Je ne suis pas féministe. Pas du tout. Je ne prétends pas, ici, dresser une vérité générale et absolue. Je me contenterai de faire valoir mon ressenti, mon expérience, pour tenter de réfléchir à un "pourquoi ?". 

"Pourquoi" les hommes me regardent dans la rue. "Pourquoi les hommes m'abordent dans la rue". Si ce n'était que ça, je serai heureuse. Mais pourquoi les victimes de viol ne sont-elles pas crues ? Pourquoi les femmes ne peuvent plus porter de jupe sans se faire insulter ? 

Pour tout te dire, cher Lecteur, ça m'énerve. Enormément. Et pourtant, je suis loin d'être une féministe convaincue. Pour moi (tant pis si tu es choqué, en fait, c'est le but), les femmes ne devraient pas pouvoir accéder à une profession parce qu'il y a des quotas. Elles devraient le faire uniquement grâce à leurs compétences et à leurs capacités. Cette question ne se pose pas pour les hommes, alors elle ne devrait pas se poser pour les femmes.

Je suis parfaitement consciente du fait que jusqu'en 1944, les femmes n'avaient pas le droit de vote. Que jusqu'en 1965, les femmes n'avaient pas droit au chéquier (probablement pour éviter de ruiner leur mari durant les soldes...). Que jusqu'en 1990, le viol conjugal était permis (je parle pour la France : Crim, 5 septembre 1990). Et il a fallu 1992 pour que cela soit consacré par le Législateur (le Parlement). 

En effet. Est-ce que cela signifie pour autant que, avant ces dates charnières, les femmes étaient moins intelligentes ? Non. En Espagne (pour rester en Europe), le droit de vote leur fut accordé dès 1931, grâce à une femme, Clara Campoamor. Remontons dans le temps. En 1791, Olympes de Gouges écrivit la Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne, faisant écho à la Déclaration des droits de l'Homme et du Citoyen du 26 août 1789, déclaration qui évitait autant que faire se peut la référence aux femmes. Tant et si bien qu'il n'y en eu aucune. La belle affaire. On révolutionnait le peuple de France et on laissait les femmes dans leur minorité perpétuelle (ce que montre encore le mariage aujourd'hui, où le père donne la fille au mari).

Les hommes et les femmes sont donc différents (tant mieux, sinon l'espèce humaine se serait éteinte depuis longtemps, et je n'aurais jamais eu mon bac d'EPS si j'avais dû accomplir les mêmes performances physiques que les garçons). Quoi qu'il en soit, les femmes ne sont pas moins intelligentes que les hommes et certaines d'entre elles ont marqué l'Histoire plus sûrement que leurs congénères. Ne citons pas Marie Curie dans le domaine scientifique, ni Claudie Haigneré (astronaute) ou Mata Hari. Oublions les grands écrivains, n'est-ce pas, George Sand (de son vrai nom baronne Dudevant). Oui, oublions-les. Il est tellement plus simple de se rappeler les noms masculins. 

Ce pamphlet sur la condition féminine est loin d'intéresser les seules femmes. Il vise aussi à faire réfléchir les hommes. Je ne leur jette absolument pas la pierre, sans eux, le monde serait à moitié vide... Mais surtout, ce que je souhaite faire valoir ici, c'est que c'est la société qui nous a façonné ainsi. Qui fait croire aux filles qu'elles sont moins fortes que les hommes. Et qu'elles doivent leur être soumises. Et qui entraîne des comportements inacceptables de la part de ces derniers, comportements inacceptables et pourtant acceptés par ces mêmes femmes. 

Je dis non. Je ne suis pas Belle et Accessible.

Je tiens à préciser que mon propos n'est pas politisé, mes opinions politiques n'ont aucune place ici et je ne suis pas féministe (sur certains points je les rejoins, mais je ne partage pas leur idéologie). Ce petit écrit est certainement un coup d'épée dans l'eau, mais j'ai besoin de faire partager mon ras-le-bol, pour rester polie. Je vous aime <3