8~ Balance tout !

- Véra, Juliette, Henry-Louis, Martin, Adama, Eliam, Hector, Capucine et Corentin, énuméré-je avec application.

Le compte est bon ! Ouf, j'ai réussi à tout retenir. La table est peut-être réduite de moitié avec ceux qui ont perdu, ça n'en reste pas moins une réussite. Surtout pour moi !

Oui, voilà le jeu que nous a proposé l'organisatrice. L'un devait dire le prénom de son voisin, qui devait ensuite dire ceux des deux suivants, et ainsi de suite jusqu'à ce qu'on fasse un tour entier. Et ceux qui buttaient se sont vu éliminés, il restent donc les meilleurs.

Bizarre que Louise n'en soit pas d'ailleurs. Mais je suis bien heureuse d'en être, moi.

- Bien, voici nos deux groupes, s'amuse l'organisatrice en coupant Véra qui prenait le relais. Maintenant nous allons faire une autre activité. Vous allez lancer une question chacun votre tour, et le reste de votre groupe devra vous répondre. Ensuite, ce sera à votre voisin de gauche d'en poser une, et ainsi suite. Bien entendu, vous devez répondre en premier à la question que vous posez. Et si vous ne voulez pas répondre, vous êtes éliminé. Compris ? Allez-y !

Yes, toujours aussi géniaux ses jeux !
Mes yeux serpentent entre les membres de mon groupe, le long de leurs sourires joueurs. Qu'est-ce qu'ils vont inventer ?

Le groupe des photographes se scinde en deux, la moitié reste sur nous tandis que l'autre va vers le deuxième groupe. Des vérités à lâcher sous le regard du pays entier, c'est de mieux en mieux ma parole ! Je dois vraiment prendre garde à ce que je dis.

Mais j'ai bien l'air d'être la seule stressée.
Oh, c'est sans doute parce que les autres n'ont pas une vie de hors la loi à cacher.
Je soupire, vais-je un jour me sentir à ma place parmi eux ?

Peut-être pas. Et au fond, j'en ai pas vraiment envie.

Mais revenons au jeu.
Et c'est Juliette qui se lance :

- Qu'est-ce que vous aimez ? demande-t-elle simplement. Moi, j'aime bien peindre.

Question déjà posée. Pas trop difficile, mais ça n'empêche pas qu'il faut que je trouve encore un truc à répondre.

- J'aime écouter le grand Hypponite Chogain jouer du violon, surtout quand il se produit dans notre grande salle de concert, répond le présomptueux Henry-Louis.

Rien que ça !

- J'aime les Edena Rachina, poursuit le Crépuscule rêveur.

Fleur que personne ne connaît, Martin.

- J'aime les rubis, nous informe la belle Aurore.

Elle a des bon goûts Adama. Dommage que tous ne peuvent pas aborder leur pierre favorite autour du cou comme elle sait si bien le faire.

- J'aime la crème chantilly, annonce son voisin.

Oh, surprenante comme phrase sortant de la bouche d'un prince.

- J'aime l'odeur de la menthe, poursuit Hector.

Il a bien des goûts de dentiste, lui.

- J'aime écrire sur un tableau à la craie.

Sans doute comme sa maman prof, Capucine. Telle mère, telle fille

- J'aime ma famille.

Mignon Corentin.

Et c'est à mon tour...

- J'aime le violet.

Puis j'assortie ma remarque d'un signe de tête, histoire de faire briller mes cheveux à la lumière.

- J'aime l'astronomie, reprend Véra pour clore le tour.

Nous nous tournons alors vers Henry-Louis, voisin de gauche de Juliette. À lui de lancer une question.

- Quel musicien préférez-vous ? fait-il après un court temps de réflexion. Comme je l'ai déjà dit, le mien est Hypponite Chogain. C'est un virtuose, son violon ne cesse de m'emporter.

La question m'étonne. Oui, j'imaginais qu'il allait demander combien gagnent nos parents ou un un truc du genre. De la part de ce gosse pourris-gâté, une question aussi culturelle a de quoi surprendre.

- J'aime le piano d'Alder, fait Martin. Nous écoutons souvent ses airs doux dans la serre.

- Hypponite Chogain est aussi un de mes préférés, poursuit Adama dans un haussement d'épaules. À égale position avec la belle Christiana Rmulan et sa voix ensorceleuse.

- Plus ancien pour moi, je suis du type Gabbaciano, reprend Eliam en évoquant un grand pianiste passé.

Un peu de sérieux de la part de notre prince, remarquable.

- Luther pour ma part.

Et du piano aussi pour Hector. Mais ils écoutent tous que du classique ?

- Doggenar, poursuit Capucine.

Ok, c'est les comptines enfantines pour la jeune fille.

- J'aime me réciter les chansons de l'Angelot à l'usine.

Ah, l'Angelot je connais bien ! Pas très distingué, ce chanteur est principalement reconnu par des Nuits. Mais ses chansons à texte sont de très bon goût.

- Patricino, fais-je à mon tour, citant un artiste du Crépuscule déjà bien vieux.

Les musiques de l'ancien compositeur sont entraînantes, ça me donne un rythme dans des vols de grande envergure. "Nuit clair" dans la tête et me voilà à déambuler sur les toits, poignard au poing.

- Je n'écoute pas spécialement de musique, avoue la renfermée Véra.

Et la voilà qui se retire du cercle. Je la regarde fondre sous ses mèches brunes, ses grosses lunettes devant les yeux, et je ne peux m'empêcher de ressentir un pincement au cœur pour elle.
Non, on ne devrait pas être sanctionné pour quelque chose qu'on n'a pas la chance de connaître.

Mais ça fait quand même une candidate de moins !

- Et moi, je préfère celle mon père, affirme Juliette. Guillaume Edoura, le meilleur pianiste à mes yeux ! Même si à cause de ça, il n'est pas très présent à la maison...

C'est bien mignon... mais j'ai jamais entendu parler de ce type.

- Quelle est votre odeur préférée ? demande ensuite Martin, avant même qu'on ne se tourne vers lui pour guetter sa question. La mienne, c'est celle du lilas.

Rêveur comme toujours, il doit être en train de s'imaginer dans sa serre, entre toutes ses plantes aux odeurs prenantes.

- Moi j'aime le parfum fruité de Rosa Gabrielle, s'adapte Adama.

- J'aime l'odeur de la vanille, répond le prince.

- La menthe, comme j'ai dis plus tôt, répète Hector en fronçant les sourcils. Ça marche encore ?

Eh bien au moins il admet qu'il rabâche. Mais en même temps, je ne vois pas en quoi il n'en aurait pas le droit.

Les autres sont dans mon cas, alors après nous être concertés silencieusement, nous acceptons d'un accord commun. Ainsi je tourne la tête vers l'apprenti dentiste pour acquiescer... en même temps que le prince. Et je me rends compte après que c'était à lui seul de répondre.

Pas grave, Gabrielle prend des libertés.

- Moi j'aime l'odeur de l'herbe coupée, partage Capucine.

- L'odeur du feu, des bûches brûlées, expose Corentin.

- Celle de la pluie, fais-je à mon tour.

Oui, j'ai toujours aimé cette odeur. Ça sent bon une ville lavée du sang qui tâche ses rues le temps d'une averse.

- J'aime l'odeur de la gouache, annonce Juliette.

- Et moi, je ne prête pas vraiment attention aux odeurs, avoue Henry-Louis d'une sincérité forcée en haussant d'épaules.

Puis il sort du cercle.

- Quelque chose dont vous ne pourriez pas vous séparer ? enchaîne Adama. Pour moi, c'est un pendentif que m'a offert ma grand mère, mon ange gardien.

Et sur ses dires, elle sort de son décolleté un magnifique petit ange d'argent au cœur de rubis que nous prenons tous le temps d'admirer.

- Eh bien, je dirais ma plastique de rêve ou mon sens de l'humour incroyable, divague le prince en prenant le relais, faisant naître des sourires sur les lèvres des participants encore présents. Sauf que tout le monde sait qu'un prince possède automatiquement tout ça. Donc pour me démarquer je vais dire que c'est le petit tigre en peluche que m'a donné ma mère quand j'avais quatre ans et que j'ai même traîné jusqu'ici. Mais ne vous en faites pas, il sait se montrer discret. Vous n'êtes pas prêts de l'apercevoir, conclut-il avec un regard espiègle.

Je garde les yeux rivés sur son sempiternel sourire rieur. Eh bien, ce prince me surprend de plus en plus. Je le savais taquin, mais pas si désinvolte. Il avoue ses secrets avec un grand sourire, sans la moindre gène. Le grand Eliam admet avoir un doudou ! Devant les caméras en plus. Et même avec ça, le peuple ne lui en voudra pas, chouchou de première qu'il est.
Alors ça me vexe quelque peu. Ce n'est pas sérieux, il prend tout ça bien trop à la légère.

- C'est mignon, rigole Adama.

Et beaucoup se joignent aux deux Aurores.

- Moi c'est ma brosse à dent, répond ensuite le très terre à terre Hector, brisant le charme en quelques mots.

- Mon bracelet porte bonheur, fait Capucine avec un enthousiasme soudain en dégageant son poignet, nous exposant un fin bout de laine coloré de bleu.

- Ma famille, continue Corentin. Même ici elle m'accompagne, j'ai une photo d'eux dans ma chambre. Ils sont toujours dans mon cœur.

Oh, il est décidément très attaché à ses frères et ses sœurs. Un comportement digne d'un Nuit cette fois.

- Ma débrouillardise, déclaré-je pour ma part avec un grand sourire. C'est la seule chose grâce à laquelle j'arrive à garder confiance en mon destin.

Une réponse peut-être un peu froide, mais qui semble tout de même bien passer. Après, j'ai hésité à dire "un poignard" de bon cœur. Ça n'aurait pas été moins vrai, mais ça n'aurait pas non plus déclenché les même sourires.

- Mon pinceau ! chantonne ensuite Juliette.

- Les fleurs, déclare Martin.

Et nous nous retournons d'un même mouvement vers Eliam.

Oh oui, le tour est fini. Et c'est à notre prince de lancer sa question désormais.

ღ ღ ღ

Coucou ! Petit mot de votre écrivaine préférée ! (je peux toujours rêver XD)
J'espère déjà que cette histoire vous plaît, et je dois vous dire que les deux prochaines parties seront sur le jeu. Alors si j'ai pris un grand plaisir à les écrire, ça risque de faire long pour vous.
Du coup je préfère vous prévenir, parce que j'ai pas tellement envie de les supprimer. J'espère qu'en apprendre plus sur les personnages vous amuse, parce que c'est pas fini !
Bon, rassurez-vous, ça va devenir bientôt plus intéressant.
Après, ça reste mon humble avis...

J'ai jamais posé des questions comme ça, mais je me demandais si ce chapitre vous a plu ?

Si l'histoire vous plaît ?

Breff, à demain pour un prochain épisode !

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