Chapitre 21 : Christie Road
Je restai pétrifiée devant le petit café de quartier alors que j'aperçu Louis assis à une table en terrasse. Il me fit un geste de la main en m'adressant un grand sourire qui m'avait l'air trop franc pour être sincère.
Je m'approchai de sa table avec réticence; j'allais devoir le supporter pendant au moins 30 minutes, mais c'était pour la bonne cause.
- Willow ! Mais quelle plaisir. J'étais sûr que tu accepterai mon invitation. Je t'ai commandé un café.
- Merci...il ne fallait pas. Répondis-je tentant de dissimuler mon manque d'assurance et mon agacement face à cet être hypocrite.
Alors que nous fûmes servis, j'essayai subtilement de lui demander la raison de ses visites chez un docteur.
- Dis moi Louis, pour quelle raison es-tu contraint de te rendre chez un médecin ? Bon ok j'avoue, c'est pas très subtil.
-Hein, alors ma vie t'intéresse maintenant ? Dit-il, un sourire mesquin inscrit sur les lèvres. Il essayait vraiment de me faire péter les plombs.
-Depuis ce que j'ai entendu de la part de Mike, je m'inquiète pour toi. Tu as quand même été la première personne à me parler depuis que je suis à l'UC Berkeley.
- C'est vrai...
Il me semblais que je l'avais convaincu de me faire confiance.
Nous avions presque terminé nos café. Il en commanda une deuxième tournée.
-Je vois un psychologue en fait... il marqua une pose ... à cause de troubles obsessionnels.
Mon visage se décomposa. Il l'avait sûrement remarqué car il ajouta : mais c'est rien d'alarmant tu sais.
- Je comprend Louis. Mais tu sais... en ce moment, je ne me sens pas très bien. Est-ce que tu pourrais me filer le numéro de ton psy pour que je puisse prendre un rendez-vous ?
- Ah euh... ouais pas de soucis, tiens.
Il sorti un stylo de nulle part, écrit le numéro du psy sur sa serviette de table et me le tendit.
-Merci Louis. Je mimais un sourire que je voulais reconnaissant. Bon, ce fut un plaisir de passer un peu de temps avec toi, cher Louis, mais j'ai des devoirs à faire. On se revoit demain en cours.
Je me levais de ma chaise et d'un geste contrôlé je lui serrai la main et sorti un billet de ma poche pour régler mes deux cafés.
J'avais à présent ouvert une porte d'entrée qui me mènerai à en apprendre un peu plus sur le passé de ce fourbe individu qu'est Louis.
J'entrai dans notre appartement le plus discrètement possible, faisant attention à bien refermer silencieusement la porte derrière moi. Mais je fus surprise par Billie, ce qui me fit sursauté.
-So what? Do you have a track? (Alors ? Tu as une piste ?).
-Actually, yes. But let me manage please.
(Enfait, oui. Mais laisse moi gérer s'il te plaît. )
-Ok...
J'allais me rendre dans ma chambre mais Billie m'arrêta. Je croisais son regard remplis d'inquiétude et ma confiance se consumait petit à petit face à la tristesse de ses globes oculaires.
- Willow? What's the problem? (Willow, quel est le problem ?)
Je ne souhaitais pas avoir cette discussion maintenant, et puis j'avais un rendez vous chez le psy à prendre. Je ne répondis rien laissant le silence imprégner la pièce.
-Sorry, later. (Désolée, plus tard ).
Je me rendis dans ma chambre en fermant la porte derrière moi sans lui laisser le temps de répondre.
J'avais pris rendez-vous chez le psy de Louis. Il allait peut-être pouvoir me donner quelques info à son sujet.
Je m'y rendais, le cœur lourd, la bouche pâteuse et les mains moites. J'avais la sensation que ce que j'allais découvrir allait marquer un tournant dans ma vie et...j'en avais peur.
J'arrivai devant une grande porte en bois vieilli sur laquelle était accrochée une plaque en métal avec l'inscription : Dr Cone, doctor of psychology.
Ce bâtiment donnait l'impression qu'il faisait froid et sombre. Un mal-être m'envahit lorsque je poussai la porte grinçante. Une petite cloche sonna.
Autour de moi, tout semblait mort, abandonné, comme s'y personne n'y avait travaillé depuis des années. Pourtant, une charmante vieille dame vint m'accueillir.
- Hello Miss, do you have an appointment with Doctor Cone? (Bonjour mademoiselle, vous avez rendez-vous avec le doctor Cone ?)
-Uhm...yes, absolutely.
- So welcome. The doctor should soon arrive, I'll let you wait here. (Et bien soyez la bienvenue. Le docteur ne devrait pas tarder à arriver, je vous laisse patienter ici. )
La secrétaire, si c'était bien son métier, quitta la pièce, me laissant de nouveau seule dans cette lugubre pièce. Je m'assis près d'un vieux radiateur qui ne semblait pas avoir été utilisé depuis des lustres.
Des tableaux ornaient les murs jaunis par l'humidité. Ces tableaux représentaient des jeunes femmes qui au premier abord semblaient souriantes et pleines de vie mais qui finalement, cachaient en elles un sentiment d'horreur et d'effroi.
Je tapais nerveusement du pied contre le parquait délavé qui crissait sous mes pas, dans l'espoir que cela permette au temps de s'écouler plus rapidement.
Mais pour mon plus grand soulagement, le psychologue daigna enfin se montrer. C'était un homme âgé, environ la cinquantaine, qui avait les traits du visage usés par le travail et la fatigue. Ses mains calleuses vinrent se poser sur le bureau de sa secrétaire.
-Are you Miss Green? Come, enter my office, we will be quieter to discuss. ( Vous êtes mademoiselle Green ? Venez, entrez dans mon cabinet, nous seront plus tranquilles pour discuter.)
Je hochai la tête nerveusement, mais son ton beaucoup trop joviale m'inspirait tout sauf de la confiance. Je ne voyais pas comment des gens pourraient aller lui confier leurs plus profond secrets et problèmes.
J'eu du mal à me décoller de mon siège pour suivre cet homme à l'allure glaçante. Je pouvais entendre mes propres battements de cœur alors que chaque seconde qui passait me semblait durer une éternité.
Il me tint la porte avant de la refermer derrière lui et de m'inviter à m'assoir sur le canapé molletonné en face de son bureau.
Le canapé était vert canard, une couleur plutôt apaisante. Peut-être la seule chose apaisante que j'avais croisée depuis que j'étais arrivée ici.
Mes muscles restèrent tendus, ma colonne vertébrale bien droite et mes yeux grands ouverts. J'allais devoir lui parler de moi si je voulais qu'il me parle de Louis. Mais un vague sentiment d'oppression me donnait le sentiment que l'homme savait garder les secrets, mêmes les plus sombres et enfouis de chacun de ses patients.
Salut ! J'espère que ce chapitre vous a plu ! 😁 J'avoue que j'ai eu un peu de mal à l'écrire et puis la reprise des cours n'a pas aidé 😌. Mais je compte bien continuer Berkeley 😎. En tout cas , n'hésitez pas à commenter. Et bien sûr , merci à Alphekka pour la relecture. Bonne soirée/journée 😘
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