Chapitre 27 : Good Riddance

Marchant d'un pas contrôlé, je me dirigeais nerveusement vers l'université. Mon sac à dos sur l'épaule, j'avais pris le matin même la décision de me rendre à l'UC toute seule et non en voiture accompagnée d'Aglae, comme à mon habitude.

Cette dernière avait reçu une autorisation du médecin pour rester à l'appartement quelques jours, le temps de se remettre. On pouvait clairement dire qu'elle en avait bien besoin.

Pourtant, les partiels de mars approchaient à grands pas, il était peut-être temps de se mettre à réviser et à suivre assidûment les cours qui nous étaient donnés depuis le début de l'année; chose que je n'avais pas forcément faite à la perfection.

Lorsque je pénétrai dans l'enceinte du bâtiment scolaire, toutes les voix qui m'entouraient devinrent plus forte encore. Un brouhaha quotidiennement insupportable enivra la pièce, me permettant de ressentir enfin cette ambiance de campus universitaire qu'on nous ventait dans les prospectus.

Soudainement, je sursautai au contacte d'une main sur mon épaule. Je me retournai brusquent. Mais bizarrement, la personne qui était postée à présent face à moi ne me rassura pas de sa présence pour autant.

A la vue de mon expression faciale, Louis semblait perdu.

- Salut. Pourquoi tu fais cette tronche ? Je sais que tu ne m'adores pas, mais à ce point, sérieux !

J'étais un peu désorientée. Mike ne lui avait donc pas parlé de ce que nous avions découvert. Et en même temps, on pourrait dire qu'il était préférable qu'il reste dans l'ignorance.

- Je...je suis désolée, c'est juste qu'avec les cours, je suis un peu stressée.
Aucun de nous ne parla pendant près de 10 longues secondes. Sinon, ça va toi ?

- Bah écoute ça va. A part mon frère qui arrête pas de me casser les pieds.
Nous rîmes tous les deux avant d'être interrompus par la sonnerie qui nous invita à rejoindre nos salles respectives.

Au fil des jours, je commençais à apprécier Louis. Il n'étais pas aussi désagréable que je le pensais, malgré sa fâcheuse manie « d'hyperboliser » chacune de ses anecdotes. On pourrait presque parler d'amitié entre nous.

Pourtant, une peur veillait inlassablement en moi. Celle de voir Jim ressurgir un jour. Si cela devait arriver, j'aurais espéré être loin de lui à ce moment là. Mais ce n'était pas arrivé depuis longtemps.

Ce que Jim avait fait subir à Shailey, et indirectement à Aglae, il l'avait fait par l'intermédiaire de Louis. Mais est-ce que ce dernier en avait-il lui-même conscience ? Je l'ignorais. Et je ne tenais pas spécialement à le savoir. Il semblait préférable d'oublier cette affaire tant que les choses restaient sous contrôle.

Lors de nos nombreuses discussions, je n'avais pu décelé la moindre information à ce sujet au près de Louis. Comme si tous les événements passés n'étaient jamais arrivés. Peut-être que Jim cachait la vérité à son hôte ? Ou alors Louis était un très bon dissimulateur.

Ce jour là , je déjeunais avec Louis. Nous étions tous les deux assis à une table, à discuter de sujets aussi futiles que la pluie et le beau temps. Malheureusement, je fis la fâcheuse erreur d'aborder le retour potentiel d'Aglae à l'université.

- Après ces 2 semaines de repos, Aglae devrait pouvoir revenir à l'université. Je m'inquiète pour elle de ne pas s'être préparée aux exam. Avais-je lâché dans un blanc de conversation.

Cette affirmation, pourtant de premier lieux inoffensive, déclencha chez Louis une réaction inattendue. Son regard s'assombrit et referma son emprise sur moi. Sa veine jugulaire se gonfla et il se leva brusquement de sa chaise, faillant faire tomber son plateau au sol.

- Why are you telling me about this Aglaé bitch?! (Pourquoi tu me parles de cette pétasse d'Aglae ?!)
La première chose qui me frappa, fut son passage linguistique en anglais. Ses poings s'étaient écrasés sur la table en un bruit fracassant qui résonna dans toute la pièce.

Je ne reconnaissais plus Louis. Ce n'était plus le même homme. Peut-être...

- This bitch stole the love of my life. She was the one who should have died in her place !
(Cette connasse m'a volé l'amour de ma vie. C'est elle qui aurait dû mourir à sa place !) Hurla-t-il si fort que plusieurs visages se tournèrent vers nous.

J'eus la certitude qu'à présent, je ne faisais plus face à Louis, mais bien à Jim. Tout s'éclairait ! C'était bien Louis qui avait pris des cours de français, et non Jim. D'où le passage de la discussion en anglais.

Mais je n'étais pas plus rassurée. Je n'avais jamais été confrontée à cette situation, encore moins à Jim en personne. Mon sang ne fit qu'un tour dans mes veines et je sentis ma pulsation cardiaque grimper en flèche.

- Calm down Jim. It's ok, she'll not coming back for the moment. (Calmes-toi, Jim. Tout va bien, elle ne va pas revenir pour le moment. )
Je mentais. Mais c'était la seule solution que j'avais trouvée.

Il ne semblait pas convaincu par mes explications. Il s'assit face à moi, plus calmement. Je vis son visage s'assouplir. Il posa maladroitement ses mains sur la table, triturant ses doigts dans tous les sens.

- I'm crazy , aren't I ? (Je suis fou, pas vrai ? )
I harassed her, when she didn't love me. And she died because of me... (Je l'ai harcelée, alors qu'elle ne m'aimait pas. Et elle est morte à cause de moi...)

Son expression faciale avait radicalement changé. J'avais maintenant l'impression de faire face à un petit garçon en détresse. Pourquoi agissait-il de la sorte ? Il avait fait tant de mal autour de lui, et c'était seulement maintenant qu'il s'en rendait compte ?

-Mike told us, to Louis and I knew it while listening to their conversation, that we should try to act more like a collective.
(Mike nous a dit, à Louis et je l'ai su en écoutant leur conversation, que nous devrions essayer d'agir plutôt comme un collectif.)

- I see. And what conclusion did you come to? (Je vois. Et tu en es arrivé à quelle conclusion ?)
Osai-je demander timidement.

-I have to give way to Louis. It's his body, not mine. I have already done enough harm around me.
( Il faut que je laisse la place à Louis. C'est son corps, pas le mien. J'ai déjà fait assez de mal autour de moi.)

Il n'ajouta rien, continuant de me fixer. Il s'était à présent avachi sur sa chaise, les bras croisés au niveau du torse. Une lueur sembla échapper à son regard en une fraction de seconde, peut-être une hallucination de ma part, mais jamais je n'eu l'occasion de recroiser Jim depuis ce jour.

Salut tout le monde ! Enfin un nouveau chapitre depuis la fin des vacances ! 😉 Je pense que vous le sentez , mais Berkeley touchera bientôt à sa fin , donc ce chapitre clot une partie de notre intrigue principale 😁. J'espère qu'il vous a plu. Merci à Alphekka pour la relecture et je vous souhaite une bonne journée/ soirée . Bye !

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