63 - Lyric

La réaction de Lucas m'étonne. Il grogne à mon encontre et ses iris de loup – grises – me laissent voir la haine qu'il éprouve pour moi. Je ne comprends pas. J'ai été emmené par la création – nommée Théodore – et je n'ai fait aucune tentative d'échappement. Mon plan est sans faille donc, ça ne devrait pas être trop difficile de saisir la bonne opportunité. Toutefois, en voyant Lucas me grogner dessus, je n'arrive pas à réagir contre lui. Je suis son ennemi. Comme pour Adrien. Je suis devenu son ennemi. Et notre ennemi, est devenu son maître.

De rage, je fusille Daniel du regard qui prend plaisir à me regarder avec son sourire narquois aux lèvres tandis que je me lève. Je serre les poings avant de courir dans sa direction. Surpris, il ne réagit pas ce qui me laisse lui infliger une droite d'une puissance de loup. Le coup le propulse contre le mur dans un bruit lourd alors que je commence à me rapprocher de lui. Mais je me sens écrasé par une masse que je définis comme Lucas sous forme de loup. Il me grogne dessus alors que sa voix résonne dans ma tête :

- Ne touche pas à mon maître. Tu ne le frapperas plus jamais.

- Lucas... Murmuré-je

- Qu'y a-t-il Lyric ? Ne vois-tu pas que te battre contre mon maître est inutile ? Pourquoi t'obstines-tu ? Tu perds ton temps.

Je laisse un grognement échapper de mes lèvres. Lucas est complètement retourné. Daniel se relève, les lèvres en sang, tandis que je souris devant mon œuvre. Lucas grogne et me griffe le visage à l'aide de ses pattes. Je gémis à peine, trouvant cette douleur inexistante.

- Pas mal, Lyric. Pas mal. Tu me seras bien utile.

- Ne compte pas sur moi pour devenir un de tes serviteurs, enfoiré.

- On sera nouveaux amis. Des amis servant notre maître. N'est-ce pas le meilleur choix que tu puisses faire ?

- Non ! Dis-je sèchement

Je fixe Daniel longuement avant de sourire. Maintenant, mon plan peut fonctionner. Il peut marcher sans tous ces témoins. Que lui et moi. Que nous deux. Je souris provocateur en disant :

- Et si tu essayais de faire quelque chose, sans eux ?

Il hausse un sourcil avant que je ne reprenne :

- Le grand Daniel se cacherait-il derrière ses serviteurs et sa création ? Serait-il un froussard ? Je peux comprendre, rassure-toi. Tu étais un loup avant, mais plus maintenant ! Tu n'es qu'un humain misérable ! Lâche, peureux, sans défense, inutile.

Les iris de Daniel brillent de rage alors qu'il ordonne sèchement à Lucas, Adrien et Théodore de s'en aller. Il s'approche de moi pour me donner un coup de poing que j'esquive habilement avant de le plaquer contre le mur. Je vérifie que les trois garçons sous son contrôle ont bien débarrassé le plancher et c'est fait. Je ris légèrement dans son oreille le faisant frissonner :

- Tu es si pathétique. Tu es tombé dans mon piège, crétin !

Il jure avant de dire :

- Mes serviteurs...

Je lui inflige un coup dans les parties intimes et je mets ma main devant sa bouche. Il tente de hurler sans très grand succès. Je souris en disant :

- Tant que tes serviteurs ne reçoivent pas un de tes ordres, ils ne feront rien. Ils obéissent à chaque ordre que tu leur donnes. Je l'ai remarqué. Donc, si je leur ordonne de ne rien dire sur ce que je vais te faire, ils le feront.

- Sauf qu'ils ne t'écouteront pas ! Ils savent que tu n'es pas moi !

- Pourquoi c'est moi qui le ferais-je ? Tu le feras.

Ses yeux brillent d'une peur que je me délecte.

- Je suis une menace à cause de mes capacités mentales. Et tu as bien raison de me craindre, parce que Daniel – ou le maître – ce sera moi. Je vais faire en sorte que tout ton plan tombe à l'eau. Et j'en profiterai pour que cette fois ta mort soit lente et vérifiée.

Je ris sous son air effrayé. Il relève son regard en haut avant de le reposer sur moi. Je chuchote :

- Évite simplement de résister.

Je ferme les yeux et commence petit à petit, à entrer dans son esprit. Comme prévu, il ne tente aucune résistance – bien qu'étrange – je profite. Désormais son corps est le mien, ses « serviteurs » et Théodore sont sous mes ordres et je pourrai libérer tout le monde sans trop d'efforts. Je profite pour me regarder sur des débris de verre jonchant le sol. Il n'est pas trop mal, mais je préfère mon corps largement. Adrien entre dans la pièce et il demande surpris de me voir uniquement :

- Où est Lyric maître ?

- Quelque part. Dis-je vaguement, à ce propos rend-moi un service.

- Je suis à vos ordres maître. Sourit Adrien

- Crée un clone de Lyric. Les loups de ton espèce peuvent en faire, non ?

- Bien sûr.

- Alors vas-y. Et emmène-le dans sa prison. Après ce sera tout pour le moment.

- Entendu.

Je sors de la pièce en souriant de mon génie. Je commence à me promener tranquillement dans l'immense bâtisse avant de tomber sur une pièce à la porte entrouverte. Je l'ouvre et je suis étonné : le bureau de ce monstre. Je file m'installer sur l'ordinateur et constate qu'il allait envoyer un e-mail à ma meute. Minute ? Ma meute ? Elle n'est pas toute ici ? Je le croyais, pourtant ! Je grogne et constate que nous sommes qu'une petite liste :

Moi, Isaiah, Emile, Eliana, Adrien, Chad, Flavio, Lise, Malia, Elliott, Lucas et Annie. Une douzaine de personne uniquement. Je regarde le message qui s'apprêtait à être envoyé.

« Cher Dario, c'est ton Alpha Elliott. J'écris ce message pour t'informer que nous sommes dans une situation délicate. Ne t'inquiète pas, je rentrerai bientôt sois-en sûr. Le temps de trouver un arrangement et nous reviendrons tous. Tous. Et cette fois, je t'assure que ma meute sera la plus dominante, plus que l'espèce humaine. »

Je laisse échapper un grognement frustré. Il veut plus de pouvoir et il voudrait soumettre toutes les meutes du pays ? Il n'y arrivera jamais ! Et plus dominante que l'espèce humaine ? Il ne voudrait pas nous révéler aux humains ?

- Quel con ! M'exclamé-je

Heureusement que je suis dans son corps. Je referme l'ordinateur avant de soupirer. Maintenant, il fallait attaquer la seconde partie du plan.

*

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