Chapitre XLVI


*PDV Joshua*

C'est la récréation. Enfin j'ai envie de dire. J'en pouvais plus d'écouter le prof. Il me tapait réellement sur le système, comme à mon habitude j'ai fini par dessiner et je n'écoutais plus du tout.C'est pas très étonnant quoi.

-Je vais fumer, tu viens ? Me demande mon meilleur pote. Je secoue négativement la tête :
-Désolé, j'ai la flemme.
-Comme tu veux.

Il se résigne donc à ce que je vienne et part, sans moi. J'ai vraiment pas la foi d'aller dehors ou ne serait-ce que sur le toit. Je suis bien là. Je fais les finitions de mon dessin et suis plutôt fier de ce que ça donne, même si ce n'est pas encore fini. Je sens une présence dans mon dos, puis, près de mon visage. Je me tends,sentant un souffle chaud et lent dans ma nuque. Je déglutis péniblement et regarde du coin de l'œil de qui il s'agit. Je souris instantanément.

-C'est joli.

Je le gratifie d'un sourire plus marqué encore et continue à dessiner.

-Inscris toi dans une école d'art. Me dit-il.

Je pose mes crayons et me perds un peu. Une école d'art ? J'en ai réellement envie. Je ne sais juste pas comment je vais faire. Ça coûte cher les écoles, le public n'offre pas les possibilités de formation que j'aimerais, je me suis déjà renseigné.

-Tu sais, j'ai déjà fait des recherches.
-Ho ! Sérieux ?
-Mmh... Mais ça va être compliqué.

-Pourquoi ça ? Tu en as clairement les capacités.
-Mais pas l'argent.
Répliquais-je du tac au tac.

C'est déloyale... J'ai beau savoir dessiner et avoir un certain talent,pourquoi me leurrer et faire le faux modeste alors que je le sais ?Ça ne change en rien le fait que l'argent est ce qui régit le monde à l'heure actuelle, sans argent on ne parvient à rien. Mon amant fait la moue.

-Tu as qu'à prendre une année sabbatique après le lycée pour tefaire des sous et après tu tenteras ton école. Tu veux faire quoi ?
-Une école d'info-graphie.

Il sourit franchement et semble rêvasser. J'aimerais tellement, je serais extrêmement heureux si je pouvais faire ça mais ça sera compliqué... Malgré tout son idée n'est pas mauvaise :travailler pendant une année ça peut déjà beaucoup m'aider.

-Je pense que tu peux y arriver.

Il s'assied sur mon bureau, à côté de moi. Je le regarde droit dans les yeux, laissant mes sentiments se perdre tandis que je me noie dans son regard si intense. Son sourire me fait presque fondre.

-J'espère. De toute façon dès que j'ai le bac je me casse.

Il me regarde l'air inquiet, comme s'il ne comprenait pas.

-Comment... ça ?
-Ma maison... j'me barre. »

J'en peux plus, dès que je peux partir je le fais. Plus je reste là-bas,plus je suis détruit moralement et physiquement, j'ai un besoin urgent de partir. J'ai tellement hâte. Dans le fond j'avais peur de laisser ma mère mais finalement, plus le temps passe, plus la haine que je ressens également vis-à-vis d'elle grandit et plus l'envie de partir me ronge.

-Ne t'inquiète pas... Je ne t'abandonnerais pas pour autant.

Nous murmurons tous les deux. Je n'ai pas envie que les gens entendent, ça ne les regarde pas. On continue à parler tous les deux, de mon avenir, du sien, mais pas du notre. Comme si cette conversation était trop privée et que nous l'aurons plus tard, tous les deux, dans la plus grande des intimités.

-Ils me font pitié.

Puis j'entends ricaner. Je tourne la tête et aperçois une bande de mecs de notre classe qui glousse en lançant des regards dédaigneux dans notre direction. Je serre les poings et tente d'en faire abstraction.Mon amant tente d'effleurer ma main mais je m'empresse de vite la retirer. Il semble déçu de ma réaction.

-Désolé...

C'est tout ce que j'arrive à murmurer. Il ne dit rien et regarde simplement ces gars qui parlent de nous. Je savais que ça allait être comme ça, j'en étais sûr...

-Ne fais pas attention, y'a des cons partout...

Je ne réponds rien. Je reprends mon dessin, écoutant d'une oreille les choses mauvaises qu'ils se plaisent à dire.

-Waaa c'est pas croyable, ils se fuyaient pour mieux s'envoyer en l'air. En fait ils nous ont bien eu à faire comme s'il se détestaient.

Je ne réponds pas, encore une fois je garde ma rage pour moi et la terre au fin fond de mon être. Ne pas répondre aux abrutis, ça risquerait de les instruire. Mon copain me regarde dessiner et fait comme moi.

-C'est qu'un connard en vrai, juste pour ne pas qu'on le voit t'as vu ce qu'il lui a fait ?

Je me fous qu'on parle de moi. Si ça leur fait plaisir c'est tant mieux pour eux, ça ne m'atteint pas. Je reste donc concentré sur mon dessin, subissant leurs remarques déplacées, qui, dans le fond,attisent ma haine et ma colère. Ma main se crispe quelque peu sur mon crayon.

-Je parie que celui qui se fait enculer c'est le plus frêle.
-Huh ?
-Ouais Josh est le dominant ça se voit, il se la laisserait pas mettre.

Je fronce les sourcils. Il n'a pas tort mais l'entendre parler comme ça m'agace profondément. Je relève la tête vers mon amant, ce dernier baisse la tête.

-C'est forcément Shay qui se fait défoncer, comme d'habitude quoi.Il ricane.
-J'avoue. Il a forcément la place de la meuf. Je suis curieux de savoir comment il crie comme une fillette.

Ils s'amusent à imiter des gémissements aigus. Mon amant serre les poings et je peux apercevoir son visage de là où je suis. Il est triste et je suis sûr que son cœur le fait souffrir. Je me fous qu'on me critique mais... lui, ça me brûle tellement. Il ferme les yeux, je sais qu'il fait ça parce qu'il menace de pleurer. Ça me fait mal de savoir ça.

-Ho oui encore, défonce moi plus profond.

Je me relève brusquement, ma chaise se renverse, faisant sursauter mon amant. Il me regarde, sans comprendre. Mes nerfs sont gonflés à leur paroxysme. Je suis tellement énervé... Non c'est plus que ça :je suis enragé. Je me retourne vers eux, ils se taisent et me regardent avec de grands yeux. Je me dirige dans la direction du dernier qui a parlé et l'agrippe par le col. Le silence règne et la salle de classe nous regarde, même certaines personnes hors de la classe s'attardent sur nous.

-Tu veux le refaire peut-être ? Vas-y, je t'écoute.

Il reste muet, aucun son ne franchit la barrière de ses lèvres.

-Tu devrais pourtant savoir que m'énerver c'est dangereux, non ?

Il bégaie. Je lève mon poing pour lui confirmer mes dires et lui faire passer l'envie de recommencer. Je compte bien lui foutre un bon coup qui lui fera passer l'envie de continuer.

-Continue et je te détruis.

Mon poing menace de s'abattre sur lui sauf qu'on m'agrippe violemment parle poignet.

-Josh... Arrête...

Cette voix... Je la reconnais. Je reste figé, incapable de bouger. Mon prénom résonne dans ma tête. La douce voix de mon petit ami me fait tout bizarre.

-Tu vas avoir des ennuis à cause d'abrutis pareils donc ne fais rien...
-Je m'en branle.

Je tente finalement de dégager mon poing de son emprise. Il mérite très clairement de bouffer mon poing cet abruti ! Il ne respire presque pas et me regarde avec de grands yeux écarquillés. Il a peur, je le sens puisqu'il tremble et que ses yeux sont presque larmoyant. Shay resserre la pression sur mon poignet.

-S'il te plaît... Ne fais pas ça...

La voix si calme et apeurée qu'il a eu me fait mal au cœur. Je lâche un cri de rage et me dégage violemment de son emprise. Il semble surpris et manque de tomber. Je m'empresse de cracher :

-Ferme un peu ta gueule, ça risquerait de te mener à de grosses embrouilles.

Je me retourne, pars rapidement ranger mes affaires et sors de la salle de classe. Je suis tellement énervé ! Je savais que ça allait se passer comme ça si je me montrais... Je le savais, j'en étais même persuadé. Alors pourquoi j'ai laissé les choses m'échapper à ce point ?! J'ai tellement de la rage en moi ! Vis-à-vis de tous et de moi-même surtout. Les gens me regardent de travers dans le couloir. Je fais un brusque mouvement vers eux pour leur faire peur et qu'il ne me regardent plus de cette manière.

-Josh !

Je n'écoute pas et continue ma route. Je suis tellement... frustré !J'aurais du me douter que ça allait forcément se dérouler de cette manière. C'est tout le temps comme ça. On vit dans un pays renfermé sur ça... Trop... peu ouvert d'esprit. Et déjà que j'ai du mal à me dire que j'aime un mec... le fait qu'on parle comme ça de ma relation avec lui ne fait qu'accentuer l'idée que je suis effectivement différent. On m'attrape par le poignet et me tire dans un couloir, puis dans un autre et encore un autre pour arriver quelque part de calme. Durant cette petite fuite j'ai remarqué la détermination de Shay qui tient fermement mon poignet de sorte à ce que je ne puisse pas fuir. Mon regard se perd sur son corps svelte et harmonieux. Il est si beau. Comment je pourrais ne pas l'aimer et être amoureux de lui, hein ? Une fois au calme, sans personne autour, il m'attire brusquement à lui, je tombe presque dans ses bras. Je reste choqué, les bras en l'air, sans savoir où les poser.

-On sèche ?

Hein ?Je reste bouche bée. C'est vraiment lui qui a dit ça ? J'ai du mal à comprendre. Au contraire, je suis un peu perdu. Son étreinte est tellement puissante qu'elle pourrait presque recoller les morceaux de mon cœur. Je souffle :

-On sèche...

Il se recule de moi, le regard emplit de quelque chose que je n'arrive pas à discerner. Il me reprend par le poignet et me fait avancer dans les couloirs. Par moment vide de monde, par moment trop plein de paires d'yeux qui ne font que nous regarder. Je n'y prête pas attention. On emprunte les escaliers menant au toit. Je souris.J'aime être sur le toit, c'est mon petit monde où personne ne peut m'atteindre, comme si j'étais le roi du monde. On arrive sur le toit. Je balance mon sac et crie de frustration.

-PUTAIN ! Je le savais merde !

Waaaa ça fait du bien de crier comme ça. Je me sens presque libre, comme si la pression dans mon cœur pouvait s'évader grâce au fait de crier. Mon regard croise celui de mon copain. Il se pince nerveusement les lèvres et se dirige vers moi, me serrant dans ses bras une fois qu'il arrive à mon niveau. Mon cœur s'affole, mes sens sont en éveil.

-Merci de m'avoir défendu...
-Je...

Je cherche mes mots, comme si j'avais peur de dire une bêtise. Je pose mes mains sur ses hanches et les serre fort entre mes doigts.

-Entendre qu'ils parlent sur moi ça me fait pas grand chose... ça m'étonne mais ça me fait rien. Mais entendre comment ils parlent de toi...

Je le fais se reculer de moi pour que nos orbes châtains se confrontent.

-Ça m'enrage à un point... J'ai cru que j'allais lui refaire le portrait.

Il sourit et enroule ses bras autour de ma nuque avant de coller son corps au mien. Ce contact me fait beaucoup de bien. Je ferme les yeux pour pouvoir l'apprécier pleinement.

-Ça ne sert à rien Josh. Tu ne dois pas t'abaisser à leur niveau.
-Je peux pas rester sans rien faire et les écouter dire ces choses sur toi...
-Tu sais, ça me fait pas grand chose.

Quel menteur. Je le fais reculer à nouveau et le détaille, à la recherche de la moindre chose qui pourrait trahir ce qu'il vient de dire. Sauf que son expression est impassible. Je pose ma main sur sa joue pour le faire réagir.

-Arrête un peu, t'étais au bord des larmes.

Il ouvre grand les yeux et baisse la tête comme s'il était honteux que je l'ai remarqué. Comment j'aurais pu ne pas le voir ? Il était à côté de moi et puis je le connais, je sais que même s'il fait comme si ce genre de choses ne l'atteignaient pas, il reste blessé.Je caresse tendrement sa joue, comme si je cherchais à chasser l'amertume qui le hante.

-Tu dois pas les écouter... Ils se moquent de toi mais ce sont que de la merde qu'ils racontent.
-
Il a un rictus : les rôles s'inversent on dirait.

Il soupire et part s'asseoir sur un banc. Je le suis et m'assieds à côté de lui. Effectivement : à la base c'était lui qui me disait ce genre de choses et maintenant c'est moi qui tiens ces paroles. C'est pas croyable. Mais disons qu'en réalité je me fous un peu de leur opinion, je pensais qu'au contraire ça serait quelque chose d'horrible pour moi et que leurs regards emplit de haine et dégoût finiraient par me faire du mal mais... étrangement, je ne ressens pas ça du tout. Du moins, pas pour moi. Je me fiche qu'on me juge mais par contre qu'on juge celui que j'aime et qu'on lui fasse du mal comme ça, ça me détruit et ça, ça m'énerve.

-Je me fiche de ce qu'ils disent de moi. Je veux juste te protéger toi, t'as rien fait pour mériter ça...

Je pose ma main sur sa tête et l'attire à moi pour qu'il s'allonge et pose sa tête sur mes cuisses, ce qu'il fait assez rapidement. Il me regarde. J'aime bien le voir comme ça, j'ai l'impression qu'il est tout fragile, que ce n'est encore qu'un petit enfant qui a besoin d'être protégé. J'aime savoir que je peux être apte à le défendre.

-On peut passer outre ça... Faut juste, ne pas les écouter.

Je hoche la tête. Pour moi, ça va, c'est facile mais pour lui et son petit cœur si sensible...

-Tu vas y arriver ?
-
Il sourit. C'est bizarre...
-De quoi ?

-Toi.Enfin... à la base, c'est toi qui a peur du regard des autres et finalement c'est toi qui le vit mieux que moi.

C'est vrai que finalement les situations sont complètement renversées,c'est particulier. Je ne pensais pas que nos pensées seraient chamboulées à ce point pour être franc.

-J'avoue que même moi j'ai du mal à comprendre.

Je me penche en arrière, retenant mon poids avec mes mains derrière mon corps. Je regarde en l'air, dans le ciel. Shay joue avec ma chemise.

-Disons que j'ai déjà une sale réputation et en réalité... tout ce qu'on peut dire sur moi ne m'atteint même plus, on m'a déjà dit tellement pire... Finalement, même moi ça me choque mais leur moquerie sur le fait que je puisse aimer un homme je m'en fiche un peu. Ok, c'est vrai que... techniquement, personne n'ose réellement me critiquer moi. Ils s'en prennent tous à toi, et ça ça m'énerve tellement !

Je vais pas mentir, dans le fond je suis loin d'être la victime. Les regards de haine sont surtout pour mon vis-à-vis, les insultes, les paroles, les moqueries aussi. Moi je leur fais peur du coup ils me regardent de loin sans oser dire ou faire quoique ce soit pouvant me nuire. Donc... finalement, je n'ai pas à me plaindre. Mon amant sourit. Il paraît heureux de ma déclaration.

-Je vais te protéger, je t'assure que plus personne n'osera ouvrir sa grande gueule sur toi.
-Merci Josh... Mais tu sais, je peux me défendre tout seul.
-Je sais, mais je veux montrer que je peux te protéger et ne pas seulement être celui qui t'a... persécuté.

Il reste étonné, les yeux grands ouverts, me fixant. Il glisse sa main dans ma nuque et m'attire à lui. Je geins d'une légère douleur, il se relève quelque peu et dépose ses lèvres sur les miennes. Je souris et lui donne un tendre baiser, chaste et timide. Ce qui est plutôt étonnant venant de nous deux. Je me défais de lui et caresse sa joue.

-Tu sais, tant que je suis avec toi, les autres peuvent dire ce qu'ils veulent je m'en fous.
-Moi aussi. T'es le seul qui compte à mes yeux.

Je suis sérieux. Y'a que ses pensées, son opinion, ses jugements qui sont importantes à mes yeux, le reste n'est que futilité. Je me sens l'être le plus vivant sur terre quand je suis avec lui. Je glisse mes longs doigts fins dans ses cheveux, que je caresse délicatement.

-Au fait, t'as voulu séché, ça m'étonne de toi.
-Si je restais je les défonçais tous...
-
Je ris. Je croyais que tu te fichais de ce qu'ils disent.
-Ouais mais ça me saoule quand même. Sur le coup j'ai eu peur que ça te fasse peur et que ça te fasse fuir... Donc j'étais tellement énervé.

Je souris. Il a juste eu peur que je ne veuille plus de notre relation.Sauf qu'il a bien évidement tort, je suis apte à assumer cette décision. Je peux assumer notre relation. J'ai pris cette décision et je vais plus me défiler, hors de question. Je l'aime beaucoup trop pour risquer de le perdre à nouveau.

-Je veux plus te perdre. Crois moi, tu comptes trop pour moi. Je commence à me faire une raison mais par contre je suis pas gay.

Il me regarde en fronçant les sourcils, comme s'il ne comprenait pas.

-Euh... Josh, je pense que vu ce qu'on fait tous les deux, genre...nos rapports sexuels, tu devrais avoir capté que je suis pas une meuf et que j'ai bien des attributs masculins.

J'explose de rire. Je ne m'attendais pas à ce qu'il me dise ça pour être franc. Je joue avec ses joues tout en riant comme un idiot. Il fait la moue et geint un peu.

-Mais !

Je finis par me calmer et réponds finalement :

-Je ne suis pas gay mais Shay sexuel, rien d'autre. Aucun autre mec à part toi me fait de l'effet.
-Oh...

Il ne semble pas savoir quoi dire. Un sourire béat naît sur son visage. Je souris également et me mords la lèvre inférieure.

-J'aime bien ton orientation sexuelle, elle me plaît assez.
-Mmh.. pas que sexuelle, affective, amoureuse etc...

Raaa mais pourquoi je dis des trucs qui m'embarrassent à ce point ?Je sens que mes joues rougissent. Il se redresse et m'embrasse tendrement. Je me laisse faire, appréciant cet échange qui m'emporte dans un monde de plaisir. C'est tellement agréable de sentir les lèvres de celui qu'on aime pressées contre les notre.Cette sensation est juste exquise. Je pourrais passer mes journées entière à l'embrasser et de toutes les manières possibles, juste pour explorer toutes les sensations qu'il est capable de me faire ressentir. Notre baiser est tendre, quelque peu désordonné sur les bords mais surtout apaisant je dirais. Mon cœur frétille et pétille de bonheur et je me sens léger comme l'air. Après lui avoir doucement suçoté la lèvre et la lui avoir mordu, j'arrête notre échange et le regarde droit dans les yeux. Je vois qu'il veut m'embrasser encore et toujours, j'adore quand je ressens du désir à ce point au travers son regard. J'ai l'impression d'être important,de valoir quelque chose aux yeux de quelqu'un, ça me fait un bien fou. Il se repose sur mes cuisses tandis que je joue avec ses cheveux, matant agréablement son beau visage fin et harmonieux.

-Chaton...
-Mmh ?
-Eum...

J'ai envie de lui parler de Drew et son petit-ami. J'ai vu que son regard s'était porté sur son portable quand il envoyait des messages à Adkyn. Je me pince les lèvres et regarde en l'air avant de parler naturellement :

-Tu savais que Andrew, mon meilleur pote était... gay ? Et qu'il avait un copain ?

Il ouvre grand les yeux. Il ne savait pas ? En même temps ça ne se voit pas du tout... et puis je l'ai jamais vu s'afficher avec son copain au lycée. Il se redresse et attrape ma main. Il ne me regarde plus, il semble même me fuir du regard.

-Je le savais oui...

Hein ?Sérieux ? Comment ça il le savait ? Je serre sa main dans la mienne, il me rend timidement ma pression.

« -Comment tu l'as su ?
-Je les ai surpris dans la rue ensemble...
-Pourquoi tu m'en as pas parlé ?

-J'estimais que c'était pas à moi de le faire mais à lui. »

Je peux comprendre. C'est vrai que c'était à Drew de me le dire mais... je pense que ça a un peu était l'élément déclencheur qui m'a permis d'assumer de mieux en mieux cette chose en moi. Donc s'il m'en avait parlé quand il était au courant ça aurait peut-être évité certaines choses... Quoique non en fait, j'en sais rien.

-Et toi tu l'as su comment ?
-Il me l'a dit.
-Ça te fait quoi de savoir que ton meilleur ami est gay ?

Comment ça ? Sa question me surprend pas mal, sur le coup je ne sais même pas quoi répondre. J'entrelace nos doigts.

-Bah... Rien de particulier. Enfin, je le vois pas différemment. Il est toujours le même à mes yeux.

Je le regarde du coin de l'œil. Je peux apercevoir un petit sourire se former sur son visage. Il doit être content et satisfait de ce que je viens d'avouer. Je pose sa main sur ma cuisse et la caresse doucement. La pression sur ma main devient plus ferme.

-Tu as déjà rencontré son copain ?
-Vite fait... Je savais pas que c'était son petit-ami, je croyais que c'était juste un pote, je lui ai pas vraiment prêté attention.
-T'aimerais pas le connaître ?

-J'sais pas...

L'idée de voir mon pote câlin, lançant des regards amoureux et explicites à son copain ne m'emballe pas trop pour être franc. Après, je connais Drew, il n'est pas trop du genre à s'afficher à tort et à travers mais tout de même.

-Tu as pu parler à son copain toi ?
-
Il fait non de la tête :Il était resté loin, j'ai seulement parlé à Drew...
-Comment ça ?

-Rien d'important, t'inquiète.
-Étonnamment je n'arrive pas à te croire.

Je vois quand il me ment. Son visage adopte toujours une expression assez spéciale, tiraillant entre sourire forcé et grimace évidente,en bref, je sais toujours quand il ment. Il se mord la lèvre inférieure, en comprenant qu'il s'est trahit et qu'il va devoir me dire la vérité.

-Disons que... il m'avait fait comprendre qu'il savait pour nous deux.

Mon cœur s'affole immédiatement, c'est bizarre. Je n'aime pas cette sensation. Je serre plus fort sa main.

-Et tu m'as rien dit ?

Il se défait rapidement de mon emprise. Mon ton était beaucoup plus froid que prévu, je m'en veux. Shay bondit devant moi et m'attrape par les épaules.

-Je voulais pas te faire peur !! Je savais pas comment te le dire et je... je me suis dit que de toute manière il finirait par t'en parler lui-même...

Il baisse la tête, comme un enfant qui a fait une bêtise et qui attend sa punition. Cette vision meurtrit mon cœur. Je pose mes doigts sous son menton et le lui fais relever pour qu'il me regarde.

-Ça va, c'est rien, on va pas se disputer pour ça...

Un bref sourire s'affiche sur son visage. Je l'attire à moi, il tombe presque contre moi corps. Mon visage se niche contre son ventre.J'apprécie ce contact et hume la bonne odeur de son linge. C'est tellement agréable.

-On sèche toute la fin de matinée et on retourne en cours cette après-midi ? Me demande t-il.

Raaaa je pense qu'on a pas le choix mais ce que j'aimerais rester ici avec lui toute la journée durant. Sans avoir à me prendre la tête avec des abrutis traînant dans les couloirs et les salles de classes. Je soupire et le serre fort dans mes bras.

-Mmh...

On a encore deux bonnes heures de calme pour profiter. Je pense qu'on vase reposer, se câliner et parler. Mon amant glisse ses doigts dans mes cheveux et les caresse avec amour. Je souris contre sa chemise et me laisser bercer par ses bras. J'adore être avec lui.

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