Chapitre 17 : No man's land
Bellamy
Le calme est revenu. Bercé par le galop régulier de mon cheval, je maintiens fermement Clarke contre moi, mes bras enserrant sa taille tandis qu'elle tient les rênes avec une maladresse presque attendrissante. Un silence tranquille nous enveloppe, dénué de toute tension, de toute querelle, seulement troublé par le bruit des sabots martelant la terre encore mouillée, et par les gazouillements et bruissements de la forêt. C'est bizarre, cette tranquillité soudaine, comme si notre dispute avait purgé toute l'animosité qui rampait entre nous, implicite et sournoise.
Au fond, je me sens soulagé de savoir Clarke auprès de moi. D'abord, parce que j'aurais été franchement mal barré si j'étais rentré à Polis sans elle. Et puis, parce que tant que je peux l'avoir sous les yeux, je sais qu'elle sera en sécurité. Pour le moment.
Pourtant, je sais à quel point il a été difficile pour la jeune femme de capituler. Je sens son corps tendu contre le mien, sa tête haute qui lutte pour ne pas s'affaisser. Je la revois se mettre en selle, avant d'abandonner pour la dernière fois ce qui a été sa maison, et plus vivement encore je revois ses yeux bleus se remplir de larmes avant qu'elle ne détourne la tête. A cet instant, j'ai senti mon cœur se serrer dans ma poitrine. Je ne sais que trop bien ce que ça fait d'être arraché à son foyer. Je me sens coupable d'être complice du même supplice qu'on m'a imposé à moi, quand j'étais enfant. Ça n'a rien de juste, mais c'est la seule solution.
Soit je la laissais là, à la merci de l'armée de la Commandante, et elle était inévitablement ramenée de force ou assassinée pour trahison ; soit je l'emmenais avec moi, pour la protéger, et elle avait une chance de vivre. Le choix a été vite fait. Elle ne le comprend peut-être pas encore mais un jour, elle me remerciera. J'espère bien qu'elle le fera, d'ailleurs, parce que pour la première fois de ma vie, j'ai fait passer la vie de quelqu'un d'autre avant la mienne. Et ça, pour quelqu'un comme moi, c'est un grand sacrifice.
Le cœur battant, je repense au son du clairon qui a résonné au-dessus des cimes. C'était le clairon de la victoire, ce qui signifie deux choses : la première, c'est que l'armée Azgeda a été défaite. La deuxième, c'est que l'armée Azgeda a été défaite et que je n'étais pas là comme me l'avait commandé Costya. A la pensée du sermont qui m'attend une fois à Polis, je déglutis et serre les dents. S'il y a bien une personne au monde qui peut disposer de ma vie à sa guise, c'est bien Heda, et d'autant plus maintenant que nous avons passé cet accord.
Soudain, l'envol d'un oiseau au-dessus de nos têtes surprend notre monture qui fait un brusque écart avant de s'immobiliser brusquement en s'ébrouant. Clarke bascule en avant et, usant de mon assiette de cavalier, je resserre mon étreinte sur elle pour la maintenir en selle. Aussitôt, je sens son corps se crisper à mon contact et étouffe un soupir. Je me rends bien compte que le fait qu'elle m'ait suivi ne signifie pas pour autant que j'ai gagné sa confiance : c'était une simple question de survie. Mais ça me fait quand même quelque chose, au niveau du cœur.
- Clarke...
Mais pour toute réponse, elle fait claquer sa langue et du talon, fait repartir le cheval qui bondit et s'élance entre les arbres. Je suis déséquilibré une seconde et m'accroche aux rênes pour ne pas m'écraser sur la jeune femme. Je pousse un grognement et reprends le contrôle de la monture... mais pas assez vite. En relevant la tête, une branche trop basse me griffe la joue et je jure à nouveau. Devant moi, Clarke pouffe de rire et ce simple son suffit à me calmer, et je m'esclaffe à mon tour.
Le reste de la route se passe sans encombres supplémentaires, dans un de ces silences qui portent plus de pensées que certains discours. Nous sommes collés l'un contre l'autre, nos deux corps allant d'avant en arrière sur le même rythme, mais chacun est absorbé par ses réflexions. Une seconde, je me demande à quoi Clarke est en train de penser, si elle est en train de se dire qu'elle a hâte de me trancher la gorge ou bien si elle se demande aussi à quoi, moi, je pense.
- Oh mon dieu...
Sa voix étouffée me fait soudain lever les yeux.
- Bellamy... souffle-t-elle en portant sa main à sa bouche dans un geste d'épouvante.
Mon sang se glace et je tire brusquement sur les rênes. Le cheval s'arrête et se met à piaffer, saisi d'horreur. A cet instant, le sol semble se dérober sous mon corps.
A l'horizon, Polis se dresse, tranquille, silencieuse.
Mais entre les portes de la ville et nous s'étend un océan de cadavres.
Guerriers et chevaux gisent dans le sang, leurs corps mutilés et sans vie enchevêtrés les uns aux autres.
Pendant une poignée de secondes, le temps s'arrête et je parviens à me convaincre que c'est un mirage. Mais lorsque j'ouvre à nouveau les yeux, je dois me rendre à l'évidence : c'est bien réel. L'armée de Costya a bel et bien marché, et elle n'a épargné personne sur son passage. Je retiens mon souffle, sentant mon estomac se tordre d'une fierté mêlée d'un sentiment puissant de désemparement. Soudain, le vent se lève et dépose sur notre peau frémissante l'odeur pestilentielle de ces centaines de charognes étendues dans l'herbe écarlate. Je serre les dents pour réprimer le dégoût qui me submerge.
Tuer n'a jamais été un problème pour moi. L'idée même d'être tué ne m'effraie pas. Après tout, le meurtre ne constitue qu'une nécessité absolue. On tue, ou on meurt. C'est ce qu'on m'a toujours appris : il ne s'agit que d'une question de survie. Mais là... ce n'était pas simplement une question de survie. C'était un véritable massacre, l'oeuvre d'une cruauté et d'un déchaînement de haine innommables.
- La Nation des Glaces ? demande la voix de Clarke, à peine audible.
- Oui, finis-je par répondre, presque sans m'en rendre compte, happé tout entier par cette vue.
C'est la première fois que Costya prend une mesure si radicale. Elle aurait pu assiéger l'ennemi, le faire capituler et le soumettre à son commandement. Au lieu de ça, elle a choisi de le saigner, de l'humilier, de l'écraser pour qu'il ne puisse plus jamais se soulever conte elle. Certes, elle aura moins d'hommes à son service, mais elle aura surtout moins de soucis à se faire ; extrême, mais efficace sur le long terme.
Elle me l'a souvent répété : face à ton ennemi, n'éprouve aucune pitié, aucune peur, aucune faiblesse. La véritable victoire est une victoire totale. Sinon, c'est juste un sursis.
A ma grande surprise, je sens la main de Clarke se poser sur mon bras et s'y agripper maladroitement, secouée de tremblements. Bientôt, c'est tout son corps qui se met à trembler. Sans réfléchir, ma main répond à son contact et presse doucement ses doigts agités de spasmes. Ça me demande un effort, mais à travers sa peau, je m'efforce de lire ce qu'elle ressent, de la comprendre, de voir les choses du même point de vue qu'elle : penser aux familles des victimes, et pas aux alliances politiques. A l'agonie lente et abominable et pas à la victoire stratégique. Et alors, je baisse les yeux, envahi par un sentiment qui ne me visite pas souvent : la culpabilité.
En présence de Clarke, la violence et la mort m'apparaissent sous un angle nouveau.
Alors, nous restons un moment immobiles, frappés par la vision de ce cimetière à ciel ouvert qui nous sépare de la capitale meurtrière déjà endormie. Il ne reste plus que nous deux, et nos deux mains accrochées, la mienne servant à Clarke d'ancre et la sienne me permettant de ne pas céder totalement à mon instinct, à mon identité de guerrier sans scrupule. Du moins, pas tout de suite. Tant que sa main reste dans la mienne, je me force à regarder les corps et à me dire que ce sont des victimes, et pas des ennemis éliminés.
Mais, de toute façon, je sais déjà que dès que ce sera à mon tour d'être sur le champ de bataille, mon épée ne saura plus faire la différence.
Après ce qui m'a l'air d'une éternité, un mot réussit à franchir mes lèvres et briser le silence, le seul qui me vienne à l'esprit : son nom, encore une fois.
- Clarke...
Pendant une seconde, je pense à m'excuser. Je voudrais lui dire que je suis désolé de l'avoir ramenée ici seulement pour la mener jusqu'aux portes de l'enfer. Et pendant une autre seconde, je me demande si elle me voit de la même façon qu'elle voit les responsables de cet anéantissement militaire. Et je me surprends à m'imaginer lui répondre : Clarke, je n'ai rien à voir avec eux. Je suis un guerrier, pas un meurtrier. Mais je sais que ce n'est pas vrai : Clarke ignore que j'aurais dû faire partie de l'armée. J'aurais dû être ici, moi aussi.
Je ne lui dirai pas : elle nous voit déjà comme des monstres, moi y compris. Et cet événement sanglant ne l'aidera certainement pas à changer d'avis.
Seul un sanglot étouffé, échappé par mégarde de ses lèvres, me revient en écho. Mon cœur se serre à la pensée de son visage déformé par la terreur et de ses yeux bleus inondés de larmes. Il faut croire que le sang d'ébène n'est pas gage de courage pour tout le monde. Je pousse un long soupir.
- Clarke, il va falloir qu'on avance... articulé-je finalement d'une voix bien plus douce que celle que je me connais d'habitude, et je vois la tête de la jeune femme osciller de haut en bas sans qu'un mot ne sorte pour autant de sa bouche.
D'un coup de talon, je pousse le cheval à avancer et nous entamons alors une traversée funeste, à travers un no man's land silencieux. La gorge nouée, je garde la tête haute, refusant de laisser mon regard s'attarder, ne serait-ce qu'une seconde, sur un visage figé dans la douleur, un regard exorbité ou une gorge tranchée. Parce que si je me l'autorise, je redoute que les pensées de Clarke ne me montent à nouveau à la tête, et je sais que je ne peux pas me le permettre.
Sabot après sabot, notre monture nous mène à travers ce Tartare terrestre, foulant sans bruit le sol jonché de corps, en bousculant quelques uns au passage qui ne répondent pas mais roulent, comme de simples marionnettes secouées par le vent. Je lève les yeux vers le ciel que le soleil descendant teinte de rouge, harmonisant ses tons avec ceux de ce champ de guerre affligeant.
- Yumi na teik won sonraun au... (Et prendras-tu une vie avec moi ?)
C'est ce moment précis que choisit ma mémoire pour me renvoyer en écho cet ancien hymne natif, que je me suis si souvent fredonné à moi-même lorsque je n'étais encore qu'un simple garçon et que je n'arrivais pas à trouver le sommeil. Aussi improbable que cela puisse paraître dans de telles circonstances, je me mets à fredonner, brisant le calme lugubre qui nous enveloppe et nous étouffe. Et de mon bras, la main de Clarke glisse jusqu'à la mienne, et je sens ses doigts s'entrelacer aux miens, et j'ai l'impression de l'entendre me dire : "je suis là". Surpris par cette étreinte spontanée, je me contente cependant de serrer sa main en retour. Si elle a besoin de savoir qu'elle n'est pas seule pour traverser le fleuve du Tartare, je serai son passeur.
- Nou right der ! (Halte là !)
L'injonction sévère me fait redresser la tête et c'est seulement là que je me rends compte que nous avons franchi la marée de corps. Et seulement là, je reprends mes esprits, comme si je me réveillais brutalement d'un mauvais rêve.
La sécurité à l'entrée de Polis a été largement renforcée par une rangée de gardes postés à l'intérieur et à l'extérieur des portes. Ils doivent attendre des représailles - si tant est qu'il y ait encore des vivants parmi les Azgedas pour se venger. J'arrête la monture et lève les mains en l'air.
- Lève les mains, soufflé-je à Clarke qui s'exécute sans broncher.
D'un geste souple, je mets pied à terre et m'avance d'un pas que je veux assuré. Les sentinelles me lancent un regard mauvais - ils n'en connaissent pas d'autres - mais s'écartent tout de même pour nous laisser un passage en me reconnaissant. J'attrape les rênes et entraîne Clarke et le cheval à l'intérieur de la ville. Enfin, nous sommes de retour. Et maintenant ? Quel autre enfer nous attend de l'autre côté ?
- Bellamy !
Reconnaissant la voix, je ferme les yeux et ma bouche se tord en une moue abattue. Le moment que je redoutais est venu. Je me fige, sentant les muscles de mon corps se tendre un à un, se préparant déjà à l'affrontement qui est sans aucun doute sur le point de se produire. Brusquement bien plus nerveux que je ne l'ai été face à la vue d'une armée entière décimée, je me force à lever la tête. A quelques mètres de moi, son éternelle cape couleur de sang flottant autour d'elle, Costya m'attend en me transperçant du regard. Une décharge électrique me parcourt de part en part.
Sans un mot, la Commandante tourne les talons et se dirige d'un pas décidé vers la tour, exigeant visiblement que je la suive. Je me retourne pour regarder Clarke qui vient de descendre du cheval et me fixe avec une inquiétude mal dissimulée. Je me racle la gorge et prends un air indifférent avant de lui lancer :
- J'ai des affaires à régler. On se rejoint plus tard et en attendant, tâche de ne plus t'enfuir. D'accord ?
Un mince sourire éclaire alors son visage et je m'éloigne, le cœur battant, pressant le pas pour marcher dans le sillage du manteau carmin qui fend la foule.
- Ai waited gon yu. (Je t'ai attendu.)
Les portes de l'ascenseur se referment sur nous et les mots de Costya s'abattent sur moi, sévères, avant de se heurter au mur de l'habitacle. Je garde la tête haute mais fixée sur la paroi du monte-charge, incapable de croiser le regard de la Commandante.
- Il y a eu des complications, Heda.
- Des complications ? Tu te moques de moi ?
Le ton monte d'un cran et avec lui, la tension qui règne. Je ne me sentirais pas plus menacé face à un ennemi armé. Je serre les dents et croise les mains derrière mon dos pour garder contenance, enfonçant les ongles dans ma peau, tandis que l'ascenseur s'élève dans la Tour en bringue-ballant.
- Clarke s'est enfuie, avoué-je tête baissée, incapable de mentir, redoutant soudain la colère de Costya.
Mais la colère ne vient pas. Plus terrible encore, mon aveu se heurte à un silence glacial qui m'arrache un frisson d'angoisse. Enfin, les portes de l'ascenseur s'ouvrent en grinçant et, impassible, la Commandante s'extirpe du monte-charge, tête haute. J'aurais préféré qu'elle dégaine son épée et me frappe avec ; je sais que son silence est mille fois plus redoutable. Penaud, je suis ses pas jusqu'à la salle du Conseil. Les gardes postés à l'entrée referment les portes sur nous. A nouveau, me voilà seul avec elle, avec nul autre choix que de subir les conséquences de mon incompétence.
- Ai laik disappointed in yu, belomi. Ai thought ai could trust yu kom disha mission, assène-telle en marchant jusqu'à son trône, sur lequel elle s'assied avec gravité. (Je suis déçue de toi, Bellamy. Je pensais pouvoir te livrer cette mission en toute confiance.)
Le calme assassin de sa voix me transperce de la tête aux pieds et je peine à maintenir l'intensité de son regard.
- C'est le cas, Heda, essayé-je de me défendre, piteusement.
Elle balaie ma réponse d'un geste de la main.
- Peu importe. Tu avais un devoir plus important à remplir.
Ses yeux sombres se font plus durs encore. Je tressaille, repensant au pacte conclu à l'aube. A ma promesse. J'aurais dû être là, à ses côtés, sur le champ de bataille. Ces hommes, j'aurais dû l'aider à les tuer. C'était la condition.
- Forgive me, heda. Ai was just trying kom... (Pardonnez-moi, Heda. J'essayais juste de...)
Mais à nouveau, elle m'interrompt avec autorité :
- Pleni excuses ! Taim yu laik kom succeed me, ai need kom know yu will be able kom choose chit wor kom gonplei. Yu beda don been hir kom me. Ba yu were kom klark. (Assez d'excuses ! Si tu dois me succéder, je dois être sûre que tu sauras quelle guerre choisir de mener. Tu aurais dû être avec moi. Mais tu étais avec Clarke.)
Un instant, il me semble que ses iris se voilent de tristesse plus que de reproche. Dans sa bouche, le nom de Clarke sonne comme un poison. Je me crispe : je sais qu'elle a raison. En tant que guerrier, et surtout vu mon statut, j'aurais dû suivre les ordres et rien que les ordres. C'est d'ailleurs ce que j'ai toujours fait sans me poser de question. Pourtant, en repassant les événements de la journée dans mon esprit, j'arrive à la conclusion aberrante que si c'était à refaire, je prendrais la même décision. J'irais chercher Clarke.
Mais je ne dis rien de tout cela, évidemment ; j'ai beau être audacieux, je ne suis pas totalement irresponsable. Je fais donc profil bas et garde le silence.
- Je suis ainsi arrivée au constat qu'être le mentor de Clarke est un obstacle à la fonction que je t'ai attribuée. A partir de maintenant, tu es donc libéré de cette tâche.
A ces mots, mon sang se glace et il me semble qu'une poignée de secondes s'écoule sans que je ne réagisse, abasourdi et désemparé par la peine qui fond sur moi d'un seul coup. Soudain, c'est comme si les jours passés, les efforts, les dangers et tout ce que Clarke a bousculé en moi s'effaçaient devant mes yeux sans que je puisse rien y faire. Lorsque je reprends mes esprits et que mes yeux croisent celui de Costya, je remarque que le visage de cette dernière s'est éclairé d'un sourire triomphant. Le ciel me tombe sur la tête. J'avale ma salive difficilement, la gorge serrée, et me force à demander d'un air que je veux détaché :
- Ba klark ste nou ready yet. Nou letting her be trained doesn't give her any chance kom live. Ste bilaik chit yu want, heda ? (Mais Clarke n'est pas encore prête. Ne pas la laisser s'entraîner revient à la priver de toute chance de survivre. Est-ce ce que vous souhaitez, Heda ?)
- Ce n'est plus ton problème. Mais puisque ça a l'air de te préoccuper, rassure-toi, répond Costya avec une lueur dans les yeux qui me foudroie sur place, Clarke ne sera pas seule. À présent, c'est Hayden qui se chargera d'elle.
Les mots restent suspendus dans l'air quelques instants.
- Qu... Quoi ?! balbutié-je, serrant les poings. Non, vous ne pouvez pas faire ça !
Le sourire de Costya s'agrandit, mesquin. Visiblement, elle sait parfaitement ce que cette décision implique. Une colère sourde m'envahit alors, obscurcissant tout autour de moi, faisant trembler de rage ma mâchoire contractée. Devant l'air imperturbable de la Commandante, je sens mon corps vibrer d'une révolte nouvelle. Je n'ai plus peur ; je ne ressens plus que le poids de l'injustice. Ça ne peut pas être en train de se passer. Pas après tout ce que j'ai fait pour m'assurer que Clarke était en sécurité.
- Et pourquoi ça ? s'enquit la Commandante avec un sourire en coin.
Et c'est à cause de ce sourire que se déversent alors sans que je puisse les retenir la peur, la pitié et la faiblesse que j'ai gardées enfouies depuis des années :
- Vous savez très bien pourquoi ! Il va la tuer ! Heda... S'il vous plaît, je vous en prie, ne faites pas ça... Il y a forcément un autre moyen...
- Gardes.
La voix s'élève, sans appel, et je secoue vivement la tête dans un geste de désespoir. C'est à ce moment-là que je me rends compte qu'une larme est en train de dévaler ma joue. Je m'avance d'un pas vers le trône, me sentant plus vulnérable et plus pitoyable que jamais. Mais je n'ai même plus la présence d'esprit d'essayer de me ressaisir, de retrouver ma contenance habituelle. Je n'en ai, tout à coup, plus rien à faire du tout.
- Je resterai avec vous, je ferai ce que vous voudrez, mais s'il vous plaît, ne la livrez pas à Hayden... Tout, sauf lui.
Deux bras puissants m'empoignent brutalement et me tirent vers l'arrière tandis que Costya continue de me transcender de ses prunelles grises. Je me débats, ma voix brisée par la colère se répercutant contre les murs de pierre :
- ECOUTEZ-MOI ! NE FAITES PAS CA ! NE LUI FAITES PAS CA !
J'ai juste le temps de voir un poing fondre sur moi avant de m'écrouler et d'être réduit au silence. Désormais, le sort de Clarke n'est plus entre mes mains. Et le mien non plus.
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HEY !!!
Oh mon dieu, vous pouvez pas savoir comme je suis contente d'être de retour ! Je tiens à m'excuser beaucoup beaucoup parce que pour le coup, je vous ai vraiment fait attendre (ou pas... XD) et j'en suis désolée. J'ai eu un blocage et une grosse crise existentielle du type "ce que j'écris est nul et mon histoire n'a aucun sens", ça additionné aux cours... autant dire que ça a été compliqué pour moi de publier quelque chose de potable. Pourtant, j'avais trop envie de l'écrire, ce chapitre !
Enfin bref, maintenant je suis là et je ne compte pas repartir de sitôt ! J'espère vraiment vraiment que vous n'avez pas tous déserté et que vous ne m'en voulez pas trop :(
Est-ce que ce chapitre vous a plu ? Qu'est-ce que vous pensez du rapprochement entre Clarke et Bellamy ? De l'évolution de Mr Guerrier Ténébreux Insensible ? Et surtout, QU'EST-CE QUE VOUS PENSEZ DE CE RETOURNEMENT DE SITUATION ???? Parce que moi, je suis grave choquée !!!! (lol, la fille qui fait genre que c'est pas elle qui a écrit)
Je prie pour que vous soyez toujours là parce que j'aime vraiment partager cette histoire avec vous ♥ N'oubliez pas la petite étoile si ça vous a plu, et venez me dire ce que vous avez fait pendant mon absence et que vous pensez de ce chapitre 17 !
Bisous xx
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