Chapitre 31:

La gifle que Monsieur Hamaraj infligea à Malika résonna dans toute la maison. Puis ce dernier se mit à lui crier dessus.

– Espèce de dévergondée ! 

Malika se tint la joue et ne comprit pas ce qu'elle avait bien pu faire pour mériter cela. Son père, la haïssait-il à ce point pour la frapper sans raison ? Elle le regarda perdue ne sachant quoi dire.

– Comment as-tu osé ? Et sous mon toit, me manquer de respect ! Es-tu folle ?

Elle se retint de pleurer, c'était quoi ce cirque. Pourquoi lui faisait-il autant de mal ? Entre-temps, sa mère, Laïla et Martha, qui était encore de service, rappliquèrent. Aucune ne dit mot lorsqu'elles virent la joue de Malika toute rouge.

– D'abord, tu te permets de simuler une soi-disant maladie et quittes la table pour qu'ensuite ce garçon vienne te chercher m'humiliant devant mes invités.

Il lui assena une autre gifle et là, sa femme accourut vers lui et le tira loin de leur fille. Martha et Laïla restèrent immobiles, tétanisées de frayeur. Malika hurla de toutes ses forces.

– Mais c'est quoi votre problème avec moi ? Pourquoi tout cet acharnement contre moi ? Qu'ai-je ou bien faire de mal pour mériter ça ? Que quelqu'un m'explique ! Bon sang, c'est quoi cette putain de vie de merde. 

Laïla fondit en larmes face à la douleur de sa sœur. Leur mère essaya de calmer les tensions déjà au beau fixe.

– Malika, ma chérie, calme toi s'il te plaît. Je t'en supplie calme toi, ton père n'est pas dans son état normal. 

– Quoi ? Demanda-t-elle dans un murmure, me calmer ? Il m'a frappé juste parce que je suis sortie de table puis allée avec Jeaden, mon ami. Et qui plus est, le fils de celle que vous voulez dans votre entreprise. 

Elle rit amèrement et poursuivit.

– Que dirait-elle, non plutôt comment réagirait-elle, si elle apprenait ce que vous faites ? Vous m'espionnez, je n'ai pas le droit de parler à mon petit ami ? Hurla cette dernière, où est le mal de dire à son partenaire qu'on l'aime ? C'est ça pour vous des choses salaces !?

À ces mots, ils furent tous plus ou moins abasourdis. Depuis quand était-elle en couple et avec qui ? La génitrice de Malika laissa son mari pour revenir vers sa fille.

– Que viens-tu de dire ? Pourquoi nous l'avoir caché et depuis quand  ça dure ? Demanda la mère, en voulant poser ses mains sur les avant-bras de sa fille.

Malika recula d'un coup sec, la regarda toute la haine possible qu'elle avait à leur égard.

– Ne me touchez pas ! Plus jamais. Faites-le avec votre gosse, mais pas avec moi. 

– Malika...

– J'en ai assez entendu venant de vous alors taisez-vous ! Hurla la fille bouillante de rage. Vous savez quoi ? Continuez, continuez tant que ça vous fait plaisir. Allez-y, battez moi, injuriez et humiliés moi autant de fois que vous le voudrez. Ça ne me fait plus rien, je n'en ressens aucune douleur. Et vous savez pourquoi ? Non ? Je vous hais, oui, je vous hais plus que vous ne me haïssez. Ce mot tellement insignifiant pour décrire ce que je ressens vraiment pour vous. Rien que de penser que c'est votre sang qui coule en moi, j'en suis dégoûtée ! C'est la pire chose qui pouvait m'arriver, je...

– Ça suffit ! Cria sa mère, tu la fermes. Je ne veux plus t'écouter. Ferme là, ou sinon..

– Sinon quoi ? Vous allez achever ce que votre époux a entamé ? Mais allez-y, ne vous gênez pas, fit Malika en approchant sa joue gauche qui avait viré au bleu violacé.

N'en pouvant plus de voir ses parents s'acharner sur leur progéniture, Martha s'approcha de Malika et la prit dans ses bras. Elle avait des enfants aussi, des adolescents à gérer, mais jamais au grand jamais elle n'aurait osé lever la main sur ces derniers. La gouvernante se décala et chuchota des mots à l'oreille de la jeune fille puis toutes les deux partirent dans sa chambre et s'y enfermèrent à clé. Martha fit asseoir Malika sur son lit, lui essuya le visage puis sortit une pommade de la poche de son pantalon.

– Cesse de pleurer Malika, ça sert à rien et tu vas avoir une sale mine au réveil.

– Martha, je ne sais plus quoi faire, c'est comme si mon existence même était une erreur. J'ai tellement de questions sans réponses.

– Un jour, tout finira par s'arranger, tu verras. Tu quitteras certainement cette maison pour toujours et tu iras dans un lieu où seule la paix, la joie et la bonne humeur feront partie intégrante de ta vie.

– Peut-être... J'y crois vaguement.

– Mais oui, crois moi. Maintenant, tu vas aller te laver le visage pour que je puisse te mettre cette pommade.

– Ok.

La jeune fille se leva et partit rincer son visage, puis revint s'asseoir. Martha mit le baume sur chacune de ses joues et commença à les masser délicatement. Malika grimaçait à chaque fois sous l'œil attentif de la gouvernante.

– C'est bon, j'ai fini.

– Merci Martha.

– Je t'en prie. Tu ferais mieux de te coucher maintenant. Bonne nuit, Malika.

– Bonne nuit à toi aussi.

Après quoi, la dame sortit de la chambre, et se hâta de rentrer retrouver ceux qui lui étaient chers. Malika, quant à elle, ne tarda pas à s'endormir. Sommeil qui ne fut pas de tout repos, car elle se réveilla plusieurs fois de suite en sursaut.

Le lendemain matin, Malika se leva de bonne heure et prit un bain chaud. Elle se vêtit avec des habits lourds car il faisait frais. Elle rassembla quelques affaires qui pourraient lui être utiles et sortit de la maison. Il était à peine six heures du matin et la ville commençait à se réveiller. Malika marcha jusqu'à une supérette acheter de quoi manger et continua son chemin. Comment toutes les fois où ça n'allait pas, qu'elle se sentait défaillir et à bout de force, Malika partit se recueillir chez son aïeul.

Elle arriva aux environs de neuf heures et demie. Malika salua le gardien du cimetière, qui ne s'étonnait même plus de ses visites excessives. La jeune fille avança entre les rangées de tombes pour finalement s'arrêter devant celle de son grand-père. Elle posa le sac qu'elle avait sur la dalle et s'assit sur la pelouse. Malika posa un bouquet de fleurs qu'elle avait acheté en venant rendre visite à son ancêtre.

– Bonjour papé, ça fait longtemps que je suis venue te voir, excuses moi. Ces derniers temps, il s'est passé tellement de choses dans ma vie.

Elle sourit, posa une de ses mains sur la tombe carrelée et continua :

– Par où commencer ? Hum, voilà, je me suis fait de nouveaux amis. Ils sont vraiment sympas, je t'assure, si tu étais encore là, tu les aurais aimés autant que moi. Jeaden mon preux chevalier, je peux me confier à lui sans avoir peur d'être jugée, il est tellement compréhensif. Puis il y a Nalan et Duke deux clowns, des vrais gamins. Je sais que je peux compter sur eux, à tout moment, il n'y a qu'à voir les tonnes de messages qu'ils me laissent par jour. Elle rit en pensant à ça. Je ne réponds généralement pas juste pour les faire râler. Je ne réponds généralement pas juste pour les faire râler. Elle est pétillante comme une boisson gazeuse, et très spontanée.

Malika fit une pause dans son monologue et admira les faibles rayons de soleil qui perçaient le ciel morne. Elle soupira après un gros coup et reprit :

– Promets-moi de ne pas te fâcher, papé. C'est vrai que je te disais souvent que tu étais le seul homme de ma vie, mais j'ai rencontré quelqu'un d'autre. Au début, je ne l'appréciais pas du tout, il m'irritait au plus haut point. Mais petit à petit, avec notre projet commun, j'ai appris à le connaître. Sans vraiment comprendre, comment j'ai commencé à être attirée par lui, et je n'étais pas la seule à ressentir cela. Andrew m'a avoué ses sentiments lors d'une sortie au parc d'attraction, c'était juste magnifique. Il est spécial, je l'aime tellement. Pour l'instant, personne ne sait que nous sommes en couple, enfin ne savait.

Malika soupira de nouveau en pensant à ce qui s'était produit la veille.

– Tu sais quoi papi ? Hier, je suis sortie avec Jeaden pour fuir ce gros porc de Clifford. J'étais répugnée qu'il puisse me toucher sous la table et j'en avais la nausée. J'ai donc quitté le repas prétextant être malade. Lorsque Jeaden est venu me chercher, c'était une sorte de délivrance, mais je ne m'attendais pas à ce qui allait se passer. Père m'en voulait comme d'habitude de l'avoir soit disant humilié devant cet homme répugnant est venu dans ma chambre. Mais il n'a pas frappé à la porte comme un adulte, il m'a espionné alors que j'étais au téléphone avec Andrew. Ça l'a apparemment énervé encore plus et m'a sommé de lui ouvrir la porte. Et après, il m'a porté main à deux reprises, me traitant de tous les noms devant son épouse, Martha et Laïla. 

Sa voix se brisa à la fin de sa phrase. Elle s'efforça de ne pas pleurer.

– Je sais que pour eux, je ne suis rien, mais pourquoi s'acharne-t-il autant sur moi ? Qu'aurai-je dû faire ? Rester là pendant que ce prédateur sexuel s'amusait à me toucher ? J'aimerais tellement être avec toi, tu m'aurais écouté, et prise dans tes bras. Tu aurais chassé ce truand de chez nous à coup de pied aux fesses. Si seulement tu ne m'avais pas abandonné, me laissant toute seule avec ces étrangers. Papé, sais-tu à quel point tu me manques ? Argh, j'ai apporté mon calepin, je vais dessiner cet endroit avant de m'en aller.

Malika fit sortir son bloc-notes, un crayon à mine épaisse, un autre à mine fine et une gomme. Elle posa le cahier sur son avant-bras gauche et commença une ébauche du paysage. 

Pendant ce temps à son domicile, le réveil s'était fait tout en douceur. Ses parents et sa sœur descendirent au même moment prendre le petit-déjeuner. On ne l'attendit même pas pour commencer. Ils discutèrent comme si rien ne s'était passé la veille, la joie et la bonne humeur régnait dans cette maison. La journée s'égrena lentement et personne ne s'enquit de comment allait Malika et du fait qu'elle ne s'était pas montrée de toute la matinée. De nouveau, ils s'atablèrent et ne se soucièrent pas de l'aînée. Il était présentement seize heures et Laïla monta à l'étage, elle frappa à la porte de sa sœur, mais aucun bruit n'en sortit. Elle répéta son geste une dizaine de fois sans succès et se résigna donc à aller s'asseoir devant la télévision. 

De son côté, Malika finissait à peine son dessin. Comme tous les autres avant celui-ci, il était très réaliste. Elle avait réussi à capturer l'instant présent en un dessin, les tombes, les quelques fleurs et papillons qui volaient par ci et là, c'était magnifique. Malika posa son calepin à côté et sortit son encas qu'elle dévora rapidement. Lorsqu'elle eut digéré elle rangea ses affaires et dit au revoir à son grand-père. Malika rentra en marchant, retardant un maximum le moment où elle les reverrait. Elle arriva à dix-neuf heures et monta dans sa chambre. Elle s'apprêta ses affaires de cours, prit un bain et se coucha. Une longue journée l'attendait.


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Bonsoir
On se retrouve ce soir avec le chapitre 31 de ♡~Belle Naïve~♡.
J'espère que vous avez aimé le lire.
Sur ce, je vous souhaite une excellente soirée .

À très vite !

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