Grace Watson.

A la maison, je me sens terriblement abandonnée... Ma mère ne cache pas sa joie que la danse, ce soit fini pour moi, mon père croit toujours que ce n'est qu'un passe-temps alors il s'en fou. Morgane elle, s'est adoucie un peu et devient presque supportable de temps en temps.

J'ai 9 appels manqués de Gabriella, 10 de Josh, 3 de Marion et 152 SMS d'Ethan environ... Je sais que je devrais répondre, juste un petit message pour signaler que je suis en vie mais je n'ai ni le courage ni l'envie de le faire...

Je n'ai même plus la force d'être en colère contre Alison. Ça me demande trop d'énergie, chose dont je manque cruellement. Rester allongée, une jambe dans le plâtre est la chose que je supporte le moins en ce moment. La danse me manque, évidemment. Mais le pire c'est de savoir que même si je pouvais en refaire, je ne voudrais pas. C'est définitivement terminé. Je ne vois plus l'intérêt de danser si je n'arriverais jamais à revenir à mon plus haut niveau. Encore deux mois avec ce plâtre, deux mois sans entraînement... Jamais je ne serais ballerine avec ma cheville fragilisée.

L'ennui c'est que sans la danse, j'ai perdu mes repaires. Je ne sais plus qui est Grace Emily Watson. Cette fille autrefois passionnée, pétillante, énergique, en retard, souriante... Tout ça c'est plus moi. D'ailleurs, "moi" n'a plus le même sens qu'avant l'accident.

***

L'après-midi venu, je décide d'aller voir ma grand-mère. Ça fait des années que je ne l'ai pas fait, étant persuadée qu'elle me regardait constamment. Mais là je n'entend plus sa voix, les trais de son visage ne me hantent plus... Il faut que j'aille lui parler.

Ma mère n'était pas emballée à l'idée que je me ballade dans la ville avec une jambe invalide. Mais au point où j'en suis, j'en ai rien à foutre de marcher plus lentement où de glisser sur une plaque de verglas.

Dans une semaine c'est Noël et j'ai catégoriquement refusé de le passer avec ma famille. Je préférerais encore me faire transpercer la peau par mille aiguilles plutôt que d'entendre ma mère parler à toute la famille de l'accident, de ma future candidature à Harvard et de mon plan de devenir femme d'affaire... C'est tout simplement hors de question, plutôt me casser l'autre jambe !

Quand j'arrive au cimetière de Brooklyn, je suis toute seule, équipée de mes béquilles et de mon écharpe qui m'étouffe. J'avance vers la tombe de ma grand-mère. Les cimetières ne sont pas censé remonter le morale en principe, mais c'est le seul moyen de parler à ma grand-mère sans avoir l'air d'une malade mentale. Je m'accroupie devant la pierre tombale et dépose les fleurs que j'avais prise dans mon sac à dos. Si Lucie était là, elle m'aurait dit de prendre des chrysanthèmes parce qu'elles sont le symbole de je sais pas quoi mais ma grand mère les appelaient les fleurs des cimetières et les détestaient. Je place les roses blanches sur le sol et commence à tout lui raconter.

Quand ma voix se brise à la fin de mon récit, je fini par m'excuser d'avoir échoué, d'avoir donné raison à mes parents sur le fait que la danse ne serait pas un avenir, d'avoir perdu mon seul but dans la vie. Une larme roule sur ma joue mais je l'intercepte rapidement. Grand-mère, si il y a bien une chose qu'elle déteste, c'est les pleurs, ça m'a rendu plus résistante de l'entendre sans arrêts me dire que pleurer est une perte de temps, que ça n'arrange rien.

***

Quand Gabriella tenta de m'appeler pour la dixième fois, je soupirai et décrochai.

Je m'attendais à un discours parfaitement préparé comme quoi il ne fallait pas me laisser abattre et bla bla bla et je me préparais mentalement à supporter cette conversation insupportable. Mais égale à elle même, Gaby fit les choses parfaitement. Une phrase brève et claire. Pas de baratin qu'elle était sûre que je ne supporterais pas.

- Rendez vous à l'église au coin de la 20ème avenue.

Ce n'est pas que j'avais une envie inimaginable d'aller écouter la messe - soit étant passant je ne croyais pas en Dieu contrairement à Gabriella - mais je n'avais pas la force de retourner chez moi et d'affronter le sourire satisfait de ma mère. Alors je pris le métro et rejoignis Gab'.

***

Arrivée devant l'église je vois Gabriella qui m'attendait en face de l'entrée. Elle me fit un signe de la main et je pris une grande inspiration pour la rejoindre sans succomber à l'envie de reprendre le métro et de m'enfuir.

Nous entrons dans le bâtiment et les rayons de lumières se coloraient en passant par les vitraux et créaient une belle atmosphère.

Gaby m'entraîne jusqu'à un rang et m'aide à m'asseoir.

- Dieu est censé me faire entrer au conservatoire ? demandais-je.

- Non Il ne peut pas.

- Alors pourquoi je suis là ? m'interrogeais-je.

- Pas pour demander au ciel de te rendre ta cheville en parfait état ni pour te refaire passer l'audition, dit mon amie. Mais pour oublier ton problème.

- Comment ? En me cognant la tête sur l'autel pour tomber dans un coma ?

- Non. En priant pour quelqu'un dans le monde qui a plus besoin d'aide que toi.

- Mais c'est mon problème qui me rend malheureuse.

- Justement. Si tu pries pour quelqu'un qui est plus malheureux que toi, tu mettras de côté tes soucis. Je suis sûre que tu vas te sentir mieux.

- Prier pour que Lucie se trouve un copain aussi malade qu'elle par exemple ?

- Non, pouffa Gabriella. Soit sérieuse.

Sur ce, elle ferma ses yeux et colla ses mains pour se recueillir. Bon. Deux solutions s'offrent à moi : simuler une quinte de toux sérieuse et m'éclipser ou prier...

***

Vers 18h30, je pris le métro pour rentrer chez moi quand je vis Josh, sur l'autre trottoir. Quand il m'aperçut il sembla troublé un instant mais me sourit et mon lança son air angélique. Il me rejoint et me prend dans ses bras.

- Tu m'as manqué, me dit-il. Je t'ai laissé une bonne dizaine de messages.

- Oui je sais, je suis désolée je ne voulais pas répondre pour le moment.

- Je comprends, m'assure-t-il en me caressant les cheveux. Je voulais t'inviter à dîner chez moi, pour te présenter à mes parents.

- Oh. Ce soir ?

- Oui. Ça fait plusieurs mois qu'on sort ensemble et ils voulaient te rencontrer.

- J'aurais vraiment adoré mais je ne suis pas d'une bonne compagnie en ce moment... Je ne veux pas qu'ils me rencontrent comme ça.

- Ok. Ce sera une autre fois. Mais je veux quand même qu'on passe du temps ensemble. Je serais heureux de profiter de ta mauvaise compagnie.

- Tu l'auras voulu, souriais-je.

- Oh que oui t'en fais pas, je suis responsable de mes actes.

Nous passons acheter des sandwichs et nous allons faire un pique-nique à Central Park. Nous mangeons en parlant de tout et de rien et nous rions.

Au bout de plusieurs heures, le téléphone de Josh sonna mais il continua de me parler sans même y prêter attention. Je jette un regard furtif vers son cellulaire et voit le prénom de Alison Lewis affiché. Ma théorie est qu'Alison veut désespérément me prendre Josh comme elle m'a prit la danse. Mais je ne la laisserait pas faire cette fois.

Le soleil se coucha et les étoiles le remplacèrent. Josh et moi nous allongeons sur la pelouse et les admirant.

- Au fait, dit Josh, tu te souviens de ce gala de danse...

- Comment pourrais-je l'oublier ?

- Tu sais que le bonheur est un choix... dit il.

- Alors pourquoi je reste triste ?

- Bref, tu te souviens de ce que je t'ai dis ?

- Oui parfaitement, dis-je.

- Je n'ai pas eu de réponse...

- Est-ce que c'est nécessaire ? rigolais-je en me tournant vers lui.

- Oui je crois, sourie-t-il.

- Tu connais déjà ma réponse. Bien sûr que je t'aime idiot.

Il sourit et m'embrasse tendrement.

Ce moment aurait pu être d'une perfection inégalable. Si seulement tout c'était passé autrement...

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Je suis dégoûtée j'aime pas du tout ce chapitre :-(

Mais bon, ceux qui vont suivre vont bouleverser la suite de l'histoire alors je vais me rattraper !

Que pensez vous de Josh ?

Grace retrouvera-t-elle le courage de redanser un jour ?

Gaby/Zack ou Gaby/Adam ? J'ai vu que vous étiez très partagés sur ce point là ^^

Gabriella réussira-t-elle a sortir de l'emprise de la "technique magique" que Alison lui a donné ?

Josh réussira-t-il a faire oublier cet accident à sa bien-aimée ?

A vous de le découvrir....

A bientôt les loulous !