~ Chapitre 20 ~

Grace Watson.

Je regarde les immeubles, les buildings, les tours défiler devant mes yeux... Le front posé sur la vitre, je me perd dans les avenues de New York, la tête ailleurs.

Je me suis faite déplâtrer il y a quelques jours mais mon pied est quand même beaucoup trop abîmé pour me permettre de marcher gracieusement et encore moins pour danser... 

- Tu vas voir, dit ma mère tout en conduisant. L'école de Brearley assure un résultat excellent aux examens de fin d'année et ils ont des options absolument formidables ! Par exemple l'étude du grec, de latin...

- Maman, tu t'es jamais dis qu'il y avait une très bonne raison pour qu'on appelle ça des langues mortes ? soupirais-je. 

- Tu pourrais te montrer un peu plus enthousiaste ! m'encourage-t-elle.

Je tourne la tête et lui lance un regard noir.

- Au moins faire semblant ! admet-t-elle.

- Je comprend toujours pas pourquoi tu insistes pour m'envoyer dans un internat privé de filles... Tu veux que je devienne none où quoi ? Où lesbienne ? Où...

- C'est bon, j'ai compris, me coupe-t-elle.

- Mais bon, mon avis, c'est comme la politique, on s'en fou quoi... soupirais-je.

- Tu dis n'importe quoi... ricana ma génitrice.

- J'm'en fiche de toutes façons je vais fuguer, dis-je en reposant ma tête sur la fenêtre.

- Grace Emily Watson... commença-t-elle.

- Grace Emily Watson et bla bla bla et bla bla bla et un petit soupirement et la conversation est finie... l'imitais-je en caricaturant sa voix.

- Tu es insupportable !

- Comme on dit, les chiens font pas des chats hein.

- Brearley est l'école parfaite ! Elle fait gagner en maturité, en générosité, en savoir vivre, en culture et elle est assez stricte pour qu'on en ressorte tout à fait convenable ! dit ma mère comme si elle récitait un discours.

- Ah. Tu t'es pris une place ? ironisais-je.

- Brearley t'aidera à surmonter cette passe un peu complexe de ta vie de femme, continua-t-elle sans se préoccuper de moi.

- Mais putain, t'es leur sponsor où quoi ? m'exclamais-je. Brearley par ci, Brearley par là... T'as qu'à me mettre en maison de redressement où dans un foyer si je suis si insupportable !

- Ne me tente pas.

***

Nous arrivons devant une école qui ressemble plutôt à un monastère où je en sais pas quoi d'autre... Ma mère trottinait d'impatience et m'emmena devant le bureau de la directrice.

- Je vais aux toilettes, je te rejoins tout de suite maman chérie, lui dis-je en affichant mon plus beau sourire.

- Mais qu'avez vous fait de ma fille ? ironise ma mère.

Je vais vers les toilettes et je commence l'opération sabotage d'inscription !

1ère étape, la provocation ! Heureusement que j'avais tout prévu !

Je retire ma robe immonde que ma mère m'a fait porter et j'enfile à la place, un mini short en jean troué, des talons hauts, un T-shirt à fines bretelles qui m'arrive au dessus du nombril. J'attache mes cheveux et je me maquille à la façon Alison Lewis !

Une fois que j'ai fini, je prend un petit échantillon de parfum que j'avais préalablement remplis de vodka et je m'en vaporise partout.

Une fois que je suis habillée assez court pour choquer le miroir, que je pu l'alcool et que ma tête est orange de maquillage, je sors et me dirige vers le bureau de la directrice. Ma mère est déjà élégamment assise sur la chaise et la directrice, une femme aux allures strictes lui fait face. Quand elles me voient arriver, leurs deux bouches forment un "O".

Je souris de satisfaction et je m'assoie sur le bout du bureau en chêne de la directrice. Ma mère me lance un regard tellement meurtrier que j'aurais eu peur si je ne m'amusais pas autant ! Je lui répond par un sublime sourire et me tourne vers la directrice.

- Alors... Je suis Grace Emily Watson, enchantée !

- Bon... Je... Enchantée, bredouilla la femme en me dévisageant.

Elle nous parle de l'école en tremblant légèrement.

- Vous avez des questions ?

- Oui, dis-je en levant la main. Est-ce que il y a des vendeurs de drogue pas loin d'ici ? Pas trop cher hein !

- Je vous demande pardon ? s'étonne la directrice les yeux écarquillés.

- Ah vous êtes sourde en plus de ça ? riais-je. PAS ÉTONNANT QUE VOUS SOYEZ VIEILLE FILLE !

Désormais je hurlais pour qu'elle entende parfaitement ce que je dis.

- Je ne suis pas sourde mademoiselle ! s'exclame la femme.

Ma mère avait toujours la bouche bée et avait l'air d'être à deux doigts de pleurer... Ou de me tuer... Ou les deux en même temps.

- Ah bah tant mieux pour vous ! Vous avez au moins ça pour vous...

- Alors, pour ce qui est des dortoirs... recommence la directrice en se tournant vers ma mère.

Quoi ?! Avec tout ça elle ne m'a toujours pas foutu dehors ? Il faut que je redouble d'efforts ! Plan B !

Je sors un paquet de cigarettes et je m'allonge de tout mon long sur le bureau sûrement extrêmement cher.

- Ça vous gêne si je fumes ? demandais-je.

La femme me regarde avec un air désinvolte et furieux.

- Le tabac n'est pas autorisé dans cet établissement !

- Oh ! Rassurez vous, c'est pas du tabac, c'est de la marijuana. Rien que des plantes ! C'est comme boire du thé en fait.

J'allume 5 cigarettes en même temps et les glisses entre mes lèvres. Je fais des O avec la fumée et de temps en temps, je l'expire sur le visage de ma très chère et future directrice. Finalement, ma mère retrouva une minuscule partie de ses esprits et essaya de rassurer la directrice :

- Elle n'est pas habillée comme ça d'habitude, elle a d'excellent résultats, de très bonnes manières...

- Ah bon ? C'est pas ce que tu me disais dans la voiture ! pouffais-je en fumant toujours.

- Grace ! hurla ma mère.

Je me tourne vers la directrice :

- Ah au fait, j'ai oublié de vous dire : Je mange des rats, je suis déjà allée en prison, je suis enceinte et... j'ai tué quelqu'un. Voilà ! Alors, c'est quand la rentrée ?

***

Mes efforts ont été récompensés, je suis royalement renvoyée de Brearley avant même d'y être entrée ! Je n'aurais pas pu rêver mieux !

Ma mère m'a hurlé dessus comme jamais, elle a même essayé de me gifler mais je me suis enfermée dans ma chambre et j'ai mis la musique à fond.

Après une bonne douche chaude afin de me débarrasser de tout ce maquillage, je commence à rassembler toutes mes affaires dans deux grosses valises.

Il est absolument hors de question que je restes ici, il faut que je m'en aille le plus vite possible ! Et le plus tôt sera le mieux.

Une fois toutes mes affaires prêtes, j'envoie un texto à Adam pour qu'il vienne me chercher. J'enfile un sweat à capuche, une veste en jean et une grosse écharpe en laine. L'hiver est fini mais il y a toujours beaucoup de vent de ce côté du pays.

J'ouvre ma fenêtre et balance mes valises de l'autre côté. Je me hisse sur le rebord et saute dans l'herbe. Je referme du mieux que je peux la vitre et je commence à courir pour atteindre la rue la plus proche mais l'arrosage automatique du voisin se déclencha et au bout de quelques secondes, je me retrouve trempée jusqu'aux os ! Heureusement, j'aperçois la voiture d'Adam au loin et je continue ma course. Je monte dans son auto et je me recroqueville sur le siège en mettant le chauffage au maximum.

Je connais Adam depuis 2 ans maintenant et je sais que c'est le gars le plus bavard, amusant et souriant que je connaisse. Mais même en essayant d'engager la conversation, je n'arrive pas à lui faire décrocher plus de deux mots...

- Bon tu vas finir par me dire ce que tu as à la fin Adam Evans ?

Il tourna la tête vers moi.

- Mmm ?

- Tu m'écoutes ? demandais-je.

- Hein ? Quoi ? Non, bredouilla-t-il.

- Qu'est-ce que t'as ?

- Rien rien.

- Hé, essaie pas de me mentir à moi Evans ! Je te connais par coeur.

- C'est Gabriella.

- Elle va mieux non ? Elle m'a dit qu'elle était rentrée chez elle quand je l'ai appelée.

- Oui elle est rentrée... Mais y'a un truc...

Il se grattait la tête, il était gêné et malheureux.

- Quoi ? T'as découvert qu'elle aimait pas les pizzas 4 fromages ?

- Elle a embrassé un mec.

- Wow ! T'étais pas ou courant qu'elle était hétéro ? m'étonnais-je.

- Mais nan débile... dit-il avec une voix timide.

- Oh... Me dis pas que... dis-je en comprenant.

- Si.

- Oh merde ! m'exclamais-je.

- Comme tu dis...

- En gros si j'ai bien compris tu es amoureux d'elle et tu l'as vu embrassé un type.

- Bravo Inspecteur Watson... soupira Adam.

- Oh merde... répétais-je. Mais c'étais qui ?

- Le demi-frère de Josh, là tu sais un Zafary...

- Aaaaah Zachary Bennett ! 

- Ouais c'est ça...

- Oh merde...

- Tu sais dire autre chose ? s'énerve Adam.

- Faut dire qu'il est pas dégeu... remarquais-je.

- Wow, merci de ton soutient, ça me touche.

- Désolée... dis-je confuse.

- Je suis venue la voir à l'hopital... Je lui ai dit tout ce que je ressentais... Tu peux même pas savoir à quel point elle compte pour moi...

Je lui pressa l'épaule pour essayer de lui remonter le morale et j'envoie un texto à Gabriella :

" Mais qu'est-ce que t'as foutu ?! Embrasser Zachary Bennett, demi-frère d'un traître alors que t'avais un gars merveilleux sous les yeux ?"

Nous arrivons chez Adam et il m'aide à porter mes valises.

Devant la porte de son appart, je grelottais et je mourrais d'envie de me recroquviller sous une couverture bien chaude.

Je vois Adam ressortir la main vide de sa poche.

- Merde...

- Ne. Me. Dis. Pas. Que. T'as. Pas. Tes. Clefs, dis-je.

- Ok... Je te le dis pas.

Nous restons comme des cons devant la porte de son appartement.

- Bon dis moi, t'as pas tes clefs ?

- Tu vas me tuer ? rigola-t-il.

- Oh pire que ça !

***

Nous sommes enfin dans l'appartement de cette andouille de Adam Evans qui ne se souvenait même pas qu'il avait mis son trousseau de clefs dans sa voiture.

Bref, actuellement je suis sous la douche et j'y suis depuis tellement longtemps que la peau de mes mains est toute fripée.

- J'espère que t'as un gros ballon d'eau chaude ! hurlais-je à Adam.

- T'as intérêt à sortir vite fait ! ria Adam.

- C'est vital ! répondis-je.

- Tu l'auras voulu...

Soudain, l'eau devient gelée et je pousse un cri de surprise et je sors de la douche immédiatement. Je met un pull et un jogging et je sors de la salle de bain comme une furie.

- Adam Evans je vais te tuer !

Je le poursuis à travers tout l'appartement et je finis par attraper une poêle et le menacer avec. Il lève les mains en riant et propose :

- Si je te fais à manger, tu me pardonnes ?

- Mmmm... Bon ok ! Mais t'as de la chance que je meurs de faim !

- Ok alors... Pizza surgelée, pizza surgelée... Pizza surg.... énumère-t-il en fouillant son frigo.

- Ok ok mais t'as quoi à part de la pizza ?

- Du ketchup, un demi citron et... Un pot de confiture périmé depuis 3 ans...

- Super... Finalement la pizza c'est pas si mal.

- J'allais le dire ! Bon alors maintenant, le micro-onde...

- Mais sérieux comment tu manges ?

- Bah la mère d'Ethan m'adore. Je vais presque tout le temps manger chez lui.

- Tu sais même pas faire marcher un micro-onde ?

- Rooo c'est bon te moque pas ! Je suis un nageur, pas un cuisinier.

- Ok laisse faire.

Je me lève. Je prend une pizza. Je la met dans le micro-onde. Je ferme le micro-onde. J'appuie sur un bouton. Ça cuit !

- Bah voilà, je suis trop forte ! Tu m'appelleras Maître maintenant !

- Rêve pas Watson !

Je lui tire la langue et il rit.

***

Après avoir mangé et après avoir ignoré une bonne centaine de coups de fils de ma mère, nous jouons au Monopoly avec Adam. 

- Mais moi je suis quoi ? Le dé ou le chapeau ?

- T'es la chaussure andouillette !

- D'où tu m'appelles andouillette toi ?! s'exclame-t-il.

- Bah de ton canapé.

- Wow... Tu es vraiment très drôle Grace...

- Je croyais t'avoir dit de m'appeler maître !

- Chuuuuut ta voix m'insupporte.

- Toi, c'est ta tête qui m'insupporte andouillette ! riais-je aux éclats.

Nous rions encore en nous chicanant pendant plusieurs minutes.

A la fin de la partie, nous nous allongeons sur le canapé et nous parlons.

Je lui raconte toute mon opération sabotage.

- Wow, j'aurais trop voulu voir ça ! pouffa Adam.

- C'était tordant, t'aurais du voir la tête de ma mère, on aurait dit qu'elle venait de manger le pot de confiture qui est dans ta cuisine.

- Wow. Ta mère aurait été la femme la plus courageuse que je connaisse ! Non mais sérieux, la confiture est tellement périmée qu'il y a un insecte mutant qui se crée dedans...

- Non, ça, s'était ton reflet.

Il me lance un coussin dans la gueule et je lui donne un coup de pied dans le genou.

- Aïïe !!!!!!!! cria-t-il.

- Alala, mais quel homme fort et robuste tu es !

Il soupire et affiche une petite moue triste.

- Je suis vraiment désolée pour toi... dis-je.

- J'ai toujours été là pour elle, j'ai pensé à elle à chaque minute depuis que je l'ai vue la première fois...

- Tu sais, un bisou ça veut rien dire... Il l'a peut être capturée et menacée de la noyer dans l'aquarium du poisson rouge de Mlle Jane...

- Tu ne penses pas ce que tu dis...

- Je vois ce que tu ressens tu sais... Rappelle toi juste un instant ce que Josh m'a fait et tu te diras que t'es plutôt bien tombé.

- Ce serait tellement plus simple d'être gay.

- Bah moi je croyais que tu l'étais avant que tu m'annonces que tu es amoureux de ma meilleure amie.

Il me lance un autre oreiller.

- En même temps, je te comprends... Gaby est la fille la plus exceptionnelle que je connaisse.

- Je sais.

- Je suis sûre qu'elle se rendra compte que tu es un garçon merveilleux. Enfin, sauf si tu l'invites à dîner chez toi. Là c'est clair qu'elle va fuir en courant.

- Merci Grace...

- Maître ! le contredis-je. Andouillette va !

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Chapitre 20 !!! Wow, ce livre avance vraiment vite !

Le chapitre vous plaît ?

On dirait bien que Adam n'a pas dit son dernier mot par rapport à Gabriella... D'ailleurs en parlant de celle-ci, pour qui son coeur balancera entre Adam Evans et Zachary Bennett ?

Merci pour tout ! J'espère que les prochains chapitres vous plairont !

Bisous !

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