Chapitre VIII
*PDV Shay *
La sonnerie retentit,marquant la fin du cours. Je range mes affaires. Je n'en reviens toujours pas... J'ai même pas réussi à me concentrer une seule seconde sur le cours, je n'ai fait que réfléchir sur lui, sur moi, sur nous,sur le peu qu'il s'est passé entre nous deux. Je suis tellement énervé contre lui mais en même temps je neveux pas qu'il quitte le lycée, je sais très bien que mes sentiments grandissent malgré le fait que je tente de les rejeter.
-Hey, tu viens ? Me demande mon meilleur ami.
-Ouais, mais attends, pars devant. Je dois parler à la prof d'abord.
-Ça va pas ?
-Si si, t'inquiètes pas, je te rejoins.
Il hausse simplement les épaules en me scrutant et sort de la salle,son portable en main. C'est un bon ami, il s'inquiète pour moi. Au moins, lui, il s'inquiète, c'est pas le cas d'un autre... Je mets mon sac sur mon dos et m'approche doucement de la professeure. Elle se tourne vers moi.
-Tu veux quelque chose ?
-Euh Madame...
-Oui ?
-Est-ce que je pourrais prendre les cours de Joshua s'il vous plaît ?
J'ai murmuré son prénom pour être sûr que personne n'entende. Elle paraît presque choquée et ne me répond pas immédiatement. Elle sait très bien qu'entre nous c'est extrêmement tendu. Une fois elle l'a vu me faire une coup foireux donc elle sait plus ou moins quelle relation on entretient. Elle doit donc trouver cela bizarre.
-Pourquoi tu veux lui prendre les cours ?
-Euh et bien... j'habite près de chez lui et en plus si jamais il comprend pas je pourrai lui expliquer... L'avantage d'être un bon élève, cette explication est plus que plausible.
-Est-ce que tu vas bien ? Elle ne semble pas sereine.
-Hein ?
-Je sais qu'entre vous c'est loin d'être une grande amitié, je me demandais si ça ne cachait pas quelque chose.
-Non non du tout madame ! Je veux juste pouvoir lui prendre les cours et les lui amener. Ça va beaucoup mieux entre nous vous savez ! Mensonge...
-Et bien tu es le seul à t'être dévoué donc... passe me voir ce soir en salle des professeurs, je te passerai tous les cours de la journée.
-Merci.
-Shay ?
-Oui ?
-Pas de bêtise, surtout après ce qu'il s'est passé la dernière fois d'accord ?
-Vous inquiétez pas, ça va mieux... on a parlé. Vraiment.
J'espère que j'ai été persuasif. Elle acquiesce et semble me croire. Ouf.Elle retourne à ses papiers et ne fait plus vraiment attention à moi. Je sors donc de la salle et marche dans les couloirs sans réelle motivation. J'ai menti.... oui, c'est faux, je n'habite pas près de chez lui. En réalité, je veux le voir mais pour ça il me faut une excuse. Je peux pas me pointer chez lui comme une fleur surtout après ce que je lui ai dit. Je m'en veux. J'ai parlé sous l'effet de la colère et au lieu de le retenir par la manche et de le serrer contre moi pour qu'on puisse parler, je l'ai chassé et lui ai dit ne plus jamais vouloir le voir. Mais comment il a pu réellement me croire ?Je soupire, ça se voit que c'est faux quand même... J'aperçois Eliott' adossé contre le mur, je marche jusqu'à son niveau et on longe le couloir, côte à côte. Il enfourne son portable dans sa poche.
-C'est bon, t'as fait ce que tu devais faire ?
-Ouais c'est bon, merci de m'avoir attendu.
-Pas de soucis ! Il passe son bras par dessus mon épaule. Alors, prêt pour aller courir ?
-Pas vraiment mais bon j'ai pas trop le choix, hein ?
-Carrément pas aha. Dis moi...
-Mmh ?
-Tu vas mieux ?
-Évidemment ! Qu'est-ce que tu crois ?
-Super alors !
Il me serre plus fort contre lui et ébouriffe mes cheveux. Je souris et continue à marcher en maintenant la sangle de mon sac en main.Pourquoi quand je suis proche de lui je ne ressens pas grand chose ?Peut-être parce que je sais qu'il est pris donc mon cœur n'arrive pas à ressentir des choses puissantes pour lui. Je ne sais pas trop.... En tout cas quand je suis avec lui, avec Joshua, mon cœur bat à tout rompre, j'ai des palpitations et des bouffées de chaleur. En plus, il suscite quelque chose en moi que je connais pas,du désir.... du désir de vouloir du concret entre nous deux. C'est comme une chose nouvelle que je découvre du coup j'ai du mal à mettre des mots dessus. Je n'ai jamais réellement éprouvé le désir de vouloir être en couple ou je n'ai jamais voulu ou désiré quelqu'un à ce point. J'ai beau trouver certaines personnes charmantes ça ne suscite rien de spécial en moi mais pourtant avec lui... C'est tellement différent.
Histoire de ne plus penser à lui je tente d'ouvrir la conversation avec mon pote :
-Alors, ce week-end ? Il me fait des yeux ronds et ne semble pas comprendre. Je lève les yeux au ciel et reprends : Bah avec ta copine, ça s'est fait ?
Il baisse la tête et je peux apercevoir qu'il maltraite nerveusement ses lèvres. J'ai ma réponse avant même qu'il n'ai daigné ouvrir la bouche. Il finit par avouer :
-Ouais on l'a fait.
-Et c'était bien ?
-Carrément aha.
-Alors, raconte un peu ! Le taquinais-je
-Nan ! Je vais pas te dire ce qu'on a fait quand même !
-Pas les détails idiot. Je ris.Juste les grosses lignes.
-Mmh bah... c'était bien et on était pas vraiment timide, ça s'est bien passé et c'était même très bon. Voilà, content ?
Je ris et l'embête un peu. Je suis content pour lui. J'aime bien le taquiner. Il est un peu timide et ça me fait rire ses petites réactions et les petites moues qu'il fait quand il est embarrassé.
-Et bah maintenant ça va bien remuer là-dedans. J'appuie sur son front avec mes doigts et me retiens de rire. Il grimace puis laisse s'échapper un sourire. J'aime bien l'embêter surtout quand je suis triste.... J'ai besoin de me sentir un peu entouré on va dire.
-Mouais, enfin bon...
-Je pense plus trop que j'irai dormir chez toi alors, ça doit faire du bruits. Je glousse pour l'embêter un peu.
-Hey !! C'est pas vrai, en plus il y a mes parents ! On l'a fait chez elle parce que les siens sont pas souvent là...
-Bon ça va alors. Oh mais attends ! Ça veut dire que ça va se faire souvent alors ! J'arque les sourcils comme pour le provoquer.
-Je vais t'étrangler ! Dis pas n'importe quoi.Il roule des yeux.
-Menteur, je te connais.
-Bon ok, mais nos ébats te regardent pas.
Il détourne le regard et me fiche un petit coup dans l'épaule. Bien sûr que ça me regarde pas, de toute façon je ne veux en aucun cas les détails, ces trucs là, c'est vraiment perso donc je les laisse à leurs ébats, en toute tranquillité. J'ai beau le connaître depuis pas mal de temps je vais pas m'immiscer dans le côté''sexuel'' de sa vie quand même. Je disais juste ça pour le taquiner un peu.
-T'inquiètes je sais, je voulais juste t'embêter.
-Mouais. N'empêche je suis claqué du coup aha.
-C'est fatiguant ?
-Bah comme du sport quoi... mais en vraiment très bon.
Je ne peux m'empêcher de rire suite à sa remarque. Il se défend et tente de changer sa phrase. J'adore le voir essayer de se rattraper parce qu'il est gêné, je rigole beaucoup mais je préfère le détendre et le calmer en changeant la conversation. Je le coupe :
-On devrait se dépêcher. On a basket et on va en chier !
-Je suis bien d'accord.
*PDV Joshua*
-Bon, on te laisse mon chéri.
-Ouais ouais.
-On revient dans deux semaines.
-Vous êtes pas obligé de revenir. Grognais-je entre mes dents. Je me porterai bien mieux sans eux.
-Pardon ?! Crie mon père
-Rien, ça va !! Vous pouvez y aller, c'est pas comme si on allait se manquer.
-Tu ferais mieux de faire attention à ce que tu dis sinon tu vas voir...
-Ouais... Bonnes ''Vacances'' Évitez de faire un gosse, déjà que vous pouvez même pas vous occupez du peu que vous avez.
Mon père arrive comme une rafale vers moi et lève rapidement la main.Je ferme les yeux et cherche même pas à me défendre. Je ne sens pas de coup, pas de douleur, rien. Je suis tombé dans les pommes ?Je rouvre prudemment les yeux. Ma mère lui tient le poignet en le regardant d'un air noir. Elle parle avec une voix âpre :
-Maintenant on y va.
-Tu vas voir merdeux.
-T'es pas mon père merde, ta gueule !
Je le pousse fortement et m'en vais en courant dans ma chambre, je claque fort la porte et l'entends râler fortement et jurer à mon égard. J'ai beau dire que c'est mon père ce type, c'est pas la vérité ! Il me force à l'appeler comme ça mais ce mec je le considère juste comme mon géniteur, un pauvre type qui n'a rien foutu de sa vie. Juste un mec qui boit, baise et aime frapper. Je tremble et tape fortement dans mon mur. C'est pas le moment de me les briser !
Je veux le voir, j'ai besoin de me calmer un peu. Je n'entends plus de bruit, ils ont dû partir. Je m'effondre par terre et regarde le mur bleuté face à moi. Mon portable sonne. Je le sors de ma poche et réponds quand je vois qu'il s'agit de Drew.
-Qu'est-ce que tu fous sérieux ?! C'est une blague ou quoi ?Je vais en cours tranquille et j'apprends que tu quittes le lycée,c'est une grosse blague c'est ça ?
-Crie pas steup'...
-Mais qu'est-ce qu'il te prend en ce moment ? Merde je suis là,parle moi un peu et arrête de tout vouloir gérer tout seul. Ce sont tes parents qui sont derrière tout ça ?
-Non t'inquiète...
Ça me fait plaisir de savoir qu'il est là pour moi mais j'ai besoin de plus que ça pour aller mieux, j'ai besoin de lui...Mais c'est foutu maintenant, j'ai encore tout détruit. A croire que c'est mon passe-temps favori. Et puis je dois dire quoi à mon pote,hein ? Je replie mes genoux contre mon torse et pose ma main libre sur mon front. Je me déteste de plus en plus.
-Mais il te prend quoi ? Pourquoi t'as fait ça sans m'en parler ? On est pote oui ou merde ?
-Bien sûr qu'on est ami ! Désolé. J'avais besoin de prendre du recul.
-En faisant ça dans le dos de tout le monde ?
-C'est pas comme si j'allais manquer aux gens.
-C'est pas la question.
-Écoute, j'ai besoin d'air pur.... Enfin, j'ai besoin de changer d'espace.
-Qu'est-ce qu'il se passe pour que tu sois dans cet état ?
Sa voix est froide et je sens qu'il est en train de me passer un savon,il compte pas me lâcher et je le sais très bien. Je m'en veux d'avoir fait ça dans le dos de mon pote mais... comment j'aurais pu tout lui raconter ? C'est la honte...
-J'en ai marre de ma vie, je veux que tout change.
- Alors, tu comptes vraiment t'en aller ?
-Je crois bien ouais... Si je reste je vais finir pendu.
-Il râle en murmurant T'as vraiment déconné...
-M'en veux pas.
-Je t'en veux pas mais sérieusement, ça craint de faire ça sans en parler à son ami ! Pourquoi je l'ai pas appris par toi, hein ?
-Crie pas ! J'ai pas la tête à ça et s'il te plaît sois pas si énervé... Je sais que j'aurais du t'en parler.
Il soupire et reste muet. Je sais même pas quoi lui dire, je me sens mal pour lui. A sa place je serai vraiment remonté. Je n'ose même pas imaginer ce qu'il ressent à l'heure actuelle. Il doit se sentir trahi... Je fais tout à l'envers en ce moment, c'est une catastrophe.
-T'es sûr de toi, tu vas pas revenir ?
-Je pense pas non... Je suis en train de remplir les papiers pour une nouvelle école. On pourra quand même se voir, pas de soucis pour ça.
-T'as bien intérêt. Dès que je te vois je te défonce par contre.
-J'ai un fiable rictus. Situ veux. Au fait, ta joue ?
-Tssss j'ai un énorme bleu c'est dégueulasse, merci Monsieur le grand boxeur.
-T'inquiètes, ça fait Bad boy, ça va toutes les faire tomber.
Il rit doucement puis le bruit du silence pèse à nouveau entre nous.Je serre mes genoux près de mon torse et laisse tomber ma tête en arrière, elle cogne contre le mur dans un bruit sourd. Je me sens mauvais, mal. Mon cœur m'a jamais fait si mal.
-Si tu le dis.
-Mais oui, j'en suis sûr.
-Honnêtement, pourquoi tu t'en vas comme un voleur ?
-Va savoir, ma vie est trop pourrie.
-Me fais pas croire que ce sont tes parents. Parce que c'est pas en changeant de lycée que tu vas les fuir.
Je me tends un peu. Percé à jour... Comment je fais ? Je peux pas lui dire la vérité, lui dire que... Je frisonne violemment et un picotement me brûle les yeux. Je me mords fortement la lèvre inférieure. Je passe trop pour une gonzesse et un faible à chialerh24. Mais j'y peux rien si ces foutus sentiments me rendent faible.
-J'ai pas trop envie d'en parler.
-Il souffle. T'en fais toujours qu'à ta tête...
-Fidèle à soi.
-Ouais ouais mais t'es idiot.
-Je le sais, pas la peine de me le rappeler, on me l'a assez dit ces derniers temps.
-C'est la vérité. Bon, on se parle plus tard je dois aller en cours.En plus j'ai sport, souhaite moi bonne chance.
-Mmh.
Je me sens mal vis-à-vis de mon pote aussi. Je ne lui parle même pas et ne lui dis rien du tout concernant le fait que je me sens au plus bas. Mais en même temps c'est pas comme si je pouvais lui parler de cette chose qui grandit en moi. Il en serait dégoûté.
-Hey Drew.
-Quoi ?
-Je suis désolé de ne rien t'avoir dit.
-Mouais. Je passerai te voir ce soir.
-Non c'est bon, une autre fois je... j'ai envie de voir personne là.
-Libre à toi. Fais pas le con pour autant.
Il raccroche après que j'ai murmuré un faible ''Merci''.
Même s'il est réellement déconneur et qu'il aime s'amuser il peut être vraiment sérieux quand il faut et je sais qu'il est d'un grand soutient.
Il va falloir que je m'occupe de mon transfert, j'ai pas la foi. Mes parents s'en foutent ils m'ont dit de me démerder. J'ai envie de trouver un lycée très loin comme ça je serai à l'internat et je n'aurais plus besoin de côtoyer mes parents et puis si je pouvais trouver une école d'art ça m'arrangerait. J'aurais au moins une échappatoire à ma petite vie minable grâce au dessin.
Je laisse tomber mon téléphone par terre et serre à deux bras mes jambes contre mon torse. Ma tête tombe sur mes genoux et une légère douleur parcourt mon crane. Je me sens tellement.... vidé. Sans énergie, sans rien, juste : faible et mal.
**************
J'entends toquer fortement à ma porte et ça sonne par moment. Je m'étire et ouvre les yeux. Je regarde autour de moi. Je suis dans ma chambre,allongé par terre comme un clochard et j'ai une tête de déterré,je suis sûr que si je me regarde dans le miroir même lui il part encourant. Ça continue de toquer. Je sais pas qui c'est le taré qui tape à ma porte comme un dératé mais je vais l'étrangler s'il se calme pas. Je suis réellement tendu, j'ai pas besoin d'un emmerdeur dans les pattes. Je me relève et sors de ma chambre. J'inspire plus fort en m'étirant.
-Ouvre... Je suis sûr que t'es là.
Je me tends et ouvre grand les yeux. C'est pas lui quand même ? Je me tais et tends l'oreille en m'appuyant contre mon canapé. Je crois bien que c'est sa voix. Oui, c'est lui : Shay... Non mais pourquoi il est là ? Je pince ma lèvre et sens un violent frisson traverser l'intégralité de mon corps à vitesse grand V.
-C'est moi... Allez, ouvre.
Je ne vais pas parler comme ça il décampera plus vite. N'empêche,mes lèvres s'étirent légèrement pour former un faible sourire.Entendre sa voix réchauffe mon cœur. Je contourne mon canapé et m'y assieds sans faire de bruit. Il continue à toquer. Savoir qu'il est là, à quelques mètres de moi et entendre sa voix si agréable,qui sonne comme une douce mélodie à mes oreilles, ça me fait me sentir mieux. J'avais juste besoin de ça.
-Joshua.
L'entendre prononcer mon prénom si faiblement me ramène rapidement à la réalité et me fait me sentir patraque à nouveau. Ça me rappelle qu'entre nous c'est foutu et que j'ai merdé. J'aurais jamais cru que je quitterai mon lycée pour un mec.
Il continue à toquer pendant de longues minutes et finit par s'en aller.
Le silence ; Un bruit si pesant. J'inspire plus fort et me mords la lèvre inférieure. J'aurais dû ouvrir mais il faut qu'on coupe les ponts. Pourquoi il est venu ? Pour me rappeler que je suis faible, nul et un pur connard ? Si c'est pour ça, je le sais.Il me déteste alors pourquoi il veut encore me parler ? Il est idiot, un pur idiot.... Non :
-Je suis con en fait.
Je me relève et m'approche de ma porte je l'ouvre et un petit espace libre se forme pour que je puisse voir dehors. Je le cherche du regard. Il est là, au milieu de la route. Je l'admire au loin dans la rue, marcher lentement les mains dans les poches. Je détaille ses cheveux qui lui retombent doucement dans la nuque à chaque pas ;son corps svelte et harmonieux ; sa peau légèrement bronzée.Je me mords la lèvre inférieure et continue à le contempler. Il est vraiment très beau, même de dos. Son pantalon beige avec sa petite veste fine noire sur le dos. Il a du venir directement après les cours vu l'heure.
Je serre la poignée dans ma main et mes yeux parcourent à nouveau entièrement son corps. Ses... pourquoi je regarde là moi ? Je rougis et me surprends à lui mater les fesses. Plutôt pas mal d'ailleurs. Je m'éclaircis la voix et le vois galérer à démêler ses écouteurs. Il s'étirer avant de remettre ses mains dans ses poches. Je referme ma porte quand il se tourne. Je me fige et me surprends à être en moitié en train de jubiler parce que je l'ai vu. Je me gifle pas très fort et vais me jeter dans mon canapé. Je loge ma tête dans le coussin et me sens bizarre. Un léger chatouillement parcoure mon ventre tandis que mes tempes me brûlent.J'ai jamais autant aimé mater quelqu'un.... Putain je crains !
*PDV Shay*
J'espère que ce soir il va répondre parce que je compte pas venir tous les jours merde !Ça fait déjà trois soirs d'affilés que je passe et qu'il ne répond pas. Ça me gonfle, je veux m'excuser même si je reste énervé et je veux surtout le dissuader de changer de lycée. C'est trop méprisable. C'est une vraie poule mouillée ! Ah ouais pour faire chier le monde là il en a des couilles mais après pour venir assumer ses sentiments il y a plus personne... Peureux, traître va ! J'inspire plus fort et monte le palier. Bon et bien il y a plus qu'à espérer que cette tête de mule réponde. Je toque avec conviction de longues secondes.
-Putain mais foutez moi la paix !! Je veux voir personne !
Je me tends et soupire. Il m'énerve !! Je toque encore et sonne par moment. J'entends un soupire et un semblant de sanglot étouffé.Je serre mon poing libre et toque encore sans parler.
-Mais merde !! C'est quoi que vous comprenez pas dans ''foutez moi la paix'' ?! Besoin que je la fasse dans une autre langue ?
Toujours aussi à fleur de peau. Comme moi on dirait. Quitte à le harceler je m'en fiche je compte bien rester ici, je refuse qu'il quitte ce lycée, il faut qu'il assume. Même s'il refuse ses sentiments,ok, je m'en fous, mais au moins qu'il ne tente pas de fuir ailleurs juste pour ne plus me voir, ça c'est stupide ! En plus je lui dois des excuses, même si dans le fond il m'en doit aussi. Je toque fort et attends.
-J'ai juste envie de rester seul ! SEUL ! OK ?!
Je sursaute et fiche un grand coup de poing à sa porte. S'il sait que c'est moi, il m'ouvrira pas. J'ai fini par le comprendre donc à mon avis vaut mieux que je ferme ma bouche et que je continue à toquer inlassablement quitte à passer la nuit devant sa porte.
-Vous êtes pas français, ok bah ALONE !!! Understand ?Pigé !?
Je me retiens de laisser passer un rictus et lève les yeux au ciel.C'est un cas. Je l'entends respirer un peu plus fort. J'ai beau être encore énervé, je m'en veux d'avoir été aussi cruel avec lui, je voulais pas avoir des paroles aussi agressives.
-S'il vous plaît...
Sa voix se brise lacérant violemment mon cœur. Ça me fait mal. Je pince ma lèvre et baisse la tête en me forçant à rester fort.M'en fiche, pleure s'il faut mais ouvre moi ta foutue porte !
-Mais putain ! J'ai envie de voir personne, qui que ce soit.
Je veux réellement le voir. Haa je suis un crétin, je devrais pas vouloir le voir mais c'est plus fort que moi. Je pense tout le temps à lui et en vrai, il me manque. Oui, c'est pas normal mais j'y peux rien, ok ?! C'est mon cœur qui devient cinglé à force... Le peu qui s'est passé entre nous a suffi pour me faire perdre les pédales.Je reste appuyé sur la sonnette et pose ma main sur ma hanche en regardant fixement la porte. J'entends des bruits de pas rapides et vois la porte s'ouvrir brusquement.
-Combien de fois je vais le... dire ?
Son expression se fige en me voyant, je détourne un peu le regard et retire mon doigt de la sonnette. Ok et maintenant je dis quoi ?J'ai réussi à le faire sortir c'est déjà ça mais il faut bien que je parle. Il baisse la tête. Son visage paraît fatigué. Je me sens mal de le voir dans cet état.C'est en partie de ma faute en plus.
-Qu'est-ce que tu fiches là ?
-Je t'ai rapporté les cours que t'as manqué.
-Je m'en fiche de ça, tu peux les garder.
Il fait un pas en arrière et tente de fermer sa porte mais n'y arrive pas, je le vois, c'est plus fort que lui, il n'arrive pas à la refermer. Les rôles s'inversent on dirait bien. Je regarde un peu derrière lui, la lumière est allumée et la maison paraît plutôt jolie. Déjà rien que de l'extérieur elle est pas mal du tout.
-Je peux rentrer ?
-Pour quoi faire ?
-S'il te plaît...
-Va t-en, c'est mieux.
-Non, je suis pas d'accord.
Je le pousse un peu et entre de force. Il me regarde, choqué et rapplique rapidement vers moi, il attrape fermement mon poignet et le serre rudement.
-Dégage. Sors de chez moi !
-Alors tu pars ? Mais pourquoi t'as décidé ça ?!
-J'ai mes raisons !! Ça ne te regarde pas alors fiche moi la paix et va t-en.
Il me tire vers la porte déjà refermée pour que je sorte mais je me défends. Je tire vers moi et lui tire vers lui. Je sens ses ongles pénétrer lentement dans ma peau, je grimace quelque peu et gigote pour le faire me lâcher. Ses yeux s'embrument. Il n'est pas sur le point de pleurer quand même ? Rapidement un voile de colère le traverse à la place.Il a un dernier élan d'énergie et tente de me traîner de force dehors mais je refuse catégoriquement ; Je me débats, le faisant lâcher prise. Je l'attrape brusquement dans mes bras et le maintiens vigoureusement contre moi. Je refuse de m'éloigner de lui à nouveau.
Il tente de résister à mon étreinte mais finit par s'y adonner. Sa tête se pose dans ma nuque et ses larmes me mouillent rapidement. Je ne sais pas quoi faire. Le savoir entrain de pleurer contre moi me fait bizarre. Il est toujours si fort,si froid, si sûr que j'en perds mes moyens. Je le sers simplement contre moi.
-Pourquoi tu chiales ?
-Ta gueule, je pleure pas.
Je recherche en ce jour la crédibilité qui est portée disparue. IL compte réellement me faire gober ça ? Je ne renchérit pas sur le fait qu'il sanglote contre moi. Cette vision me fait mal. Ca le détruit tant que ça notre relation ? Il est si triste ? Je ne pensais pas...
-Pourquoi si ça te rend aussi triste tu fuis ?
-J'en peux plus...
-C'est pas une raison. C'est la merde entre nous mais ça va, on peut gérer. Notre relation c'est pas la fin du monde. Donc fais pas l'idiot et reviens.
Il ne dit rien et inspire abruptement dans ma nuque. Ses bras restent immobile le long de son corps. J'ai l'impression d'avoir un pantin face à moi. Il me fiche un coup dans l'épaule mais je tiens bon contre son corps.
-Pourquoi t'es là ? Je vais changer de lycée c'est bon, ça sera réglé entre nous. Et puis ça me fera pas de mal de changer d'air.
Il a cru qu'il allait chasser son homosexualité en changeant d'école ?La bonne blague... Je n'ose pas caresser son dos même si cette envie est plus que tentante. Je me mords simplement la lèvre inférieure et le serre plus fort.
-C'est pas en changeant de lycée que ça va aller mieux et tu le sais. Ca serait pire. Puis soit pas bête t'as tes potes au lycée...
Il ne me répond pas et je suppose donc que ce que je lui ai dit lui a fait un minimum d'effet. Comme je crois apercevoir une part de fragilité en lui, j'en profite pour m'excuser quant à ce que je lui ai dit chez moi.
-Tout ce que je t'ait dit quand t'étais chez moi c'était parce que j'étais énervé mais c'est pas ce que je ressens. Je te déteste pas du tout... J'étais juste tellement énervé et frustré que c'est sorti tout seul.
-Menteur.
Sa voix est terne. Je comprends qu'il aie du mal à me croire mais c'est la vérité. Ses bras s'enroulent autour de mon corps. J'ouvre grand les yeux et respire calmement tandis que mon cœur s'accélère de plus en plus. Ce contact a l'effet d'une décharge électrique dans tout mon corps.
-J'ai fait des trucs pas cool. Je t'ai vraiment fait... du mal. Et ça me fait aussi du mal. Donc le mieux est que je parte. Les papiers sont déjà prêts j'ai plus qu'à les envoyer.
-Mais je veux pas que tu partes ! Assume un peu ! Ce qu'il s'est passé s'est passé et maintenant tu dois prendre sur toi et pas te défiler comme un lâche. C'était juste un bisou ! Ca va, on s'est simplement embrasser !
-Y'a pas qu'un bisou !
Je sursaute. Je m'attendais pas à ce qu'il me réponde comme ça. Je reste muet. C'est tellement étrange la sensation que je ressens alors qu'il est contre mon corps.
-C'est plus qu'un... simple bisou ou une foutue histoire d'amourette à la con.
Je ne sais pas quoi lui répondre. C'est vrai que notre relation est ambigüe et compliquée. Ses lèvres se meuvent contre ma peau tandis qu'il parle et cela me délivre de longs frissons dans tout le corps.
-Je... C'est plus fort que ça oui mais...
-Mais c'est tellement plus compliqué.
J'acquiesce faiblement. Moi ça va, j'assume plutôt bien le fait de me dire que mon meilleur ami -enfin, ancien meilleur ami- me plait et que éventuellement construire une relation avec lui me conviendrait. Mais lui, n'y arrive pas et c'est ce qui est dommage.
-Je sais que tu m'en veux parce que même moi je m'en veux aussi.
-Mais je te déteste pas pour autant...
Aucun de nous deux ne parle fort. Il ne répond pas et ses mains tiennent plus fermement mon haut entre ses doigts. Je me sens si bien dans ses bras. Cette chaleur contre mon corps, cette aura rassurante,ce bien-être qui m'envahit. Il se recule, rompant tout ça en moi.Je laisse retomber mes bras le long de mon corps, tout comme lui. Son regard fébrile rencontre le mien. Il me questionne :
-C'est vrai ?
-Oui. C'est vrai que je devrais te détester pour tout ce que tu m'as fait mais j'y arrive pas...
A cet instant, je me trouve un intérêt tout particulier pour le sol. Je me sens gêné. Il s'essuie d'un revers de main les larmes sur son visage et amène sa main à ma nuque pour m'essuyer. Je frémis à ce contact et sens mes joues arborer une teinte rosée.
-Je suis désolé, je suis un connard, j'en ai conscience mais je voulais pas te faire tout ça. Je veux juste qu'on arrête, que tout soit plus simple et que cette douleur s'en aille.
Je le regarde droit dans les yeux et l'attrape par le col. Il me détaille,choqué, ho putain je me choque moi aussi. Je m'éclaircis la voix et le regarde droit dans les yeux sans flancher. Il attrape mon poignet et son regard s'assombrit.
-Tu peux pas choisir ce que ton cœur ressent.
-Je le sais.
-Alors pourquoi tu t'obstines comme ça ?
-Parce que je ne veux pas t'aimer ! Mon cœur a beau être fou de toi, moi je n'y arrive pas. T'es un mec merde !
Je soupire et le lâche. Il me regarde froidement de haut en bas sans rien dire. Et bah quoi ?! Je le regarde aussi. Ses cheveux sont légèrement décoiffés, ses joues sont rouges, ses yeux le sont moins et le fait qu'il maltraite ses lèvres avec force trahit son embarras.
-T'es venu chez moi pour ça ?
-Non. Je me tourne. C'est pour que tu reviennes au lycée et en plus j'avais les cours à te passer.
Il a un rictus et passe à côté de moi, il va se servir un verre et en pose un autre sur la table juste devant lui. Il s'appuie contre le plan de travail et me fait signe de venir chercher le verre, ce que je fais, puis l'avale en une fois.J'avais soif ma parole.
-Merci.
-T'aurais pas dû venir...
-Si et j'ai bien fait, s'il te plaît dis moi que tu vas pas quitter le lycée...
-Pourquoi je ferai ça ? Tu te rends compte que tu demandes à ton persécuteur de revenir au lycée ?
Je hausse mollement les épaules. Je sais très bien qu'il ne me fera plus rien à partir de maintenant. Mais j'avoue que c'est ridicule.Est-ce qu'on peut limite qualifier ça du syndrome de Stockholm ?Je sais bien qu'il ne me séquestre pas et ne me retiens pas en otage mais... La situation est plus ou moins la même, non ? Il retient mon coeur prisonnier malgré le fait qu'il me fait du mal. Je continue de parler et réponds à sa première question :
-Parce que tu sais très bien qu'à part nous faire encore plus de mal, ton départ arrangera rien.
Il a un rictus et frotte son front. Sans doute un toc nerveux. J'espère que je vais arriver à trouver les paroles qui vont lui faire prendre conscience qu'il fait une connerie. Je le regarde intensément, ses lèvres sont un peu humides à cause de l'eau, ce qui me fait rougir.J'ai envie d'y déposer les miennes. Merde ressaisis toi !
-J'en ai juste marre de tout.
-Arrête d'en faire qu'à ta tête. Je te connais, t'es pas comme ça,t'es pas un lâche. Et puis tu sais que tout pourrait être plus facile.
Son regard s'assombrit instantanément. J'en frisonne.
-Je veux pas ! Je t'ai déjà dit que j'étais pas gay, tu comptes l'entraver ?
-Ah parce que tu crois que moi je le suis ?
Il paraît très étonné et ne répond rien en particulier. Au fait,mon sac... Je l'ai fait tomber quand on se battait à moitié. Je vais donc le récupérer et me remets à ma place, devant la table.Il ose à peine me regarder dans les yeux.
-Et ça te choque pas que je m'immisce dans ton orientation ?
-Je hausse les épaules. Je m'en fiche de ça, je fais simplement ce que je veux, sans prises de tête.
-Bah moi je veux pas être amoureux de toi.
Son ton froid me fait légèrement mal au cœur mais je garde la tête haute et décide de ne rien laisser paraître. Je dévie simplement le regard, faisant sembler d'admirer sa maison. Quand on était ami je ne suis jamais rentré chez lui, je l'ai juste raccompagné quelques fois jusque devant chez lui, sans plus. Je me demande pourquoi il ne m'a jamais fait rentrer. J'ai toujours pensé que c'était le bordel ou je ne sais quoi mais au final la maison est propre, très jolie même.
-Mais en vrai, te voir me fait du bien.
Je plonge à nouveau mon regard dans le sien. Nos orbes se confrontent et semblent vouloir dominer l'autre. Je reste le plus impassible possible même si dans le fond j'ai envie de lui sourire. Il regarde ailleurs et continue son monologue :
-Tu m'avais manqué. Mais j'étais blessé.
Je peux comprendre. J'ai pas été très tendre. Je triture nerveusement mes doigts et me décide à me livrer à mon tour :
-Moi aussi je l'étais.
-Désolé.
-Je le suis aussi...
C'est sorti tout seul et naturellement de nos deux parts. Je suis content qu'il avoue que je lui ai manqué. Moi aussi il m'a manqué même si j'étais énervé. En fait, j'avais surtout peur qu'il s'en aille et que je le revois plus jamais alors que mon cœur bat si vite quand il est là. C'est lui qui me fait sentir mieux. Même s'il me plonge également au plus bas. Je pose mon sac sur la table et le regarde.
-Tiens, les cours.
Il tend la main et attrape les nombreuses feuilles. Il lit à peine et se dirige plus loin vers une autre pièce. Je le suis discrètement en laissant mon sac. Je crois que c'est sa chambre,je reste dans l'encadrement et vérifie, c'est bien sa piaule. Il se retourne vers moi et semble quelque peu mal à l'aise.
-Entre...
Je fais timidement ce qu'il me dit et retire mes chaussures, j'ai oublié de le faire avant. Je regarde attentivement sa chambre. Tout est plutôt bien rangé, son bureau est grand et à peine en désordre. Les murs sont bleutés sauf un qui est noir très foncé, celui derrière le lit. Cela donne un contraste plutôt intéressant. Je tourne sur moi et regarde les moindres recoins. Je lui dis machinalement :
-Si tu comprends pas demande moi.
-Je m'en fiche des cours.
-T'es au courant qu'on passe le bac en fin d'année ?
-Ouais et justement.
-Libre à toi après tout...
C'est son problème. Je ne vais pas lui courir après pour lui rabâcher qu'il doit travailler et blablabla... Je demande timidement :
-T'es tout seul ?
-Mes vieux se sont cassés loin d'ici pour se baiser sur la plage si tu veux tout savoir.
Je me retourne et le regarde, complètement outré par ce qu'il vient de dire sur ses parents. Il a un rictus en voyant mon visage et s'assied sur sa chaise de bureau. J'en reviens pas....
-Ça va pas ou quoi ?
-Ce sont de très mauvais parents. Tu cracherais dans leur dos si tu les connaissais. Je les déteste si ça t'intéresse. Et plus longtemps ils se cassent, mieux je me porte.
En y réfléchissant bien je ne l'ai effectivement jamais entendu parler de ses parents...
-Ils reviennent quand ?
-Quand ils auront fini de tenter d'avoir un marmot parfait je suppose
-...
- Honnêtement,je m'en fous.
Ça me choque carrément. Je n'ai jamais entendu quelqu'un parler comme ça de ses parents, c'est vraiment déstabilisant. Je m'approche de lui et regarde son bureau. Il y a des feuilles de dessins. Ho,il dessine vachement bien !
-C'est toi qui a fait tout ça ?
-Mmh, ça te plaît ?
-Carrément ! T'es doué Je souris.
-Il sourit faiblement à son tour. Si t'en veux un prends le.
Il se relève et s'assied sur son lit, il regarde dans ma direction. Ça le dérange pas que je lui pique un de ses dessins ? Je m'assieds sur sa chaise et les parcours un à un. Vraiment pas mal.Il y a des monstres tout droit sortis des plus effroyables films d'horreur, des personnages des science-fiction devant des arrières-plans incroyables. Je le voyais souvent dessiner en cours mais je ne savais pas qu'il se débrouillait si bien. Je continue à regarder ses dessins en souriant. Oh !!Celui-là me plaît pas mal. C'est un mec qui tient son cœur -Un vrai cœur réaliste-entre ses mains et une phrase est maquée au-dessus :
''Can't choose what it wants even it's painful.'' :(Tu) ne peux pas choisir ce qu'il veut même si c'est douloureux).On dirait une représentation de lui-même. Je mets son dessin devant moi et me tourne vers lui. Il a une jolie écriture au fait.
-Je peux l'avoir ?
-Vas-y, prends.
-Merci, je l'aime beaucoup.
Il regarde simplement face à lui et s'éclaircit la voix. Je pose la feuille sur le côté et continue de regarder attentivement tout ce qu'il a dessiné. Il y en a des tas ! En plus c'est magnifique ! Il devrait se lancer dans le dessin. Pendant que j'admire son travail je m'ose à lui parler :
-Dis...
-Quoi ?
-Là il se passe quoi ?
-On parle...
-Ouais mais ça sert à quoi ?
-On devrait pas se prendre la tête, je me sens bien là.
-Moi aussi.
Je souris simplement. C'est vrai que ça fait du bien de seulement discuter sans se hurler dessus.
-Josh' ?
-Mmh ?
-Reviens en cours s'il te plaît et ne change pas de lycée.On peut juste rester comme on est là actuellement. Ça sera bien.
-Je vais y réfléchir.
Je souris un peu plus et pince ma lèvre en tournant les feuilles une par une. Je touche bientôt à la fin. Je suis tellement impressionné que j'en ai limite le souffle coupé.
-Tu vas tenter une fac d'art ?
-Je pense pas.
-Pourquoi ?
-Mes parents...
-Ils s'y opposent ?
-Ouais mais je m'en fous en fait je ferai ce qui me chante je suis juste pas totalement décidé à cause d'eux on va dire.
-Je vois.
Je veux pas trop lui parler de ses parents il a vraiment l'air d'avoir énormément de rancœur à leur égard donc je veux pas envenimer les choses entre nous pour eux.Quand on était encore ami,Joshua ne m'a jamais réellement parlé de ses parents. Je n'ai pas le souvenir qu'il les ai mentionné une seule fois en fait.
J'ai fini. C'était juste impressionnant. Ses dessins sont superbes. Je manque de mots pour les décrire. Je me tourne et me lève. Être seul avec lui dans sa chambre c'est un peu stressant en fait... Je m'assieds à ses côtés et fixe mes genoux, trop gêné pour lui faire face.
-En vrai tu me détestes, hein ?
-Je me force à le regarder. Non, je peux te l'assurer: je te déteste pas. OK j'aurais toutes les raisons du monde mais j'arrive pas à te haïr. C'est... inexplicable en fait.
Je crois que ça fait bien quinze fois que je lui répète et que je me le répète à moi même.
-Tu devrais peut-être.
-Je choisis pas, mon cœur prend le dessus.
C'est vrai que le haïr serait certainement plus simple mais comme je l'ai dit, je suis incapable de te détester. Je l'appréciais beaucoup trop avant et peut-être même plus qu' ''apprécier''. J'en suis même sûr en fait. Mais je n'ai pas encore trop envie de me l'avouer.
-Désolé pour tout ce que je t'ai fait.
Je ne peux empêcher un léger sourire de se former sur mon visage. Ça me touche qu'il s'excuse.
-Josh...
-Quoi ?
-T'en as pas marre de tout ça ?
-Bien sûr que si. Souffle-t-il.Mais si t'avais été un fille ça aurait été plus simple aha...
-Bah là c'est trop tard, je suis bel et bien un mec avec tous les attributs qui vont avec tu sais aha...
-Dommage.
-Tu devrais quand même y réfléchir...
-Je pourrais pas, je le sais, ça me bloque beaucoup trop pour ça.
-On est pas obligé de le montrer tu sais...
-J'ai... peur de me lancer dans une relation avec un autre garçon...
Je soupire et agrippe mes genoux. On est proche pourtant, je ne comprends pas trop. Ça doit être le regard des autres qui le dérange... Ou peut-être juste la peur et l'effroi quant à ce qu'il pourrait ressentir en construisant du concret entre nous deux. Je ne sais pas trop pour être franc.
-Mais malgré ça j'aime quand on est ensemble.
Je le regarde, étonné et souris contre mon grès. Les commissures de mes lèvres se tirent toutes seules vers le haut. Je le vois s'approcher un peu de moi. Il va m'embrasser je crois bien...
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