Chapitre XXXIII


Je reviens dans ma chambre, tout propre, une serviette autour de mes hanches moi aussi et regarde mon amant, presque habillé. Il a le bas mais sa chemise est pas encore boutonnée. Il regarde la peluche qu'il m'a offerte et joue avec, en lui tordant doucement les oreilles. On dirait qu'il ne m'a pas vu.

-Josh ?

Il relève la tête et m'envoie un grand sourire. Je balance la serviette sur mon lit et enfile un caleçon puis mon pantalon d'uniforme. Je me sens observé comme jamais. Je tourne discrètement la tête et aperçois mon petit-copain me regarder avec des yeux remplis de fougue. J'ai un petit rictus et murmure :

-Tu veux une photo ?
-De toi à poils ? Pourquoi pas.

Il arque les sourcils comme pour me défier. Je me mets à rire et lui balance un oreiller en pleine face. Il rit à son tour et me le renvoie dessus. Je parviens à l'éviter de justesse . Il est grave ma parole ! Il s'étire et commence à boutonner sa chemise en même temps que moi. J'en reviens pas qu'il m'aie répondu ça. Je finis de boutonner la mienne et noue ma cravate.

-On va déjeuner ?
-Si tu veux...

Je me tourne vers lui et lève les yeux au ciel le voyant à moitié débraillé. Il joue avec sa cravate sans la nouer pour autant. Nan mais c'est quoi ça ? Je m'approche de lui à grands pas et le regarde droit dans les yeux.

-Toi, t'as vraiment un problème avec ta cravate.

Il hausse les épaules et continue à me regarder dans les yeux. Je prends le temps de faire son nœud en me collant à lui. Son front touche le mien et ses lèvres commencent à taquiner les miennes.Cette sensation me fait vriller, mon bas ventre réagit excessivement pour si peu ! Une étincelle de passion naît dans son regard,je tente d'en faire abstraction et finis de nouer sa cravate. Je pose mes mains à plat sur son torse et le toise intensément. Ses croissants de chair continuent à glisser sur les miens sans pour autant que l'on ne s'embrasse. Finalement, je romps ce vide et l'embrasse tendrement.

-Les garçons, venez déjeuner !

Je sursaute et me sépare de lui. Il semble étonné et essuie ma lèvre inférieure de son pouce.

-Allons déjeuner.

Dis-je en passant ma main dans ma nuque. Raaa j'aurais bien voulu goûter au plaisir de l'embrasser plus longtemps. Laisser mes lèvres dévorer les siennes encore et encore jusqu'à en perdre haleine. Je soupire de frustration et attrape mon sac. Il fait de même. Je balaie ma chambre d'un regard et lui demande :

-T'oublies rien ?
-Je crois pas, au pire tu me le ramènes demain.

Je fais oui de la tête et on sort de ma chambre. Lui derrière moi, en retrait, tête baissée. Il est déjà tout intimidé ?Sérieux ? Trop mignon aha. On arrive dans la salle à manger,la télé du salon est allumée, ma mère est assise à une chaise,elle a mis la table, comme d'habitude, sauf que cette fois-ci il y a un bol, une tasse et une paire de couverts en plus.

-B-Bonjour...
-Bonjour Joshua.

Il bégaie, ça me fait toujours rire quand il est comme ça. On s'assied chacun à une chaise en posant nos sac par terre. Moi je suis face à ma mère et lui est à côté de moi, tête baissée,agrippant ses genoux entre ses mains.

-Je suis désolé d'être venu cette nuit sans que vous soyez au courant, vraiment. Soyez pas fâché contre lui, c'est moi qui ai insisté pour venir...

Je le regarde surpris. Je pensais pas qu'il allait tenter de prendre toute la responsabilité pour lui. Ma mère secoue légèrement la tête en me regardant. Quoi ?! Je lui ai jamais dit de dire que c'était de sa faute ! C'est pas le cas ! Ok, il a voulu venir en premier mais j'ai dit oui ! Je lui attrape la main discrètement sous la table, il se défait de mon emprise,certainement mal à l'aise. Dommage...

-J'ai dit oui donc... C'est plutôt la mienne, avouais-je.
-Je me contrefiche de qui a plus tort que l'autre, compris ? Si vous voulez vous voir faites le mais si c'est dans ma maison, que je sois au courant au moins. Surtout si tu comptes passer la nuit ici.

Adresse-t-elle à Joshua. Ce dernier n'a toujours pas quitté son bol des yeux. Moi,je jongle entre ma mère et mon petit-ami.

-Imaginez y'a un problème en pleine nuit, par exemple il faut que j'amène Joshua aux urgences, hein ?

Oh j'y avais pas pensé. Je pense quand même qu'il y a peu de chance pour que ce soit le cas. On est des boulets mais quand même quoi. Il s'excuse à nouveau. Je fais de même et souris tendrement à ma maman comme pour lui demander en silence de ne plus être fâchée.L'ambiance redevient tendue. Le silence règne. Je me serre un bol de lait chaud et demande à Josh :

-T'en veux ?
-Mmh... S'il te plaît...
-Tu sais, tu peux te servir hein.

Lui dis-je en murmurant. Il fait oui de la tête en continuant à fixer ses genoux. Je lui serre un bol de lait chaud et attends qu'il se décide à mettre le cacao en poudre tout seul sauf qu'il est semblable à une statue. Je passe ma main sur sa cuisse pour le faire réagir. Il lève à peine la tête vers moi. J'ai un rictus :

-T'en veux ?

Il fait faiblement oui de la tête. Je lui tends une cuillère, pose le cacao en poudre devant lui et lui fais signe de se servir :

-Vas-y.

Il se sert timidement en nous fuyant tous les deux du regard, faisant rire discrètement ma mère et moi. Il est tellement différent de d'habitude, c'est pas croyable. Ma mère commence à faire la conversation et je lui réponds en mettant quelques coups de coude à mon amant pour qu'il parle par moment, ce qu'il fait. On déjeune dans le calme, en parlant. Au fur et à mesure, je vois que Josh se détend, que ses traits de visage sont décontractés et qu'un sourire se forme sur son visage. Je me sens content. On rit par moment, parlons calmement... Jusqu'à ce qu'on soit obligé d'y aller.

On sort de chez moi après avoir débarrassé. Je m'étire, tout joyeux et regarde Joshua qui est tout sourire. Je passe mes doigts sur sa joue et demande :

-Je peux savoir ce qui te rend si heureux ?
-Ça faisait longtemps que j'avais pas déjeuné en ''famille'' dans une ambiance comme ça tu vois.

Sa réponse m'étonne. J'avais oublié que chez lui c'était carrément pas ça du tout. Il est pas habitué à être dans ce genre de situation, c'est pour ça qu'il était si intimidé et stressé. Je comprends mieux. Je frôle sa main de la mienne.

-Ça fait du bien, vraiment.

Il sourit et regarde en l'air. Je crois que depuis que je le connais,c'est le plus beau sourire qu'il aie eut. Je me sens heureux de le voir comme ça, si content. Il me regarde finalement et m'offre une vision de rêve : Lui souriant comme jamais, la mine détendue et les joues rosies. Ce qui fait battre mon cœur toujours plus vite,déclenchant des nuées de papillons qui virevoltent dans mon estomac.


*PDV Joshua*


Ça m'a réellement fait tout bizarre ce petit-déjeuner avec lui et sa mère. J'étais dans tous mes états, j'ai pas l'habitude, ça fait longtemps qu'on a pas déjeuné tous ensemble chez moi, ou si on le fait c'est dans une aura meurtrière, pas géniale comme ambiance quoi. Alors que là, ça respirait la joie de vivre.

-Ta mère a vraiment été sympa, elle nous a pas trop engueulé.
-
Il passe sa main dans sa nuque : Elle sait qu'on est ensemble et puis elle te connaît donc ça passe mieux.

Ouais...Je dois quand même avouer que ça me fait un peu chier qu'elle sache pour nous deux. Je voulais encore garder le secret. Je sais très bien que sa mère va pas le hurler sur tous les toits mais quand même... Je voulais attendre.

-Elle a dû tirer une ces têtes quand elle m'a vu aha...

Il rit et hoche vivement la tête. M'étonne...

-Josh...
-Mmh ?

Je le regarde et attends qu'il me dise ce qu'il pense. Il frôle à nouveau ma main. Je fixe nos mains. Il aimerait qu'on se les tienne,je le sens. Je regarde autour de nous et me colle à lui pour attraper délicatement sa main dans la mienne. Les battements de mon cœur s'accélèrent vivement.

-Ça fait du bien de te voir heureux comme ça.

Je relâche sa main me sentant trop bizarre. J'ai l'impression que tout le monde nous regarde, ça me met horriblement mal à l'aise.J'arrive pas trop à supporter ça. Je range mes mains dans mes poches en le fuyant du regard. Je finis par murmurer :

-Tu me rends heureux.

Ses yeux doublent de volume, me faisant rire doucement. Je sens que mes joues me brûlent, raaa pourquoi j'ai dit ça ?! Ça fait niais et puis c'est gênant. Je me fais de l'air et accélère le pas le faisant rire. Il me rattrape et s'empresse de dire :

-Toi aussi.

Je frisonne et vibre de l'intérieur. Une sorte d'onde de choc s'apparentant à du bonheur remonte lentement en moi jusqu'à exploser, faisant naître un sourire sur mon visage. Je le regarde timidement et m'étire.

-J'en reviens pas.
-De quoi ?
-Rien rien.

Dis-je en balayant la main dans le vide. Il hausse les épaules. En fait,j'en reviens pas d'être aussi amoureux et dépendant à lui. Quand il est pas là, j'ai l'impression d'être au bout de ma vie, c'est si pénible ! Je me rends compte que j'avais jamais réellement tenu à quelqu'un avant lui. Il est la petite lumière si vive qui illumine ma vie si sombre, ça me redonne goût à la vie quand on est ensemble, avant de me refaire sombrer dans le pays des ombres quand il part. N'y pense pas, il est encore là, même si dans quelques minutes on va devoir se séparer...

-Je me rends compte qu'en fait, t'es la première personne que j'aime.

Je balance ça directement. Il me dévisage et semble perdu. Je lui souris et me mords la lèvre inférieure.

-Ouais c'est ça, y'a que toi dont je suis tombé raide dingue.

Il ne semble pas trop croire à ça. Certainement parce que je le balance en pleine rue, du coup ça le choque. Je comprends, je le serais aussi à sa place. Je m'éclaircis la voix sous la gêne que je ressens. J'aime pas avouer ça, ça me fait sentir bizarre mais je me doute que ça doit lui faire plaisir, donc je fais un effort. Il se colle à moi, nos épaules se touchent. Il sourit en baissant la tête et avoue :

-Je pense que... Moi aussi.

Son aveu me fait chaud au cœur. On continue à marcher en parlant à peine. Je me sens juste bien avec lui, pas besoin de parler, de dire n'importe quoi. Je suis juste heureux, même si on est silencieux,tout simplement.

-On va devoir se séparer...

Il fait faiblement oui de la tête, comme s'il avait espéré que je veuille qu'on aille au lycée ensemble bien que dans le fond il se doutait que je refuserais. Je passe discrètement ma main dans ses cheveux et murmure :

-T'es déçu ?
-Je m'y attendais aha...

Il fait la moue et regarde autour de nous. On est pas trop proche du lycée du coup il y a pas beaucoup d'étudiants. Il m'attrape par la manche et me tire dans une petite ruelle, sombre, peu fréquentée.Il me plaque doucement contre le mur.

-Je m'y fais à force aha...

Sa petite mine penaude me fait mal au cœur. Je passe une de mes mains sur sa joue et l'autre à l'arrière de sa nuque.

-Tu m'en veux ?

Il fait non de la tête et m'offre un léger sourire. Je sais qu'il est déçu. Ça m'énerve ! Je me penche vers lui et l'embrasse avec tendresse pour lui retranscrire tout l'amour que je lui porte. Il sourit contre mes croissants de chair et se laisse faire. Notre échange reste chaste, calme et amoureux. Il se colle à moi, son bassin contre le mien et m'agrippe par les hanches. Je savoure ce baiser si bon. Ses lèvres glissent parfaitement contre les miennes.Cette sensation que je ressens quand on est si proche est tellement puissante. On se livre à plusieurs baisers qui s'enchaînent comme des rafales irrépressibles. On fait attention à rester calme,histoire de ne pas éveiller sans faire exprès des pulsations trop puissantes et incontrôlables. On se sépare, à bout de souffle. Il halète presque et me dérobe un baiser aux coins des lèvres avant de m'enlacer.

-Tu sais quoi ? Faudra que tu viennes plus souvent dormir chez moi.

S'il savait à quel point je suis pas contre. Si je pouvais passer tout mon temps avec lui je le ferais. Mon corps le réclame, je le sens ;Dès qu'on reste loin de l'autre trop longtemps mon corps le tolère pas, j'ai ce désir continuel qui me hurle de le retrouver.

-Seulement pour dormir ?

Il relève la tête vers moi et arque les sourcils comme s'il était outré et se met à rire en regardant ailleurs. Il m'enlace à nouveau avant de murmurer :

-Faudra voir.

Je caresse ses cheveux. J'aime bien ce petit jeu qu'il y a entre nous.On est ensemble mais on se cherche continuellement, on fait languir l'autre, on lui fait perdre la tête, comme dans un jeu de séduction,c'est particulier. Je dois avouer que ça fait son petit effet même si parfois ça me rend dingue et pas forcément d'une bonne manière... Je regarde discrètement l'heure et soupire.

-On doit bouger...
-Mmh... vas-y d'abord, je te suis de près. 

Je fais oui de la tête et il se décale pour me laisser passer mais je me retourne vers lui et plaque mes mains sur ses joues pour l'embrasser jusqu'à en perdre haline, comme si on allait plus se revoir pendant des jours et des jours. Alors qu'en vrai ce sont que pour quelques minutes voire quelques heures... Nos bouches se cherchent frénétiquement et finalement je me sépare de lui et lui envoie un sourire protecteur.

-A dans... (Je regarde l'heure) Huit minutes.
-Ouais.

Il sourit amoureusement et se colle au mur le temps que je parte en premier. J'aimerais m'afficher avec lui, c'est juste que... Pour l'instant, j'ai du mal à supporter le regard des autres. Surtout qu'entre nous c'est compliqué enfin pour les gens du lycée. Je jette un bref coup d'œil en arrière, il est là, un sourire aux lèvres, me matant ouvertement. J'étouffe un rictus et lui envoie un message :

« Tu vas finir par baver à me regarder comme ça, fais gaffe. »

J'entends un rire significatif. Je devine immédiatement de qui il s'agit. Mon portable vibre dans la seconde qui suit :

« Bah quoi ? J'ai un mec canon devant moi, autant en profiter ~ »

Je souris en coin et me tourne à nouveau la tête en me mordant la lèvre. Il arque les sourcils de façon provocatrice en s'humectant les lèvres. Me donnant immédiatement très très chaud. Je me décide à lui répondre :

« Aguicheur va. Fais attention à toi. »
« Ah oui ? Pourquoi ça ~ ?
« Oh qui sait... »

« T'oserais faire des trucs au lycée ? »

Je tourne à nouveau la tête vers lui. Il semble me défier du regard.Je souris en coin et lui réponds rapidement :

« Je dois te rappeler la dernière fois à l'infirmerie ? »

Je fais abstraction de la chose, ou plutôt de la personne qui nous a dérangé. J'ai cru que j'allais le tuer.... Mon portable vibre à nouveau dans mes mains, je me ressaisis :

« Ah oui tiens, mais... on nous a interrompu donc ma mémoire est pas terrible... »

Je ris en silence et me prends carrément au jeu. Cette séduction plutôt explicite me met de bonne humeur et je dois avouer que ça me laisse pas indifférent :

« Je te rafraîchis la mémoire ? »

J'ai pas honte, du tout même. Je trouve justement ça plutôt drôle et intéressant. Je jette un bref coup d'œil dans sa direction, il sourit et se mord la lèvre en pianotant sur son portable. Jusqu'à ce que nos regards se confrontent et que mon portable vibre à nouveau :

« Coquin va. »

Mon cœur bat de plus en plus fort. Je range mon portable dans ma poche en le regardant. Il me tire la langue me faisant rire. Je regarde en l'air comme si j'étais consterné et continue à avancer d'un pas lent. Je sens qu'un truc nouveau en moi grandit. Quelque chose de puissant, de farouche qui me dévore petit à petit. Je souris et tente d'en faire abstraction. Étonnamment, je suis de bonne humeur pour aller en cours aujourd'hui....


********


On était censé avoir cours là, mais le prof est pas à, du coup bah j'ai rien de particulier à faire. On a eut deux heures de littérature et une d'anglais. Et maintenant je suis tout seul, assis dans un couloir à attendre. Je fixe le plafond et tapote sur la coque de mon portable. Le couloir est calme, complètement silencieux, il y a personne. En même temps tout le monde est encours. J'ai tellement envie de voir Shay. On a pas pu se parler encours, comme d'hab quoi... Je regarde mes messages et relis ceux qu'on s'est envoyé ce matin. Au fur et à mesure mon bas ventre vibre, tremble même. Une sorte de frisson d'excitation me ronge de l'intérieur. J'ai chaud. Je me fais de l'air. Je peux l'appeler ?J'en ai carrément envie, je veux voir son visage, poser mes mains sur lui, laisser ses lèvres jouer avec les miennes. Sa présence me manque déjà. J'envoie de mes doigts tremblants :

« On peut se voir chaton ~ ? »

J'espère qu'il va répondre. Je me mordille la lèvre et regarde les minutes passer, une, deux... trois. Et ça vibre. Je m'empresse de lire son message :

« T'es où ? ^^ »

Mon cœur se sent soulagé. J'avais peur qu'il veuille pas ou qu'il soit occupé. Je soupire un grand coup.

« A l'étage 2 du bâtiment B. »

Puis mon portable ne vibre plus. Je fixe mes pieds, mes mains, mes genoux,le sol. Partout et nul part à la fois en fait. Je triture mes doigt set remets mes cheveux en place. Je m'éclaircis la voix et regarde à droite et à gauche dans l'espoir de le voir apparaître d'une minute à l'autre. Ce qui finit par arriver. J'écarquille les yeux et souris comme un idiot en le voyant arriver. Je baisse la tête en me redressant. Je m'appuie contre le mur et attends sans oser soutenir son regard. Je regarde face à moi jusqu'à sentir une main remonter le long de mon avant-bras. Je tourne la tête et me mords la lèvre en le voyant.

-Je te manquais déjà ?

Je suis surpris et me sens pris de court. Je hausse les épaules froidement et regarde ailleurs avant de répondre sans réel tact :

-Pas toi ?

Il a un rictus. Fait chier, je suis cramé. Je le sais. Il me connaît à force, j'ai beau tenter de faire comme s'il me manquait à peine,voire pas du tout, il sait que c'est pas vrai. Et moi je le sais encore plus. Mon cœur me le crie et s'amuse à me le rappeler.

-Bah même si on s'est vu ce matin, si.

Je tourne la tête vers lui et sa beauté me frappe de plein fouet. Je prends plaisir à admirer son visage. Je regarde autour de nous et avoue timidement :

-Moi aussi.

Il sourit et semble ravi de l'apprendre. Je vérifie à nouveau si nous sommes seul et en remarquant que c'est toujours le cas je dépose furtivement mes lèvres sur les siennes. Il semble surpris. Quand je me recule de lui ses yeux sont ronds et il ne bouge plus. Sa main vient frôler la mienne, je l'attrape doucement.

-T'étais occupé ?
-J'étais avec Eliot, t'inquiète.

Ok,ça va. Je préfère le savoir avec moi plutôt qu'avec lui de toute façon. Je passe mes mains au niveau de ses reins et l'attire contre moi. Il se colle lentement à moi. Mon cœur explose et une chaleur pesante s'empare de moi. Qu'est-ce que je suis en train de faire ?

-T'as pas peur qu'on nous voit ?

Je hausse les épaules. J'ai juste envie de le sentir contre moi, de profiter de ce qu'il peut m'apporter, de cette joie de vivre qui se dégage de lui. J'ai besoin de celui qui fait battre mon cœur si vite et fort. Et il y a que lui qui est capable de faire ça.

-Je pense pas qu'on nous verra.
-
Il sourit : Je pense pas non plus de toute façon.

Il sourit et me dérobe un baiser. Je reste figé, contre le mur, le regardant droit dans les yeux, soutenant son regard emplit de quelque chose de particulier. Une lueur d'envie. Je souris et me sépare de lui, sentant mon dos me brûler. J'échange habilement nos positions.Il semble étonné, je murmure :

-Mon dos...
-Oh j'avais oublié...

Il a une petite mine penaude. Je tire sur ses joues pour qu'il sourit et lui fais signe de sourire. Ça me tuera pas halala, j'ai connu bien pire ; mon dos se remet petit à petit et même si j'ai encore mal, c'est moins douloureux qu'il y a quelques temps. Ça devient supportable.

-Hey, souris.

Il fait ce que je lui dis même si je vois qu'il se force un peu. Je le chatouille pour que son sourire redevienne franc. Il rit et me tape sur les mains pour que j'arrête :

-Y'en a qui ont cours !
-Ah oui aha...

J'avais complètement zappé ça. On se sourit mutuellement et nous dévorons du regard. Il caresse ma main et ses yeux parcourent tout mon visage.Les miens font de même, j'admire ses yeux, son nez, ses joues et pour finir ses lèvres que je rêve de sentir contre les miennes. Il se les humecte puis se les mord :

-C'est toi qui va finir par baver à force de me regarder comme ça.

Sa phrase me rappelle immédiatement la ''conversation' de ce matin qu'on a eut par messages. J'ouvre grand les yeux et sens à nouveau ce truc qui se bouscule en moi. Il titille mes lèvres des siennes et rougit de plus belle. Je rougis également me sentant perturbé et attends contre lui, sentant ses mains dans les miennes.

-T'es tout beau.

Il se pointe du doigt et quand j'acquiesce il rit légèrement avant de me dérober un petit baiser. Mon bas ventre se contorsionne et mon cœur bat à un rythme irrégulier. Je déglutis péniblement sentant qu'un truc d'anormal monte en moi. Je me risque à lui demander :

-Dis... Tu te sens pas un peu patraque ?

Il se mord la lèvre et dévie le regard. Son souffle tremble légèrement. Donc je rêve pas, je suis pas le seul à qui ça fait ça, ça me rassure. Ou pas trop en fait, j'arrive pas à savoir.J'appuie un de mes doigts sur son bas ventre et murmure :

-Je suis le seul qui se sent... tout bizarre ?

Il frisonne et ses mains sont légèrement moites. Il les retire des miennes pour les essuyer dans son pantalon. Il se passe quoi là ?Le silence à beau régner l'ambiance entre nous est loin d'être calme. Au contraire, elle est tendue à son maximum. Il soutient mon regard et attrape tendrement ma lèvre inférieure entre ses dents avant de faire timidement non de la tête, réveillant un truc nouveau en moi. Une passion destructrice bien plus dévorante qu'avant encore.

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