Chapitre IV

*PDV Shay*

Après ce qu'il s'est passé durant cette fichue heure de colle, je suis resté à tout nettoyer seul et quand le prof est arrivé j'ai expliqué que Joshua avait eut un appel important de sa mère juste avant qu'il n'arrive. Vu qu'il pense qu'on se hait comme pas possible il n'a pas pensé que je lui cherchais une excuse pour ne pas qu'il aie de problème.

Je soupire et croise mes bras sur mon bureau. J'ai envie de rentrer chez moi. Je laisse tomber ma tête sur mon bureau. Je suis un peu remonté, légèrement frustré et quelque peu démotivé. J'arrête pas de repenser à cette foutue heure de colle -qui était d'ailleurs la première de ma vie- et étonnamment, je n'arrive pas à calmer mon petit cœur et à me résonner. Je soupire et resserre mes bras contre mon visage. Je sens qu'on me secoue. Je lève péniblement la tête. Ah... Eliott.

« -Mmh quoi ?
-Ça va ? Tu as l'air complètement ailleurs. D'habitude tu écoutes en cours.
-Je suis fatigué, j'ai passé une mauvaise journée hier mais t'inquiète, ça va aller mieux très vite.
-T'es sûr ?

Je hoche faiblement la tête pour ne pas l'inquiéter.

Il fait une petite moue et m'interroge : Ça s'est passé comment avec ... l'autre là ?
-Je préfère pas en parler et c'est pas important.

Il fronce un peu les sourcils mais je lui souris, lui faisant comprendre qu'il n'y a pas de quoi s'inquiéter.

-Shay...
-En gros on s'est pas parlé et on a fait notre affaire chacun de notre côté... Loin d'être passionnant quoi... Bref, j'ai pas envie d'en parler.

Il hausse les épaules et se retourne, il écoute à nouveau le cours.Eliott sait qu'en réalité la situation avec Josh me peine énormément. Et depuis qu'il m'a dit m'aimer, quelque chose en moi me perturbe. Ce n'est pas réellement que mes sentiments changent mais.... Il y a un truc de différent. Disons que je le vois différemment. Je ne pensais pas qu'il pouvait ressentir ça pour moi. Et puis je commence à me poser des questions quand à la réelle nature de notre relation et de nos sentiments au moment où nous étions encore amis. Comment je le voyais réellement ?

Je tourne la tête et la pose contre mes bras. Il est là, un rang en avant et trois places à droite, assis, à moitié affalé et il dessine sur sa feuille. Je le regarde avec un air triste. Joshua ne m'a rien fait ce matin, d'habitude avant d'arriver en cours il me fait un coup foireux avec ses potes et cette fois-ci, rien. Il lève la tête et regarde vers moi lorsqu'il se retourne. Je rougis et le regarde,étonné. Il détourne un peu le regard et repose finalement ses yeux sur moi. Je dévie à contre cœur les miens et plonge ma tête dans mes bras. Ça fait mal ! Mal au cœur...

**********************

-Hey...
-Quoi ?
-Bah tu viens ? Ça a sonné. Sérieusement ? Je me suis endormi ou quoi ?

Je relève la tête et regarde autour de moi, la plupart des élèves sont déjà sortis. Mon pote est devant moi et attend que je me bouge. Je me redresse et m'étire avant de ranger mes affaires.

-Toi, ça va pas...
-Si si, je suis juste un peu fatigué. J'esquisse un bref sourire
-Sûr ?

Je hoche la tête puis mets mon sac sur mon épaule. Je me lève. Je me sens tout bizarre. En fait, j'ai peur de le croiser. Je regarde s'il est encore là. Non, ça paraît évident après tout, c'est toujours l'un des premiers à sortir de cours. On ne va plus jamais se reparler ? J'attendais son coup de téléphone mais à mon avis il ne me téléphonera pas, je suis dégoûté. Mon pote marche à côté de moi et pianote sur son tél. Il est scotché à son portable aha.

-Tu parles avec ta copine ?
-Yep
-Ça se passe bien ?
-Il tourne la tête vers moi et sourit. Ce week-end je vais chez elle.

Je soupire et me retiens de rire, je sais très bien ce que ça veut dire. En plus il est trop content ça se voit à dix kilomètres aha.

-Fais pas n'importe quoi.
-Mais nan t'inquiète, on est pas inconscient aha. Je sors couvert. Il me fait un clin d'oeil.

Quelqu'un me rentre dans l'épaule. Je manque de tomber et reprends de justesse mon équilibre.Mon cœur s'affole. Je tourne la tête et regarde qui m'a poussé.Mon muscle vital rate un battement. C'est le pote de Joshua qui sourit simplement en coin. Son expression m'effraie et je me tiens juste le bras dans la main, ayant peur des retombés. Josh est également là, j'ose à peine le regarder. La peur commence à grandir en moi. Josh l'attrape par le col et le tire en arrière. Il m'envoie un regard à moitié rassurant et à moitié effrayant à la fois. Je me doute qu'il me fait clairement comprendre de fermer ma bouche sur hier et me fait aussi comprendre qu'il ne me fera plus rien maintenant. Je sais moyennement comment réagir. Je le regarde s'éloigner. Je dévie le regard sur mon pote, il a l'air aussi choqué que moi si ce n'est plus vu qu'il ne sait pas ce qu'il s'est passé hier.

-Il est malade ?
-Va savoir...

Je ne peux pas lui dire. Comment j'explique à mon pote que durant cette heure de retenue j'ai appris que Joshua m'aimait et qu'en plus pour vérifier il m'a embrassé et pas qu'une fois et pas de façon très chaste en plus. Je serre mes poings et me mords la joue, je ne peux rien dire, je vais juste fermer ma bouche.

Je l'avais pas remarqué, je n'avais pas compris qu'il avait des sentiments quand on était pote. Si seulement je l'avais compris, ça aurait évité que tout dérape aussi négativement entre nous. Je m'en veux...

*PDV Joshua*

Je traîne Drew plus loin et le regarde le moins froidement possible.Bas les pattes ! Je soupire discrètement. Il tourne la tête vers moi et me regarde bizarrement. Je suppose qu'il ne comprend pas,d'habitude on prend un malin plaisir à le faire chier mais j'ai dit à Shay que j'arrêtais et je vais le faire. Par contre, il faut que je l'évite le plus possible, petit problème : on est dans la même classe, super.

-T'as lâché l'affaire ?
-Non, j'ai juste pas spécialement envie de perdre mon temps avec cet abruti aujourd'hui.

Ça me fait mal de devoir parler de lui comme ça mais de toute façon si je ne veux pas attirer les soupçons je dois continuer et peut-être que je vais finir par me convaincre et convaincre mon foutu cœur que j'aime pas un mec. Même si celui-là est à croquer. Raaaa mais pourquoi je pense des trucs comme ça moi ?! Il hausse simplement les épaules, ne voulant certainement pas chercher à comprendre plus que ça. Drew a toujours été quelqu'un de calme et de plutôt tendre. Il n'était pas très convaincu quand on s'en prenait à lui mais ça... me faisait tellement de bien dans un certain sens qu'il m'a laissé faire et a commencé à participer. Il ne fait juste jamais rien de grave à part le pousser, lui faire croches pattes, mal lui parler par moment, et encore...

-Bon, tu me lâches là oui ou merde ?

Je ricane et le lâche à sa demande. Il soupire et passe sa main dans ses cheveux. Finalement il aborde une nouvelle fois ce sujet sensible, aka : Shay.

-T'es malade ou quoi ?
-Nan, fous moi la paix j'ai juste besoin de décompresser.
-Bah justement il était là. D'habitude ça t'éclate. Si seulement il savait tout le mal que ça me fait réellement.
-Pas comme ça, je veux sécher et aller sur le toit pour penser à autre chose.
-T'es tendu toi.
-Et alors ? Crachais-je entre mes dents serrées.
-Du calme le molosse.
-Je soupire Désolé Drew, à la maison c'est la galère...
-Si t'as besoin de venir chez moi dis le et n'hésite pas.

Je lui souris, lui faisant comprendre que c'est gentil de sa part et que ça me touche. Ce que j'ai dit est un faux et un vrai prétexte. C'est vrai, chez moi c'est n'importe quoi mais ce n'est pas pour ça que je suis si tendu. Je suis tendu à cause de LUI, lui qui me fait vibrer dès que je le vois, qui me fait frémir, qui me rend dingue, qui me réchauffe le cœur et qui me fait autant réagir de la tête aux pieds. Je me mords la joue et serre mes poings. Pourquoi il a fallut que la personne qui me fasse perdre les pédales soit un mec ? J'en peux plus, je vais finir fou. Je ne veux pas des ces sentiments. Je veux juste une vie normale... et je veux simplement aimer une fille, continuer à m'en taper, continuer à faire ma vie, à m'amuser comme j'ai l'habitude mais il me déroute totalement. Je suis incapable d'assumer et je ne veux pas accepter ce truc et pourtant, je ne suis pas capable de totalement le refouler et ça me ronge de l'intérieur.

-Hey...
-Quoi ?
-On sort ce soir ?
-Nan, pas la force et mon père va me flinguer. J'ai moyennement envie de m'en prendre encore plein la tronche.
-T'es sûr que tu peux pas ? Tente-t-il.
-Nope, faut que je sois chez moi.
-Dommage, je voulais m'amuser un peu.
-Tu peux y aller seul aha. Il ne semble pas du même avis.
-J'aurais préféré que tu sois là, y'a toujours l'ambiance avec toi et c'est plus intéressant.

J'ai un rictus. J'ai une réputation de tombeur, j'aime pas spécialement ça pour être franc. Je soupire et ouvre la porte menant au toit.J'inspire l'air frais. Je m'en fiche un peu d'être un populaire, un intello, un bien ou mal vu. Je veux juste être moi et faire ce que je veux. Je suis jeune et je veux profiter. Même si je dois avouer que le sentiment de puissance que j'ai vis à vis des autres dans le bahut me plait énormément. Je pense même que c'est l'une des seules choses qui me fait garder la tête haute et qui fait que je souris encore.

-Sans toi, c'est la crise. Allez, steup'.
-Nan je suis sérieux, je peux pas sortir du tout. Tu connais mes parents...
-Mouais... Il grimace un peu et semble s'y résoudre. Bon, je force pas plus alors.

Il lève les mains en l'air, signe qu'il abandonne. Je le gratifie d'un sourire.Je suis un minimum charmant et mon physique est pas dégueulasse mais quand même, je suis pas un top model non plus. Malgré ça, j'arrive à plaire aux filles. Je m'approche de la rambarde et regarde par dessus cette dernière. Andrew est assis sur un banc et parle aux téléphone donc je m'occupe comme je peux.

Le toit, ce petit coin, c'est un bout de paradis en enfer. Ici, personne vient te faire chier si jamais t'as besoin d'être seul ou de pleurer toutes les larmes de ton corps. Je détaille les personnes en bas. Très rapidement je me sens étrange. Et la raison est simple.Pourquoi il est toujours là où il faut pas ? Je le suis du regard, il est avec son pote, le petit, je l'aime moyen celui-là. On était pote mais je sais pas, il est... trop proche de Shay. Eliott je crois bien ? (Ouais je suis meme pas sûr de connaître son prénom et alors ?) Je grimace un peu et continue à le détailler. Je me sens vibrer de partout, c'est tellement étrange.

-Hého ! Je te parle ! Tu mates qui pour être dans la lune comme ça ?
-Personne ! J'ai répondu si vite que ça se voit que ce n'était pas naturel et que donc j'ai menti. Je préfère ne pas faire de remarque supplémentaire pour autant.

Je détourne un peu le regard mais ne peux m'empêcher de reposer une nouvelle fois mes yeux sur son visage. Il s'assied à un banc. Ses traits si fins, son adorable sourire, ses yeux profonds et rieurs, sa chevelure brune aux reflets si particuliers, contrastant avec les miens bruns clair. Ses lèvres si fines et délicates que j'aimerais regoûter. Je secoue violemment la tête en me mordant la lèvre inférieure. C'est un mec ! Reprends toi ! J'inspire fort et plisse les yeux. Mon cœur fait n'importe quoi, c'est crade. Je jubile devant un mec et m'extasie complètement à le regarder. Ça craint...

-T'es sûr que tu viens pas ce soir ? Miller est libre.

C'est vrai que j'ai bien envie de voir Miller. Il est au lycée mais ne vient pas souvent en cours parce qu'il doit travailler pour gagner de l'argent. Donc c'est rare qu'on le voit. Honnêtement, dans la bande,Miller est le plus cruel de nous tous. C'est lui qui prévoit et fait tous les plans foireux à Shay. Donc je suis content qu'il ne soit pas trop présent tout de même. Drew, lui, reste calme, il aime bien quand on va le faire chier mais il n'a jamais recours à la violence,ça le branche pas trop. Et moi je le suis parfois mais ça reste soft, lui faire trop de mal me détruit mentalement et moralement donc je reste juste là, à le regarder de loin et lui envoyer quelques piques mesquines ou bien le pousser, ce genre de choses...Les conséquences en sont plus ou moins importantes on va dire. Mais le seul qui a réussit à réellement le blesser ou l'envoyer à l'hôpital est Miller...

-Je te l'ai dit, ça sera sans moi.
-Ok, j'aurais tenté.

Je m'assieds par terre, contre un muret. Je regarde le ciel bleu.Il est vraiment irrécupérable ma parole. Suite à mon petit rire, il me regarde en coin.

-Qu'est-ce qu'il y a ?
-T'es en manque.
-Complètement. Confirme-t-il en ricanant.

J'en étais sûr, je le connais à force. On se côtoie depuis eum... je dirais trois mois, un peu avant que je commence à m'en prendre à celui qui me rend si accro à sa personne. En vrai, vous ne pouvez pas savoir à quel point c'est une torture de s'en prendre à la personne qu'on aime. Je ne sais pas pourquoi je fais ça, tout ce que je sais c'est que je ne peux pas m'en empêcher, c'est plus fort que moi.C'est très certainement la peur qui m'y pousse. Je serre mes poings.Ça me fait bizarre de me dire que je suis bel et bien amoureux de lui. Il ne faut pas, je ne dois pas, je dois refouler ça. Je vais y arriver. Ça fait quand même deux mois que je me répète cette phrase en boucle mais j'arrive encore moins à y croire qu'avant. Je suis fichu...Putain de sentiments à la con !

*************

Je viens de rentrer chez moi. Je suis fatigué, fatigué de luter,fatigué de me cacher, fatigué de faire comme si j'allais bien,fatigué de ma vie. Je soupire et vais immédiatement dans ma chambre, je veux éviter mes parents. Je balance mon sac sur mon lit et soupire fortement.

-T'es rentré Joshua ?

Je fais comme si je n'avais pas entendu et mets rapidement mes écouteurs dans mes oreilles, j'ai pas envie de me prendre la tête maintenant.J'ai assez de problèmes comme ça. Je mets la musique à fond et me laisse envahir par l'effet prodigieux que le rythme a sur moi. Je rouvre les yeux en entendant ma porte s'ouvrir. Je toise mon père,sans rien dire. La seule chose que je ressens en posant mes yeux sur lui est de la haine à l'état pur. Il s'approche brusquement de moi et m'arrache les écouteurs des oreilles, mon portable traverse également la pièce. Je masque ma peur et lui fais face comme je peux.

-Tu peux pas travailler au lieu d'écouter n'importe quoi ?! Travaille un peu ! T'as vu les bulletins ridicules que tu as nous ramenés ? Et tu oses rentrer et t'affaler comme la merde que tu es dans ton lit ?! Il me tend violemment la feuille et me l'écrase presque en plein visage. Rien qu'un incapable ma parole crache-t-il entre ses dents, serrées.

J'aimerais dire que je suis blessé, que mon cœur se fissure et que j'en souffre mais en réalité j'ai l'habitude de ses paroles violentes, mesquines et blessantes. La seule chose qui me fait mal avec lui ce ne sont pas les mots, mais bel et bien autre chose... Je serre mes poings, ayant peur que la violence dépasse les mots. Je ne dois pas parler ou il va vraiment s'énerver. Il me fait lever la tête, je grimace un peu de douleur. Je viens à peine de rentrer et mon bulletin est pas si catastrophique, il exagère toujours tout. Chaque prétexte est bon après tout.

-T'es muet ou quoi ?! Mais qui m'a foutu un fils pareil ?

T'avais qu'à garder ton biscuit à sa place et ne pas aller le tremper dans le premier verre de lait que tu as trouvé ! (Sympa la métaphore de l'acte...)

-On a beau t'inculquer des trucs tu pigeras jamais de toute manière donc fais au moins semblant de ne pas être si stupide.

Je ne dis rien. Il me repousse un peu et s'en va de ma chambre en soupirant et claquant la porte. Le bruit sourd qui me traverse me fait frémir d'appréhension. Je me mords la joue et soupire violemment. Toujours le même discours. Je déteste mes parents, je dois être le fils parfait alors que je veux pas être cette illusion qu'ils veulent. Je veux juste être moi. De toute façon, peu importe ce que je fais ça n'est jamais bien pour eux. Je traverse la pièce et m'accroupis pour ramasser mon portable. Je le garde entre mes doigts puis pars m'asseoir sur ma chaise de bureau, face à ce dernier.

-Mon chéri ?
-Quoi ?
-Fais tes devoirs sagement, d'accord ?
-Oui !! Vous m'énervez !
-Ne hausse pas le ton. Ne pas hausser le ton ? Je pourrais rester calme s'ils me lâchaient un peu ! L'école, ça allait et les tests ?
-Oui ! Hurlais-je presque.On va me lâcher ?!

Elle sort sans rien dire de plus. J'en peux plus. J'ai hâte de me barrer d'ici. Mon paternel me dégoûte à un point inimaginable, je le hais pour ce qu'il est et ce qu'il fait. Et ma mère qui fait comme si de rien était m'écœure d'autant plus.

Je soupire, remets mes écouteurs et la musique en marche. Mon regard se pose sur la petite boule de papier posée sur mon bureau. Je la déplie et souris faiblement. Son numéro... Je n'ose pas l'appeler, et pourtant il me détend, je sais que quand je suis près de lui je me sens mieux, tous mes maux sont chassés et mes peines apaisées.Malgré cela, je sais que le voir est mal, je sais parfaitement que le fait de ressentir autant de choses positives pour lui n'est pas bien. Si jamais mes parents l'apprennent je me ferai tuer à coup sûr.

Je passe mon indexe sur le papier rêche et froissé et sens une partie de moi flancher. Le poids de tout ce qui s'abat sur moi me déchire.Je m'en veux terriblement. J'ai réellement envie de rester à ses côtés, je veux de lui et j'en suis conscient mais... je veux le refouler ce truc et de me convaincre que ce sont juste mes hormones qui me travaillent. Je chasse le mal être qui me gagne d'une expiration libératrice puis je dépose le papier dans une boite. Je vais m'allonger sur mon lit, la musique aux oreilles. Je suis fatigué, épuisé même. Je me recroqueville.

Faire le dur, c'est facile mais après faut l'assumer et ça, c'est dur et pénible.

**************

On est samedi. Ça fait déjà cinq jours que cette heure de colle est passée et qu'on ne se parle plus du tout. Même pas une insulte de ma part, rien du tout. Je préfère l'éviter et simplement le regarder de loin, c'est plus facile pour moi.

Je suis assis sur ma chaise de bureau et dessine un peu, ça m'occupe.Je dessine un personnage de science-fiction. Est-ce que je dessine bien ? Disons que je me démerde.

-Chéri !
-Quoi ? Meuglais-je en guise de réponse. Rien que sa voix m'agace....
-Tu travailles ?
-J'ai fini... Et je sors là !! Ma voix était emplie de rage, de tristesse et de frustration. En bref, elle était violente.

Ma mère ne dit rien et je l'entends marcher dans le couloir. J'ai besoin de décompresser. Je jette violemment mon crayon à travers la pièce et entends que quelque chose se casse. Je me fige, ouvre grand les yeux et tourne sur ma chaise. Oups... C'était une boite en verre. J'espère que personne n'a entendu.

-C'est quoi ça ?! Bon bah si, on m'a entendu.
-Rien, je suis tombé. J'essaie de garder un ton des plus neutres possible.
-Maladroit en plus d'être idiot ce sale gosse.

La voix de mon paternel résonne dans la maison. Je roule des yeux. Si je dis que j'ai cassé quelque chose on va m'étrangler donc sans façon pour moi. Je m'approche des débris de verre, la poubelle sous le bras. Je la pose par terre et jette les morceaux en faisant attention à ne pas me couper.

Je dois sortir, il faut que je décompresse, cette famille me fait suffoquer, je manque d'air ici. Je finis de tout jeter puis m'affale sur ma chaise de bureau. J'ouvre brusquement la boite dans laquelle j'ai mis son numéro et allume mon portable. Je suis tout rouge, et mon estomac fait des saltos dans mon ventre, je déteste cette sensation. En prime, j'ai une petit bouffée de chaleur pesante en moi. Non mais j'y crois pas, je suis dans un de ces états juste pour lui, c'est pas croyable. Mon corps le réclame. J'ai besoin de le voir, mon enveloppe corporelle a besoin d'un contact physique et visuel. Ça me fera du bien. Oui je sais, je suis complètement paradoxal. Je dis ne pas vouloir le voir mais je fais tout pour que ce soit le cas. J'inspire plus fort et compose son numéro en tremblant. Autant le faire sur un coup de tête :

Ça sonne. J'attends un peu. Et s'il ne me répondais p... ?

-Oui ? Allô ? Il a une toute petite voix. Il dormait ?

Seul le fait de pouvoir l'entendre me fait me sentir bien. Un halo de bonheur m'envahit déjà. Cependant,je reste muet. J'ai peur de parler, est-ce que c'est pas ridicule par hasard ?

-Il y a quelqu'un ?

Par peur qu'il raccroche et se lasse de mon mutisme, je m'empresse de répondre d'un faible voix :

-Oui... Je parle doucement et n'ose rien dire de plus.

Je me sens si mal, je n'ai pas pu résister, il a fallut que je l'appelle.Sauf que maintenant j'ose même pas ouvrir ma grande gueule ! Mais quel idiot je suis ! Je serre mon portable entre mes doigts et respire le plus calmement possible. Je ne veux pas qu'il remarque je suis stressé.

-Joshua ? Tente-t-il. Ahaha il y croit pas. Moi non plus en fait... C'est toi ?
-Oui...

Le bruit du silence pèse à nouveau. Pourquoi je me sens oppressé à ce point ? J'ai l'impression d'étouffer. Je me fais de l'air et prends de grandes bouffés d'air frais.

-Tu m'entends ?
-Mmh...

Je n'arrive pas à articuler quoi que ce soit, oui, c'est stupide.Comment je lui dis que je veux qu'on se voit ? Comment je lui dis ?! Je déglutis et mon cœur s'accélère, il s'affole et bat de plus en plus vite en fonction que les secondes passent. C'est comme s'il allait exploser, c'est horrible. Je suis presque en train de trembler. Je parle rapidement sans réfléchir :

-Dans trente minutes au parc [xxx] devant la statue centrale...

Je raccroche immédiatement et ouvre grand les yeux. Je suis choqué de ce que je viens de faire. Je fixe mon portable comme si tout était de sa faute et le balance sur mon lit et en étouffant un cri de frustration. Je me prends la tête dans les mains. Mais qu'est-ce que j'ai fait ?!

Je suis stressé, gêné et pressé.

Comment je dois m'habiller ? Je dois faire quoi ? Je dois arriver en avance ? En retard ? À l'heure pile ? Je...Haaaa ! Des centaines de questions se bousculent dans ma tête et ça me donne mal au crane.

J'ai un peu de temps. Et si jamais il ne vient pas ? Non, il viendra.... Je vais pas bien ma parole hein ! Je me suis cru dans un film pour donner un rendez vous comme ça à l'aveuglette,sans rien prévoir ou même laisser le temps à la personne de répondre ? Je dois être dans un stupide film a l'eau de rose dans ce cas. Rien que d'y penser ça me dégoûte. Le romantisme et moi on est pas pote.

Un creux commence à me nouer l'estomac bien qu'un frisson d'excitation me parcourt.

*****************

Je désespère avec cette fiction aha...
J'espère tout de même que le peu qui lit à aimé ce chapitre

Bye bye



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