Chapitre 29 : Holiday

Mon cœur se serra lorsque je fus confrontée à mon calendrier mural dès 7h du matin. Je dû me frotter les yeux quelques secondes avant de me rendre compte qu'on était déjà le 16 avril.

J'entendais un boucan pas possible venant de la chambre mitoyenne à celle d'Aglae et moi, en d'autres termes, celle des garçons. Je pouvais percevoir qu'il essayaient de chuchoter mais cela semblait compliqué pour Billie d'engueuler Tré et d'en même temps de parler à voix basse.

J'enfilai mon sweat Metallica qui était posé en boule au pied de mon lit et je m'empressai d'aller toquer à leur porte. Un Mike visiblement contrarié m'ouvrit nonchalamment la porte tout en essayant d'empêcher une cymbale de la batterie de Tré de rouler hors de la pièce.

- Hi Willow ! What's up ? (Salut Willow ! Quoi de neuf ? ) Lâcha Tré en m'apercevant depuis le fond de leur chambre qui ressemblait plus à un studio de musique après 6 mois d'enregistrement qu'à une chambre étudiante lambda.

- Hi ! I just wanted to be sure, is it tonight that you're going on tour to Madrid ? (Salut ! Je voulais juste être sûre, c'est bien ce soir que vous partez en tournée, pour Madrid ?).

- Yea ! Lâcha Billie en soulevant un carton qu'il déposa à côté de la porte. But, we'll be in Paris on the 19th April to the 21th. (Ouais ! Mais on sera à Paris le 19 avril jusqu'au 21).

- By the way, we will both have to talk. Before we leave, I mean. (A propos , faudra qu'on parle tous les deux. Avant qu'on parte je veux dire. ) Ajouta-t-il en m'adressant un regard sérieux qui me fit déglutir d'incertitude. J'avais bien une petite idée de ce dont il voulait me parler, et je n'étais pas vraiment sûre de vouloir avoir cette discussion.

Leur avion décollait à 19h ce soir. Nous avions donc jusqu'à 16h pour tout préparer. Aglae et moi avions bien décidé, en ce samedi, de les aider à préparer leur affaires. Ils avaient beaucoup de choses à emmener pour une première tournée internationale.

Leur nouveau manager, Roy, fraîchement engagé, leur avait déjà filé un petit coup de main pour charger la batterie de Tré dans le camion qui devait l'amener à l'aéroport. Mais pour les amplis, c'était à Aglae et moi de les aider juste avant l'heure de la pause déjeuner.

Ces saletés d'amplis étaient super lourdes ! Surtout qu'ils en avaient plusieurs. Les allers-retours entre l'appartement et le camion étaient d'autant plus difficile pour la simple raison que nous habitions au 5eme étage, sans ascenseur.

De plus, Tré devait probablement transporter des briques car nous dûmes enlever des affaires de sa valise à 3 reprises pour qu'elle soit en dessous de la masse maximale acceptée dans l'avion.

Bref, notre matinée avaient été assez rude et bien chargée. Lorsqu'enfin l'heure de manger sonna, toute la colocation se rua à la cuisine pour déguster les délicieuses pizza surgelées qu'avait achetées et réchauffées Aglae.

-Normally, I wouldn't have touched this atrocious thing you dare to call "pizza". But I'm too hungry.
(En temps normal, je n'aurais pas touché à cette atroce chose que tu oses appeler « pizza ». Mais j'ai trop faim.) S'exclama Billie en enfournant une part du met italien dans sa bouche.

-Hey ! Fuck you ! Next time, you'll cook for everyone ! (Eh ! Je t'emmerde ! La prochaine fois, c'est toi qui ferra à bouffer pour tout le monde !)
Rétorqua Aglae en lui jetant un regard noir et en le menaçant avec sa fourchette.

Mike, Tré et moi rirent en contemplant la situation complètement absurde, sûrement la dernière avant un long moment....

A la fin du repas, Billie me prit à part, sur le balcon. Cette sensation de déjà vu me secoua violemment. Mais cette fois-ci, je n'étais pas aussi détendue. L'adrénaline grimpait en moi, s'agrippant à ma gorge, m'étouffant presque.

La brise légère sur ma peau me donna la chair de poule, pourtant, je m'adossai à la rambarde glacée, faisant face à Billie.

Je savais pertinemment que cette fois-ci, il comptait bien me parler de Nous; chose que nous n'avions pas faites depuis que nous étions ensembles. Enfin, si l'on pouvait considérer que nous étions « ensembles ». Il m'était assez compliqué de donner un nom à notre relation actuelle.

-We have a problem. (On a un problème) Commença-t-il, fixant le sol, n'osant croiser mon regard.
- You think ? (Tu penses ?) Soufflai-je. Yes Billie, we have a problem. You're going on tour for 6 months while I have studies to finish here in California.
(Oui Billie, on a un problème. Tu pars en tournée pour 6 mois alors que j'ai des études à finir, ici, en Californie.)

Il n'ajouta rien, restant de marbre. Mais il avait levé les yeux vers moi, m'observant silencieusement, s'arrêtant un instant sur chaque parcelle de mon visage.

Mon corps s'était décollé de la barrière pour me rapprocher du mur, là où était adossé Billie. Je l'observait également, cherchant à déceler la moindre opinion à l'égard de notre situation.

-So what do we do ? (On fait quoi du coup ?) Demandai-je hésitante, la voix vacillante.
-Do you think we should think about it now or enjoy the few days we have left?
( Tu crois qu'on devrait y penser maintenant ou encore profiter des quelques jours qu'il nous reste ?)

Son visage était à présent à moins de 5 centimètre du mien. Le souffle irrégulier, il ne semblait pas attendre de réelle réponse de ma part. Alors il captura mes lèvres en un instant rapide. Ce baiser sur le balcon de l'appartement n'avait pas la saveur d'un premier baiser car il ne l'était pas. Mais il n'avait pas non plus la saveur d'un dernier.

A cet instant, nous n'en n'avions plus rien à foutre du regard des passants dans la rues en dessous, d'Aglae ou des mecs qui nous voyaient nous embrasser langoureusement à travers la porte vitrée. Tout ce qui comptait en cet instant, c'était nous. Car cette nomination n'avait jamais vraiment eu lieu d'exister avant ce jour.

Hélas, 16h, l'heure de rejoindre l'aéroport en taxi arriva beaucoup trop vite à mon goût. Même si j'avais conscience que nous allions nous retrouver à Paris grâce à notre sortie scolaire à partir du 18 avril, j'avais tout de même cette douloureuse sensation que ces au revoir étaient en un sens les seuls vrais adieux qu'ils feront à la Californie pour 6 mois de tournée.

L'enregistrement se fit efficacement et sans encombre; ce qui n'était pas forcément évident avec des dingues comme les trois musiciens. Un sourire franc illuminait les visages de Mike et Tré, mais j'avais la vague sensation que celui de Billie était un peu plus amer. Ou alors, j'essayais de m'en convaincre pour me rassurer, je l'ignorais.

Les embrassades ne furent pas longues et courtoises. Nous avions tout de même conscience que nous allions nous revoir dans à peine 3 jours. Mais lorsque les portes de la salle d'embarquement se refermèrent, je me tournai vers Aglae qui n'avait pas prononcé un seul mot.

Rien qu'en la regardant, j'avais compris qu'elle aussi elle avait senti une certaine symbolique dans ces au revoir. Même si pour moi, mes véritables salutations avaient pris place sur le balcon, ce départ pour Madrid signait le début de la fin.

Coucou ! Est-ce que vous la sentez ? Cette douce brise de fin de roman ! ☺️ Et oui , il ne reste plus qu'un chapitre à Berkeley ! J'espère que celui-ci vous a plu. 😜 Évidemment , merci à Alphekka pour la relecture. Je vous invite à commenter et vous souhaite une bonne journée/soirée , bye ! 😉

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