XXXXI. L'aéroport

     Nous venons tout juste d'arriver à l'aéroport et papa me sors de mes pensées, me disant de me dépêcher tout en sortant mon fauteuil. C'est la première fois que j'y vais et l'immense bâtiment en verre qui se dresse devant moi est extrêmement imposant. Je ne suis malheureusement pas là pour faire du tourisme mais pour retrouver Kévin ! Papa ne peut m'accompagner car il n'y a pas de place pour garer la voiture.
     J'entre dans l'aérogare où les gens se bousculent de partout pour essayer d'arriver à temps pour embarquer. Il y a des magasins des deux côtés du hall mais je ne reste pas flâner et me dirige vers l'Escalator qui est au centre et au dessus duquel se trouve le panneau « accès voyageurs », précédant un petit sas derrière lequel se trouve la zone d'embarquement. Si j'ai une chance de trouver Kévin c'est par là.
     Je me dirige tant bien que mal vers celui ci mais avec mon fauteuil c'est un vrai parcours du combattant, malgré les gens qui s'écartent pour me laisser passer, pour une fois qu'il y a un avantage à ne pas passer inaperçue. Je le cherche du regard mais j'ai l'impression de le voir partout, que ce soit dans le gars assis dans un fauteuil à ma gauche, une casquette sur la tête, ou celui que je viens de croiser et qui prenait la direction de la sortie de l'aéroport. Ça en devient étourdissant mais je fini par l'apercevoir lorsque j'arrive aux pieds de l'Escalator. Cette fois c'est bien lui, il est là, au sommet, et vient juste de passer la barrière.
     Je suis tellement heureuse de le voir qu'une larme coule toute seule le long de ma joue. Malheureusement il ne sait pas que je suis là et je ne peux pas aller le rejoindre puisque ce n'est pas le trajet prévu pour les personnes à mobilité réduite. Je prend donc mon courage à deux mains et cris de toutes mes forces :
   - KÉVIN !!

   Il s'arrête net avant de passer le portillon et se retourne. Il est à une dizaine de mètres de moi, mais je réussi quand même à voir le sourire qui vient de se dessiner sur son visage lorsqu'il m'aperçoit. Il fait un pas dans ma direction mais est arrêté par l'agent. Nos regards se croisent de nouveau et quelque choses se brise. Tout ça pour ça, je ne peux même pas lui dire que je lui pardonne... et tout ça au cause d'un fichu fauteuil qui m'empêche de monter jusqu'au sas où je ne serais plus qu'à quelques centimètres de Kévin. Je n'ai pas le choix que de renoncer, il m'est impossible d'y aller... je baisse la tête à cette pensée.
   - Tu peux le faire Jo, crois moi, tu en es capable !

     Je relève la tête et fixe la rambarde. Allé Jo ! Tu peux le faire ! Je m'approche au maximum du bord, prend une grande inspiration puis pose mes mains de part et d'autre des marches et compte jusqu'à trois avant de me hisser. Bon, je suis toujours en appuis sur mes mains mais au moins je me rapproche de lui. Le plus dur reste cependant à faire... et là, je suis beaucoup moins sûre de mes capacités. Sauf que si arrivée en haut je suis incapable de me déplacer... mais non, je ne dois pas partir défaitiste.
     Je garde mon regard rivé sur Kévin qui se rapproche de seconde en seconde et, tout à coup, le sommet de l'Escalator. Il faut que je me dépêche parce que la marche ne va pas rester m'attendre. Je prend donc mon courage à deux mains et diminue la pression dans mes bras pour que mes pieds finissent par toucher le sol. C'est maintenant ou jamais. J'avance mon pied droit pour qu'il rejoigne l'étage, mais ce geste, pourtant simple, me demande énormément d'effort et j'ai l'impression que ma jambe pèse une tonne ! Allé gentil petit pied, joue ton rôle tu n'as que 4 pas à faire ! Je transfère complètement mon poids sur lui et voyant qu'il a l'air de tenir, et mets tout mon poids. C'était malheureusement trop beau pour être vrai et au lieu de réussir à avancer, je tombe en beauté attirant tout l'attention sur moi... je savais que je n'allais pas y arriver, c'était sûr mais je voulais quand même y croire et me voilà étalée de tout mon long au milieu de gens qui me regardent... on fait quand même plus discret...
- Allé Jo ! Tu y est presque !
- Je vais pas y arriver ! J'en suis tout bonnement incapable !
- Tu va y arriver Jo, tu peux me croire, je n'ai jamais douté de tes capacités !

     Je prend appuie sur mes bras pour essayer de me relever, le plus dur n'est pas de se mettre à genoux mais de réussir ensuite à se hisser sur ses jambes. Tout doucement, je transfert mon poids sur ces jambes qui m'obéissent et me redresse avec joie, voyant qu'elles veulent bien tenir droites. Je ne suis cependant pas sûre de pouvoir effectuer les quelques pas qu'il me reste à faire mais Kévin est là, juste en face de moi et croit en moi. Il sait que je peux le faire et je ne veux pas le décevoir alors je vais y arriver !
     Mes jambes flageolent mais tiennent lorsque j'en avance une. Un petit pas pour l'homme, un grand pas pour moi. Les gens autour sont retournés vaquer à leurs occupations, ce qui rend les choses moins stressantes que d'avoir tout ces yeux rivés sur moi. Je ne suis plus qu'à quelques pas de Kévin et lorsque je tend ma main, je réussis à atteindre la sienne que j'accroche fermement. Nous nous regardons dans les yeux et il me tire vers lui, ce qui me fait trébucher et je fini à genoux au pied de la rembarre. Ce qui fait rire Kévin. Je me relève en m'appuyant à celle ci et lui fais face, les sourcils froncés en signe de mon mécontentement face à sa moquerie mais ça ne fait que l'amplifier.
   - C'est pas drôle ! Je, j'ai... mar...ché...?! Pour venir jusqu'ici !!
   - Oui,confirme-t-il en arrêtant de rire et pose sa main sur ma joue, tu as réussis à marcher ! Mais qu'est ce que tu fais là ?
   - Je suis venue pour... pour te dire que... que je te pardonne de... de m'avoir cachée la vérité...
   - Je suis content de te l'entendre dire !

     Le contacte de sa main sur ma joue crée une source de chaleur qui irradie tout mon corps, qu'est ce que ça m'avait manqué... je pose ma main par dessus la sienne tout en fermant les yeux puis murmure inconsciemment un je t'aime. Lorsque je me rend compte de ce que je viens de dire, j'ai à peine le temps de réouvrir mes yeux que ses lèvres entre en contact avec le miennes et sa mains vient de poser dans mon dos. Au bout de quelques secondes, nos lèvres se séparent mais au lieu de nous écarter, il m'attire contre lui, même si nous sommes séparés par la barrière. Cette chaleur m'avait manquée, je suis tellement heureuse d'avoir pu le voir une dernière fois, sinon je l'aurais regretté...
   - Je suis content d'avoir pu te voir avant mon départ Jo, si tu savais comme j'étais triste de partir comme ça...
   - Je suis passée chez toi et ta maman m'a donnée la lettre que tu m'avais écrite... et ça m'a beaucoup touchée... mais pourquoi tu ne répondais pas à mes messages...? Si j'avais su que tu partais, on se serait vu plus tôt...
   - Étant donné que je partais aux États Unis, mes parents m'ont offert un nouveau téléphone plus performant et j'ai changé d'opérateur pour avoir un meilleur forfait, mais du coup le temps que les changements soient fait, je n'avais plus de téléphone...

* Départ du vol en  direction de New-York dans 10 minutes, les passagers sont priées de se rendre à la porte d'embarquement. Veillez nous excusez pour les problèmes occasionnés par le retard sur ce vol *

   - Je vais devoir te laisser, il faut que j'embarque.dit-il en s'écartant, au revoir Jo.

     Il pose sa main sur le dessus de ma tête et m'ébouriffe les cheveux après avoir déposé un bisou sur mon front. Je suis triste qu'il doive y aller mais c'est déjà bien qu'on ait pu se voir. Il met son sac sur son épaule et me dit une dernière fois au revoir avant de faire demi-tour et de se diriger vers sa porte d'embarquement. J'hésite mais je fini par l'appeler. Et lorsqu'il se retourne je lui donne la réponse à sa lettre :
   - Je t'attendrais !
   - Je l'espère ! On se revois dans un an et demi alors, tu me manques déjà !

Il m'envoya un bisou qui me fit sourire jusqu'aux oreilles et le regarda s'éloigner jusqu'à ce que je ne puisse plus le voir. Un an et demi ça va être long... mais c'est pour la bonne cause, il a été pris dans l'école qu'il voulait. Mais on est quoi tous les 2... en couple...? Je sais pas peut-être bien, je sais qu'il m'aime et c'est réciproque.... après est ce qu'on sera aussi proches après cette longue séparation...? J'en sais rien, on verra bien ce qu'il adviendra avec le temps mais dans la minute, un autre problème se pose à moi : comment je redescend ?!

J'ai finalement demandé de l'aide à un agent qui a gentiment acceptée puisque, patate comme je suis, j'avais oublié mon portable dans la voiture de papa. Je le rejoins ensuite dehors toujours un sourire idiot sur le visage et je n'ai pas besoin de parler pour qu'il comprenne que j'avais réussi à le voir. Nous prenons la direction de la maison et sur le chemin je repense à tout ce qui s'est passé ces derniers mois.
Je ne sais pas si j'aurais réussis à surmonter toute cette épreuve sans Kévin, il m'a redonné confiance et m'a permis de croire en moi. La prochaine étape consiste à réussir à marcher correctement, pour pouvoir l'accueillir comme il se doit lorsqu'il reviendra ! Je suis confiante, j'y arriverais !

***FIN***

Holà ! Bon bah, c'est fini ^^ j'espère que ça vous a plus, 2 ans d'écriture c'est quand même beaucoup, même si je m'en excuse, je n'ai pas été très assidue x) encore merci à ceux qui ont lu avec une mention toute particulière à Myalou973 dont les messages m'ont poussée à achever cette histoire.
Je rajouterais sûrement un épilogue ultérieurement pour avoir une vraie happy-end ;)
Bisous :*

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top