanda-t-elle d'une voix incertaine.
« Rien. Harry et moi on sort aujourd'hui. Ne nous attend pas, » grognais-je.
Je trainai Harry à l'extérieur de la maison, jusqu'à la voiture, puis lui ouvris la portière en tachant de sourire. Il me rendit mon sourire et grimpa dans la voiture en rougissant.
« Lou ? Ca va » Il avait l'air inquiet.
« Je vais bien, mon ange, je suis juste un peu triste. Mais tu es ici, avec moi, alors ça va déjà mieux. » Harry gloussa tandis que je démarrais la voiture et la fis reculer dans l'allée.
« Hey, on va où ? »
Je souris et pris sa main dans la mienne.
« Plus bas dans la rue j'ai vu plusieurs boutiques de confiseries avec plein de gens agglutinés autour. Je voulais m'y rendre un de ces quatre alors pourquoi pas avec toi ? »
Harry sourit jusqu'aux oreilles et se rapprocha de moi pour poser sa tête dans mon cou et me serrer fermement contre lui. Je fis un petit virage avec la voiture qui fit retomber Harry dans son siège. Je me mis à rire et lui pris l'une de ses mains pour en embrasser le dos.
« Oh merci, merci, merci Louis ! » couina-t-il.
« Hey, ce n'est pas que pour toi ! C'est aussi pour moi ! » répondis-je d'une voix faussement insolente.
Harry me donna un petit coup dans l'épaule en riant. « Je n'ai jamais goûté les bonbons de ce monde alors je suis impatient. »
Je lui jetai un bref coup d'œil. « Il y a quoi dans ton monde ? »
Le bouclé frissonna. « Des algues recouvertes de sucre marin. »
Je fis semblant de vomir. « Ca a vraiment l'air immonde. »
« Ca l'est ! » Il rit puis s'appuya contre la vitre. « Ca l'est... »
--
« Et tu me jures que ça ne va pas me tuer ? »
« Je te le jure. »
« Je ne sais pas...Ca me semble bizarre. »
« Harry, c'est de la glace ! »
Le garçon planta son regard dans le mien avant de donner un petit coup de langue sur sa glace. Encore une sucrerie qu'il doutait aimer, puis qu'il goutait et dont il allait raffoler. Je le regardais tandis qu'il essayait de déterminer s'il aimait ou non ça. Son visage s'éclaira soudainement et il se remit à lécher sa glace.
« C'est la meilleure chose que j'ai jamais goûté. »
Je ris et essuyai un peu de glace fondue au coin de ses lèvres. « C'est ce que tu as dit pour toutes les autres douceurs que tu as mangé. »
Harry rougit en continuant à manger alors que je faisais de même avec un caramel. J'avais réussi à en sauver quelques uns après que le bouclé s'était en quelque sorte...déchaîné. On avait fini par se faire jeter dehors de la boutique, longue histoire. Harry eut fini sa glace en un clin d'œil et me traina devant une autre boutique de bonbons.
« Wow...Il y a tant de couleurs ! » couina-t-il en entrant dans le magasin. Je le regardais faire en souriant.
Je jetai un coup d'œil aux alentours et aperçus la tignasse blonde de Niall. Je m'assurai qu'Harry soit toujours occupé et me dirigeai vers mon ami pour lui tapoter l'épaule. « Quo-oh ! Louis ! » s'exclama Niall en se détournant de la fille aux cheveux rouge avec laquelle il parlait.
« Salut, Niall. C'est marrant de te croiser ici, » dis-je d'une voix guillerette.
« Ouais, je suis venu avec ma petite-amie. Izzy, je te présente Louis. Louis, voici Izzy. »
Je sortis ma main de ma poche afin de serrer poliment la sienne.
« Que fais-tu ici ? » demanda Niall.
« Je suis avec Harry, mon petit-ami. »
Une brève lueur passa dans les yeux de Niall et je me souvins soudainement lui avoir dit que je ne me sentais pas près pour avoir une relation. « En parlant de ce petit ange il me fait signe de venir à la caisse pour payer des bonbons. On se voit plus tard, ok ? »
Niall acquiesça et lui et Izzy me firent un signe de main, même si les yeux bleu du blond me criaient autre chose.
Le bouclé me mitrailla immédiatement de questions. « Re, qu'est-ce qui t'as pris autant de temps ? C'était qui ? »
« Je parlais à Niall et sa petite-amie. Il travaille avec moi à la librairie. »
Harry hocha la tête et se tourna vers le caissier. « Ca fait combien déjà ? » demanda-t-il, tout sourire.
« 10.34 »
Comment des bonbons pouvaient-ils coûter aussi cher ? Je lui tendis la somme indiquée puis me saisis du sac, réalisant soudainement pourquoi cela coûtait autant.
« Putain, Harry. T'as acheté quoi ? Une brique ? »
Il se mit à glousser, les joues rose pivoine. « Non, juste quelques kilos de bonbons. »
Je souris face à sa bouille innocente et m'assis à ses côtés à l'extérieur de la boutique. Nous profitâmes grandement de notre temps passé ici.
--
Sur le chemin du retour j'avais mis la radio en guise de fond sonore alors qu'Harry et moi discutions de tout et de rien. Il passait son temps à piocher dans son sac de bonbons et m'en mettait de temps à autre dans la bouche.
« Donc ils les étirent ? » demanda-t-il en fixant une sucrerie de couleur rose.
« Ouais, puis ils les coupent et en font des formes, » répondis-je en garant la voiture dans l'allée.
Mon petit-ami hocha la tête et dévora le bonbon d'une seule bouchée.
Note à moi-même, Harry est accro aux sucreries.
Il sortit de la voiture en riant et alla ensuite dans la maison alors que je fermais la voiture. J'entendis soudainement un cri. Je me figeai momentanément avant de courir jusque dans la maison, apeuré. Harry fixait avec horreur ma mère et Randy, qui était pratiquement en train de baiser sur le comptoir de la cuisine. Elle n'était pas complètement nue, mais suffisamment pour qu'on ne se trompe pas sur ce qu'ils allaient faire.
« Louis-je- » tenta-t-elle de dire.
Je pris simplement la main du bouclé dans la mienne et nous dirigeai dans ma chambre sans qu'aucun de nous deux ne les quittent des yeux.
Je fis asseoir le garçon sur mon lit. Il semblait hébété. « Bébé, ça va ? » demandais-je d'une voix douce en jouant avec ses cheveux.
« Qu'est-ce que je viens de voir ? » Il grogna puis se lova contre moi une fois que je fus assis.
« Oublie ça, d'accord ? » murmurais-je en passant un bras autour de lui.
Il acquiesça en baillant, même s'il n'était pas tard.
« Tu es fatigué ? »
Il sourit et hocha à nouveau la tête.
« Tu n'as qu'à aller te reposer et je te rejoins dans quelques minutes, d'accord ? »
Il me répondit un petit « oui » ensommeillé et se détacha de moi pour s'allonger correctement dans le lit. J'embrassai son front puis quittai la chambre, bien décidé à toucher deux mots à ma mère.
Je débarquai comme une furie dans la cuisine. Ma mère était rhabillée mais Randy avait disparu.
« C'était quoi ce bordel ?! » criais-je.
« Louis...Tu ne comprendrais pas, » répondit-elle en se tournant vers la vaisselle sale.
« Je ne comprendrais pas ? Comprendrais pas ! Tu te comportes comme une enfant, maman ! Une putain de gosse ! »
« Ne me parle pas comme ça, jeune homme ! » rétorqua-t-elle en me faisant face.
« Au point où on en est, je pense que je peux dire absolument tout ce qui me chante ! » hurlais-je.
Elle souffla et se tourna vers l'évier, agrippant celui-ci dans ses mains. « Louis...Je ne me comporte pas comme une enfant. »
J'émis un rire sarcastique. « Vraiment ? Parce que j'ai l'impression que c'est moi qui m'occupe de tout, en ce moment. Pas juste de mon petit-ami. »
Elle se tourna vers moi et m'adressa un regard noir. « Randy est un homme bon, Louis. Je ne sais pas ce qu'il se passe entre vous deux, mais vous avez intérêt à vous entendre rapidement. Un jour il pourrait être ton beau-père, tu sais, » dit-elle d'une voix tranchante.
« S'il devient mon beau-père, je pars. »
« Oh ? Et où irais-tu ? »
Je lui jetai un regard furieux et pensai à Harry. « J'irais au-delà de ça. Au-delà des engueulades, au-delà de la tristesse, au-delà de toi, et au-delà jusqu'à des endroits si, si éloignés que tu n'auras même pas à espérer des cartes dans ta boite aux lettres pour Noël. »
Ma mère saisit un verre posé sur l'évier et le jeta contre le mur, absolument furieuse.
« ARRÊTE DE FAIRE L'IDIOT, LOUIS ! » cria-t-elle.
Mon regard se durcit brutalement, la faisant reculer d'un pas. « ET TOI ARRÊTE DE JOUER A ÇA, A FAIRE LA GAMINE ! J'espère que tu vas mourir. Et quand ce sera le cas...Je mangerai un gâteau pour fêter ça. Je le mangerai sur ta tombe toute.la.journée. »
Johannah me fixa puis sortit sans un mot de la pièce. Je la suivis des yeux jusqu'à ce qu'elle claque la porte derrière elle.
« Fils de... » dis-je en donnant un coup de poing dans le mur.
« Lou ? » demanda une petite voix.
Je me tournai vers elle. « Hey, bébé... » Il me regardait, ses yeux se bordant de larmes. Il courut ensuite vers moi et me serra fort contre lui, ce à quoi je répondis en le serrant encore plus fort.
« Louis, je gâche tout ! »
« Non, ce n'est pas toi. C'est Randy et ma mère. Ils agissent n'importe comment, Harry. Et toi c'est tout le contraire. Tu es parfait. »
Il releva son regard larmoyant vers moi. « Vraiment ? »
Je souris et déposai un baiser sur le bout de son nez. « Vraiment. »
--
Le soleil me réveilla et je m'assis dans mon lit en grognant. Il était vide. Je m'étirai en regardant autour de moi ; aucun signe d'Harry. Etait-il parti ? Je me dirigeai dans le couloir, aux aguets...Rien. Je sortis de la maison en me frottant les yeux et vis quelques rochers qui sortaient de l'eau. Ils n'étaient pas là, d'habitude.
Le bouclé sortit sans crier gare de l'eau et prit place sur le plus gros des rochers. Il tressait quelque chose. Je souris et rentrai pour prendre une boite de Granola, puis courus dans ma chambre pour aller enfiler un maillot de bain. Je m'empressai de manger quelques biscuits puis courus jusqu'à l'extérieur, jusqu'à ce que mes pieds atteignent les vagues. Là, je plongeai en m'assurant qu'Harry ne me voyait pas. Je nageai sous l'eau jusqu'à atteindre les rochers, où je sortis d'un seul coup de l'eau, mais ne fis pourtant pas bouger Harry d'un pouce.
Je fronçai les sourcils en le voyant sourire. « Je peux te sentir dans l'eau, Louis. Sois pas triste. » Il embrassa tendrement mes lèvres puis m'aida à grimper sur le rocher. Il déposa ce qu'il tressait dans ses cheveux ; une couronne d'algues et d'étoiles de mer.
Mes joues s'enflammèrent brutalement lorsque je m'aperçus qu'il avait des coquillages sur chacun de ses tétons, et deux autres un peu plus bas pour une raison que j'ignorais. Il se mit à rire et les retira. « Désolé, j'ai vu ça sur l'une des pochettes de tes films, » dit-il en rougissant.
Je souris sans le quitter du regard ; putain, il était canon. Il sembla remarquer mon trouble puisqu'il sourit malicieusement et déposa une main dans mes cheveux pour les caresser en m'adressant un sourire désormais faussement innocent. « Hey, Lou...Viens dans l'eau...Rejoins-moi, » murmura-t-il, son sourire toujours au coin des lèvres.
« T'es canon... » répondis-je, les joues rouges.
Il sourit en me tirant dans l'eau. Je remontai à la surface, mais Harry n'était pas là. Quelque chose me tira ensuite sous l'eau en attrapant mes pieds, me faisant couiner de peur, avant que je ne me mette à rire lorsqu'Harry fut de retour à la surface, moi dans ses bras. « Louis ! C'est trop facile de te faire peur ! » Il riait.
« Je suppose, » répondis-je en souriant.
« Lou..Je dois bientôt rentrer, » murmura le bouclé.
Je fronçai les sourcils et entoura son visage de mes mains. « Dans combien de temps ? »
Il plongea son regard dans le mien et embrassa mon nez. « Quelques minutes. »
Je soupirai puis l'embrassai tendrement, en partie pour lui dire au revoir. « Fais attention à toi, d'accord ? »
« Toujours, » dit-il avant de s'enfoncer dans l'étendue bleue marine.
Je regardai quelques instants l'océan m'entourant, puis me décidai à rentrer.
--
Point de vue d'Harry
Le royaume ne m'avait jamais paru aussi intimidant que lorsque je fis mon entrée en passant par la porte principale. J'avais nagé longtemps et la nuit commençait maintenant à tomber. Je tentai de rejoindre ma chambre en silence, mais les lumières s'allumèrent soudainement et je vis mon père, assit sur son trône.
« Je sais où tu étais, Harry. » Je ne bougeai pas d'un pouce et évitai soigneusement son regard. « Tu étais avec l'humain. »
Je fis craquer mes doigts mais ne me retournai pas. « Il s'appelle Louis, » dis-je d'une voix ferme.
« Je me fiche de savoir le nom de cette chose. »
A ses mots je me tournai d'un seul coup vers lui et répliqua. « Vous n'avez pas le droit de l'appeler comme ça ! C'est un être vivant, comme nous ! »
Mon père se mit en colère. « Tu oses dire qu'ils sont comme nous ? Ce sont des démons avec des jambes dont on doit se cacher ! N'oublie pas que tu as un mariage qui t'attend ! »
Je détournai rapidement mon regard. « Stop, » le suppliais-je d'une voix basse, à deux doigts de pleurer.
« Un royaume à commander. »
« Stop, » tentais-je à nouveau.
« Un peuple qui a besoin de toi ! »
« J'ai dit stop, père ! » Je fis volte-face, des larmes ruisselant sur mes joues. « Je l'aime, père. Et rien, ni personne, ni royaume, ni mariage ne pourra changer ça. Maintenant laissez-moi tranquille, » dis-je d'une voix sèche avant de nager à toute vitesse jusqu'à ma chambre, où je me réfugiai dans mes oreillers. « Qu'ais-je fait... »
--
« J'aimerais que l'on discute, Harry, » furent les premiers mots que mon père me dit le lendemain matin.
« Pourquoi ? Pour que vous puissiez me crier dessus concernant les choix que je fais ? »
« Non. Pour te parler des conséquences de tes choix. »
Je me tournai vers lui, tout ouïe.
« Mon grand-père, lorsqu'il était encore un jeune homme...te ressemblait beaucoup. Il est tombé amoureux d'un humain. Mais il le rendit fou car il ne pouvait rester que quelques instants avec lui, à la surface. Lorsqu'il vit finalement l'homme qu'il aimait, rendu fou par sa négligence, il l'amena dans notre mer. Il s'appelait Charles Welsh. D'une manière que j'ignore, mon grand-père fut capable de donner à Charles la capacité d'avoir une queue et de rester sous l'eau. Mais Charles devint triste de ne pas pouvoir retourner sur le rivage. Alors il finit par se tuer dans notre mer, laissant mon grand-père seul et dévasté. Des années plus tard il eut un enfant avec une femme, un fils, mon père. Mais à la minute où il eut son fils, il se suicida à son tour pour rejoindre son cher Charles. C'était de l'amour, Harry. Un amour si fort que ça lui coûta la vie. Et je ne veux pas qu'il t'arrive la même chose...qu'il arrive la même chose à mon unique fils. »
J'écoutai avec attention puis fronçai les sourcils. « Père...Vous devez me croire. J'aime Louis plus que n'importe quoi dans ce monde. Je ne ferais pas quelque chose qui pourrait avoir des conséquences néfastes et vous le savez. S'il vous plait, croyez-moi,» le suppliais-je.
Mon père m'examina du regard puis se tourna. « Pour le bien du royaume »
« Non... » murmurais-je.
« Pour notre peuple »
« Non ! »
« Je t'interdis de revoir l'humain ou la terre. »
« NON ! » criais-je en tentant de m'échapper, mais les gardes m'attrapèrent et m'amenèrent jusqu'à ma chambre où ils m'enfermèrent. Je fis tout mon possible pour ouvrir la porte, tambourinant sans cesse, mais finis par abandonner lorsque mes poings furent douloureux à force de cogner. J'effleurai alors doucement la porte et, sentant Louis dormir, envoyai avec le restant de mon énergie quelques mots dans son rêve.
« Sauve-moi. »
NOTES :
Avouez que vous ne vous y attendiez pas. (:
xx
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top