Chapitre 43 :

Malika était assise en tailleur sur le lit de son meilleur ami. Elle souffla avant de dire :

– Alors voilà comment tout a commencé. Tu te souviens de la fois où tu m'avais retrouvé en train de pleurer ?

– Oui, hocha-t-il

– Bah il était là aussi, ensuite en cours il se trouve qu'on était assis côte à côte.

– Ah oui ! C'est celui qui te regardait comme une bête de foire. Ça m'avait tellement énervé, et toi aussi.

– Bon bref le soir même je crois, après qu'on ait eu la fameuse discussion sur le fait que je devais me faire d'autres amis, j'avais besoin de me défouler. J'étais sorti courir et sans m'en rendre compte j'étais allée trop loin...

– Et je suppose qu'il était là aussi ?

– Oui, sa maison n'était pas très loin de mon point d'arrivé. Je ne sais pas comment mais il était là à vouloir faire la conversation et surtout me charmer que je l'avais envoyé balader.

– Sérieusement, demanda-t-il dubitatif.

– Oui mais après c'était une bonne occasion de te prouver que je pouvais me lier à d'autres personnes.

– Tu voulais l'utiliser Malika ? Sérieusement ?

Khalil était déçu de ce qu'il avait entendu mais ce n'était pas le pire.

– Oui, et parce que je trainais avec lui et non avec vous, t'étais venu me le reprocher donc j'en avais conclue que je n'avais plus besoin de lui.

Khalil écarquilla les yeux en entendant les paroles de sa meilleure amie.

– Tu sais que c'est purement immature et puéril ce que tu as fait !?

– Peut-être mais après avoir largué la bombe, notre chef de filière qui est notre prof avait décidé de faire des binômes pour un devoir à rendre en fin de semestre. Le binôme devait obligatoirement être notre voisin de table donc malheureusement ou heureusement c'était lui.

– Malika d'où t'es venue l'idée d'utiliser quelqu'un juste pour qu'on s'intéresse à toi ? Questionna son ami.

– Premièrement je reconnais avoir mal agit mais jamais pour attirer l'attention de qui que ce soit, encore moins la tienne. J'avais bien compris que tu voulais ton espace alors lui il était tombé à pic.

– Ne te vexe pas s'il te plaît, nous ne sommes pas là pour nous prendre la tête.

– Pourquoi pas ? Donc toi tu peux et pas moi ? Je vois que t'es dégoûté à la mine que tu fais quand je parle mais sache juste que je t'ai laissé ton espace. Nous avons échangé nos numéros et commencés à travailler, d'abord au téléphone et par la suite chacun allait chez l'autre. J'ai appris à le connaître et l'apprécier. Lui aussi et au fur et à mesure j'ai développé dans sentiments que je croyais inexistants et improbable en moi. Si j'ai une fois songé à l'utiliser je m'en excuse, ce mec je l'aime vraiment. Même s'il se comporte comme un con parfois, il me manque tout le temps j'essaie de faire de mon mieux pour que mon passé ne prenne pas trop de place dans notre relation.

– Malika, appela-t-il calmement

– Oui Khalil, répondit cette dernière en le fixant dans les yeux.

Sans s'en rendre compte elle s'était emportée et avait haussé le ton. De plus sa façon de serrer l'oreiller qu'elle avait attrapé pendant qu'elle parlait montrait qu'elle commençait à s'énerver.

– Malika t'ai-je dit une seule fois seulement de me laisser de l'espace ? M'empêches-tu de vivre ou de respirer, demanda son ami.

– Je ne suis pas un assassin pour t'empêcher de vivre et oui tu l'as dit, peut-être pas explicitement mais c'était ce que tu voulais. J'ai compris que tu ne seras pas toujours là, c'est la réalité. Aujourd'hui je sais me débrouiller seule, je ne te demanderais plus de t'en faire pour moi.

– Mais Malika, tu t'entends parler ? Sérieusement ?!

– Oui, et je ne suis pas ta seule amie ni la seule qui a besoin de toi, ton monde ne devrait pas tourner autour de moi. Je ne veux plus te voir soucieux. Je ne suis pas si égoïste que ça dans le fond, tu ne trouves pas ? Je n'ai plus besoin que tu fasses des concessions avec quiconque pour me ramener, si j'ai nécessairement besoin de parler à quelqu'un de ce que j'ai ce ne sera certainement plus toi. Mes centres d'intérêts ne sont pas les tiens et je m'évertuerai à ce que lorsqu'on est ensemble tu puisses t'amuser sans te soucier de moi.

– Si c'est vraiment ce que tu crois alors là j'ai des raisons de m'inquiéter. Depuis quand tu fais cavalier seule ? Voilà pourquoi tu me caches des choses ou que tu m'ignores ? Lorsqu'on est en groupe tu fais comme si je n'étais pas là tu passes la majeure partie de ton temps à la salle ou avec Damien.

– Je ne veux surtout pas être la source de tes problèmes relationnels, comprend moi. Comment crois-tu que je me sentais quand Julia voulais passer du temps seule avec toi et que je m'incrustais ? Je sais que tu en avais marre mais tu n'avais pas d'autres options que de me trimbaler avec vous car j'étais trop fragile. Mais c'est révolu tout ça, je suis arrivée à me passer de toi pour ton bien, je préfère t'observer de loin et vivre ma vie du mieux que je peux.

– Nous avons toujours fonctionné ensemble, en équipe, et toi tu veux tout changer pour me protéger ? T'ai-je seulement demandé de le faire ? Avant c'était toi et moi contre le reste du monde, et toi tu veux me mettre à l'écart sous prétexte que tu poses problème dans ma relation ?! Arrêtes tes bêtises un moment donné.

– Mais...

– Il n'y a pas de mais qui tienne, je refuse d'être mis à l'écart tu comprends ? Je veillerai toujours sur toi et te protègerais contre tous, ne pense pas pouvoir m'évincer aussi facilement de ta vie.

– Et Julia dans tout ça ?

– Ne t'en fais pas pour elle, notre couple ne concerne que nous. C'est vrai qu'elle peut être jalouse parfois mais ce n'est pas pour autant qu'on te demande de t'éloigner de nous. Julia est aussi ton amie, ne la voit pas juste comme ma petite copine. Elle s'inquiète pour toi.

– Si tu le dis je te crois mais les choses ne seront vraiment plus comme avant.

– Du moment que tu ne me gosht pas ça va. Mais sois en sûr je saurais toujours tout même si tu essaie de me le cacher. Et j'espère que tu seras pleinement heureuse avec ce type.

– Ouais, sinon comment vont les autres ?

– Ils vont bien, ce serait cool que l'on sorte tous ensemble samedi, suggéra Khalil

– D'accord, acquiesça Malika, ça fait longtemps que nous n'avons pas passé du temps avec la bande.

Il eut un silence pendant lequel Khalil se mit à observer celle qui se tenait près de lui avec intensité. Peut importe ce que Malika avait bien pu lui dire ce soir, Khalil savait qu'il devait plus que jamais être présent dans la vie de son amie mais en lui laissant gérer certaines situations.

Malika se rendit compte que le regard de son ami était insistant et arqua un sourcil en demandant :

– Qu'est-ce qu'il y a ?

– Rien, juste... il ne fini pas sa phrase et s'approcha d'elle puis la serra dans ses bras.

Il son menton sur sa chevelure et passa sa main dans son dos en lui faisant des petits cercles, de sa deuxième main il serra l'épaule de Malika. Khalil s'apprêtait à demander quelque chose de sensible à son ami :

– Ces dernières semaines tu passais la majeure partie de ton temps avec Damien, alors qu'est-ce que vous avez fait ?

– Nous avons principalement parlé de Camilla, de ma vie après le scandale qu'avait posé mon père et nous nous sommes rendus au cimetière.

– Ah je vois et comment as-tu vécu le fait de te recueillir sur sa tombe pour la première fois ? Questionna Khalil.

Malika soupira longuement avant de répondre d'une voix triste :

– Mal, très mal, je n'ai pas été présente pour elle ni pour Damien bien qu'il ne m'en veux pas je me suis sentie coupable. Je crois que ce sera toujours le cas, quelque part au fond de moi je sais que si j'avais fait un effort, si je ne m'étais pas juste centrée sur moi, Camilla serait encore en vie, finit-elle tristement.

Khalil resserra davantage son étreinte et s'empressa de la contredire :

– Non ce n'est pas vraiment, on ne pouvait plus rien pour elle. Je crois qu'elle avait déjà pris sa décision depuis longtemps et attendait juste le moment pour le faire..

– J'aurais pu l'aider Khalil, on s'en serait sortie toutes les deux. Elle ne méritait pas de finir comme ça et si on avait fait beaucoup plus attention à elle, Camilla ne...

– Ça suffit Malika, le coupa-t-elle, tu vas arrêter de croire qu'on aurait pu la sauver et on ne saura jamais vu qu'elle n'est plus parmi nous.

– Non mais t'es pas sérieux quand même ? Ça aurait pu être moi à sa place Khalil, comment peux-tu parler ainsi ?

– Tais-toi Malika ! Ne redis plus jamais ça, plus jamais tu m'entends !? Je refuse de te perdre...

En parlant, Khalil s'était éloigné de son amie et la regardait avec tristesse. Elle avait déjà tenté de se suicider devant lui et cette image l'avait marqué à jamais, la douleur qu'il avait ressenti à ce moment précis était inexprimable. Voyant l'air triste sur le visage du garçon Malika repris en disant que c'était juste un exemple.

– Excuse-moi Khalil, je disais ça juste comme ça pour te faire comprendre que ce n'est bien de parler de la sorte car ça pourrait arriver à n'importe qui.

– Ouais allez, est-ce que t'as mangé ? Demanda-t-il pour changer de sujet.

– Euh non je n'ai pas eu le temps, pourquoi ?

– Je le savais, descendons trouver quelque chose à nous mettre sous la dent, allez dépêche toi, dit-il en se tapant les mains.

– Ok chef, rigola Malika qui s'empressa de quitter le lit sur lequel elle était assise.

Ils descendirent tous les deux en direction de la cuisine, Khalil se posta derrière l'îlot centrale, pris un torchon qu'il posa sur son épaule et pris la pause comme dans les émissions culinaires et demanda :

– Que désirez-vous manger mademoiselle ? Nous avons un vaste choix de plats à vous proposer tels que du risotto, du cassoulet au pois vert hum des côtes de porcs et un ragoût de pommes de terre.

Pendant qu'il citait les différents mets, Khalil montrait en même temps les marmites à son amie, qui riait à chaque fois.

– Waouh s'exclama cette dernière, c'est vous qui avez cuisiné tout ça ? Mais je ne saurais quoi choisir, que me proposez-vous chef ?

– Je vous conseillerais de prendre du risotto parce qu'il est aux fruits de mer et je sais que vous raffolerez des crevettes, vous prendrez aussi une côte de porc. Comme dessert vous aurez une tarte aux cerises.

– Hum très alléchante proposition, c'est d'accord, sourit Malika.

– Très bien, veuillez prendre place, fit-il en indiquant l'une des chaises de l'îlot centrale.

Malika s'assit et regarda le garçon prendre un plat et commencer à la servir, il s'évertuait à ce que le tout soit présentable. Il prit une autre assiette dans laquelle il posa une tranche de tarte et des cerises fraîches. Khalil déposa le dîner de son amie devant elle avec un verre de jus d'orange. Malika lui sourit avant de commencer à manger.

– Bon appétit mon ange, lui souhaita Khalil en l'ébouriffant les cheveux.

– Merci, sourit cette dernière.

Pendant que Malika mangeait quelqu'un entra dans la cuisine et fut surpris de la voire là à cette heure de la nuit. La personne s'exclamât alors :

– Malika ?!

Les amis se retournèrent pour faire face à la mère de Khalil qui affichait son plus beau sourire.

– Malika mon enfant comme ça fait plaisir de te voir, s'avançât-elle pour la prendre dans ses bras.

– Bonsoir ma tante, comment allez-vous ?

– Bien mon cœur merci beaucoup, un bon appétit à toi.

– Merci

La maman de son ami lui sourit avant de dire à son fils :

– Et toi petit chenapan pourquoi ne m'as-tu pas averti que ma filleule serait là ? Hum attends j'appelle ton père..

– Mais maman on devait juste passer du temps rien qu'elle et moi, tu ne...

Il fut coupé par cette dernière qui hurla à son époux de venir.

– Chéri ! Viens voir qui est là, fais vite !

– Mais maman, qu'est-ce que tu fais ?

Aussitôt un grand homme d'environ 1 mètre 90 se pointa dans la cuisine.

– Oui Yasmine qu'est-ce qu'il y a ? Demanda ce dernier qui n'avait pas encore fait attention à l'amie de son fils.

Sa femme pointa du doigt les deux jeunes gens assis sur les chaises de l'îlot de cuisine.

– Ah Malika bon appétit dit-il sans vraiment réaliser. Attends ? Quoi ? S'interrogea-t-il subitement, Malika ma chérie comment vas-tu ?

Son bug provoqua un fou rire chez les trois personnes présentes avant que Malika ne lui réponde. Sa femme prit la parole en disant:

– Regarde les comme ils sont beaux, ça faisait vraiment longtemps qu'on vous avait vu comme ça. C'est toujours plein d'émotions..

– Oui et nous allons les laisser passer du temps ensemble, fit le père en tirant sa femme hors de la cuisine. Encore heureux de t'avoir vu ici ce soir Malika, allez vous pouvez continuer ce que vous faisiez.

– Merci baba.

Lorsque les parents s'en allèrent Malika se remit à manger et discuter avec son meilleur ami jusqu'à ce que l'heure de rentrer sonna pour elle. Sachant qu'une grosse journée l'attendait, Khalil proposa de la raccompagner pour ne pas qu'elle s'épuise trop. Juste au moment où il la déposa son téléphone se mit à vibrer. Pourquoi l'appelait-il maintenant ?


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Coucou tout le monde !

J'espère que vous avez passé une bonne lecture ?

À très vite !

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