B
Vous savez ces soirées où vous voulez pas aller. Vous vous préparez chez vous, mais il n'y a aucune motivation, aucun entrain dans vos mouvements. Vous vous habiller, vous maquiller, vous coiffer, mais en même temps vous ne savez pas retenir ces profonds soupirs coincés dans votre cage thoracique.
Hé ben c'est exactement la situation dans laquelle je me suis retrouvé ce soir, à souffler, dépité face à mon reflet en cherchant la meilleur excuse plausible qui pourrait me permettre de passer ma soirée tranquillement tout seul.
J'en avais pleins en tête : j'ai un énorme travail à rendre et je suis en retard, ou encore ma grand-mère est à l'hôpital et je suis tracassé. J'étais même prêt à dire que l'un de mes chats était mort ce matin pour éviter de devoir sortir ce soir.
Merde Minho tu fais chier, c'est l'anniversaire de ton meilleur pote fais un effort.
Ouais... j'étais un peu obligé d'y aller.
Je me suis souvent fais la réflexion ces derniers temps, depuis que Chan a lancé les invitations en fait. Lui et moi sommes meilleurs ami, en tout cas c'est comme ça que l'on s'appelait et c'est comme ça que nous voyaient les gens autour de nous.
Mais au final je ne sais pas si on peut vraiment encore s'appeler comme tel. Chan sera toujours mon ami c'est certain, il est l'une des personne qui a le plus compter dans ma vie, mais c'est plus pareil maintenant.
Quand on était plus jeunes les adultes nous avaient prévenu, ils nous lâchaient des phrases telles que :
« A votre âge c'est normal de vouloir être meilleurs amis pour toujours, mais en grandissant certaines personnes s'éloignent, on peut rien y faire c'est la vie »
C'est la vie...
Nous on les a pas cru à l'époque, c'est bien connu les adultes ne font que raconter des mensonges aux enfants. Pour moi Chan était celui qui resterait à mes côté jusqu'à la fin. Je me voyais déjà faire les 400 coups avec lui le restant de mes jours, faire des courses de chaises roulante au home lorsque que même nos enfants respectifs ne voudrons plus de nous. Ouais, Chan c'était mon meilleur ami.
En tout cas c'est sous ce statut que nous avons quitté le lycée ensemble afin d'entamer nos études supérieures. On étaient frais, jeunes et pleins de bonne volonté. Je rentrais en fac de biologie médicale pour faire honneur à mon médecin de géniteur, et Chan lui rentrait en philosophie et lettres.
On se projetait beaucoup à l'époque, on se voyait déjà devenir de grandes personnes, moi un grand chercheur et lui un grand écrivain, on ne voulait pas se restreindre, rentrer dans un moule. C'est sûrement cela que les anciens appellent la fougue de la jeunesse.
Les parents de Chan lui avaient payé un studio, en y repensant il était vraiment minable ce 15m2, mais on y passait absolument tout nos temps libre et la plupart de nos soirées. On avait même dit que le moment venu, où je n'aurais plus besoin de mes parents pour assurer un toit au dessus de ma tête, on prendrait un appart ensemble.
Oui ça devait être ça, les rêves de la jeunesse.
Parce que finalement tout n'à pas été aussi rose et amusant qu'on ne l'avait envisager. Chan à vite remarqué que finalement l'université ce n'était peut-être pas fait pour lui. Il était quelqu'un de trop spontané, il avait besoin de bouger, de vivre à l'air libre. Pas de rester enfermé dans un auditoire avec 200 autres personnes 6 jours sur 7.
Il a donc lâché les cours, il s'est pris un petit boulot dans une supérette afin de payer le loyer que ses parents ne voulaient plus prendre en charge si leur fils arrêtait les études, et à commencer à chercher sa vraie voie. Il a essayé plusieurs trucs, je me souviens qu'on se marrait bien à lui chercher des perspectives d'avenir.
- La peinture
- J'suis pas assez délicat et j'en foutrais tout le temps partout.
- Il existe des styles de peinture qui ne sont pas délicats, t'auras qu'à dire que tu fais de l'expressionnisme.
- Nan pas la peinture, j'aime bien dessiner mais pas comme ça.
- La photographie ?
- L'appareil coûte trop cher.
- Le tatouage ?
- Ouais pourquoi pas, idée à retenir.
- La mode ?
- Minho tu m'as regarder ?
- Ouais nan vaut mieux pas en fait. Mhh... le strip-tease ?
- AH ! On tiens quelque chose !
Finalement il avait continué à travailler dans sa supérette, il écrivait toujours aussi, c'est la raison première du pourquoi il s'était inscrit à l'université au départ. Chan adorait écrire, sur des sujets diverses et variés. Et chacun des textes qu'il me laissait lire m'emportaient dans des univers différents, parfois sombres et mélancoliques, parfois lumineux et envoûtants, mais tous sincères. C'est ce que j'aimais dans ses mots qu'il posait sur le papier, il racontait toujours les choses telles qu'ils les voyaient, sans les extrapoler, les bourrer d'artifices et de mensonges. Chan était quelqu'un d'unique, de vrai.
Un jour il m'a dit qu'il allait à une soirée, m'invitant à me joindre à lui. Mais à l'époque on commençait déjà à suivre des chemins différents, on se voyait toujours mais de loin. J'ai refuser, les cours me prenaient tout mon temps, et toutes les barrières dont je ne voulaient soi-disant pas m'avaient entourées sans même que je ne le remarque. En un clignement de paupières je m'étais retrouvé enrôlé, matrixé et mis bien au fond du moule de l'étudiant débordé.
C'est très simple je ne faisais plus rien d'autre, je me levais je respirais la biologie, je mangeais de la physique, je me lavais à la chimie organique, et je dormais sur mes cours de mathématiques. J'avais glisser tellement profond dedans que quand je m'arrêtais enfin de travailler, je ne savais plus quoi faire d'autre.
Je m'étais exilé petit à petit, les personnes que je côtoyait n'était des connaissances de 8h30 - 17h qui remplissaient le même moule que moi. Chan était la, il a toujours été la, c'est moi qui me suis éloigné. Je savais que je pouvais encore lui parler, lui envoyer un message. Mais personne de mentalement censé dans ce monde n'aime les conversations « Salut ça va ? » « Oui et toi ? ».
C'était devenu mon nouveau problème, un que je ne savais pas résoudre avec une loi de Newton ou un calcul de pH. Je n'étais plus capable de faire autre chose, comme bêtement tenir une conversation. Alors je me suis éloigné encore un peu plus.
Pendant ce temps Chan, lui, commençait au contraire à découvrir sa passion. Il ne créait plus seulement des textes, mais écrivait des chansons. Il s'était mit à composer aussi, d'abord de petites top line, des rythme qui soutenaient ses mots. Il a vite évolué, investissant dans du matériel plus performant. Il s'est trouvé dans la musique.
Si je me souviens bien ça ne s'était pas fait par hasard, il avait rencontré un type... c'était quoi son nom déjà ? Enfin bref c'est pas le plus important, ils s'étaient rapidement mis à se fréquenter régulièrement, et leur relation à assez vite évolué en quelque chose de plus qu'une simple amitié entre amateurs de musique.
Encore une chose que mon meilleur ami faisait alors que moi je restait restreins dans la zone confortable que me proposait la société. Il m'avait avoué tôt qu'il avait une attirance pour la gente masculine, ne voulant pas que je le découvre par quelqu'un d'autre et que je me fasse de fausses idées. Je lui avais répondu qu'il n'avait pas à en avoir honte ou se cacher, que ce soit fasse à moi ou à quiconque d'autre. Et il m'avait sourit.
Je me souviens lui avoir sourit en retour, mais je ne lui ai jamais avouer que chez moi aussi, j'avais l'impression que quelque chose n'étais pas à sa place, que je n'étais pas à ma place. Mais je n'aurais jamais eu le courage de l'avouer, je ne l'aurais peut-être jamais... Je ne suis pas comme Chan, je ne m'en fou pas du regard des autres et des on dit.
Il a toujours rigoler en disant que c'était sûrement parce qu'il était Australien, ils sont plus flexibles là-bas paraît-il. J'aurais peut-être du être australien moi aussi.
Ils sont resté un certain temps ensemble si ma mémoire est bonne. Chan était heureux, il me l'a dit un jour où j'ai daigner prendre mon courage à deux mains et l'appeler. J'étais content pour lui, content qu'au moins l'un de nous deux trouve son bonheur. Tant mieux si c'était lui, il le méritait plus, il avait fait plus d'effort pour l'obtenir.
Je n'ai pas su tout de suite que ça s'était fini entre eux, je l'ai appris plus ou moins un mois plus tard alors que Chan m'a appelé complètement ivre et triste. Je me suis directement rendu chez lui, surement pour essayer de rattraper mon absence intentionnelle, pour alléger ma conscience en me faisant passer pour l'ami que je n'étais pas. Que je n'étais plus. Si ça s'était passé quelque année plus tôt, je suis sur que Chan serait venu m'en parler à la seconde ou ça s'était fini entre lui et ce type.
Je l'avais réconforté comme je pouvais, le conseillant sur un sujet que je ne connaissait pas moi-même. Que ce soit par rapport à sa relation avec son ex, ou en termes de relation tout court, je n'avais aucunes idée de quoi je parlais étant donné que je ne m'étais penché ni sur l'un, ni sur l'autre.
Après ce soir-là, ça a été un peu mieux, je m'étais promis de faire en sorte d'être plus présent, de rattraper la boulette avant qu'il ne soit trop tard. On s'appelait un peu plus, je lui envoyait des messages pour savoir comment il allait. Nos conversations n'étais jamais très longues ou agitée, mais je pense que ça lui faisait plaisir. Du moins j'espère.
Cependant on ne s'est jamais revu après ce soir-là. Nos échanges certes peu attractifs n'ont jamais cessés, mais aucuns des deux n'a jamais reproposé une rencontre. Je pense que de son coté il était peut-être gêné, il disait tout le temps qu'il ne voulait pas me déranger. Si seulement il savait que ses appels étaient les seuls moments d'adrénaline qui pimentaient mes semaines faite de sinus, de cosinus et de tangentes.
Moi je ne lui ai jamais proposé parce que, justement, je suis moi. Et que ce moi n'aurait jamais su quoi faire, ou quoi dire si l'on s'était revu.
Je ne saurait dire comment Chan me considère aujourd'hui, je ne pense pas qu'il m'appelle encore son meilleur ami. Je ne lui en voudrait pas si c'était le cas, ce serait totalement légitime. Il m'a peut-être même invité par obligation, sans réellement penser que je viendrais. Mais ne devenons pas un menteur en plus d'être un lâche, oui, malgré les non-efforts fournit il y a toujours ce petit espoir. J'aimerais tellement être le meilleur ami de Bang Christopher Chan à nouveau, rien qu'une toute petite dernière fois.
Alors voilà, c'est comme ça que j'en suis venu à regarder mon médiocre reflet, un visage pale au cernes trop prononcées, un corps surement pas assez nourris pour faire fonctionner correctement ce truc dans ma boite crânienne qui ne sait pas me laisser un peu de répit.
Voilà pourquoi, après toutes les esquives auxquelles j'ai déjà eu recourt pour éviter à avoir à rencontrer mon "meilleur" ami, je me retrouve à sortir de chez moi pour me plonger dans une salle remplie d'inconnus tous prêts à faire la fête. Parce que justement, je veux retrouver mon meilleur ami.
Alors soyons lucide un instant s'il vous plait et ne nous emportons pas trop vite.
Je viens de vous dire que j'y allait, et je compte m'y tenir. Je n'ai jamais dit que j'y resterais. Parce que "Je suis Lee Minho, j'ai 25 ans et je suis en dernière année d'un cursus de BioMed qui dure 6 ans." voila absolument les seules choses que je pourrais dire ce soir. Une fois cela fait, je me retrouverais dans le flou le plus total, ce sera l'impasse et je n'aurais d'autre choix que de fuir.
J'ai bien essayé de faire des recherche sur internet sur "comment démarrer une conversation avec un inconnu" ou "comment paraitre amical", mais à part des disquettes de dragues pourries ou des questions sur la familles des gens je n'ai rien trouvé de très concluant. Et il est absolument hors de question que je demande à un inconnu :
"Et alors toi, tes parents ça va ? »
Non mais imaginez s'il me répond qu'ils sont morts ou qu'ils l'ont abandonné quand il était bébé. Non je ne prendrais pas ce risque, jamais.
Et le meilleur dans tout ça, comme si la situation n'était pas déjà assez stressante pour un petit corps de fragile tel que le mien, je vais me ramener à l'anniversaire de mon meilleur ami sans cadeau. Non pas que je n'ai pas eu le temps d'aller en acheter un, c'est juste que je ne savais pas quoi prendre. J'ai fait le tour d'une dizaine de magasins, de tous les styles, mais rien, aucunes idées ne m'est venue. Parce que je n'ai aucune idée de ce qu'aime Chan à l'heure actuelle, je ne saurais même pas cité son plat favori pour l'emmener au resto.
Quel piètre ami Lee Minho, tu peux bien avoir honte.
C'est donc sur ces belles paroles que je quitta finalement mon appartement, non sans souffler une dernière fois. Je ne m'était pas apprêté de manière très extravagante, un simple jeans, un t-shirt uni rentré bien profond dans le pantalon et une veste en jeans noir. Plus basique tu meurs. De toute façon j'aurais eu beau chercher, mon armoire de mec lambda ne comporte rien de plus fou qu'un t-shirt d'un groupe de musique que j'avais empreinté à Chan un jour, alors il fallait pas s'attendre à un défilé de mode non plus. Je me suis maquillé légèrement, surtout afin de cacher les ravins pouvant recueillir l'eau du monde qui courent sous mes yeux, et j'ai laissé mes cheveux revenir naturellement sur mon front.
Lee Minho, icone de la mode pour vous servir.
Le trajet me paru interminable, j'étais plus que stressé et je réfléchissait déjà aux excuses que je sortirais pour échapper aux personnes qui essayeraient de taper la causette avec moi.
Mais une fois arrivé au lieu de la soirée, une nouvelle réalité me frappa : Chan à beaucoup d'amis, genre BEAUCOUP.
Sans compter le monde qui fumait sa petite cigarette (ou autre) devant le bar privatisé pour la soirée, on pouvait facilement entendre que l'intérieur était rempli. Je ne sais pas vraiment pourquoi j'en ai été étonné finalement, Chan à toujours été comme ça. Un être hyper sociable qui rencontre des gens autant qu'une abeille butine les fleurs en été. Encore une différence entre lui et moi. Je me souviens lorsqu'on trainait encore ensemble, il sympathisait avec tout et n'importe qui alors que moi je restais sagement en retrait, tirant sur sa manche lorsque le temps commençait à devenir long.
Après avoir pris une grande inspiration, je me décida quand même à prendre mon courage à deux mains et rentrer dans le nerf de la guerre. Cependant, malgré toute ma bonne volonté et ma tête baissée, je me fit arrêter dès l'entrée.
- Excusez-moi mais c'est une soirée privée, vous devez avoir une invitation.
Ah... ben oui logique. Mais devinez qui est venu les mains dans les poches sans cadeau ET sans l'invitation ? Et devinez qui à l'éloquence la plus clair et compréhensible du pays lorsqu'il se retrouve dans l'embarra ? Totalement, c'est ce bon vieux Lee Minho.
- Heu, je- oui. En fait elle- je... heu...
La grosse honte, vous pouvez le dire.
- J'suis désolé monsieur mais sans invitation je peux pas vous laisse rentrer.
- Heu oui...
Mais quelle détermination Minho, franchement c'est impressionnant tu ferais fureur dans un club de débat. Bon ben tant pis hein, j'ai plus qu'a rentrer chez moi et envoyer un message d'excuse à Chan. J'aurais essayé, on peut pas jouer contre le destin—
- C'est bon il est avec moi.
J'ai surement du fâcher un dieu dans une autre vie, voila la première chose qui m'est passé par la tête lorsque j'ai entendu cette voix enjoué raconter ce piètre mensonge. Mais lorsque je me suis retourné pour toiser la personne qui essayait de me faire finalement rentrer en enfer, j'ai presque faillit remercier ces mêmes dieux que j'insultais quelques minutes plus tôt.
Je suis resté figé un instant, faisait face à mon "sauveur" comme s'il était l'une des 7 merveilles du monde. Je ne sais pas si c'est le fait de ne plus voir beaucoup de gens au quotidien, ou alors si ce gars-là est vraiment un ange tombé du ciel, mais sur le moment quand mon regard s'est posé sur son visage j'en eu presque le souffle coupé.
Je ne sais pas si j'avais déjà vu quelqu'un d'aussi beau de ma vie, son visage semblait parfait, sculpté dans le marbre. Sa symétrie en était retournante et son sourire resplendissant.
Mais je redescendis bien vite sur terre lorsque cet inconnu s'empara de mon bras pour me faire rentrer à ses cotés dans le bar sous le regard peut amical du videur.
Le fourbe, il m'a dupé avec sa beauté.
Une fois à l'intérieur, je constata rapidement que je ne m'était pas trompé, l'endroit était bondé. Et étant donné que ce très gentil monsieur à l'entrée ne laissait passer que sur invitation, toutes ces personnes présentes devaient quand même connaitre Chan un minimum. Super, zéro pression pour le pauvre type qui est venu prouvé qu'il est son meilleur ami.
Le sauveur beau gosse inconnu me traina à travers la salle pour nous emmener vers ce qui semblait être le bar, je ne sait même pas pourquoi il avait toujours son bras autour du mien. Il aurait très bien pu me lâcher dés qu'il avait réussi à me faire rentrer, ça m'aurait très bien convenu. Surtout que, qui que soit ce gars-là, il semblait être connu de pas mal de monde ici vu le nombre de regards et de sourires qui se tournaient sur son passage. Ou alors c'est sa beauté envoutante qui charme les gens aux premier regard ? Nan je vais trop loin là.
Enfin soit, tout cela pour dire que monsieur le mannequin attirait un peu trop l'attention de la foule et que je n'était pas particulièrement fan de cette idée, n'oublions pas mon but premier de venir et vite repartir sans s'être fait remarquer par quelqu'un d'autre que la personne mise à l'honneur ce soir.
C'est finalement au niveau du bar, auquel il s'accouda avec un air des plus relaxé, qu'il me lâcha enfin et me fixa avec un grand sourire.
- Est-ce que tu me laisserais l'honneur de te payer un verre ?
Heu il fait quoi là... ?
- C'est... c'est pas Chan qui paye les conso ?
Le noiraud rigola d'une voix claire, son sourire s'agrandissant et ses yeux se fermant en demi-lune. Soyons réaliste, je n'ai jamais été quelqu'un que l'on qualifierait de drôle, est-ce que je suis ennuyeux ? C'est même certain. Des compétences sociales ? Aucunes. Drôle? Je le saurais si c'étais le cas.
Alors le voir rire à une simple question me déstabilisa un peu. Et cela ne changea absolument pas lorsqu'il se rapprocha légèrement, me lançant un sourire des plus charmeur.
- Si justement, mais ça donne mieux si c'est moi qui te le propose non ? Sa phrase fut accompagnée d'un petit clin d'œil et un nouveau rire, plus discret mais tout aussi joueur.
Je devais bien avoué qu'être en compagnie d'une personne comme lui était plutôt gratifiant, je me demande ce que voyaient les gens de l'extérieurs, que pense les autres en voyant quelqu'un comme lui avec quelqu'un comme moi ? Ce mec apporte une plus-value sur ce qu'il approche c'est incontestable, mais quelque chose me dérangeais dans ses airs. Il était beau et il le savait, il en jouait même. Une chose était certaine, ce type là ne devait pas s'être reçu beaucoup de refus dans sa vie.
- Heu... un coca.
Son sourire ne fut que plus lumineux à ma réponse incertaine, même si je ne répondit pas à sa dernière phrase, et il retourna vers le comptoir afin de passer commande. De mon coté j'en profita pour reprendre un peu mon souffle et essayer de me détendre. Je pus enfin jeter un petit coup d'œil sur les personnes présentes, certaines me revinrent en mémoire comme étant des anciens amis d'école ou des personnes avec qui Chan avait travaillé. J'avais l'impression que la terre entière était présente ce soir sauf la personne pour qui j'étais venu.
- Tiens beau gosse.
Ah il était de retour lui. Je récupéra le verre qu'il me tendit, et l'on trinqua gentiment. Je me fit la réflexion que je ne connaissais même pas son nom, mais alors que je m'apprêtais à transgresser toutes les lois qui ont pris des siècles à être instaurées par mes confrères introvertis, je me fit bousculer par une masse bien plus lourde que ma pauvre carcasse.
- Hohooo vieille branche, je savais pas que tu vivais encore!
Manquais plus que ça...
Jackson Wang, aka LE monsieur parfait du lycée. J'ai jamais compris comment Chan avait finit par devenir pote avec lui ni comment il arrivait à le supporter encore aujourd'hui. Jackson était l'archétype même du connard collégien, un beau gosse riche qui plait autant aux filles qu'aux garçons, pas des très bonnes notes mais il compense en étant capitaine de l'équipe de basket. Ça non plus ça n'a aucun sens, mais c'est surement un des seuls exploit que ce type ait jamais réalisé dans sa vie si vous voulez mon avis.
De toute façon rien qu'à sa manière de passer son bras autour des mes épaules comme si l'on était les meilleurs copains du monde montre à quel point cet être est détestable. Et l'information n'eut pas l'air d'échappé au mannequin qui viennait tout juste de m'offrir un coca vu le sourcil levé et le petit sourire moqueur qu'il affiche en sirotant son cocktail d'une couleur douteuse.
Super, coincé entre une affiche publicitaire et un ancien stéréotype collégien, quel est cet univers parallèle ? Et où est Chan putain !
- Heu ouais salut Jackson...
- Alors qu'est-ce que tu deviens ? Toujours le nez fourré dans tes bouquins ?
C'était définitif je détestais Jackson Wang, et l'autre en face semblait plutôt apprécier me voir dans l'embarras car il ne lui passa absolument pas par l'esprit de me venir en aide. Bon ben j'allais devoir me débrouillé tout seul.
Ça va aller Minho, tu peux le faire, qu'est ce qui pourrait changer un connard excentrique de son plan pour te gâcher la vie...
- Ouais les bouquins ouais, d'ailleurs je crois que j'ai vu Shanna qui était avec nous au lycée à l'entrée, elle te cherchais tu devrais aller voir ce qu'elle veut.
Les yeux de Jackson s'illuminèrent tels un sapin de noël un 25 décembre. Touché, quoi de mieux que pour dévier l'attention de l'ancien lycéen populaire que la gentille et pure demoiselle qui a toujours refusée ses avances. Je ne sais même pas si Shanna était présente ce soir, mais si c'est le cas alors je lui doit mes plus plates excuses.
- Sérieux ? Heu, c'était super de te revoir vieux frère, merci pour tout !
Et voilà, aussitôt dit, aussitôt partit. Comme quoi certaines personnes restent vraiment bloquée dans leurs années lycée... Y'a peut être pire que ma situation tout compte fait.
Apres que mon «vieux frère » fur parti je jeta un nouveau coup d'œil dans la salle, sérieusement le karma devait avoir quelque chose contre moi, pourquoi je n'avais toujours pas vu Chan ? C'est censé être son anniversaire oui ou non ?
J'entendit un petit rire dans mon dos, qui me rappela la présence de Monsieur mannequin, dont je ne connaissais toujours pas l'identité mais qui semblait passé un bon moment à me voir galèrer.
-Un bon ami à toi si j'ai bien compris.
C'est qu'il a de l'humour en plus celui-là.
-Pff dans ses rêves tu veux dire, un peu trop envahissant si tu veux mon avis.
L'inconnu rigola à nouveau, déposant son verre vide sur une table abandonnée. Quant à moi je ne sais pas ce qui me prenais de parler aussi légèrement à quelqu'un que je ne connais ni d'Adam, ni d'Eve.
Alors oui je ne lui ai dit que deux phrases et vous vous dites sûrement que j'extrapole. Mais comprenez-moi, hors de ma zone de confort, aka mon appartement, je suis dépourvu de toute sécurité. Alors oui, je peux bien extrapoler si j'en ai envie.
-Et moi, est-ce que j'ai le droit de rester avec toi, ou tu cherches déjà un autre mensonge, aussi pourri que celui que tu lui as donné, pour essayer de me faire fuir ? Demanda-t-il en s'approchant.
Oh-mon-dieu... il lit dans les pensées l'icone ? Okay pas de panique, prend un air détaché, raconte pas de la merde et nous fout pas la honte.
-Ça dépend, toi aussi tu comptes me sauter dessus ?
... raté
A nouveau ce sourire satisfait apparu, et lui comme moi savions que je venais de dire la phrase qu'il attendait.
-Ça dépends, tu veux que je te sautes dessus ?
Jésus, Marie, Christopher Chan sauvez moi.
Franchement c'était sûr, je sais même pas pourquoi je me suis étonné. Enfin étonné est un faible mot, excusez mon erreur je vais reformuler : je ne sais même par pourquoi mes genoux ont faillit faiblir sous mon poids alors que mon rythme cardiaque s'emballait et que je commençais presque à hyperventiler. Encore une fois, qu'on me laisse extrapoler si j'en ai envie, ça m'aide à relativiser... enfin parfois.
Bien sur j'ai bégayé, ce qui n'à pas aider à faire diminuer son sourire. D'accord au départ il ne me plaisait pas trop ce sourire. Mais je dois dire qu'il est doué avec, très doué.
-T'en fais pas je vais pas te manger. Dit-il en réduisant un peu plus l'écart, tendant sa main pour replacer une de mes mèche de cheveux. Prétexte bien sur, je suis sûr que mes cheveux était très bien à leur place. Enfin à part si tu me le demandes.
Et c'est la, exactement à ce moment là que j'ai paniqué. Ma tête, remplie de pensées qui couraient dans tous les sens sans que je n'ai le temps d'en comprendre la moitié, me disait de courir, courir très loin.
Et cette chose qui se trouvait entre mes jambes, et qui selon la société faisait soi-disant de moi un homme, me disait de me mettre à genou maintenant pour le supplier quelques minutes de son précieux temps. Ô faible créature que je suis.
Mais malgré le combat intensif entre mon manque de rapport, autre qu'avec ma propre personne, et mon cerveau de gros panic-man, ce sera toujours ce bon vieux cerveau qui gagnera la bataille.
- Heu hum... en fait je devais voir Chan pour... ben tu sais lui souhaité joyeux anniversaire tout ça...
Monsieur le mannequin recula légèrement, son étonnement se voyait par l'un de ses sourcils relevé, mais il réussissait quand même assez bien à le caché. Oui c'est clair, ce type là ne devait pas recevoir beaucoup de refus dans sa vie.
Cependant il ne sembla pas contrarié ou agacé, il rigola simplement en acquiesçant et se reculant. C'est seulement à ce moment-là que je remarquais avoir retenu ma respiration et m'être assez tendu suite à son contact, sur le moment je mis ça sur le fait que ça faisait bien longtemps que je n'ai plus eu de contact aussi rapproché qu'un corps juste face de moi.
Pathétique Lee Minho, pathétique.
- La dernière fois que je l'ai vu il parlait avec le gars de la sono, tu devrais regarder par là-bas.
Il me fallu quelques secondes pour comprendre de quoi il parlait. Au final il avait eut raison tout à l'heure, j'avais bien utilisé une autre excuse débile pour fuir. Je m'en voulais un peu, après tout c'est lui qui m'avais fait rentrer et il avait été assez sympathique. Si on oubliait le passage ou il parlait de me bouffer bien sur... ouais oublions ce passage c'est mieux je crois.
Enfin bref, c'est donc tout de même avec un petit remord que je suivis ses instructions en regardant dans la direction de la sono. Mais malgré tout, un brin de désir et de curiosité l'emporta sur la raison.
- Heu... est ce que... je pourrais savoir ton nom ?
- Bien sûr. Un nouveau sourire et mon cœur s'emballa comme celui d'une gamine de 14 ans. Tu n'auras qu'a me le redemander tout à l'heure. Je reste près du bar si tu me cherche.
Oh oui il était doué, et malgré moi il réussit à m'arraché un sourire.
J'acquiesça donc à mon tour, et le quitta vraiment cette fois. Parce que même si Chan avait été une excuse pour m'échapper à cette situation, c'est quand même pour sa belle tronche que je m'étais fourré dans cet endroit à la base.
Alors c'est que j'allais faire. Je vais trouver Chan, nous prouver à lui comme à moi que nous sommes toujours amis. Et après je retournerais voir cet inconnu et promesse de Lee Minho, ce soir je ne repartirais pas seul.
................ ... .. . .
Voila la première partie de cette mini-fic, c'est la première fois que j'écris à la première personne du singulier, j'espère que ça passe bien.
Ça faisait un moment qu'elle trainait dans mes brouillons sans que je me motive à la recroiser et republier pour la rendre convenable. Finalement je suis contente de l'avoir fait, je suis assez satisfaite de cette première partie.
Comment vous l'avez trouvé? Des idées pour la suite?
En attendant prenez soins de vous.
La biiiise
-Thea
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