XXVI.

Skywalker avait quitté la pièce depuis déjà une demi-heure mais Ben ne bougeait pas. Après de longues minutes de réflexion il repensa au casque qui reposait dans sa chambre. Le garçon marchait aussi lentement et calmement que possible, si bien qu'il arrivait à faire taire le parquet.

Il poussa la porte, du bout de ses doigts. Le garçon entendit la respiration forte de Gaia qui reposait dans un profond sommeil. Il prit le temps de se pencher sur le meuble et vit la noirceur qui reposait sur celui-ci. Ben saisit le casque et sortit de la pièce en fixant l'objet avec ardeur. Là, il se demanda quelle histoire sombre et mortifiante se cachait derrière les lignes métalliques du masque. Seul Gudrun pourrait répondre à ces questionnements.

Dans la même minute, il sortit de la suite puis dévala l'escalier à toute vitesse. D'en haut, il pouvait déjà entendre les rires éclatants des clients de la taverne. Le Repaire Royal étant la seule préoccupation du Gungan, le Padawan ne tarda pas à entrevoir l'imposante silhouette de celui qu'il cherchait. Sans qu'il ait eu besoin de dire un seul mot, Gudrun l'aborda avec un petit sourire :

-Il t'intéresse ce casque, pas vrai ?

Gudrun se pencha par dessus son comptoir et observa l'objet.

-Je me demandais simplement pourquoi il était dans cette chambre.

Le Gungan rit en se levant avant de poursuivre ses explications :

-Il appartenait à un Jedi noir, Freedon Nadd. Tout le monde pensait que le casque était un artefact Sith mais il n'en était rien. En réalité, c'est un casque ordinaire, une babiole qui lui appartenait. On raconte qu'il renferme la clé vers la force, le secret que tout Jedi et Sith veulent connaître. Mais...

-... ce n'est qu'une légende. J'ai une mauvaise expérience, en matière de légendes.

Ben parvint à détacher ses yeux du casque pour finalement regarder Gudrun qui le fixait avec un sourire honnête, pour une fois. Il posa sa main verdâtre sur l'épaule du garçon et poursuivit :

-Je te l'offre si tu le veux, mon garçon. Je l'ai depuis bien longtemps et personne ne m'a jamais demandé l'intérêt de celui-ci. Je préfère qu'il soit dans tes mains plutôt que prenant la poussière sur cette commode.

-Merci, mais je ne peux pas l'accepter, répondit-il en lui tendant. Je ne peux pas détenir quelque chose d'aussi précieux et ayant appartenu à un Jedi Noir.

-Ben, fit-il en posant sa grande main sur l'épaule du Padawan, tu es grand. Tu le mérites. Ton oncle m'a parlé de ce que tu as fait, il y a de cela quelques mois, pour cette petite Twi'Lek.

-Oh, ce n'était rien, répliqua-t-il en souriant. Je déteste lorsque d'autres gens sont seuls. Je lui ai simplement présenté les lieux, je lui ai montré des personnes convenables et sympathiques. C'est la moindre des choses.

-Tu es une bonne personne, et je te remercie d'en être une. J'ai perdu foi en les êtres vivants décrits comme "intelligents" il y a bien longtemps. Seul ton oncle me redonnait goût en eux. Et maintenant il y a les nouveaux Padawan, le nouvel ordre Jedi. Il y a toi et Gaia. Tu mérites un présent de ma part. J'ai foi en ce que le monde ne s'enlaidisse pas davantage.

Le fils d'Han Solo regarda le Gungan d'un air compatissant, avec une étincelle ravivée dans les yeux. Il pouvait enfin laisser l'espoir se faufiler entre les lambeaux d'ombres qui l'enfermaient. 

-Merci, je ne sais pas comment vous remercier.

-Ne me remercie pas, s'il te plait. Va, maintenant, et fais bon usage de ce masque.

Il sourit et s'en alla, en courant joyeusement dans les escaliers, faisant abstraction de toute la pagaille qui avait pris place sur Naboo. Il vogua entre les murs blancs et le plafond boisé pour finalement arriver à nouveau dans la suite, le casque noir et argent entre les mains.

Il ne se rendait pas compte de la valeur de cet objet. Il ne se rendait pas non plus compte des impacts sur la partie avant de celui-ci. Il ne se rendait pas compte de sa réelle signification. Freedon Nadd, le Jedi noir avait tué des peuples entiers en les livrant à des monstres inconnus, avait instauré ses lois Sith à des populations asservies et soumises à son oppression. Mais le jeune Ben Solo ne savait pas tout cela.

Avançant sans bruit, il constata que Gaia était sur le balcon, à contempler l'horizon radieux. Ben posa le casque sur une petite table et se dirigea vers l'extérieur. La Padawan se retourna et croisa son regard. Ses cheveux volaient au vent et ses yeux bleus reflétaient la chaude lumière.

-Je n'ai jamais vu quelque chose d'aussi beau, commença-t-il avec un grand sourire.

Elle aussi souriait. Le garçon courut vers la jeune fille et l'embrassa avec une profondeur sans égal. Elle avait raison. Le monde n'était qu'horreur. Il fallait oublier ce monde et laisser une chance à la vie.

-Tu as été faite pour des choses bien plus belles, fit Ben en observant ses iris flamboyants. Le chaos est seulement compris par les sauvages, les gens qui n'ont plus d'Espoir. Tu le comprends et le maîtrise avec une sagesse démesurée.

-J'aime la manière avec laquelle tu chasses l'ombre.

C'était donc ainsi. Aucune force, aucun être ne parviendraient à les séparer. Sur ces mots, les étoiles apparurent en plein jour dans leurs yeux. Leurs mains se joignirent, leurs phalanges s'accolèrent et leurs corps dorés ne firent qu'un. L'union qu'ils formaient les rapprochaient de chez eux, l'endroit où l'horizon embrasse la mer et où la liberté est l'unique règle. 

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