Partie 4
POV : Jeon Jungkook
Je ne sus combien de temps je remuais dans le lit avant que Taehyung ne vienne s'installer. C'était la seconde fois que nous dormions ensemble mais la première où je prenais réellement conscience de partager ma couche.
Je fis mine de dormir en gardant les yeux fermer mais je ne pouvais m'empêcher de tourner encore et encore pour faire disparaître la gêne entre mes cuisses. Mais rien n'y faisait, elle restait là comme un parasite et je ne savais comment m'en défaire discrètement.
— Je sais que tu dors pas, baby. Tu as besoin d'aide pour quelque chose ? prononça-t-il sur un ton taquin. Je ne veux pas gêner tu sais, si tu as besoin de quoi que ce soit, je serais heureux de te rendre service.
Je me retournais exprès dos à lui pour qu'il cesse enfin de m'embêter mais ce fut peine perdue, je sentis mon matelas s'affaisser de l'autre côté du lit, signe qu'il s'installait à son tour.
Je continuais de garder les yeux fermement clos mais alors que je pensais qu'il s'était enfin endormi et que j'allais pouvoir faire mes affaires à la salle de bain, je le sentis à mon oreille, en train de me susurrer ces quelques mots. Comme s'il déposait des secrets sur mon lobe, que moi seul devait savoir.
— Tu as déjà dû le remarquer. Mais l'arrêt de ton médicament va faire petit à petit revenir ta libido, petit cœur. Mais bon, je suppose que tu l'as déjà remarqué, vu comment tu te tortilles depuis deux bonnes heures.
Deux heures que je suis dans cet état. Et tu n'as même pas daigné venir m'aider ?
— Tut tut tut. Je croyais que t'avais pas besoin de moi puisque tu ne m'avais pas répondu.
Possédé par un esprit primaire, je me mis face à lui. Je n'avais d'autres objectif que de faire exploser ce feu ardent à moi.
— Arrête de parler et sers-toi d'une manière qui pourrait être utile, Taehyung, je détachais chacun de mes mots de sorte à ce qu'il comprenne bien l'étendu de mes propos. Et si ce que je te dis n'est pas assez clair, je te suggère de t'en servir en bas.
— J'ai quoi en échange ?
— Tais-toi et fais ce que je te demande. Tu m'as dit vouloir te rendre utile nan ?
— Juste parce que c'est toi, trésor, murmura-t-il avant de me débarrasser de mon caleçon. Mais tu me revaudras ça hein.
Je n'entendis plus ce qu'il me disait, mes oreilles brouillées à cause de toutes ces sensations qui m'assaillaient au même moment. Il s'amusa à laisser son souffle se balader sur ma longueur à présent à sa dureté maximale. Il se cala confortablement entre mes jambes, les mains tenant mes cuisses afin de les écarter au maximum.
N'en pouvant plus, je plaçais ma main contre l'arrière de ses cheveux pour accélérer les choses mais il était plus musclé que moi.
— Pressé ?
Je tentais d'une autre façon, je n'étais même plus capable de formuler une quelconque pensée maintenant alors je soulevais mon bassin en espérant qu'il comprenne mon message.
Mais là encore, je fus arrêté dans mon élan. Taehyung avait rapidement plaqué ses deux mains sur mes reins pour les replacer sur le matelas.
Je faillis gémir de frustration.
— Un bon garçon demande ce qu'il veut.
— Suce-moi putain de merde.
— Puisque c'est si gentiment demandé. Mais tu as intérêt à me rendre la pareille, trésor.
Et il plongea sur ma longueur impatiente. Elle n'attendait que cela et moi aussi. Il parvint pour une traitre raison à me prendre en entier jusqu'au fond de sa gorge et à y faire des allers-retours qui me firent monter au septième ciel.
Il continua son manège quelques minutes encore avant que je ne me mette à cracher mon plaisir directement dans sa cavité buccale, tout cela accompagné de mes râles incontrôlés.
Il resta à sa place quelques instants avant de remonter jusqu'à avoir son visage à la hauteur du mien. Un air des plus sérieux affiché sur son faciès.
— Tu es précoce ? Parce que là je t'ai à peine taquiné.
— Ca devait être l'arrêt du médicament... répondis-je honteux.
— Hey, tu n'as pas à avoir honte. Tu sais ça arrive à bien d'autres toxicos-
— Je suis pas toxico, répondis-je sèchement.
— Alors, pourquoi as-tu besoin de te sevrer ?
— ...
— Voilà. Mais tu n'as pas à t'en faire, baby, je suis là, je vais te guider.
C'est bien pour ça que je m'en fais...
Cette cohabitation s'annonce bien plus ardue que prévue si les sentiments viennent.
Parce que je l'ai bien vu, Taehyung a des sentiments pour moi. Mais je ne suis pas capable d'aimer...
— Apprends-moi à aimer aussi, Tae, j'en ai marre de détruire tout ce que je touche.
— Tout ce que tu voudras, petit cœur, tout ce que tu voudras, me répondit Taehyung. Maintenant dors, demain est un autre jour.
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Les prochains jours se passèrent normalement, enfin. « Normalement ». Depuis que Taehyung avait décidé qu'il devait crécher chez moi pour m'aider dans mon sevrage, il s'occupait de toutes les tâches ménagères et de la cuisine. De sorte à ce que je n'aie plus rien à faire en rentrant à la maison si ce n'était me doucher, manger et regarder la télévision.
Taehyung avait pris le rôle de l'homme au foyer et en plus de cela, il m'aidait dans ce dur parcours qu'était l'arrêt de la prise des médicaments. Il s'assurait toujours que je ne manque de rien, que mon corps dispose de tout ce dont il a besoin pour compenser le manque pouvant être provoqué par cette dose de dopamine que je ne lui donnais plus.
Nous avions aussi pris l'habitude de manger devant la télévision, puis de traîner devant pendant un moment. Je restais persuadé que je m'endormais devant le film mais le matin je me réveillais dans mon lit. Je me réveillais le matin, à ses côtés et il ne m'avait jamais refaussé compagnie.
Je me glissais toujours dans la salle de bain pour régler le petit problème matinal puis je me rendais à mon boulot mon café en main.
Au travail, tout se passait très bien, presque trop bien, si je pouvais dire. Monsieur Kim avait classé la série de meurtres ainsi que le triste sort de sa famille sans suite pour une raison que j'ignorais totalement. D'un côté, cela me soulageait d'un poids considérable mais d'un autre, cela me peinait pour le chef. Il méritait d'avoir le plein mot de l'histoire.
C'était une petite routine que nous avions instaurée entre nous et cela nous correspondait très bien.
Si ce n'était que ce matin, nous étions samedi conformément à ce que m'indiquait mon réveil. Il n'y avait aucun mal à être en week-end, au contraire, j'adorais cela.
Mais je n'avais aucune excuse pour me faufiler hors de mon lit et fuir la présence de l'homme qui partageait en quelques sortes mes nuits.
Je m'étais réveillé dans les eaux de sept heures, quand bien même nous avions fait la fête la veille, mon horloge interne semblait bien trop réglée pour être de suite bousculer. Je n'avais jamais su à quelle heure Taehyung sortait du lit. Et si je m'en contre fichais jusque maintenant, j'avais désormais peur de l'extirper de son sommeil réparateur par mégarde.
Je gardais les paupières fermées mais rien n'y faisait, Morphée m'avait abandonné aux portes de son royaume.
Alors je n'eus d'autres choix que de tourner encore et encore sur cette moitié de lit que je m'étais au préalable réservé. Mon esprit bouillait, libre de penser à ce dont il avait envie. Et si je n'avais pas pris le temps durant toute cette semaine pour réfléchir à ce que m'avait fait Taehyung, les images de cette soirée me frappèrent en plein fouet.
Je me souvenais de moi, en train de me rendre compte de mes sentiments pour lui. Sans même en savoir la nature, amicale, charnelle ou bien lui rendais-je ses sentiments amoureux ? Je ne savais plus. Et avoir ses flashbacks de Taehyung, nu, entre mes jambes, les cheveux ébouriffés par mes mains maladroites et l'érotisme laisser transparaître par ses yeux et la sueur qui teintait ses tempes n'aidait pas. Non.
Je sentis de nouveau cet inconfort au niveau de mon entrejambe mais je pensais que ça ferait comme les jours qui avaient précédés et que le temps arrangerait la chose.
Je ne pouvais pas de nouveau laisser ce voile pervers recouvrir mes yeux. Le laisser reprendre l'entier contrôle de ma personne.
J'avais franchi cette limite qui nous définissait comme plus que des amis mais moins que des amoureux. Qu'étions-nous ? Nous n'avions jamais été par la case amis. Il était mon dealer et j'étais son client, puis, ça avait dérapé. Et maintenant, je devais me battre. Cette bataille interne aurait raison de moi. Parce que même si je l'avais voulu de tout mon cœur feindre l'indifférence face à lui, je n'en étais pas capable, plus capable.
Ma raison me soufflait que j'avais une affection toute particulière pour lui. Pas comme l'amitié que j'avais pour Jimin, non, ni comme le respect que je portais pour Monsieur Kim, non, il s'agissait là de quelque chose de bien plus intense, profond et secret. Quelque chose qui s'apparentait à ce que je ressentais pour Jieun, en pire.
Il y avait inévitablement l'attirance sexuelle, mais y aurait-il autre chose ?
Je me souvins que je lui avais demandé, enfin je l'avais supplié, de m'aider.
Apprends-moi à aimer aussi, Taehyung, j'en ai marre de détruire tout ce que je touche.
Mon cerveau avait conservé ces mots comme s'il s'agissait d'un secret que ma bouche aurait illégalement prononcé. Que s'il les oubliait, quelque chose de très grave se produirait.
Je sentis de l'agitation à mes côtés. Il s'éveillait doucement. Et cela tombait bien puisque je ressentais le besoin de mettre tout cela à plat. Maintenant. Tout de suite.
— Taehyung, lève-toi. Posons-nous sur le canapé, j'ai besoin que nous parlions.
— Mmmmh, laisse-moi me réveiller. Donne-moi cinq minutes, je t'y rejoins.
Je me levais alors du lit en premier et en profitai pour faire deux cafés. Comme à mon habitude, en attendant que la cafetière chauffe, je me brossais les dents mais je décidai cette fois-ci, de rester en pyjama. Enfin dans mon grand t-shirt qui m'arrivait à peine aux cuisses.
Quand ce fut prêt, j'apportais les deux tasses sur le meuble du salon, en face de la télévision et retournai rapidement à la cuisine pour récupérer des gâteaux en tous genres.
Je récupérai un plaid dans le rangement prévu à cet effet et l'installais sur moi pour couvrir mes cuisses nues.
Je déglutis en levant les yeux vers la direction de mon lit qui se situait non loin du sofa. Taehyung venait de s'asseoir, enfin, et se frottait les yeux. Mais là n'était pas le problème, non. La couverture avait glissé jusqu'à sa taille ce qui laissait à mes yeux tout le loisir de se promener sur ses pectoraux et son ventre fermes. Et cette vue fit remonter en moi les souvenirs de la veille, ceux que j'avais eu tant de mal à me défaire pas plus tard que le matin même.
— Il est quelle heure ? grogna-t-il de sa voix matinale.
— 8 h 45, répondis-je simplement.
— Trop tôt, se plaigna-t-il en prenant tout de même la peine de se lever de son lit. J'espère que c'est important, Kook.
Le surnom me fit rougir jusqu'aux oreilles. Jamais personne ne m'avait appelé comme ça.
— Je te fais de l'effet alors que je suis même pas sorti de mon lit encore ? Tu es déjà accro alors qu'hier soir n'était qu'un avant-goût ?
— Non, c'est pas ça. Le surnom... Comment tu m'as appelé ?
— Kook. Tu m'as appelé Tae hier soir, dit-il une mine étrange collée au visage.
— J-je m'en souviens pas...
Il me restait pas mal de souvenir de la veille au soir, les sensations éprouvées occupaient une grande place.
Taehyung sortit du lit sans même prendre la peine de se couvrir. Il se glissa à mes côtés et prit la liberté de monopoliser les trois quarts du plaid. Je grommelai quelque chose d'inintelligible mais le laissais faire.
— Ca t'arrive souvent d'avoir des trous de mémoire ? Maintenant que tu le dis, il est vrai que...
— Je sais pas, je m'en suis jamais vraiment rendu compte. Tu crois que je devrais consulter, Tae ?
Il sembla perdu dans ses pensées qui accaparaient toute son attention. Il ne dit rien qui pourrait potentiellement une réponse. Je devais prendre une initiative ou bien je ne saurais jamais rien.
Mais je ne savais que faire, fallait-il que je monte sur ses jambes ? Je savais juste que je ne pouvais plus attendre, jamais. Alors pris d'une pulsion soudaine, je montais sur ses cuisses, dans une position qui pouvait sembler très peu élégante pour pouvoir avoir toute son attention sur moi.
Mais à peine avais-je pu m'installer d'une façon correcte, je manquais déjà de tomber en arrière. Son bras passa derrière moi et me maintint par le bas du dos.
— Taehyung, tu m'as pas répondu...
— Oui, je suis désolé. Je dois y aller, se justifia-t-il à peine en me repoussant doucement sur le canapé avant d'aller se préparer en quelques minutes à peine dans la salle de bain.
Après quoi, il partit.
Et moi, je l'attendis, avide de savoirs.
En ne sachant pourquoi.
Pourquoi il était parti ainsi.
Une heure, puis deux, puis cinq passèrent. Je n'avais pas bougé de mon assise et lui n'était toujours pas revenu. Le café était désormais froid sur la table basse mais je n'avais plus aucune volonté de faire quoi que ce soit.
Je cherchais désespérément où j'avais fauté pour me rattraper.
Je sentais mes idées s'embrouiller.
Je sentais ma vue se brouiller.
Je sentais mes larmes couler.
Je sentais mon corps me démanger.
Je sentais tout cela et je me devais d'y mettre un terme.
Je perdais le contrôle de mon corps.
J'avais besoin de ses pilules.
Un besoin viscéral.
Un besoin irrépressible.
Un besoin bestial.
Alors, je mis la maison sens dessus-dessous.
Je renversais les meubles.
Je cassais la vaisselle.
Mais je ne trouvais rien.
Je ne savais pas où il avait cassé ces putains de médicaments à la con.
Et le pire était que je ne pouvais pas sortir en acheter dans cet état. On me prendrait pour un homme bon à se faire interner et mon chef me renverrait sur le champ.
Mais je ne POUVAIS pas remettre un pied dans l'asile.
Ça ne devait JAMAIS se produire.
J'en mourrais si cela se produisait.
Je suffoquerais.
Et je succomberais à une mort lente et douloureuse.
La douleur de l'y avoir laissé, elle.
Le dégoût de l'y avoir abandonné, lui.
Je n'avais pas le droit de m'en vouloir merde, je n'avais que quatre ans.
Je ne devrais même pas m'en souvenir, putain, je n'avais que quatre ans.
Mais alors, mais alors pourquoi tout cela me submergeait maintenant ?
Pourquoi cette voix hantait le noyau de mon cerveau ?
Pourquoi je voyais cette lame dans la cuisine qui n'attendait que de recevoir mon sang sur son métal ?
Pourquoi je perdais le contrôle de moi-même ?
— AAAAAAHHHHHHHHH PUTAIN MAIS SORTEZ DE MA TÊTE, hurlais-je en tombant à genoux au sol.
Oui, je t'en supplie, reviens. Je n'en peux plus, Tae.
J'en peux plus de rester seul.
Seul et livré à moi-même.
Taehyung... reviens-moi... je t'en supplie...
— Taehyung... ne me laisse pas... ne me laisse pas toi aussi... prononçai-je dans un dernier souffle en sachant pertinemment que personne ne m'entendrait.
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POV : Kim Taehyung
Purée, cette discussion m'avait fait me rendre compte d'une chose. Cette substance était réellement à double tranchant. Mais les ravages étaient tellement importants que j'aurais dû l'arrêter bien plus tôt.
J'avais écourté cette discussion comme un lâche. Mais j'étais tellement énervé contre moi-même.
Mère me l'avait tellement dit.
Taehyung, tu n'es qu'une pourriture. Un homme n'est pas supposé en aimer un autre. Je t'ai élevé pour ça ? Regarde tes bras. Comment tu veux protéger quelqu'un ? Si tu dépasses les 20 ans tu pourras bénir les cieux. Maintenant tu dégages.
Un coup dans ce foutu sac de sable.
Taehyung, tu n'es qu'une pourriture.
Un second part à sa suite.
Taehyung, tu dégages.
S'en suit un troisième.
Je ne suis plus ta mère, tu m'entends ?
Et un quatrième.
Quelle honte, si j'avais su j'aurais avorté.
Un cinquième pour la route.
Que tu crèves ou non ne m'intéresse plus. Mon fils est mort le jour où tu as commis cette bêtise.
Et je continuais ainsi. Quelques minutes encore...
J'avais peur. Tellement peur que ces merdes aient des répercussions sur ces capacités neuronales.
Je voulais juste qu'il aille bien bordel.
Je n'avais besoin que de ça pour être heureux.
Mais même ça semblait être trop demandé.
Je continuais quelques minutes supplémentaires pour laisser cette rage quitter définitivement mon corps.
Il le fallait avant que j'aille parler à papa.
Putain.
Papa.
Le fils du chef de la police était devenu le plus gros dealer de la région.
J'espère que tu es fier de moi, papa. Regarde ce que je suis devenu grâce à cette pauvre femme que tu as engrossée et que tu as par la suite abandonnée. Moi avec elle.
J'espère que tu es prêt à encaisser ce que je vais te dire. Parce que je ne te laisserai pas entacher mon bonheur.
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Je rentrais chez moi, l'esprit plus léger. Enfin chez moi, chez Jungkook. Je ne devais pas le prendre pour acquis.
Je savais dès le départ que j'allais avoir du fil à retordre.
Je le savais parce qu'il n'était pas le genre de personnes à se laisser avoir ainsi.
Mais, j'étais prêt à faire tant de choses pour qu'enfin il soit mien.
Même à laisser mes propres ténèbres pour rejoindre les siennes. Puis avancer vers la clarté, main dans la main.
J'étais parti comme un voleur alors j'avais oublié le double des clefs. J'étais obligé de frapper.
J'attendis quelques minutes. Une, deux, dix. J'avais un terriblement pressentiment qui me dévorait les entrailles.
Il fallait que j'entre. D'une façon ou d'une autre.
Mais je ne savais pas comment.
Et là, je me souvins.
L'appartement de Jungkook n'était qu'au premier étage, et la fenêtre de la salle de bain était cassée. Il fallait que j'essaie d'y passer. Je n'avais d'autres choix.
Je passais par l'arrière-cour et me dépêchais. Je passais par cette mini ouverture et m'écorchais le coude. Mais cela me semblait si insignifiant par rapport au reste que je m'en fichais.
Mon intuition ne me trompa pas, une fois de plus. Jungkook était bien dans son salon, non loin de là où je l'avais laissé mais inapte à ouvrir la porte. Son corps était étalé sur son parquet de tout son long. Mon premier réflexe fut de le prendre dans mes bras et m'installer sur le sofa.
Je tentais tant bien que mal de prendre son pouls. Dieu merci, je sentais son souffle tiède sur mes clavicules. Ses mains légèrement crispées à mon t-shirt, son pouls battre sous mes doigts maladroits.
Il était faible, mais il allait bien.
C'était tout ce qui comptait à présent.
— Du calme, Jungkook, je le rassurai, je resterai avec toi jusqu'à la fin.
Son regard ancré dans le mien, je voyais une détresse dans ses pupilles dilatées.
— N'aie pas peur, Jungkook, je resterai avec toi. Je ne te quitterai pas d'une semelle.
Je fis du mieux que je pus pour le rassurer avant l'arrivée des secours. J'avais lu quelque part que pour calmer la peur, il fallait rester auprès de la personne.
— Respire, Jungkook. C'est important, lui demandai-je en voyant ses difficultés à faire entrer de l'air dans ses poumons.
Mes mots n'eurent pas l'impact escompté sur lui, il ne se calma pas. Je craignais que cela ne s'aggrave à l'arrivée des ambulanciers.
— Jungkook, je t'en supplie, respire.
J'avais vu quelque part que retenir sa respiration durant quelques secondes permettait de faire repartir le souffle par la suite.
— Fais-moi confiance, Jungkook, le prévins, sans en avoir réellement le choix. Je te sauve la vie.
J'attrapai son visage en coupe et l'embrassais. Je n'eus aucune hésitation en posant mes lèvres sur les siennes.
Il fallait que je me souvienne que ce n'était que dans le cadre sanitaire. Mais lorsque je sentis une faible pression sur ma nuque pour approfondir le baiser, je perdis la boule.
Je ne répondis plus de moi.
Je me redressai en position assise sans jamais quitter ses lèvres aux effets aphrodisiaques.
Putain, il est potentiellement blessé.
Je nous détachai à contre-cœur. Jungkook resta sur mes genoux, essoufflé. Mais au moins l'air entrait correctement dans son organisme.
— Putain, Jungkook. Tu m'as fait une de ces peurs. Tu vas bien ? repris-je d'une voix douce.
Il restait ainsi, le regard perdu dans le vide. Il fixait un point invisible derrière moi et lorsque je lui fis une petite tape dans le dos, il vit mes coudes.
— T-tu es blessé Tae...
— C'est rien. Tu as fait un malaise, Jungkook, tu dois te reposer.
Dans le même mouvement, je me décollais du canapé et allais vers son lit pour l'y installer.
Je pris soin de rabattre la couverture sur lui et éteignis les lumières avant de retourner devant la télévision.
Jungkook, qu'est-ce que tu me fais faire ?
Je bandais mes plaies et saisis mon téléphone il fallait que j'appelle mon père. Tout nous séparait avec lui, la seule chose qui nous unissait encore aujourd'hui était notre lien de sang.
J'attendis trois sonneries avant de mettre fin à cet appel.
J'avais pris garde à compenser tous les manques que Jungkook aurait pu ressentir. Mais la vie faisait que lorsque je baissais la garde, elle me donnait un coup derrière les genoux.
Il avait fait un malaise et je ne savais pas comment le gérer. Il ne voulait absolument pas aller à l'hôpital et je devais avouer que moi non plus. Je n'étais pas prêt à le voir se faire chouchouter par quelqu'un d'autre.
Mon téléphone vibra sur la table en face de moi, père me rappelait.
— Fils, tu m'as appelé ?
— Oui c'est à propos de Jungkook. Je crois que je m'y prends pas bien dans son processus de sevrage. Il vient de faire un malaise.
— Purée, Taehyung tu m'avais promis que ce serait bientôt fini. Tu sais que je ne peux pas le garder dans mes rangs. Ca fait une semaine et chaque jour de plus met davantage mes effectifs en danger.
— Je sais père. Je sais. Mais je ne vous demande qu'une semaine de plus. Une semaine de congé. S'il vous plaît. Cela me permettra de le faire sortir, de reprendre un peu goût à la vie sans cette substance.
— Bien, une semaine. Pas un jour de plus, sinon je le vire et c'est non négociable.
— Merci, père.
Il n'était revenu dans ma vie que quelques semaines auparavant et il tentait tant bien que mal d'accepter mes activités contraires à ses morales.
— Je vous aime, père.
— Moi aussi, fils, prononça-t-il dans un souffle avant de raccrocher.
Je posais mon téléphone et tendis l'oreille pour entendre le faible ronflement de Jungkook. Quand je fus rassuré, j'entamais mes recherches sur les meilleures activités à faire pour un adulte qui avait été privé d'adolescence.
Je m'étais aussi renseigné sur les fréquentations de Jungkook et avais découvert l'existence de Park Jimin, un garçon solaire qui occupait la place de meilleur ami. Ainsi qu'une certaine Lee Jieun, qui avait eu l'honneur de partager quelques heures avec lui.
Mais rien d'autres. Il n'y avait rien, j'avais beau épluché tous les comptes sur les réseaux sociaux mais rien.
Jungkook n'avait jamais rien eu d'autre que le travail dans sa vie.
Alors j'allais lui faire découvrir toutes les autres essences que la vie produisait rien que pour lui.
Je passais les deux heures qui suivirent à concocter un programme idéal afin que Jungkook reprenne goût à tout ce que la Terre et le monde nous offrait. Toutes ces activités ne s'éloignaient pas de notre lieu d'habitation par manque de temps. Mais je m'assurais de lui proposer un tas de choses qui lui feraient plaisir. Il n'y aurait guère de place pour l'ennui, ni la rechute, je m'en étais assuré.
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Jungkook se leva avec une mine d'enfant absolument adorable. Il se dirigea directement vers le frigo pour se servir une brique de lait à la banane et la but, en silence.
— Bien dormi ?
— Tu veux de l'aide ? nous dîmes en même temps.
— Oui. Comme un bébé. Tu prépares quoi de bon ?
— Du riz loc-lac. Tu peux faire cuire le riz bébé.
— Oui, d'accord.
J'avais laissé échapper ce surnom sans m'en rendre compte mais je devais avouer que le spectacle du rosissement de ses joues valait beaucoup. J'espérais simplement que ce phénomène n'exprimait pas de gène.
Il se mit légèrement sur ses talons pour récupérer le riz et le mettre dans le cuiseur. Lorsqu'il leva les bras, son t-shirt se souleva pour dévoiler le haut de ses cuisses. Cuisses que j'avais empoignées quelques nuits auparavant.
Bon dieu.
Le reste de la soirée se passa dans le silence le plus complet, comme à notre habitude.
Ce n'était qu'au moment de nous mettre au lit que je mis un terme à ce silence qui n'avait que trop duré.
— Jungkook ?
— Oui ?
— J'ai appelé ton chef tout à l'heure. Il t'accorde une semaine de congé.
— J'en ai pas besoin, Tae...
— Si, tu as des problèmes de santé. Ce n'est qu'une semaine. Reprends du poil de la bête et ce sera ok.
— Mais je suis en forme. Et puis je veux pas être viré.
— T'en fais pas, ton chef ne te virera pas. Fais-moi confiance.
Je louchais sur ces lèvres pulpeuses que je rêvais de sentir à nouveau sur les miennes. Je savais que c'était mal mais je ne pouvais m'empêcher de laisser mes pensées vagabonder.
— Oui, je sais j'ai compris ça, me répondit-il d'une voix assurée tout en me surprenant. Mais je te dis que je suis pas fatigué, Tae, me sussura-t-il à l'oreille puisqu'il s'était au préalable installé à califourchon sur mon torse. Tu veux une preuve ?
— Et puis merde. Tu l'auras cherché hein. Tu es sûr de le vouloir, beauté.
Mon dieu, ce surnom, cela faisait si longtemps que je ne l'avais pas utilisé, uniquement la première rencontre non officielle, lorsqu'il avait tenté de me tuer, me semblait-il.
Je collais brutalement son torse contre le matelas moelleux, un son étouffé dépassa la barrière de ses lèvres.
— Tu es sûr que c'est ce que tu veux, beauté ? Je serai tendre quand même.
Jungkook parvint à se retourner d'une manière ou d'une autre et rapprocha ma tête de la sienne en plaçant son bras derrière ma nuque. Sa bouche n'était plus qu'à quelques pauvres mots de mon oreille quand il prononça ces quelques mots qui me firent bien trop d'effets :
— Si demain je marche encore droit, tu me le paieras, Taehyung.
Je ne savais pas par quoi commencer. Trop d'options s'offraient à moi. Je ne savais plus où donner de la tête.
Bonté divine.
Il n'y avait aucun mot qui existait pour décrire à quel point j'étais reconnaissant d'être ici.
J'attrapais l'ourlet du t-shirt de Jungkook pour le lui enlever. Il n'avait même pas à bouger que je m'attaquais déjà à ses boutons de chair. J'avais toujours su comment faire plaisir avec ce petit membre qui se cachait bien au chaud dans ma bouche.
Quand j'estimais que j'avais suffisamment titillé ce mamelon en l'amenant à sa dureté maximale, tout comme la bosse posée sur mon ventre, j'annonçais d'une voix autoritaire.
— Si tu essaies de crier autre chose que mon prénom, sache que ton fessier en patira, Jungkook. Maintenant, tu me dois une gâterie, me semble-t-il. Je serai... je laissais ma phrase en suspend pour le retourner de sorte à ce que sa tête se trouve au-dessus de mon membre et que je reprenne ma place sur le matelas. Intransigeant, Jungkook.
Je ne voulais pas perdre plus de temps que cela, cela faisait bien trop de temps que je le regardais de loin. Caché dans l'ombre, à m'inquiéter de l'augmentation non subtile de ses doses.
Je voulais atteindre chacun de ses sens d'une manière non nocive. Qu'il se souvienne de cet instant jusqu'à la fin de ses jours. Les préliminaires de la fois dernière m'avaient rendu addict à ses petits gémissements que j'espérais transformer en cris, aujourd'hui.
Je parvins à me débarrasser de mon pantalon et de ce qui restait d'autres de mes vêtements et je m'activais à préparer cette cavité à mon intrusion.
Je sentais ses cuisses se contracter sous mes doigts qui le maintenaient fermement en place, mais je sentais son souffle qui s'échouait sur mon membre qui avait viscéralement besoin d'être stimulé.
Pour lui indiquer de ne pas rester ainsi à uniquement profiter de mes soins, qui représentait un luxe que je réservais pour plus tard, j'avais légèrement mon bassin afin qu'il entre en contact avec la commissure de ses lèvres.
Il décida de me prendre en bouche d'une manière quelque peu maladroite mais je ne pus m'empêcher de laisser s'échapper de mes lèvres quelques jurons.
— Bonté divine, grognai-je en continuant de le stimuler de deux de mes doigts.
Ce cinéma continua durant quelques minutes encore avant que je ne décide que l'heure n'était pas encore à la jouissance.
Je voulais le sentir autour de moi avant de me déverser une voire plusieurs fois.
Je fis une légère tape sur la cuisse de Jungkook pour lui indiquer de se dégager de ma prise et, par la suite, de se retourner.
Jungkook me fixait d'un air timide, comme s'il se rendait soudain compte que cela allait se concrétiser. Je le fixais à mon tour, m'assurant son confort avant d'entamer quoi que ce soit.
— Deux secondes, je reviens, bredouilla-t-il avec une timidité que je ne lui connaissais pas.
Il traça sa route vers la salle à manger, récupéra quelque chose et revint, ses deux mains derrière le dos.
— Qu'est-ce que tu fais beauté ? Que caches-tu derrière ton dos ?
— Fais-moi confiance, Tae et ferme les yeux.
J'hésitais.
Je ne savais pas ce qu'il avait derrière la tête même si j'avais quelques idées.
Mais je fermais mes yeux parce qu'il s'agissait de lui. Et dieu savait ce que j'étais capable de faire pour lui.
Jeon Jungkook, que me fais-tu accepter ?
Je sentis un bracelet se refermer sur mon poignet droit et avant même que je puisse m'en rendre compte, le gauche se fit prendre au piège aussi.
— Vous êtes en état d'arrestation, monsieur. Comment souhaitez-vous régler tout cela ?
— Pour quel délit ?
— Tant d'obscènes paroles dans une sainte bouche. Laissez-moi vous corriger.
Un jeu de rôle. A quelle heure en étions-nous arrivés là ?
— Que veux-tu faire, beauté ?
— Ce que tu n'aurais jamais pu faire, me répondit-il en s'abaissant directement sur ma longueur prête juste pour lui.
Je pensais qu'il ne l'avait jamais fait avec un homme, m'étais-je trompé ?
Mais je me rendis compte que je m'étais trompé quand il commença à faire des mouvements assez maladroits.
Mes mains liées aux barreaux du lit ne me permirent pas de le guider et ses gémissements directement dans mes clavicules m'arrêtèrent dans cet élan. Je ne voulais pas le décevoir. Mon cœur se radoucissait bien trop vite face à cet homme.
— Tu veux de l'aide, Jungkook ?
— Taehyung, j-j'y arrive pas.
— Détache moi, beauté, je vais t'aider.
Jungkook se contenta de mettre une petite clef dans ma main avant de s'effondrer sur moi et de bouger frénétiquement sur moi.
Comment devais-je faire ?
Je fis la première chose qui me passa par la tête alors je nous retournais -à nouveau- et commençai à faire des mouvements profonds dans son antre. Je voulais qu'il me sente comme je le faisais.
Je n'avais maintenant plus aucune envie de faire dans la brutalité. Je ne voulais que choyer ce corps.
— T-taehyung, tu es si bon...
— Toi aussi.
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Je me réveillais avec une sensation douloureuse dans les cuisses, Jungkook ne m'avait pas laissé rejoindre le sommeil avant au moins quatre heures du matin. Je ne savais pas ce qui lui avait pris mais, il n'était bel et bien pas fatigué.
Je m'étais réveillé sans grande surprise, en premier. J'avais pris soin de préparer un petit déjeuner digne de ce nom, qui allait le requinquer à coup sûr avant de l'emmener en salle d'arcade puis à la surprise que je lui avais concoctée.
Je posais le tout sur un plateau, j'avais pensé à prendre des bougies et des pétales de roses, mais c'était peut-être un peu trop. Un repas rempli de tout l'amour que j'étais capable de produire me semblait suffisant.
— Hello, c'est l'heure du petit déjeuner, dis-je en entrant dans la chambre pour ouvrir les rideaux. Prends des forces, nous allons à la salle d'arcade.
Il se redressa sur le lit et se frottant les yeux de ses deux poings. On n'aurait jamais dit qu'il s'agissait de la même personne qui me demandait de « le défoncer pour le remplir à ras bord » pas plus tard que la veille.
Les souvenirs revenaient mais je les chassais de mon cerveau en fixant mon attention sur Jungkook et ses expressions faciales lorsqu'il dégustait ses tartines à la confiture.
— C'est délicieux ton truc. T'en veux, Tae ? me questionna-t-il, tout heureux, comme s'il n'avait jamais rien mangé de semblable.
Et mon cœur se déchira. Il s'agissait d'un petit déjeuner des plus basiques. Et ses parents n'avaient même pas été fichus de le lui offrir.
Il n'avait jamais connu la vie. Il n'avait connu que les études et le travail.
— Finis de manger, je vais te chercher de quoi t'habiller.
— J'ai mes-
— Autre que tes affreuses chemises.
Qui ne me donnent qu'une envie, de te les arracher avant de coller ton corps au mur.
Je m'en allais vers le côté opposé de la chambre tout en tentant d'oublier ce petit être dans son lit, tout nu, en train de déguster son petit-déjeuner.
Il avait un dressing immense et ses affreux costumes constituaient les trois quarts de sa garde-robe. Par chance, j'ai pu lui dégoter une veste un peu grande qui lui descendrait un peu en dessous des fesses, un marcel blanc en dessous ainsi qu'un jean large tasse basse.
Je restais intimement persuadé que ce style lui irait à ravir.
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Et j'avais raison. Nous étions tous les deux installés dans ma voiture, lui sur le siège passager, moi au volant.
Ces vêtements lui donnaient l'air plus jeune, plus détendu. Il n'y avait chez lui, aucun signe de tracas ou quoi que ce soit d'autres.
Il avait l'air d'être de nouveau, un adolescent de 17 ans.
Et j'étais heureux d'être celui qui le guiderait dans cette nouvelle ère, dans cette nouvelle vie.
— Et voilà, éclate-toi Jungkook. Tout est à mes frais, ensuite on ira manger quand tu auras faim. J'ai un de ces programmes pour ce soir.
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Je ne savais pas combien de temps nous restâmes là à jouer, à nous amuser, à tester les machines.
Une, deux, ou peut-être trois voire quatre heures.
Toutes ces heures durant lesquels j'avais pu voir ce sourire béat collé à ses lèvres et des étincelles brillées dans ces pupilles noires.
J'aurais tant donné pour qu'il vive réellement ces moments dans son adolescence.
— Tae... et si nous y allions ? Je commence à avoir faim... me demanda Jungkook en trottinant vers moi.
— Bien sûr, mon ange. Tout ce que tu voudras, lui répondis-je, la mine attendrie.
Je le reconduisis à la voiture et nous nous installâmes comme tout à l'heure. J'avais choisi la salle d'arcade un peu éloigné de notre lieu pour le déjeuner mais je n'avais sélectionné que le meilleur pour lui.
— Dors si tu es fatigué, petit ange. Nous avons un peu de route.
Je gardais un œil sur la voiture alors que j'avais confié Jungkook aux mains de Jimin. Mais je ne pouvais pas m'empêcher de le couver. Mon Jungkook...
Je regardais cette scène sans en perdre une seule miette. J'avais décidé que la première chose que Jungkook allait expérimenter à nouveau, était les relations humaines. L'amitié en l'occurrence. L'amour et la passion.
Mais voir Jimin, si proche de Jungkook. Lui tenir la main de manière si aisée, sans que son visage ne montre le moindre doute brisa quelque chose en moi. Parce que, je voyais que Jungkook était parfois hésitant avec moi. Parce que je ne savais pas si le contact que j'allais opérer était le bon.
J'étais partagé.
Mon organe vital vacillait entre la joie de voir cette humeur légère embellir ses traits. Mais la tristesse et la jalousie de ne pas en être la cause. Mais je me promis qu'un jour, je serais une des causes qui pousserait Jungkook à sourire de toutes ses dents, tous les jours de sa vie.
Nous entrâmes dans ce restaurant duquel j'avais entendu tous les mérites du monde. Je n'y avais malheureusement jamais mangé mais c'était l'occasion.
Je gardais ce regard fixé sur mon protégé. A un tel point que j'en devenais pathétique. Il suffit d'un léger froncement de sourcils de sa part pour que mon corps de lui-même ne se mettre devant lui, de sorte à pouvoir le protéger de tous les dangers possibles.
Je regardais la direction dans laquelle le sien était tourné. Là se tenait une jeune femme, un tablier noué autour de la taille qui installait des clients qui arrivaient juste avant nous.
Je sentis un faible contact sur mon bras gauche alors je me retournais en toisant Jungkook du regard afin qu'il me dise quoi faire.
— C-c'est rien, il faut que je m'explique avec elle...
Je ne prononçais pas un mot en sachant très clairement que je ne saurais garder mon calme. Je me décalais de quelques centimètres sur le côté juste histoire de lui céder le passage mais ce fut tout.
J'observais la démarche boitillante de mon amant, fier de mon œuvre de la veille. Un sourire faillit naître sur mon visage mais je l'en empêchais à temps.
Ils allèrent tous les deux s'installer à une table non loin, pour s'expliquer. Je fus tenté de les y rejoindre mais Jimin m'en dissuada d'un bras sur le mien.
Il n'avait pas besoin de moi. Ils devaient communiquer.
Bien.
Jimin me laissa à son tour m'expliquant qu'il devait servir ses clients alors je mangeais seul, face à moi-même. Ces merveilleux morceaux de poissons frits avec ces frites dont la cuisson était divine.
Je ne me torturais pas davantage durant ce repas. Je ne me surpris cependant pas à ne pas regarder dans la direction de Jungkook, pas une seule fois.
Alors que je reposais enfin mes couverts et que je m'apprêtais à m'essuyer la bouche, Jimin atterrit devant moi, sorti de nulle part. Il avait sur ses yeux un voile agressif qui ne collait pas au reste de son visage mais j'étais bien trop curieux pour dire quoi que ce soit.
— Que veux-tu ? Pourquoi es-tu si proche de Jungkook ?
— Eh mais pourquoi tu m'attaques ? Toi et moi ne voulons que la même chose. Son bonheur.
— Je sais. Taehyung, je vais te dire quelque chose. Je ne sais pas pourquoi mais mon subconscient me HURLE de te faire confiance. Alors je vais l'écouter.
Il m'apprit des choses que je n'aurais jamais pu découvrir en croisant le chemin de Jungkook aujourd'hui. Son récit me donna la nausée, parce que je n'avais pas pu lui venir en aide. Mais il me mit aussi très en colère, car personne n'aurait jamais dû tolérer cela. Personne.
Si vous ne connaissiez pas ce sentiment d'injustice, je vais vous le décrire.
Ce trop qui restait collé à vos lèvres. Trop mal. Trop tôt. Trop cruel. Trop injuste.
— Et vous alliez à la patinoire cet après-midi ? Mon conjoint y travaille et sera ravi de vous y accueillir. Ce soir on ira tous ensemble en boîte de nuit Et c'est non-négociable, ajouta-t-il alors que j'étais sur le point de refuser. Jihoon sera super heureux de rencontrer mon meilleur ami et son copain.
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