PDV de Kévin

     Lorsque je me réveil, le soleil perce déjà au travers des rideaux. Je me fais un brin de toilette et vais faire un tour dans l'hôpital. Je passe à côté de sa chambre où je vois son père, déjà assis à son chevet, à l'endroit même où j'étais la veille pendant la nuit. Je continue cependant ma route en faisant attention à ce qu'il ne me voit pas parce qu'il se demanderait ce que je fais là. Elle est en effet au même étage que moi mais à l'autre bout du couloir et il m'est inutile d'aller dans cette partie là, étant donné que j'ai un ascenseur juste à côté de ma chambre, donc si il me voyait, ça paraîtrait tout de suite suspect mais j'avais envi de passer par là.
Arrivé de l'autre côté du couloir, je prend l'ascenseur pour descendre dans le parc attenant à l'hôpital. Il y a peu de monde dehors en ce début novembre à cause de la température déjà fraîche. J'inspire une grande bouffée d'aire qui me brûle à cause du froid mais en même temps ça fait du bien de sentir le vent frais et des odeurs différentes des produits de l'hôpital. Je décide ensuite de remonter dans ma chambre parce que mes vêtements ne me protège pas contre le froid. De retour dans le hall, je me retrouve à moitié étouffé par une paire de bras familière qui m'encercle et je reconnais tout de suite cette odeur, qui est la sienne. Je lui rend son étreinte en soufflant son prénom la tête dans ses cheveux parfaitement coiffés.
- Sarah...

     J'étais content de la voir, même si ça ne fait que 3jours depuis l'accident, elle m'a manqué. Je l'invite à me suivre jusqu'à ma chambre parce que le hall de l'hôpital n'est pas ce qu'il y a de mieux pour discuter tranquillement. Elle acquiesce et me suis à travers les couloirs et les étages.
Arrivés dans ma chambre, nous nous asseyons sur mon lit, sa tête posée sur mon épaule tandis que je trace des ronds sur le dessus de sa main qui est au creux de la mienne. Je suis content qu'elle soit venue me voir. Elle me demande ce qui s'est passé et comment je vais. Je lui raconte donc l'accident tant bien que mal, malgré son visage inconscient qui apparaît dans mon esprit, et lui fait lieu de mon état de santé qui est excellent par rapport à ce qu'il aurait pu être.
   - Je sortirais demain de l'hôpital, ils m'ont gardé deux jours en observation pour être sûrs que tout allait bien et vu que c'est le cas, je pourrais rentrer chez moi. Je reviendrais en cours mardi.
   - Je suis soulagée de le savoir, j'ai eu peur lorsque j'ai appris ce qu'il s'était passé, mais heureusement que tu vas bien !
   - Oui, j'ai eu énormément de chance...

     Nous avons discuté pendant le reste de la matinée de tout et de rien, avant qu'elle ne reparte car il fallait qu'elle soit rentrée pour le repas. J'ai ensuite passé le reste de la journée  en regardant des conneries sur la télé, attendant le soir pour retourner la voir. Je ne comprend pas pourquoi j'ai tellement envie de la voir, sûrement la culpabilité de l'accident.
Ça y est, les visites sont finies pour aujourd'hui, j'attend que les repas soient apportés et j'irais ensuite la voir. Heureusement, pour une fois ils sont à l'heure pour les servir et après avoir mangé en quatrième vitesse, je quitte ma chambre en faisant attention de ne pas être vu et traverse le couloir avant d'entrer dans sa chambre. Je prend à nouveau place sur le siège à côté de son lit. Elle est exactement comme hier et cette pensée crée un pincement dans ma poitrine comme si on me broyait de l'intérieur. Je respire un grand coup et commence à lui parler.
   - Bonsoir, comment vas-tu ? Alors pour ma part, ça va mieux que hier d'autant plus que ma copine est venue me voir aujourd'hui. Tu as un copain toi ? Autrement le temps est plutôt agréable en ce moment, frais comme toujours mais le soleil pointe quand même le bout de son nez... Bon, je sais pas si tu m'entends mais j'espère que si, il faut vraiment que tu te réveilles, ton Papa est très inquiet de te voir dans cet état et moi aussi... je m'en veux tellement...

Je prend sa main dans la mienne et pose ma tête sur le bord du matelas et soufflant :
- S'il te plaît, réveille toi... je suis tellement désolé...

La porte claque ce qui me fait sursauter. Je tourne la tête vers celle ci et découvre son Papa qui me regarde comme si j'étais un extraterrestre.
- Qu'est ce que tu fais là ?!
- je, heu... j'étais... enfin je voulais la voir...
- Sors !!
- Oui monsieur, je vous pris de m'excuser...

Je me suis endormis là hier soir apparemment et j'ai été découvert... heureusement, il a mieux réagis que ce que je pensais. Lorsque j'arrive à la porte de la chambre, je tourne la tête vers le lit et aperçois son père s'assoir sur la chaise dont je viens de me lever et prononcer son prénom : Johanne. Alors voilà comment elle s'appelle...

     Je retourne ensuite dans ma chambre et me recouche dans mon lit car il n'est que 9h. Je ne réussis cependant pas à me rendormir, trop agité par le fait que je puisse enfin rentrer chez moi ! Lorsque je me décide à déclarer forfait, il est presque l'heure pour moi de rentrer car maman vient me chercher à 11h après son travail. Je décide d'aller l'attendre dans le hall pour ne pas trop empiéter sur sa pause de midi. En quittant ma chambre, je choisi de prendre l'autre escalier pour passer devant sa chambre une dernière fois, lorsque j'arrive à côté, je remarque qu'elle est toute seule, son père a du partir travailler. Je pose mes affaires devant la porte et entre. Je me dirige vers le lit mais ne m'assois pas cette fois.
   - Bon, je vais rentrer chez moi cette fois... je te souhaite un bon rétablissement et à bientôt au tribunal si tu es réveil... non ! On se voit au tribunal !

     Je m'apprête à sortir de la chambre et tombe nez à nez avec son papa pour la deuxième fois de la journée.
   - Encore toi ?!
   - Oui, encore moi... voulez vous bien m'écouter 5 minutes ?
   - Non ! Sors !
   - S'il vous plaît... juste 5 petites minutes...
   - Je t'en laisse 2 et pas une de plus !
   - Merci ! Je voulais vous dire que j'étais sincèrement désolé pour ce qu'il s'est passé...
   - Si ce n'est que pour ça, tu peux partir !
   - Non, attendez ! Je voulais aussi vous dire que j'arrêtais le scooter, j'ai pris cette décision après l'accid...
   - Tu aurais dû la prendre avant ! On ne laisse pas des inconscient sur les routes !
   - Non, je suis toujours très prudent mais là... il y avais les travaux et le camion et je l'ai pas vue traverser... ça n'aurait pas dû arriver... si je pouvais prendre sa place, je le ferais sans hésiter, elle ne méritais pas ça, alors que moi je suis là à vous parler... Si il y a quoi que je puisse faire pour me racheter ne serais-ce qu'un peu...
   - Tu fais ça en espérant que j'abandonne les poursuites, et bien c'est rater, je ne suis pas si bête que ça !
   - Je ne le faisais pas dans ce but, je suis sincère, si je peux être utile à quoi que ce soit...
   - Nous nous passerons très bien de toi, tu en as assez fait ! Sur ce, nous nous verrons au tribunal comme tu l'as dit à Jo !