Prologue : Jugement

Qu'est ce qui vit lorsqu'il est mort et meurt lorsqu'il vie?

Cela faisait deux heures que nous roulions. Le silence régnait dans la voiture. Il y avait mon oncle Stan, ma tante Ella et moi.

Je regardait par la fenêtre, livide. Personne n'osait rompre le silence. La tension était palpable. On pouvait sentir la sensation de malaise flotter dans l'air. Tante Ella ne cessait de jouer avec ses cheveux ,trahissant sa nervosité. Depuis ma place derrière elle, j'avais pu remarquer qu'elle n'avait pas arrêté depuis qu'on était parti.

*************
Je m'appelle isabelle. Isabelle Lotas, mais tout le monde m'appelle belle. Hier, mon père à tué ma mère et a tenter de me tuer, avant de se suicider. Il m'a tiré une balle dans le ventre. Mais apparemment , je ne me serai pas vidée de mon sang assez vite. je vis toujours. Je respire toujours.

Mon père n'était pas alcoolique, il ne se droguait pas. Il n'a jamais été violent. Une enquête est en cours, mais on ignore toujours la raison de son geste. Moi aussi, j'aimerais savoir.
- dit papa ,Pourquoi?

Il ne m'a pas serré dans ses bras. Il n'a pas pleuré. Il n'était pas non plus énervé. Il était calme, impassible. Il se tenait debout, face à moi.

- Qu'est ce qui vit lorsqu'il est mort et meurt lorsqu'il vie?

c'était les dernières paroles qu'il m'a dites avant de me tirer dessus. C'est tout ce qu'il m'a laissé. Ces mots incompréhensibles, comme ultimes adieux, son ultime sermon. Sa voix ferme ne tremblait pas. La tendresse habituelle de son élocution n'avait pas changé.

Son visage, son regard ,ses yeux...je m'en souviens encore. Ma mémoire est marquée à jamais. Il n'avait pas l'expression d'un tueur, ni de quelqu'un de désespéré ou déséquilibré. Non. Il m'a regardé droit dans les yeux, avec son regard rassurant , son regard de père. Je ne me suis pas sentie en danger. Il a fait ça pour nous protéger. J'en suis sûre. C'était la bonne décision: c'était ce que je lisait sur son visage. Je me suis laissé emporter par ce torrent. Je n'ai pas eu peur, nous partions ensemble.

Mais j'ai survécu. Quels sentiments devrait-Je éprouver? De la joie? De la reconnaissance? Non. Je garde en moi un sentiment étrange, innommable. De la culpabilité, mélangé à de la colère, de la tristesse aussi.

Ils sont partis sans moi.

À suivre ...

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