Je dessine comme d'habitude et crayonne méticuleusement ma feuille couleur ivoire. Le dessin est réellement la seule échappatoire que j'ai. Dessiner me fait me sentir bien, je fais ce que j'aime et laisse mes envies et mon imagination se plaquer sur le papier. Mes dessins reflètent toujours mes états d'âme : Colère, envie,détresse, tristesse, angoisse et ces derniers temps sont même entrés les mots bonheur et amour.

-Chéri, tu fais tes devoirs ?

J'inspire profondément pour me calmer et balance de but en blanc :

-Ouais.

Ma mère semble satisfaite et sort de ma chambre. Elle me gonfle, autant que mon paternel d'ailleurs. Non... Lui, ce mec est juste le plus horrible qu'il puisse y avoir. Il me répugne au plus haut point.J'en reviens pas d'avoir refusé de voir mon amant ou plutôt...petit-ami caché uniquement parce que ce connard est à la maison ce soir et que j'ai pas envie de m'en prendre plein la tronche parce qu'il aura remarqué que je suis pas là. Pas croyable... Je fixe mon portable et guette l'arrivée d'un message qui ne se fait pas. Ilest peut-être occupé...

-Oh putain, je me fais chier !

Pfff et moi alors ? J'ai le cul posé sur une chaise à dessiner au lieu d'être avec Shay et de pouvoir me sentir bien, heureux et de profiter de petits moments de tendresse et d'amour pur entre nous.Juste à cause de toi connard. Limite s'il pouvait m'enchaîner il le ferait.

-Hey le branleur, tu m'entends ?!

Je souffle et continue à m'appliquer sur mon dessin, qui, cette fois-ci est plutôt particulier. Il n'est ni sombre ni clair, ni joyeux ni triste, ni énervé ni calme. Il est juste... plat. Plat mais vivant.Ma porte claque violemment, je laisse mon regard braqué sur ma feuille de papier.

-Tu me réponds quand je te parle ?!
-Je soupire : Je t'avais pas entendu hurler.

J'ai hâte que les cours soient finis, que j'ai mon BAC et que je me casse loin d'ici. Très loin de cette maison qui pue l'enfer. Je vais finir dingue, faut vraiment que je me barre de cette baraque.

-Me dis pas que t'es encore en train de dessiner ?

Je cache mon dessin et rabat lentement une feuille d'exercices de maths.J'ai réellement pas la foi de me prendre la tête avec lui ce soir.Et j'aimerais éviter de m'en prendre à nouveau plein la gueule. Mon dos en est toujours pas remis.

-Non, je fais mes maths.

Il avance d'un pas lourd et assuré et regarde par-dessus mon épaule.Sa main passe dans mes cheveux me procurant un haut le cœur plutôt puissant. Rien que de légers contacts avec lui me donnent la nausée.Je gigote la tête et serre les dents ainsi que le crayon que je tiens entre mes doigts.

-Tu vois quand tu veux, t'es pas si con, tu peux bosser.

Un rictus franchit la barre de mes lèvres. Je sais pas trop comment je dois le prendre. J'ai tellement envie de lui coller mon poing dans la tronche et de le frapper jusqu'à en perdre haleine. Le battre comme il me bat, si fort qu'il pourra plus jamais s'en remettre.

-Tu veux quoi ?

A part me faire chier et m'insulter évidemment. Je fais semblant de bosser mes maths et écris des formules à tort et à travers sur ma feuille.

-Finalement rien, on verra plus tard, si ton élan de génie se fait la malle.

Tu vas voir qui va se faire la malle, c'est moi. Je vais dégager sans laisser de mes nouvelles à personne et ne plus revenir. Je devrais pas manquer aux gens. En réalité j'ai plus que Shay et vu à quel point je m'obstine à lui faire du mal, même indirectement il se fera rapidement à l'idée que j'ai disparu. Je fixe mon portable et laisse passer un cri de rage quand il sort de ma chambre en faisant se claquer la porte. Je vais le défoncer...

Ça doit être à peu près minuit. Mon con de paternel arrête pas de meugler, il a déjà cassé deux trois verres ou assiettes. Il me tape sur le système ! Il crie, parle fort, nous insulte ma mère et moi. Bref, la total, les coups en moins. Sauf que je sais pas si ça va durer longtemps. Je laisse mes doigts traîner sur mon portable et me mordille la lèvre inférieure. C'est tard, j'ai pas trop envie de le déranger mais j'ai tellement envie de le voir. Et puis ça me permettrait d'être au calme et de fuir loin d'ici.J'envoie tout de même un message de mes doigts tremblants :

« Je peux t'appeler ? »

Mon cœur s'emballe et je me sens tout bizarre. Je me jette sur mon lit et gigote en me tenant la tête dans les mains, me sentant trop stupide. Mais pourquoi j'ai envoyé ça moi ?!! Haaa !Pourquoi ?! Je me sens bête !! La réponse ne se fait pas plus attendre et je me fige. Je regarde le plafond et respire plus fort me sentant tout bizarre. Et s'il dit non ? S'il veut pas que je l'appelle ? S'il me dit de lui foutre la paix parce que c'est trop tard ? Je regarde finalement sa réponse :

« Oui,bien sûr ^^ »

Je me sens soulagé, c'est comme si un poids s'enlevait de mon cœur. Je me fais de l'air. C'est quoi cette bouffée de chaleur que j'ai tout d'un coup ? Je me sens bizarre. J'appuie timidement sur le bouton d'appel et attends sans bruit.

-Joshua ?

La consonance de mon prénom dans sa bouche me décroche un sourire et me fait sourire. Haa mais comment je peux me sentir si joyeux pour un simple truc aussi bête ? Il a juste dit ton prénom espèce d'idiot !

-T'es là ?

Pourquoi je tremble comme ça ? C'est quoi ce corps de lâche que j'ai ?!Je tente de dire quelque chose mais les mots se mélangent et mon cerveau n'arrive plus réellement à suivre.

-Hey, Josh? Tu m'entends ?
-Je... ouais, je t'entends.

Je souffle un grand coup et tapote sur mon torse pour me calmer. Je suis dans un de ces états, presque pire que quand je suis avec lui. Il me prend quoi à être aussi patraque comme ça ?

-Ça va pas ?

Sa petite voix me fait frisonner. Il a l'air inquiet. C'est vrai que je lui ai dit que ce soir il y avait mon père. D'ailleurs ce dernier arrête pas de geindre à tort et à travers. Je plaque ma main contre mon portable pour éviter qu'il entende et lorsqu'il se calme je me décide à répondre :

-Si si, ça va, j'avais juste envie de te parler.

Et de te voir, de t'embrasser, de poser mes mains sur toi, de sentir ton odeur.. Toutes ces choses là en fait. Mais je peux pas lui dire,même si dans le fond j'ai envie de lui hurler et de rappliquer chez lui en catastrophe, uniquement parce que je suis en manque de lui. Le peu où on se voit au lycée me suffit plus...

-Moi aussi, je suis content que tu m'aies appelé.

Il a un ton plutôt enjoué ce qui me met du baume me cœur et me décroche un grand sourire béat, voire niais. Haaa je deviens ridicule. Un mec est en train de me rendre guimauve, j'en ai presque honte. Jamais personne m'avait autant retourné le cerveau et l'estomac aussi.

-Je t'ai pas dérangé au moins ? C'est un peu tard...

C'est déjà plus de minuit après tout...

-Non t'inquiète, j'arrivais pas à dormir de toute façon. En fait,j'arrêtais pas de penser à toi.

Sa phrase me chamboule complètement. Des milliards de papillons virevoltent passionnément dans mon bas ventre. Je frotte mon bas ventre et me mordille continuellement la lèvre inférieure.

-Moi aussi. C'est con mais... Tu me manques. Pourtant c'est vraiment ridicule, on s'est vu tout à l'heure...
-Ouais mais on s'est pas vu longtemps. Je dois avouer que j'aurais aimé passer plus de temps avec toi.

Et moi alors ? J'aimerais passer tout mon temps avec lui, mais au lycée on peut presque pas se voir. Évidemment il y a quelques moments qu'on arrive à trouver, mais ils sont rares et trop courts.Cinq-six minutes par là, ça commence à m'énerver. J'en veux plus.Je sais pas trop quoi lui dire. Je me mords la lèvre et murmure :

-T'es tout seul ?

Pourquoi je murmure moi ?! Je suis pas en train de faire quelque chose d'illégal ! Je m'éclaircis fortement la voix ce qui le fait rire doucement. Son rire me berce et de la joie m'envahit.

-Nan, y'a ma mère. Je te retourne pas la question hein...

Il entend ? Je fronce les sourcils. Fait chier ! Je serre mon portable dans ma main et ose lui demander :

-T'entends mon père ?
-Hein euh non pas vraiment, il crie ?
-Nan rien, laisse tomber.

Et je ris nerveusement. Merde, j'ai cru qu'il l'entendait. Je déglutis péniblement. Je suis censé dire quoi maintenant ? Un léger mal aise s'installe. Ni lui, ni moi n'osons parler pendant quelques longues, très longues secondes. Finalement je brise le silence :

-Shay...
-Mmh ?

Ok et je dis quoi maintenant. Putain ce que j'ai chaud ! Je me fais de l'air et murmure timidement :

-J'ai envie de te voir... Je peux venir chez toi ?

J'ai osé ! Putain je l'ai fait !! J'ai osé !! Je laisse tomber mon portable sur le côté et me fais péniblement de l'air me sentant étouffé. Haa j'ai honte !! Je me sens con et j'ai peur qu'il dise non. Il va forcément dire non, c'est tard ! Mais pourquoi j'ai demandé moi ?! Je suis trop bête ma parole... Je reprends mon portable et m'empresse de dire :

-C'est tard, oui je sais mais.. mais... j'ai envie de passer du temps avec toi.
-Moi aussi mais c'est tard...
-Ok euh oublie alors, c'est rien.

Je me sens vraiment con ! Réellement bête, j'aurais dû retenir cette envie. Et même plus, ce besoin je dirais. Ça devient carrément vital pour moi de le voir. J'arrive pas à comprendre ce qui se passe en moi mais ça me domine de plus en plus.

-Non non c'est pas que je veux pas te voir hein ! C'est justequ'à cette heure-ci, ma mère dort et je pense pas qu'elle soit vraiment d'accord pour que je fasse venir quelqu'un à cette heure-ci.
-Pas grave, c'était stupide comme question. Je.. Je vais te laisser !Je me sens fatigué...
-Non Josh ! Raccroche pas s'il te plaît...

Je me sens tellement gêné, bête et mal à l'aise que j'ai juste envie de disparaître sous ma couette et de raccrocher. En fait, c'est le fait de m'être plus ou moins pris un vent qui m'embarrasse à ce point. Je plaque mon oreiller contre mon torse et continue à fixer le plafond en attendant qu'il parle.

-Tu peux sortir finalement, même si... il y a ton père à la maison ?
-Pas vraiment je suppose mais il est complètement bourré, il le calculera même pas...

Ça me fait chier de l'avouer, ouais d'avouer que mon père est le plus claire de son temps saoul, complètement pété même. Ça m'étonnerait même pas qu'il prenne des substances pas très légales au passage... Je m'en branle en fait. J'ai honte de mon père, pfff pour moi c'est que mon géniteur de toute façon. Il est rien à mes yeux, il a pas de place particulière dans mon cœur. Si, il en aune, elle est du côté de la haine.

-Ok... dis, tu peux venir en douce chez moi, tu crois ?

Mon cœur s'emballe et je bloque, je bug carrément en fait ! Venir en douce ? Je souris comme un idiot. Alors il veut bien qu'on se voit ? Vraiment ?! Je me redresse vivement et réponds rapidement :

-Ça te gêne pas ? Enfin, je veux dire, tu vas pas avoir de problème ?
-Si on est discret ça devrait aller. Faudra que tu entres pas ma fenêtre par contre, tu te sens de faire le ninja ?
-Pour toi, carrément !

Oups,c'est sorti tout seul. Mes joues me chauffent sensiblement me laissent deviner que je rougis. J'ai besoin d'air frais, d'air !!J'étouffe ! Je me redresse et vais ouvrir ma fenêtre, je prends une grande bouffée d'air frais. Mon amant laisse passer un léger rictus tout mignon.

-Tu veux venir du coup ?
-Tant que je peux te voir et passer du temps avec toi.

Je suis prêt à tout, mais je vais pas lui dire. Ça me fait chier de l'avouer même si je sais que ça lui ferait plaisir. Je commence un tout petit peu plus à tolérer ce qu'il se passe dans mon cœur mais je suis pas encore capable de l'assumer aux yeux du monde entier par contre. Je regarde dehors et fixe un lampadaire à la lumière plutôt forte.

-Du coup, ça te dit de venir ?
-Plutôt oui. Je meure d'envie de te voir.
-Moi aussi tu sais.

Ça me fait plaisir. Au moins il a autant envie que moi de me voir. C'est vrai qu'on se voit pas beaucoup et c'est pénible, c'est même chiant. Je triture mes doigts et demande :

-Je peux venir quand ?
-Dès que tu peux.
-Je pars dans pas longtemps alors.

Je souris toujours plus et me sens joyeux et jovial, chose rare chez moi. J'ai hâte d'aller chez lui. Je regarde par terre. Je vais devoir partir en douce de chez moi aussi du coup. J'ai pas envie devoir mon père et de me prendre la tête avec lui. Il me gonfle assez comme ça à geindre sans s'arrêter. Je m'apprête à sauter ma fenêtre mais m'arrête quand sa petite voix résonne :

-Josh...
-Oui ?
-Tu veux dormir chez moi ce soir du coup ?
-Huh ?

Dormir chez lui ? Je vais pas refuser, oui j'ai envie mais je veux pas  qu'il aie de problèmes par contre...

-Tu risques d'avoir des problèmes, non ?
-Eum... bah faudra juste que tu sois parti assez tôt demain matin pour aller en cours, c'est tout. Ça te dérangerait ?
-Pas du tout.

Bien au contraire ! Plus je passe du temps avec toi, mieux c'est pour moi et mon moral. Actuellement il est le seul à me faire sentir si bien et à me donner un pareil sourire. Donc évidemment, je veux aller chez lui et le plus longtemps possible. Je reste chez moi et fixe ma chambre.

-Je prépare des affaires et j'arrive, ça te va ?
-Mmh, viens vite, j'ai envie de te voir. Je laisse ma fenêtre ouverte, je t'attends.

Mon cœur bat tellement fort !! J'ai l'air d'une petite ado en pleine crise d'amourette. Haaa je crains !

-J'arrive mon ange. Tu me manques.

Et je raccroche avant qu'il ne puisse répondre, me sentant idiot d'avoir dit ça. J'enfourne mon portable dans ma poche et m'étire fortement. Je devrais quand même me changer, je vais pas venir comme un clochard chez lui. Je suis pas très bien habillé, voire même pas du tout en fait. Je bondis sur mon armoire et choisis des fringues plus jolis. Je veux juste être présentable... et peut-être lui plaire aussi par la même occasion. J'attrape un tee-shirt à manches longues bordeaux et un pantalon en toile noire. Mes chaussures... Et merde. Fait chier. Je me retourne et regarde celles que j'ai dans ma chambre. Mouais ça ira, une paire de bottes noires à lacets. Je les mets et jette des fringues propres dans un sac pour qu'elles me servent de pyjama et j'y balance également mon uniforme pour demain. Je prends mon portable que je glisse dans ma poche et sors par ma fenêtre en prenant soin d'éteindre ma lumière. J'ai hâte d'aller chez lui, de le voir et de pouvoir le prendre dans mes bras. Cette sensation me manque.

Je marche assez rapidement d'un pas décidé et aperçois finalement sa maison. Je me retiens de sourire et entre discrètement dans son jardin. Je contourne la maison par le jardin et vois une fenêtre ouverte. Mon cœur commence déjà à faire des siennes. Je me mets sous sa fenêtre et me grandis un peu, je peux le voir. Il est allongé dans son lit et regarde des vidéos sur son portable. Je vais essayer de le surprendre. Il a ses écouteurs, il devrait pas m'entendre. Je saute le plus haut que je peux et m'aide de bras pour monter en silence. J'entre discrètement dans sa chambre et m'avance à pas de loup. A chaque pas, mon cœur bat plus fort et lourdement en moi. Il ne m'a pas vu. Je me mets à genoux derrière la tête delit, heureusement qu'elle est pas très haute. Je me penche et écarte d'un bref coup de main son portable pour l'embrasser à contre sens.

-Oh !

Il se tend mais rapidement redevient détendu. Sa main se pose sur ma joue. Mon bas ventre explose et pétille d'amour et de bonheur. Ses lèvres glissent parfaitement contre les miennes me faisant perdre la tête. Je me sépare de lui et viens m'asseoir à ses côtés. Il sourit fortement et rougit un peu. Adorable.

-Je t'attendais.

Il glisse ses bras derrière mon dos et me regarde de façon béat. Je me noie dans son regard si profond. Je dépose une nouvelle fois mes lèvres sur les siennes, assez furtivement puis le regarde droit dans les yeux.

-J'ai pas été trop long ?
-Il hausse les épaules :T'as pris ton temps quand même.

Comment ça j'ai pris mon temps ?!! J'ai limite couru pour venir, il est sérieux ?! J'ouvre grand la bouche, en étant outré et lui bondis dessus. Il tombe à la renverse et ris légèrement. Je m'offusque faussement :

-Tu te fiches de moi ou quoi ?! J'ai carrément couru !

Il plaque sa main sur ma bouche :

-Chut ~

Ah oui, c'est vrai faut pas faire de bruit, j'avais oublié ça. Je reste muet. Il me détaille complètement et appuie plus fort ses mains au niveau de mes reins, plaquant parfaitement mon corps contre le sien. Il se mord la lèvre et demande en murmurant :

-Ah ouais t'as couru ?

Je me sens pris de cours et regarde autour de moi pour trouver une échappatoire mais j'en ai aucune. Je m'éclaircis la voix et finis par répondre :

-Bah il faisait froid donc...

Il rit. Je suppose qu'il a compris que c'était une excuse, que j'avoue bidon, j'ai pas trouvé mieux. Haa je me sens bête maintenant. Il caresse tendrement mon dos et arque un sourcil :

-Pour ça que t'es habillé aussi légèrement ?

Je hausse les épaules et glisse mon visage dans sa nuque. Raaa et pourquoi je rougis moi ? C'est ridicule... J'inspire profondément. Il a mis du parfum ? Je souris contre sa peau, je suppose que oui, il sent vachement bon. C'est fort mais plutôt subtil, j'adore. Ça me fait perdre la tête.

-Pourquoi tu souris comme ça ?
-T'as mis du parfum ?

En réalité c'était pas vraiment une question, je le sens. Je sais très bien que c'est le cas. Je me redresse à peine sur mes avants bras et glisse mes doigts dans ses cheveux. Je me sens tellement bien, mon cœur est allégé, c'est juste génial comme sensation.Mon bas ventre se contorsionne dans tous les sens par contre, ça, ça me perturbe en revanche.

-Eum juste vite fait aha.

Il a l'air un peu gêné, ses joues sont toutes rosées. Trop mignon. Au moins ça inverse les rôles aha, avant c'était moi qui étais gêné bah maintenant c'est à son tour. Il tire sur le col de mon haut.

-Tu t'es habillé pour venir ?
-Bah j'allais pas venir à poils quand même.

Il rit et plaque sa main contre sa bouche pour éviter de faire du bruit. Je souris en le voyant si joyeux. Ça fait du bien de le voir avec un joli sourire.

-Tu dors à poils toi ?
-Pas vraiment mais disons que j'étais habillé comme un clodo.
-Et moi alors ?

C'est vrai qu'il est en tenu pour dormir, ça se voit mais je le trouve plutôt mignon comme ça. Je me redresse sur ses cuisses et le détaille. Je ne perds pas une miette du spectacle. Je prends grandement plaisir à admirer son corps.

-Arrête de me regarder comme ça, on dirait que tu vas me manger tout cru.

Il a un petit rictus et passe sa main dans ses cheveux ce qui le rend extrêmement sexy. Surtout qu'il se mord lentement la lèvre inférieure. Je dévie le regard de lui. Il est en train de me rendre fou. Mon cœur bat le tocsin et mon bas ventre réagit significativement. Une main sur mon torse me ramène à la réalité.

-Ça va ?
-Oui oui.

Je pense que ma petite voix m'a un peu trahit quand même... J'esquisse un léger sourire. Il enroule ses bras autour de ma taille et se redresse, faisant se coller nos corps.

-Ça allait chez toi ?

Je suis surpris de sa question et ne sais pas trop quoi répondre.J'aime pas en parler du tout. Je le regarde froidement et dévie le regard une nouvelle fois. Pourquoi il tient à me parler de ça ?J'en ai pas la moindre envie. Je reste muet, ne préférant pas m'aventurer sur ce terrain. Je me connais, je vais perdre mon sang-froid et lui parler méchamment sans le vouloir.

-J'aurais pas dû demander en fait, désolé...

Sa petite mine penaude me fait un peu mal au cœur. Il caresse délicatement mon dos, à cause de mes blessures. Je m'éclaircis la voix et réponds faiblement :

-J'ai connu pire.

Il fait oui de la tête et me lâche pour poser ses mains derrière lui,à plat, le maintenant légèrement en arrière. Il me toise entièrement. Ses yeux se baladent ouvertement sur moi. Ok je ferais mieux de dévier la conversation quand même. Je passe mes doigts sur son visage et retrace les contours de ce dernier, ne pouvant m'en empêcher. Sa peau m'appelle et m'attire comme jamais.

-Si jamais ta mère voit que je suis là, on fait quoi ?
-Il grimace : Je vais me faire taper sur les doigts... j'ai pas le droit de faire entrer des gens la nuit chez moi, encore moins si je lui en parle pas d'abord.

Il semble un peu inquiet. Ok donc faut être discret. Je colle mon front au sien et lie mes mains derrière sa nuque. Les siennes se posentsur mes fines hanches.

-Au pire c'est moi, elle me connaît.
-Mouais... Faudra quand même que tu partes de bonne heure demain matin, ça te va ?

Je fais oui de la tête, je veux pas le mettre dans la merde par ma faute. C'est moi qui lui ai demandé à venir donc je vais faire en sorte que tout se passe bien, autant pour lui, que pour moi.

-Et bonne heure, c'est à peu près quelle heure ?
-Il semble réfléchir. Eum...Six heures trente ?

Haaa fait chier. Je me laisse tomber sur lui, le renversant par la même occasion. Je soupire dans sa nuque, le faisant frisonner. Sentir ses poils se hérisser lentement contre ma joue me fait tout bizarre. Il glisse sa main dans mes cheveux :

-C'est trop tôt ?
-J'ai pas trop le choix de toute façon.
-Je te réveillerai.