Le lendemain de sa réconciliation avec Andrew, Malika devait désormais penser à sa rencontre avec les parents de son ami. Elle passa sa matinée à se questionner sur ce que les parents de ses amis pourraient bien penser d'elle.

C'est vrai qu'elle n'avait jamais mis les pieds chez eux lorsque Camilla vivait encore. Pourquoi cette soudaine envie de la rencontrer après toutes ces années ? Sûrement à cause de Damien, il avait été présent pour elle dès son retour en ville et lui avait consacré la majeure partie de son temps. Elle lui devait bien ça.

Alors qu'elle était dans sa chambre assise en tailleur sur le lit, Laïla entra et fit de même :

– Ça va toi, lui demanda Malika avec sourire aux lèvres.

L'adolescente haussa les épaules et soupira avant de se jeter en arrière, s'allongeant de tout son long sur le lit.

– Bof la routine quoi et toi ? Ta sortie d'hier était belle au moins ?

Malika imita sa petite sœur et prit un oreiller qu'elle sera contre elle puis secoua vigoureusement la tête. Son regard rivé sur le plafond beige, elle répondit :

– Je vais très bien et oui je me suis bien amusée hier, ça faisait longtemps que ce n'était pas arrivé.

– Je suis heureuse pour toi, vraiment. Sinon dans ma vie il n'y a rien d'intéressant en ce moment, les parents il est préférable que je ne parle pas d'eux...

Malika se retourna sur le côté pour regarder sa sœur qui semblait être touchée par quelque chose qu'elle ignorait.

– Je suis là en cas de besoin tu sais ? Tu peux te confier à moi sans crainte d'être jugée ou incomprise. Je ne te prendrai jamais de haut, donc n'ai pas peur, je ne vais pas te manger, plaisanta Malika pour terminer.

Laïla se retourna se retourna elle aussi et sourie faiblement à son aînée. Après combien de temps n'avaient-elles pas été ainsi, à discuter de tout et rien sans vraiment créer de conflit ? Longtemps.

– Je sais Malika, mais voilà je ne sais pas me confier, je n'y arrive plus de peur de blesser. Seb m'a dit une fois que j'allais finir par imploser si je ne parlais pas mais c'est compliqué...

– Qu'est-ce qui te tracasse ?

– La famille les cours et la la vie en général.

Malika fronça les sourcils puis écarquilla soudainement les yeux comme si elle venait tout juste d'avoir l'idée du siècle.

– T'auras bientôt tes vacances de Pâques n'est-ce pas ? Questionna-t-elle à celle qui de trouvait en face. Ça te dirait de passer une journée ou plutôt un week-end à Disneyland juste toutes les deux ?

– Je rêve ou tu viens de me proposer une sortie, sa moqua la petite peu habituée à ce comportement venant de Malika.

C'est vrai qu'elle n'avait jamais été des sœurs "normales" leur relation était étrange. Elles n'étaient jamais sorties toutes les deux, n'avaient jamais fait de soirées films et pyjamas. Elles n'avaient jamais fait de blagues drôles à leurs parents comme Beth et Sébastien.

Malika et Laïla avait toujours été tiraillée en deux à cause de la relation de l'ainée avec leurs géniteurs, source de perpétuel conflit.

– Ouais ouais, mais pour l'instant tu vas devoir déguerpir de ma chambre parce que ta très chère sœur a un rendez-vous à honorer dans très exactement quarante minutes.

Laïla fronça les sourcils et répondit :

– Hum, où vas-tu ?

– Chez un ami de très longue date, ses parents veulent me rencontrer.

La réponse de Malika laissa sa sœur perplexe, les seuls amis de longue date qu'avait son aînée étaient Sofia et Khalil. Pourquoi ne l'avait-elle jamais rencontré ou entendu parler, se demanda-t-elle.

– Un ami de longue date tu dis ? Qui est-ce ? Est-ce que je le connais ?

Malika lui sourit faiblement avant de répondre avec une voix creuse :

– Oui un très bon ami que tu ne connais pas. Il avait quitté le pays quelques mois après une tragédie et n'est revenu qu'il y a presque un mois et demi. Tu auras l'occasion de le rencontrer un jour peut-être.

– D'accord, répondit la cadette ne cherchant pas à en savoir plus puis sorti de la chambre.

Malika prit une douche et s'habilla rapidement d'un simple pantalon tissu taille haute gris, d'un croc top blanc, d'une chemise de la même couleur et fini en enfilant une paire de bottines noir.

Elle se maquilla légèrement avant de prendre une sacoche qu'elle porta en bandoulière puis descendit dans son salon. Téléphone en main Malika attendit que Damien lui demande de sortir.

Alors qu'elle s'apprêtait à sortir la sonnerie de son iPhone retentit affichant le prénom de son petit ami.

– Allô, répondit-elle en décrochant

– Hey princesse, comment va la plus belle fleur de mon jardin ?

– Coucou beau gosse, je vais super bien et toi ?

– Bien, je vais super bien grâce à toi t'imagine même pas.

Malika sourit à ces mots, elle sorti de la maison et répondit heureuse :

– Ça me fait plaisir de l'entendre, j'en suis ravie.

– Hum dis tu fais quoi présentement ?

– Je suis en train de sortir pourquoi ?

À la prononciation de cette phrase il eu un blanc, un moment durant lequel Andrew ne parla pas.

– Andrew t'es toujours là, le questionna Malika.

– Oui, euh tu sors avec qui ?

– Un ami, qu'est-ce qu'il y a ?

– Je peux savoir où vous partez et ce que vous allez faire ?

– Andrew c'est quoi toutes ces questions ?

– Rien princesse, c'est juste que je voulais passer du temps avec toi.

– D'accord je comprends mais je ne peux pas maintenant, bon il faut que j'y aille bisous je t'aime.

– À plus princesse je t'aime.

Malika raccrocha et avança vers le véhicule de Damien qui était garé sur le bord de la voie. Elle monta sur le siège passager en saluant son ami avant de lui plaquer un bisou sur la joue.

– T'es superbe Malika, la complimenta le jeune homme en la regardant.

– Arrêtes je vais rougir, rit cette dernière t'es pas mal aussi. Ça te dirait qu'on immortalise le moment ?

– Poursuis pas ?

Malika fit son plus beau sourire en sortant son téléphone de sa sacoche. Elle tandis sa main gauche pour tenir celle de Damien qu'elle tint fermement. Les deux objectifs braqués sur l'un et l'autre, Malika compta jusqu'à trois avant de dire :

– Perfect friendster merci Damien.

Ils appuyèrent tous les deux sur leur téléphones et capturèrent cet instant puis ils se firent un long câlin.

– T'es prête, demanda Damien.

– Oui, roule je ne voudrais pas être en retard pour ma première rencontre avec tes parents parce que tu stresses.

Il se mit à rire et démarra le véhicule en direction de son domicile familiale. Pendant le trajet Damien ne pût s'empêcher de questionner celle qui se tenait près de lui.

– Malika ça va ?

– Oui oui et oui pour l'instant il n'y a aucune raison de stresser.

– Comment ça pour l'instant ?

– Eh mais Damien tu peux me laisser admirer le paysage au moins ? Pour l'instant il n'y a que nous, s'il faut stresser se sera devant tes parents.

– D'accord grincheuse, garde la ville si tu veux, bouda le garçon.

– Je t'aime aussi tu sais, reste calme.

Bien qu'elle essayait de convaincre son ami et elle-même par ricochet, à l'intérieur Malika appréhendait le moment où les yeux des géniteurs de ses amis se poseraient sur elle. Pour éviter d'y penser elle admira la vue de la ville qu'il défilait sous son regard.

Les ruelles étaient très animées, les voitures allant à toute vitesse dans les deux sens, les magasins et petits bars bondés par des amis, familles et même des collègues de bureau. Sur les bords de la chaussée des petits groupes de personnes passaient, certains étaient seuls marchant sous le soleil avec des tenues décontractées.

À l'intersection suivante suivante se trouvait tous les boutiques des grandes marques de parfumeries comme de vêtements en passant par les bijoutiers. Les immeubles semblaient frôler les nuages et les reflets du soleil sur les murs de verres donnaient un air d'été.

Ils roulèrent encore un peu avant d'arriver devant une propriété. Damien entra dans le garage et retira le contact du véhicule puis souffla avant de descendre tout en invitant son amie à faire de même.

Alors qu'il avançait Malika derrière lui admirait l'extérieur tout en le suivant, Damien ouvrit la porte et cria :

– Papa maman nous sommes là !

– Dans le salon mon chéri, répondit une voix féminine.

Ils avancèrent jusqu'au salon où étaient posés les deux quadragénaires qui se levèrent dès qu'ils les virent. La femme s'approcha lentement vers eux avec un sourire chaleureux.

– Bonjour Malika, c'est ça ? Demanda-t-elle par peur de se tromper.

Malika lui rendit son sourire et répondit :

– Bonjour madame et monsieur, lança celle-ci au père de son ami qui s'était rapproché. Oui c'est Malika.

– D'accord et si nous allions faire ample connaissance là-bas, proposa le monsieur en montrant du doigt les canapés.

– Je ne dis pas non, après vous, répondit Malika.

Les parents de Damien allèrent s'asseoir sur un canapé imité Malika et leur fils sur le canapé en face. Ce fut le jeune homme qui prit la parole pour faire les présentations.

– Malika je te présente mes parents Frank et Shella. Papa maman je vous présente Malika une très bonne amie.

– Enchantée de vous rencontrer, dit Malika.

– Nous de même, lui répondit Frank.

– Que désires-tu boire mon enfant ? Je peux t'apporter une boisson ?

– Euh un jus d'orange fera l'affaire merci, sourit-elle.

– Très bien je t'en apporte dans un instant.

Shella quitta l'immense pièce surplombée par trois grands canapés, deux fauteuils et un divan près de la bibliothèque encastrée. Les tons grisâtes et blanc ainsi que les nombreuses décorations rendaient l'endroit chaleureux.

La mère de Damien ne tarda pas à revenir avec un plateau plein de boissons. Elle posa un verre devant Malika, un autre à son fils et se rassit.

– Alors Malika, que fais-tu dans la vie, questionna Frank.

– Je suis étudiante en troisième année de médecine.

– C'est super ça, qu'est-ce qui t'as motivé à le faire as-tu d'autres hobbys ? Lança Shella.

Malika lança un regard perdu à Damien qui comprit que répondre à cette question signifiait qu'elle devrait dire une partie de sa vie. Mais il l'encouragea en passant une main dans son dos et la caressa lentement. Elle pouvait lui faire confiance alors elle se lança.

– C'est une longue histoire mais ce que je peux dire... c'est en regardant Docteur House tous les soirs que j'ai commencé à aimer la médecine. J'ai d'autres passions comme la boxe et le dessin.

Frank et Shella se regardèrent puis plus tendrement la femme dit :

– Damien nous parle très souvent de toi depuis son retour en ville, nous avons l'impression que vous êtes très proches tous les deux.

– Oui, répondit Malika en regardant son ami, Damien compte énormément pour moi son retour dans ma vie est le plus beau cadeau que la vie pouvait me faire.

Le concerné lança une œillade affective à son amie suite à ce qu'elle venait de dire.

– D'ailleurs comment vous êtes-vous rencontrés Damien, lui questionna son père.

Malika pressa sa main sur son genoux et contracta ses muscles, il allait leur dire. Mais c'était une étape importante n'est-ce pas ?

– Au club de boxe, répondit ce dernier, elle venait souvent avec deux de ses amis qui sont aussi les miens aujourd'hui, même un d'entre eux l'était déjà.

– Ah bon ? Mais quand ça ? C'était avant ou après la...

Shella s'interrompit se rendant compte de ce qu'elle allait dire.

– C'était avant maman, bien avant et c'est grâce à Camilla que Malika est devenue mon amie.

Il s'arrêta un instant et se tourna vers Malika pour avoir son approbation afin de raconter leur histoire. Elle lui sourit et prit sa main dans la sienne pour l'encourager à son tour.

– Il y a environ cinq en arrière, alors que Camilla et nous entraînions une fille était arrivée avec deux de ses amis. Je ne savais encore ce qu'elle avait traversé. Lorsqu'on l'avait aperçu toute timide et réticente Camilla avait tout de suite accroché peut-être avait-elle reconnu la douleur que ressentait cette jeune fille de dix-sept ans.

– Camilla a été ma bouée pendant plusieurs mois, elle l'est encore aujourd'hui. Je me souviens de mon premier jour à la salle effrayée, angoissée à deux doigts de faire une crise et cette fille tellement belle qui avançait vers moi terrée dans un coin. Elle m'avait chuchoté « ce n'est pas en restant là qu'ils vont disparaître tu sais ? J'ai arrêté de les voir comme des humains, regarde mon gobelin de jumeaux et la fée là-bas ils sont moins inoffensifs comme ça hein ? C'est plus drôle s'ils ressemblent à du caca de poney pailleté essaie »

– J'avais longtemps jugé Malika en passant qu'elle faisait plus de mal que de mal à Camilla mais je me trompais lourdement. J'ai appris à la connaître et c'est devenu ma petite sœur comme elle l'était pour Camilla. Je sais que tu t'en veux de ne pas être venu aux funérailles de ton amie et que tu te dis que tu aurais pu l'aider Malika mais ce n'est pas ta faute.

Une larme solitaire coula sur le visage de la jeune femme alors que Shella s'était levée pour aller chercher on ne sait quoi et revint avec des minutes plus tard. Elle tenait une photo qu'elle tendit à Malika. C'était une photo d'elle avec Camilla sur laquelle elles riaient les cheveux soulevés par le vent.

Shella et Frank avaient les yeux rouges, se retenant de pleurer. La perte de leur fille aînée avait été tellement brutale et déchirante.

– Frank et moi avions trouvé cette photo deux ans après la mort de Cami. Elle était dans une boîte avec pleins d'autres souvenirs et je crois Malika que tu étais sa bouée aussi. Notre fille t'aimait énormément, dans son journal après Damien et nous tu étais celle qui apparaissait le plus. Et nous tenons à te remercier d'avoir fait partie de sa vie, d'être dans cette de Damien et maintenant d'entrer dans la nôtre.

– Oui il n'y a qu'à voir comment Damien parle de toi, t'es la petite sœur qu'il n'a pas eu. Tu es un rayon de soleil et un arc-en-ciel dans sa vie, et avec ton accord nous aimerions que tu passes de temps à autre nous rendre visite. Ça fait toujours plaisir de voir des proches des petits à la maison.

– Oh je n'y manquerais pas, répondit Malika qui pleurait dans les bras de Damien.

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Coucou tout le monde !

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À très vite pour le prochain !