Chapitre VI
*PDV Joshua*
C'est lundi. Je me demande si finalement il va pointer le bout de son nez ou s'il ne le fera pas. Je marche assez lentement, les mains dans les poches et soupire en m'approchant de ma salle de classe. Je suis devenu de plus en plus fainéant à cause de lui, je suis démoralisé et je n'arrive plus à me concentrer sur rien. Bon, de toute façon je me concentrais déjà pas sur grand chose. Je n'aime pas les cours,je n'aime pas travailler, je veux juste faire ce que j'aime :dessiner et ne pas me prendre la tête -ce qui est relativement raté en ce moment-. Je passe le pas de la porte de classe, je sens plusieurs regards se braquer sur moi. J'ai l'habitude donc je n'y prête pas réellement attention. Je regarde tout le monde froidement et dévie mon regard sur sa place. Elle est vide. Je serre mes poings et slalome entre les bureaux pour atteindre le mien.Je m'assieds et laisse tomber mon sac par terre. Je soupire tandis que je m'affale en m'allongeant à moitié sur ma chaise. J'ai déjà envie de me tailler d'ici.
-Yo mec !
-Yo Je lève la tête
-Alors, ce week-end ?
-M'en parle pas... Je souffle.
-T'es pas sorti t'amuser ?
-Pas la tête à ça. Et toi alors ?
-C'était cool !
Il s'assied sur la chaise devant moi et pianote sur son portable. Je fixe la porte. Il va pas venir cet idiot ? Il rate jamais une heure de cours et est tout le temps là.... Je voulais pas qu'il ne vienne plus en fait, j'ai dit ça sur le coup parce que ce que j'ai ressenti quand je l'ai embrassé m'a fait flipper mais c'était évident que je le pensais pas. Je meure d'envie de voir sa petite bouille. Mon pote tape sur ma table, je le toise, un peu surpris.
-Ça va pas la tête ou quoi ?
-Miller est enfin revenu. Tu veux pas aller le voir
-Nan c'est bon, sors avec lui toi. Vu le dragueur que c'est t'en auras des filles.
-Mouais mais avec toi c'est plus drôle et plus ça fait longtemps qu'on s'est pas retrouvé tous les trois.
-Je sais mais... en ce moment c'est pas trop le top tu vois. Je suis pas très motivé.
-Je vois ça, il se passe quoi ? Il devient sérieux, je le ressens dans sa façon de parler.
C'est vraiment un bon ami quand il faut. Mais de toute façon à part lui mentir et rejeter la faute sur ma famille -Qui est une des raisons qui font que je me sens mal- je ne peux pas lui expliquer que j'aime un gars et que mon cœur part complètement en vrille. Je ne veux pas l'aimer et je suis sûr que c'est pas de l'amour, ça doit simplement être du désir pour je sais pas moi.... mes hormones sont devenus fous, c'est tout.
-Juste les parents. Enfin bon, tu connais le refrain.
-Viens passer quelques jours chez moi, ça te fera du bien.
-Non, c'est bon, t'inquiètes je gère. Il hausse les épaules
-Fais comme tu veux mais si jamais ça dérape trop je suis là.
Ouais, il est au courant des fâcheuses tendances de mon père. Au moins il est au courant parce que c'est pas moi qui vais crier sur tous les toits ce qu'il se passe. Me faire passer en victime ne m'intéresse pas.
Je soupire et lui sors un faible sourire. Ça sonne. Il se retourne. Je scrute la porte d'entrée. Toujours pas là... Je tourne la tête et vois son pote me regarder avec un air assassin. Lui aurait-il tout dit ?
De longues minutes passent, personne n'a franchi le seuil de la porte.Il ne viendra pas, c'est sûr. Il n'est jamais en retard. Peut-être qu'il est juste malade ? Oh et puis au pire qu'est-ce que je m'en fous ! Ce sont pas mes affaires...
*PDV Shay *
J'ai décidé de ne pas aller en cours mais ma mère n'est pas encore au courant. Je suppose qu'elle ne va pas tarder à venir prendre de mes nouvelles. Je suis resté cloué au lit tout le week-end et j'ai prétendu être malade. Enfin,j'ai fait comme si j'étais cloué au lit mais je ne me suis pas arrêté de vivre juste pour cet abruti de première classe.
Je dois avouer que je ne veux plus retourner en cours, j'en ai trop marre de tout ça, me faire frapper et toutes ces conneries. Ça me saoule. Ça me gonfle royalement et j'en ai marre d'être pris comme souffre douleur. Au moins ici je suis juste victime de mes propres pensées, c'est toujours moins douloureux que les coups.
Ça toque. Je m'enroule un peu plus dans mes draps et serre mon oreiller contre mon corps. Ma mère entre et me regarde d'un air conciliant en venant s'asseoir à mes côtés. Elle pose sa main sur mon front.
-Toujours pas mieux mon chéri ?
-Non...
-Tu veux rester à la maison ?
-Oui je préférerai, je me sens pas bien.
-Je devrai peut-être prendre rendez vous avec le médecin.
-Non, ça va me passer. T'inquiète pas.
Elle caresse tendrement mes cheveux et me sourit chaleureusement. Je serre plus fort l'oreiller si doux contre moi et enfonce mon visage dedans.
-Mon chéri ?
-Mmh ?
-Je te laisse te reposer pour aujourd'hui.
-Merci.
-Tu devrais manger un peu.
-J'ai pas faim maman je... sens que je peux rien avaler.
-Force toi mon chéri s'il te plaît. C'est dangereux de ne rien manger.
-Je sais mais...
-Mon chéri... Son ton emplit de reproche me laisse entendre que je n'ai pas mon mot à dire.
-OK maman j'essaierai mais je suis fatigué là.
-D'accord je te laisse.
Elle finit de caresser mes cheveux après de très longues minutes et se lève pour sortir de ma chambre en me regardant un peu tristement.Heureusement qu'elle est compréhensive et qu'elle me croit. En même temps, je mens jamais pour ne pas aller en cours. Je suis assidu,ponctuel et j'étudie bien donc elle doit pas s'imaginer que je suis en pleine crise à cause d'un mec qui me fait souffrir comme pas possible et qu'à cause de ça je ne veux plus retourner en cours. Ça me fait du bien de rester ici.
************
On est déjà jeudi soir, environ dix-neuf heures... Je ne viens plus encours depuis et bien depuis... lundi. Je suis resté chez moi. En vrai, je vais très bien. Je mange etc.. Simplement je me prends un peu la tête tout seul. En fait, je suis presque pas loin de songer à changer d'école pour de vrai. Au moins j'arrêterais d'être une victime et je ne reverrais plus Joshua, ça serait le top pour tout le monde dans l'histoire. Après, je vais pas mentir : il me manque. Je me tourne et me retourne dans mon lit et finis par me mettre face au mur. J'entends ma porte s'ouvrir. Comme par hasard,évidemment. Pile poil quand je me reprends la tête tout seul.
-Mon chéri, tu as de la visite.
-Je me sens trop mal maman.
-Tu veux que je lui dise de repasser ?
-Je sais pas, je m'en fiche je veux voir personne. Elle ne répond pas.
Bon et bien elle a peut-être compris que je suis pas vraiment malade vu ce que je viens de dire. Mais, c'est vrai, je me sens d'humeur à envoyer chier n'importe qui, même mon meilleur ami. Ça doit d'ailleurs être lui qui est là. J'ai pas envie de le blesser. Je pensais pas qu'une simple heure de colle pourrait me foutre dans un état pareil. Comment un gars a pu faire tourner mon cœur en bourrique comme ça ? Et bah... Faut croire que le monde est plein de surprise.
-Tu es sûr ?
-Oui.
Je m'en veux déjà d'avoir répondu sur ce ton. Ma voix était rêche et sèche. Je serre le coussin entre mes doigts et m'enroule un peu plus dans mes draps. La porte se referme. Eliott comprendra que je ne veuille pas le voir.
La porte s'ouvre à nouveau, j'entends des pas et ma porte se refermer,c'est pas ma mère ça... Je reconnais les bruits de pas de ma mère et là ce n'est pas elle. Je parle, agacé :
-Eliott... j'ai dit que je voulais voir personne, fiche moi la paix,s'il te plaît, je veux être seul. Rentre chez toi, on se parlera plus tard.
Waaa qu'est-ce que les gens ne comprennent pas dans : Je ne veux voir personne ? C'est pas français ? Et pourtant ! Pas de réponse. C'est pas normal ça... J'inspire plus fort et sens un élan d'énervement et de tristesse prendre possession de mon être.
-S'il te plaît, je te demande juste ça, fiche moi la paix pour aujourd'hui. Je veux pas être méchant.
Les pas continuent à se faire entendre et je sens mon matelas s'affaisser, il est assis juste dans mon dos. J'inspire plus fort et m'emporte :
-Eliott ! Je me tourne en parlant Laisse m...oi... Je me fige, complètement choqué.
C'est une blague, c'est ça ? Non mais on se paie ma tête, il y a une caméra ou quoi ? Pourquoi il est là ? Une larmede rage coule sur ma joue. Son pouce vient sécher ma larme pendant qu'il me regarde avec un air perdu et désolé. Mon cœur se sent réchauffé mais tellement énervé en même temps.
-C'est pas vraiment Eliott non aha...
Je vois ça, je suis pas aveugle. Je m'attendais pas à ce que LUI vienne me voir MOI. Il n'est jamais venu chez moi, c'est la toute première fois, il m'a juste raccompagné quelques fois, c'est tout.Je suis d'ailleurs étonné qu'il aie réussi à se rappeler où j'habite. Je me tourne complètement face à lui mais reste allongé.Il caresse furtivement ma joue avec son pouce et retire sa main pour la glisser dans mes cheveux. Mais qu'est-ce qu'il fait ?! Il veut me voir ou pas ? Il veut du contact ou pas ? Il veut de la tendresse, de la brutalité ? Pourquoi il me torture psychologiquement comme ça ?!
-Ta mère m'a dit que tu mangeais plus...
Ce qui est faux. Je lui fais croire ça pour qu'elle pense que je suis malade mais dans son dos je m'empiffre comme un morfale.
-Et alors, ça te fait quoi ?
Ma voix était acerbe ce qui me fait m'en vouloir, je sais que je devrais pas parler comme ça et que je devrais me calmer pour ne surtout pas employer un ton trop horrible ou lacérant comme de l'acier poli. Mais comment je dois réagir ?
-Je suis inquiet pour toi.
Mes yeux s'ouvrent en grand et mon cœur se sent allégé, apaisé malgré une pointe de rancœur qui persiste en moi. Il peut pas croire que je vais tout laisser passer avec des paroles douces. Je meure d'envie d'attraper sa main mais je ne dois pas. Ses doigts s'enroulent de façon tendre et innocente dans mes mèches de cheveux. Mais pourquoi il me fait ça ?! Mon cœur se comprime et je me sens trembler.
-Arrête ! Merde Josh'... Ma voix semble étranglée, je n'arrive même pas à prononcer son prénom. Je reprends : Arrête... pourquoi tu me caresses ?Pourquoi tu me fais ça ? Va t-en.
Je gigote la tête pour qu'il retire sa main. Il faut qu'il arrête de me toucher, mon cœur me brûle de plus en plus et j'ai l'impression que je vais encore plus craquer s'il ne s'éloigne pas de moi. Sois je craque parce que je suis triste sois je craque parce que je suis énervé et je lui colle mon poing dans la tronche. Je sais pas, j'ai pas encore décidé. Il se décide à parler :
-Ce que je t'ai dit, je m'en veux. C'était pas ce que je voulais. Je veux pas que tu disparaisses de ma vie. Donc reviens en cours,c'était con ce que je t'ai demandé...
Je le regarde; presque choqué et arrive même pas à former une phrase.Il est si illogique et compliqué ! Je lui en veux tellement de me torturer psychologiquement comme il le fait. Ce mec est un véritable casse tête chinois, la seule chose que tu peux te chopper en le côtoyant est une bonne migraine.
-Mais qu'est-ce que tu cherches à faire en venant là, huh ?
Étonnamment je n'arrive pas à me calmer, ma voix reste toujours froide, moins que tout à l'heure, c'est vrai, mais je ne parviens toujours pas à l'adoucir plus que cela. Je tremble et ma main serre mon coussin,toujours contre mon corps brûlant d'énervement.
-Franchement ? Je sais pas.
-Pourquoi tu me fais du mal comme ça ?
-J'en sais rien merde ! Enfin si, je le sais mais je le veux pas réellement. Je m'en veux de ne pas te voir en cours. Écoute, je vaux pas la peine que tu te délaisses comme ça.
Sa voix était si douce. Je frémis et bouge un peu ma main pour la mettre à plat contre le matelas. Je me redresse. J'ai peur, peur de nous, de lui et de moi. Par contre il croit réellement que je me délaisse pour lui ? Cette blague...
-Je me délaisse pas pour toi, j'en ai rien à faire de qui tu es,ok ?
-T'es pas crédible. Arrête d'essayer de te donner un genre.
Je reste muet. Il m'a cramé. Il sait que je ne suis pas franc. Il est chiant à me percer à jour comme il le fait. Voyant mon manque évident de réaction il se décide à continuer :
-Ce truc que mon corps a ressenti au moment où on s'est embrassé m'a fait complètement flipper et j'ai pété un câble.
''Ce truc'' ? Je le regarde un peu plus serein et calme. Qu'est-ce que je peux dire ? Je me sens si bizarre. Je sais même pas quoi lui dire.
-''Ce truc'' ? Répétais-je bêtement.
-Ouais... j'en ai revoulu, plus et bien plus encore mais ça veut rien dire, ok ? Enfin, je suis pas là parce que je veux construire un truc avec toi hein ! Je suis juste là pour que tu reviennes en cours.C'est con que tu viennes plus à cause de moi. Et puis j'en ai marre de lutter pour ce que je ressens mais ça me gonfle encore plus de savoir qu'à cause de moi tu as peur de mettre les pieds au lycée...Je compte pas te frapper, personne posera un doigt sur toi.
C'était effectivement ce qui m'effrayait le plus. Je dois avouer que j'ai beau être énervé, ce qu'il me dit m'a fortement touché, il n'y a pas à dire. Je comprends pas pourquoi il me refoule et se refoule alors que ce qu'il ressent est si puissant. C'est tellement bête...
-C'est vrai que je mettais plus les pieds au lycée parce que j'avais peur qu'on me frappe encore...
-Et j'en suis navré, je t'assure que c'est fini. De toute façon qu'on te frappe alors que tu sais pertinemment la raison me boufferait encore plus. Alors je te promets que c'est fini.
Je guette son expression, histoire de voir s'il est sincère avec moi, la lueur dans ses yeux semble me le prouver. Je grogne un petit ''merci'' et fixe mes draps. Je me sens mal à l'aise. N'importe qui lui en voudrait comme jamais et ne voudrait plus lui reparler mais franchement ? J'arrive pas à lui en vouloir... Je lui en veux mais je ne peux pas m'empêcher de vouloir le voir quand même en fait. Je suis pas maso pour autant hein...
-Bon eum voilà bref, tout ça pour ça, tu peux revenir. Mais crois pas que si je suis là c'était pour construire du sérieux avec toi !! Hors de question hein...
Sa main est toujours dans mes cheveux. Je fronce les sourcils et perds patience. Mes nerfs bouillonnent. Il me tape sur le système. J'inspire plus fort et ancre mon regard dans le sien.
-Dans ce cas là pourquoi tu es là à me caresser les cheveux ? Sifflais-je entre mes dents. Je serre mon drap dans mes mains et attends, agacé.
Il semble pris de cours et laisse sa main légèrement retomber, elle frôle ma main. Une sorte de décharge électrique me fait frémir. J'attrape sa main entre mes doigts et la serre fort. Je m'énerve légèrement :
-Arrête de me toucher comme ça.
-T'aimes pas ?
Sa petite voix fait vriller mon coeur. Je pourrais fondre pour lui. Je n'arrive pas à y croire. j'ai toujours ressentit des chatouillements dans le ventre avec lui mais plus j'y pense plus que je me dis que ce n'était pas normal. J'ai peu d'ami, un seul en fait et je n'ai jamais été amoureux alors je n'ai jamais songé que c'était plus que de l'amitié qui déclenchait ça. Mais plus le temps passe plus je me sens que ce n'est pas normal de ressentir tout ça avec son ami.
-Si ! Bien sûr que si, et justement ça me fait mal parce que je sais que tu veux rien du tout. Je comprends même pas pourquoi t'es là d'ailleurs. Ça t'amuse ? Tu viens me voir, me touche,m'embrasse, est proche de moi puis ça te dégoûte et tu te chasses en me lançant des piques mesquines. Le pire c'est ce qui j'y suis pas pour quelque chose ! C'est toujours toi qui fait le premier pas ! Donc qu'est-ce que tu fiches ici ? Tu vas encore m'embrasser, prendre ton pied et te casser ?
Il serre mes doigts entre les siens et me regarde tristement, son regard se perd. Il me fuit un peu. Il est si tactile, ça me fait bizarre sachant qu'il ne veut rien avec moi alors qu'il m'aime. Le pire c'est que je suis prêt à lui laisser sa chance. Avec le temps je serai capable de la lui laisser on va dire.
-Moi non plus je comprends pas.. J'aurais tellement voulu que tout soit plus simple.
Ses doigts compriment les miens. C'est lui qui se complique la vie pour rien. Son pouce commence à caresser purement ma paume. Son contact me fait ressentir quelque chose de puissant et un énorme désir.Oui, le désir de vouloir être quelque chose pour lui, vouloir qu'on soit quelque chose l'un pour l'autre, quelque chose de concret. Quand j'étais son ami, j'étais tellement content de passer du temps avec lui. Je n'ai jamais vu plus que de l'amitié mais en prenant du recul je me dis que j'étais sans doute trop heureux d'être avec lui pour que ce soit seulement de l'amitié. Sauf que je n'y ai pas prêté attention et lorsqu'il qu'il s'est éloigné pour me persécuter je l'ai bloqué dans un petit coin de ma tête. Joshua garde le visage verrouillé et me détaille. Il inspire plus fort et s'éclaircit la voix. Tu veux faire le dur ? Je t'ai cerné et de toute façon je te connais, je sais que t'en es pas un. Il est tellement adorable et fragile dans le fond... Un gros dur au cœur tendre. Waaa je suis vraiment dans un mauvais roman ça doit être ça. Ou une série bien niaise à la télé que personne ne veut voir. J'aurais au moins pu être le héros d'une histoire d'amour torride, compliquée avec des rebondissements supers, raté. Je me ressaisis et replonge dans la conversation :
-Tout pourrait être plus simple.
-Arrête de dire ça merde ! C'est pas le cas et tu le sais.
- J'appuie d'un coup mon poing contre son torse au niveau de sa poitrine. Ose me dire que t'as pas mal.
-Ça me bouffe de l'intérieur.
-Moi aussi et c'est à cause de ce qu'il se passe entre nous.
Il inspire plus fort et comprime ma main dans la sienne. Je me sens si bizarre. Ce que j'aimerais qu'il accepte et surtout qu'il comprenne qu'on ne choisit pas ce que désire notre cœur. Si il me veut, il me veut et il pourra pas l'empêcher de vouloir de moi tout le temps.Je regarde nos mains et son pouce caresser mes phalanges. Pourquoi il est si tendre s'il ne veut rien ? C'est limite cruel de faire ça.
-Je le sais, j'ai fait le connard depuis le début.
-Non ? Tu crois ?! Battre son meilleur pote ou... le gars sur qui on craque c'est plutôt sympa moi je trouve. Ironie bonjour.
-Je t'ai jamais frappé de façon réellement méchante...
-Mais ton pote si et tu l'as simplement regardé, sans lever le petit doigt une seule fois.
Il dévie le regard et ne semble pas fier de lui. J'espère bien qu'il ne l'est pas parce que ça serait réellement horrible de sa part. Je soupire et m'affale dans mon lit. Je fixe le plafond et croise mes bras contre mon torse. Le fait que nos mains ne soient plus étreintes me fait étrange mais je ne laisse rien paraître.
-T'as réussi à te rappeler où j'habite ? Tout seul ?
Il se glisse mieux à mes côtés et a un rictus. Il lève les yeux au ciel : Évidemment tu crois quoi ? Je t'ai raccompagné tellement de fois.
Je le détaille. Il est adossé contre la tête de lit et détaille simplement ma chambre. C'est la toute première fois qu'il vient après tout.
-Pourquoi tu ne venais plus en cours ? Tu avais peur que je te frappe pour de vrai ou il y avait autre chose ?
-A ton avis ?
Il reste muet un long moment puis finalement ancre son regard dans le mien. Ce contact visuel me rend fébrile.
-On va pas te frapper, tu peux revenir dans le plus grand des calmes.
J'esquisse un bref sourire, comme si je cherchais à le remercier. L'ambiance est un peu tendue. Ni lui, ni moi ne savons quoi dire. Finalement je prends mon courage à deux mains et me lance :
-Dis...
-Oui ?
-Tu m'as fait du mal parce que t'as compris que t'étais amoureux ?
Je connais déjà la réponse mais j'ai besoin de l'entendre de vive voix.
-On peut dire ça oui. On était si proche. On l'était de plus en plus et j'ai compris pourquoi, j'ai compris que si j'aimais autant passer du temps avec toi c'était parce que je t'aimais comme un dingue. Quand Eliott nous a balancé à la tronche qu'on dirait deux ''gays'' j'ai flippé puissance 1000 sérieux...
Donc l'élément déclencheur a été la petite phrase anodine d'Eliott ?Ses déclarations sont toujours aussi adorables mais elles ne font qu'accentuer mon mal être et ce poids que je dois porter sur mes épaules. Oui, le poids de mes sentiments qui grandissent jour après jour. Déjà une semaine, ça fait une semaine que mon cœur s'emballe et qu'il s'amuse à me faire me sentir si bien puis après si mal. Il remet mes cheveux en place. Je fais la moue et geins doucement. Il sourit faiblement.
-Tu es resté au lit tout ce temps ? Je hoche la tête. Bon, c'est pas vrai mais je veux qu'il se sente mal.Qu'il pense m'avoir blessé. Nourris toi et reviens en cours.Je suis vraiment mauvais, te fais pas autant de mal àcause de moi en plus ta mère s'inquiète... Elle me l'a dit.
Ma mère... Oui je sais, elle doit avoir peur pour moi. Je n'avais pas pensé à elle... Par contre il veut que je revienne en cours mais si c'est pour que ça soit pire entre nous ça ira pour moi.
-Imaginons que je revienne en cours. Il va se passer quoi ?
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