Chapitre 10 : Sweet Children
- I was looking for you.
(Je te cherchais. )
L'absence de gêne dans ses paroles m'emplit d'appréhension. Il assumait complètement de me chercher.
-Why didn't you call me on the phone?
(Pourquoi tu ne m'as pas appelée au téléphone ?)
Lui répondis-je mi angoissée mi intriguée.
- Because you don't have it with you.
(Parce que tu ne l'as pas avec toi. )
Son calme religieux faisait monter la terreur en moi. Je fouillai mes poches, constatant qu'il avait raison.
- You're scary man !
(Tu fais peur mec !)
Lui lançai-je me retournant pour partir. Je n'avais pas envie de lui parler. J'avais peur de lui à l'instant T. Pourquoi agissait-il ainsi ?
Il avait été si ouvert et sensible avec moi la veille. Je ne comprenais pas cette attitude.
J'avais déjà parcouru une dizaine de mètres lorsque j'entendis sa voix me hurler :
-Now, I know what you're hiding, Green.
(Maintenant, je sais ce que tu caches, Green. )
Je me retournai brusquement fronçant les sourcils.
Billie ne m'avait pas suivie. Non. Il sourit sarcastiquement, m'adressa un geste de la main et quitta la rue.
J'étais plus que perdue. Qu'est-ce que tout ce petit jeu voulait dire ? Je décidai donc de retourner à l'appart'.
Aglae était dans la cuisine, assise sur la même chaise que lorsque je suis partie. Ce qui m'effrayait le plus était ce faciès si apaisé qu'elle tourna vers moi alors que 45 minutes plus tôt elle était en larme dans les bras de Tré.
-Where is Tré ? (Où est Tré ?)
Demandai-je un peu hésitante.
- In their studio. (Dans leur studio)
Elle marqua une pause puis changea de sujet. Elle se leva et me prit dans ses bras.
-Willow, I'm really sorry !
(Willow, je suis vraiment désolée !)
J'étais désemparée. Ils sont tous aussi bizarres ces américains ?
- Don't worry... (T'en fais pas...)
répondis-je lui tapotant le dos, un peu gênée.
-I have been very stupid. I let myself be carried away by my emotions.
(J'ai été vraiment stupide. Je me suis laissée être contrôlée par mes émotions. )
Elle avait presque les larmes aux yeux. Je ne savais pas quoi lui dire. Je ne comprenais pas pourquoi elle se mettait dans cet état là.
-It doesn't matter, I tell you.
(C'est pas grave, je te dis. )
Elle me sourit, ravie. Comme si ma réaction était une question de vie ou de mort.
J'avais vraiment du mal à la comprendre. Elle était tellement intrigante comme fille.
Elle m'annonça qu'elle devait sortir faire des courses donc elle me laissa seule dans l'appartement. Je me sentais presque tel une mère au foyer qui devait attendre que tous ses bambins rentre à la maison.
J'avais plusieurs options d'occupation, faire mes devoirs pour lundi, préparer le déjeuner, me prélasser dans le canapé.... Mais je choisis donc la plus raisonnable et m'attela à la dure tâche de faire mes devoirs.
Assise à mon bureau, je me creusait la tête pour résoudre tous ces problèmes mathématiques. Le professeur avait insisté pour qu'on révise nos bases en mathématiques du lycée. Mais étrangement, pour moi, elles me paraissent si loins. Vecteur, bilinéarité, polarisation, loi binomiale... Toutes ces équations me donnaient un mal de crâne infernal.
Méritais-je réellement ma place dans cette grande école ? J'avais passé tellement de concours pour y parvenir, pourtant me voilà devant de simples calculs que j'avaient sus résoudre lors du BAC en France, complètement déboussolée.
L'heure du déjeuner approcha à grands pas. J'avais peur de devoir m'en occuper. Mais par chance, Mike était rentré plus tôt exprès. Il m'épargna donc cette lourde responsabilité de nourrir toute la coloc'.
Tous étaient rentrés à l'appartement exclusivement pour ce moment, se ressourcer. Le menu n'était franchement pas gastronomique mais il faisait largement l'affaire. Nous nous délectâmes donc de ces délicieuses pâtes au fromage avec du ketchup.
L'ambiance à table était des plus tendues. Surtout entre Billie et moi. Les autres ne comprenaient pas. Il n'en avait donc pas parlé au membres de son groupe. Je jetais des coups d'œil furtifs vers lui pour essayer de déceler la moindre émotion sur son visage. En vain.
A la fin du repas, tous les membres de la colocation retournèrent à leurs occupations. Mais avant de retourner au studio, Mike me prit à part.
- I saw the tension between you and Billie.
(J'ai vu la tension qu'il y a entre toi et Billie. )
Je n'essayai pas longtemps de nier les faits. J'espérais qu'il m'apporte des réponses.
- Why is he strange and unpleasant ? Yesterday, he told me about his father, and today, he follows me down the street in a serious frightening way !
(Pourquoi il est étrange et désagréable ? Hier il m'a dit pour son père, et aujourd'hui, il me suit dans la rue de manière très flippante !)
Je m'emportai, je sentais le rouge de la colère me monter aux joues.
- This confirms what I thought...He really appreciates you very much. But he has a very weird way of showing it.
(Cela confirme ce que je pensais...Il t'apprécie vraiment beaucoup. Mais il a une façon très bizarre de le montrer. )
Avait répondu Mike dans le plus grand des calmes.
Je trouvais ça louche. Quand on aime bien quelqu'un, qu'on veut être ami avec cette personne, on est pas aussi chelou !
- Billie has trouble in the relationship... I was already there when his father died, and I can tell you, that this kind of ordeal, so young, destroys deeply. He has always struggled to get attached to people after that.
(Billie a un problème avec les relations humaines... j'étais déjà là quand son père était mort et je peux te dire que ce genre de truc, si jeune, ça détruit profondément. Il a toujours eu du mal à s'attacher aux gens après ça. )
Je voyais le visage de Mike se crisper, se remémorant sûrement de dures épreuves que des ados de leurs âges à l'époque ne devraient jamais avoir à vivre. Je ne savais pas que cela avait été aussi dur. Je n'avais jamais perdu de parent. Mais...
- I lost my brother a few years ago...
(J'ai perdu mon frère il y a quelques années...)
Je ne savais pas pourquoi j'avais balancé ce dossier de la sorte. En tout cas, Mike fut plus que surpris.
Il ne chercha pas à en savoir plus. Il avait très bien compris que je ne voulais pas approfondir le sujet.
- You should to talk to Billie about it.
(Tu devrais en parler à Billie. )
Il avait sûrement raison. Je devrais avoir une vrai conversation avec lui. Peut-être que s'il savait que j'étais un peu comme lui, il serait moins...bizarre avec moi.
Nous entendîmes le klaxon de la voiture de Billie, priant Mike de se ramener pour qu'ils puissent rejoindre leur studio et bosser leur nouvel album.
- With that, I'll let you think about it, See you tonight!
(Avec ça, je te laisse y penser, on se voit ce soir !)
Et il quitta l'appartement me laissant de nouveau seule avec Aglae. Je n'étais pas spécialement contrariée à cette idée, mais j'en avais marre de rester h24 enfermée à l'intérieur. Je proposai donc une petite sortie à Aglae qu'elle accepta volontiers.
Nous nous rendîmes au centre commerciale le plus proche : Berkeley Mall. Justement, j'avais besoin de m'acheter de nouveaux vêtements. Je n'avais pas pu tout apporter depuis la France, et j'en avais marre de porter en boucle les seules 4 tenues que j'avais apportées.
Aglae me conseilla plusieurs boutiques qu'elles avait l'habitude de fréquenter. J'avais pu constater dans son armoire qu'elle possédait une quantité titanesque de vêtements et chaussures. Elle avait une passion inconditionnelle pour les Convers et se fit un plaisir de m'offrir une paire dans son magasin favori.
Après notre petite virée shopping, je lui offrit un thé glacé dans le petit Starbucks, que nous dégustâmes en terrasse. Je crois bien que cet après midi entre filles nous a considérablement rapprochées.
Mais à présent j'avais un autre problème : devoir parler sérieusement à Billie...
Coucou mes boulets ! 😋 Comment vous allez ? Je sais que j'aurais du poster ce chapitre la semaine dernière mais j'ai eu un empêchement 🤦♀️. En tout cas j'espère qu'il vous a plut. N'hésitez pas à commentez 😌, je me sens un peu alone dans les commentaires 😂. Sur ce , bonne journée/soirée ❤️
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