30~ ... ou pas
Coucouu chers lecteurs ! Alors, pas trop dur à supporter ce suspens ??
Petit mot pour vous dire que cette partie est plutôt longue, je lance l'action principale maintenant ! Vous aurez sans doute une impression de déjà vu, mais laissez sa chance à cette intrigue !
Et en parlant de ça, je vous prie de veiller sur vos commentaires. Qu'ils ne se montrent pas trop perspicaces pour ne pas gâcher la surprise des autres... vous comprendrez en lisant.
Breff, sur-ce je vous laisse. Bonne lecture ! (et pas touche à Athelios, je l'adore ! Vous êtes prévenus !).
ღ ღ ღ
— Des mission ?
Ma gorge s'assèche, je comprends de moins en moins.
Nora passe devant moi pour m'arracher la serviette que je tords nerveusement entre mes mains puis me pousse vers le prince héritier d'une main dans mon dos. Elle finit pas se retirer avec une révérence, ce qui me laisse seule avec les deux hommes.
Ah ouais, confidentiel confidentiel hein ?
— J'avoue que je ne comprends pas, déclaré-je en m'asseyant face à mon visiteur.
Et la réalite me frappe de plein fouet.
Je suis face au premier prince, face au futur roi. Lui qui est venu voir une Nuit, une vulgaire voleuse dans sa chambre pour lui faire l'honneur de parler avec elle. Et au final, c'est moi qui demande des choses ?
Ironie du sort.
— Nous savons qui vous êtes, Gabrielle Bagen, lance Athelios de sa voix profonde en me regardant dans les yeux. Vous venez d'Hiberna et écumiez les bars, vous n'êtes donc pas sans savoir que des mouvement voient le jour contre le pouvoir royal.
Son ton n'a rien de méprisant ou de menaçant, il m'informe juste de ce qu'il sait. Mais ça ne m'empêche pas de me filer la frousse.
Il, ou plutôt "ils", savent que je volais, ils savent que je traînais dans les bars et d'ici à ce qu'ils sachent aussi que j'ai tué, il n'y a qu'un pas. Mais comment ont-il appris tout ça ? Et puis avec ces informations, pourquoi ne m'ont-ils pas déjà chassée de la compétition ?
Autant de questions qui se pressent sur mes lèvres mais que je réprime, gardant consciencieusement le silence. Je ne sais pas à quoi ces annonces nous mènent. Et malgré l'angoisse qui m'étreint, je suis curieuse de savoir ce qu'ils attendent de moi. Surtout si on commence à parler de rébellion...
— Eh bien voyez-vous, nous avons toutes les raisons de penser qu'un membre d'une de ces associations récemment formées, les Loups-Gris, a infiltré le Best's Game de cette année.
Mon sang se glace dans mes veines. Un révolutionnaire ici, c'est pas bon. Surtout que de ce que je sais, les Loups sont loin d'être pacifistes.
— Nous nous sommes donc longuement concertés, poursuit calmement le prince. Et nous avons conclu qu'au vu de votre passif, vous êtes la personne la plus adaptée ici pour mener l'enquête.
Mes poings se serrent. Eh bien, je commence à comprendre certaines choses.
Un révolutionnaire parmis les candidats et une espionne au compte de la couronne. Il promet d'être intéressant le jeu cette année...
— Mais ce traître, ne peut-il pas déjà être éliminé ? proposé-je hasardeusement. Après tout, il y a pas mal de participants qui sont partis. Surtout des Nuits. Vous êtes sûr que vous ne traquez pas un fantôme ?
— Je ne pense pas, partage le prince. Leur mouvement n'est plus si insignifiant, ils doivent être en mesure de maintenir leur candidat le plus longtemps dans la course.
Je porte une main à mon menton en fronçant les sourcils, concentrée.
— Et qu'est ce que nous risquons de lui ?
— Nous sommes dans le flou, avoue l'héritier. Pour l'instant il ne manifeste aucune violence, peut-être veut-il seulement gagner la compétition pour infiltrer nos rangs ?
Son hypothèse reste bien vague.
— ... Mais je ne vous apprends rien en disant que les méthodes des Loups-Gris sont souvent plus brutales, reconnait-il avec un rictus. Ils peuvent aller loin, et j'ai bien peur que la vie des participants soit en danger.
Sa remarque ferait l'effet d'une bombe chez d'autres. Mais elle n'explose pas sur moi, je suis habituée à ces manigances. Les meutres, c'est monnaie courrante dans mon existance.
— C'est pourquoi nous avons besoin de vous, mademoiselle, conclut le prince. Vous devez arrêter cette taupe avant qu'elle n'aille trop loin.
— Alors vous voulez que je trouve et que je tue ce traître ? résumé-je pensivement.
— Le trouver et nous le livrer plutôt, rectifie Athelios en pinçant les lèvres.
Et je comprends que ça ne l'enchante pas vraiment de demander de l'aide à une voleuse. Si il redoute les Loups, il redoute aussi mes méthodes. Mais il n'a pas d'autre solution.
Je finis par hocher la tête, attendant maintenant qu'il parte pour échafauder mes plans. Mais le prince n'esquisse aucun mouvement, ce qui m'interpelle. Nous n'en avons pas fini ?
— Autre chose ?
— À vrai dire, reprend Athelios en fronçant les sourcils, comme si il n'acceptait pas totalement ce qu'il se force à dire. Nous avons aussi décidé que vous représentiez la meilleur candidate du Best's Game de cette année.
... pardon ?
Ma prudence vis-à-vis du traître file hors de mon esprit.
Qu'est-ce qu'il vient de dire ?
— Nous vous demandons donc de rester tout le long du jeu, non seulement pour mener votre enquête mais aussi pour gagner la compétition, résume le prince.
— Pardon ? répété-je en écarquillant les yeux. Gagner comme... comme gagner ?
Hébétée, je détaille le visage du prince pour trouver une quelconque trace de plaisanterie. Rien à faire, il est crispé mais tout à fait sérieux.
Je me sens faiblir. Ils veulent de je gagne, ils veulent que je sois la première du classement. Que je finisse même devant le prince, devant son frère. Que je finisse conseillère ! Merde, ils veulent que je gagne ce foutu Best's Game !
— Mais pourquoi ?! m'exclamé-je en tendant mes muscles. Si vous me connaissez, pourquoi vous voulez que je gagne ? Faire de moi une conseillère avec mon passé, vous êtes inconscients ! Et puis votre frère, vous pensez sérieusement que je suis une meilleur candidate de votre propre frère ?
Mes propos sont décousus et couverts d'indignation, je n'arrive pas à me contrôler. Au diable l'élégance, je veux des réponses !
— Eliam n'a pas besoin de gagner ce jeu pour être conseiller, dit-il en portant ses mains à ses tempes. Vous par contre, c'est votre seule chance.
— Mais j'en ai pas envie ! m'insurgé-je en me levant rageusement.
Ce qui a le mérite de faire fondre le sourire du prince.
— On ne vous demande pas votre avis, fait-il sévèrement. C'est un ordre, jeune fille. Vous devez gagner ce jeu.
— Mais pourquoi ? répété-je, butée.
Ce qui ne parvient qu'à encore plus l'énerver.
— Vous n'avez pas à parlementer ! s'exclame-t-il puissamment avant de pousser un long soupire pour se calmer.
Heureusement qu'il fait cet effort. Malgré ma détermination, je ne suis pas sûre de pouvoir affronter sa colère longtemps. Cet homme n'est pas prince pour rien.
— Bon, il est vrai que vous rempliriez mieux votre mission si vous savez de quoi il en retourne... soupire-t-il en ramenant ses mains devant lui avant de développer à contrecœur : Les révoltes prennent de l'ampleur dans le pays. Nous devons montrer au peuple qu'il n'est pas exclue de la vie politique, nous avons besoin qu'une Nuit gagne le jeu cette année.
— Vous devriez demander à Corentin dans ce cas, déclaré-je en haussant les épaules. Je suis loin d'être digne de gagner. Et puis on ne peut pas dire que j'ai le vent en poupe en ce moment...
— Nous ne tenons pas à ébruiter ce genre de chose, maugrée le prince et se tenant le front. Vous deviez être mise au courant et rester dans la compétition pour l'assassin, nous faisons deux choses l'une en vous confiant cette seconde mission. Quant au classement, nous pouvons nous arranger du moment que vous vous montrez coopérative. Notre soutient vous fera rester.
Et si ses déclarations ne me surprennent pas, je suis étonnée de le voir me les avouer aussi frontalement. Il me noie dans ses manigances, je suis déjà sous sa coupe.
— Mais il ne vous est pas venu à l'idée que je ne suis pas du tout apte à gagner ? demandé-je en appuyant chacun de mes mots. Et puis j'ai loin d'avoir la trempe d'être une conseillère.
Le prince se masse les tempes, je l'agace encore.
— Je commence à comprendre ce que vous trouve mon frère, déclare-t-il pensivement. Vous avez tous les deux autant à cœur de vous montrer les moins coopératifs possible.
Et à cette comparaison, je m'énerve plus qu'il ne le faudrait.
— Mais je m'en fou de votre frère ! m'exclamé-je.
Avant de me figer en prenant conscience de l'insulte que je viens de proférer.
— Peu importe, cette mission n'est pas pour moi, me rattrapé-je vivement. Trouvez-vous quelqu'un d'autre, je ne...
— Il me semble que vous ne m'aillez pas bien compris, mademoiselle Gabrielle, me sermonne lourdement le prince. Ce n'est pas à votre bon vouloir, c'est un ordre de la couronne.
Mes jambes tremblent, mais je trouve quand même la force de répondre :
— Vous savez, ce ne serait pas la première fois que je la brave votre couronne...
Et ma voix meurt dans ma gorge quand il me fusille du regard. J'y vois tout son pouvoir, toute sa puissance princière. C'est vraiment foudroyant.
— C'est ce que je leur ai dit, nous ne pouvons rien attendre de vous à ce titre, marmonne-t-il glacialement en se détournant. Mais nous sommes d'accord sur le fait que cette mission est trop importante pour être mise en difficulté par une gamine caractérielle.
Mon sang bouillonne dans mes veines face à l'insulte. Prince héritier ou non, je suis à deux doigts d'ajouter un garçon baffé à mon palmarès.
— C'est pourquoi nous devons user de méthodes moins... conventionnelles, regrette-t-il avant de pousser un long soupir de lassitude. Vous savez, c'est aimable à vous de rester dans la compétition pour rembourser les dettes de votre frère, révèle-t-il froidement. Dommage que ce soit à des gardes royaux qu'il les doive, des gardes qui ont aisément pu remonter votre piste. Vous vouliez rester ici trois semaines pour rembourser une dette ? Vous allez maintenant vous battre jusqu'à la fin pour sauver la vie de votre frère...
— VOUS ÊTES DES CONNARDS ! m'écrié-je en percutant un verre posé sur la table basse de mon poing, à défaut que ce soit sur la mâchoire du prince.
Verre qui se brise en mile morceaux sur le parquet, à l'identique des toutes les pensées qui se fracassent dans mon crâne.
Ça m'a échappé, c'est plus fort que moi.
ILS N'ONT PAS LE DROIT DE TOUCHER À MON FRÈRE !
— Mademoiselle... intervient le garde que le prince incite au silence d'un geste de le main.
— Excusez nos méthodes, regrette-t-il ensuite en se levant négligemment, attitude qui pourrait passer pour détendue si il n'avait les poings aussi serrés. Mais reconnaissez que vous ne nous laissez pas le ch...
— Je ne vous laisse pas le choix ! le coupé-je rageusement en donnant un coup de pied à mon bureau. Ah ça non, je ne vous laisse pas d'autre choix que de me menacer, en effet. Ça n'empêche pas que vous êtes des ordures !
— Cette mission doit être accomplie pour le bien de notre pays, fait-il dignement. Vos états d'âme ne doivent pas nous influencer.
Sa rigidité me donne envie de vomir.
— Vous savez, je voulais les tuer ces homme, déclaré-je froidement. Je voulais les tuer pour effacer nos dettes, c'est Noah qui m'a mise au défi de participer au Best's Game à la place.
Les mots glissent de ma bouche comme des lames, ils me brûlent de l'intérieur.
— Et voyez comment vous le remerciez... marmonné-je âprement. Vous êtes des monstres !
Le prince se fige, il doit faire appel à toute sa concentration pour garder son sang froid. Et je comprends que lui non plus, il ne tient franchement pas à passer d'accord avec moi. C'est contre sa volonté qu'il me parle, si ça ne tenait qu'à lui je serais déjà chassée du Palais. Et ça me fait rire.
Même le prince héritier ne peut rien me faire. Je suis trop importante à leurs plans, ces idiots.
Mais j'y suis enfoncée jusqu'au cou aussi.
— Il y a des choses qui le méritent, assène-t-il finalement. Dites-moi maintenant, pouvons-nous compter sur vous ?
Je tourne rageusement les yeux vers la fenêtre, voyant plus mon reflet qu'autre chose dans la vitre noire.
— Vous croyez vraiment que je doive répondre à cette question ? maugréé-je en ferment les yeux.
— Un accord...
— C'est bon, j'accepte, le coupé-je d'un geste vif. Je démasquerai ce traître et je vous le livrerai, tout comme je m'efforcerai rester jusqu'à la fin de la compétition pour votre bon plaisir. Ça vous va ?
Ma voix prend un peu trop de puissance sur les derniers mots. Ma colère bouillonne, je n'arrive pas à la contenir.
Le prince me défie du regard un moment avant d'hocher la tête, un sourire satisfait sur les lèvres.
— Ça me va, accepte-t-il doucereusement en se levant. Oh, et il va sans dire que je peux aussi compter sur votre silence concernant cette conversation.
— Vous pouvez compter sur mon silence, répété-je avec raideur.
Ses sourcils se distendent, satisfait de m'avoir asservie.
— Je suis ravis de vous voir coopérer, fait-il dans un demi-sourire. Sur-ce, passez une bonne nuit, Gabrielle Bagen.
Bagen comme le frère que vous osez menacer, connards, songé-je âprement.
Et je serre les poings en regardant le prince s'éloigner, écumant de rage.
— Bonne nuit à vous aussi, votre Altesse, sifflé-je en le regardant passer la porte.
Son garde la ferme derrière lui. Ils me laissent plantée là, seule avec ma colère.
Je serre les poings. Je vois trouble, ma vue est brouillée de rage.
Putain, je les hais tous ces Marath !
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