XXX. Eloignement
Je n'ai presque pas dormi de la nuit. Qu'est ce que je dois faire ? Est ce que j'ai le courage de faire comme si de rien n'était et d'ignorer la raison pour laquelle je suis en fauteuil ? Ou est ce que je raye ce mois passé avec Kévin à mes côtés et reprend ma vie d'avant ? Je suis complètement perdue !
J'avais enfin réussis à débrouiller un peu tout ce qui se passait dans ma tête mais c'était avant cette révélation ! Maintenant je sais que la personne que je pensais connaître est en fait à l'origine de mon accident, et qu'elle m'a menti. C'est ça que je réussi le moins à digérer car j'ai toujours été honnête avec lui alors que lui ne l'a jamais été.
Je soupire et tourne la tête vers Joyce qui est juste à côté de moi. Elle me regarde et fini par me dire :
- Tu peux rester ici quelques jours si tu veux...
- C'est gentil, mais... je ne sais pas si c'est la bonne solution...
- Comme tu veux ! En tous cas si cet idiot ne s'explique pas, il ne va pas s'en sortir comme ça de t'avoir faite pleurer !dit-elle en contractant les muscles de son bras qui sont pour ainsi dire presque inexistants, ce qui provoque notre hilarité.
Après avoir réussi à se calmer, nous nous dirigeons vers la cuisine pour manger notre petit déjeuner. Après tout, c'est plus facile de réfléchir le ventre plein ! Et en plus le chocolat c'est la vie, ( surtout le chocolat noir ) alors autant ne pas négliger ce repas !
Nous nous attablons donc et parlons avec ses parents que je n'avais pas vus depuis l'accident. Joyce leur a expliqué pourquoi je suis venue dormir chez eux et il ne me parlent donc pas de mon accident ou autre qui aurait un lien avec Kévin. À la place, ils nous racontent des anecdotes sur leur travail, ce qui me permet de penser à autre chose...
Je réussi quand même à trouver une solution me semblant assez raisonnable. Je vais rentrer chez moi et arrêter tout contact avec Kévin ! Papa, je suis "obligée" de lui reparler et, même si il n'aurait pas dû me mentir, je sais que ce qu'il a fait, il ne l'a pas fait dans une optique de me blesser... Alors que Kévin... il s'est moqué de moi !
Il savait très bien que je venais d'apprendre que l'une des personnes les plus chères pour moi était qu'un parfait idiot et m'avait laissée tomber à cause de ce maudit accident ! Cet accident dont IL était la cause ! Et ça ne lui a pas suffit de me voir assez naïve pour lui accorder ma confiance, il a en plus fallut qu'il m'embrasse et me fasse ainsi penser que j'avais la même importance pour lui qu'il avait pour moi !
La solution s'impose donc d'elle même : rentrer à la maison et reprendre ma vie sans Kévin ! Et si Papa n'est pas d'accord avec ça, et bien je reviendrais chez Joyce...
J'explique donc mon projet à Joyce qui est d'accord sur le fait que ce soit ce qu'il y a de mieux à faire vue la situation. Après avoir passé l'après-midi toutes les deux, elle me raccompagne jusqu'à chez moi où il n'y a personne étant donné que Papa est au travail. Elle reste donc avec moi le temps qu'il arrive et s'en va dès qu'il entre dans la maison pour nous laisser discuter.
Je vois à la tête de mon père qu'il est un peu mal à l'aise et à l'aire coupable. Il chercher ses mot avant de bredouiller mon prénom mais je l'arrête immédiatement.
- Je ne veux pas savoir le pourquoi du comment ! Je ne veux plus en parler ! À partir de maintenant je vais faire comme si Kévin n'était jamais entré dans cette maison et dans ma vie ! Alors soit gentil... ne me parle plus de lui !
- Mais Jo...
- Pas de mais ! Plus jamais je ne veux avoir affaire à lui ! Sinon je retourne chez Joyce !
Sur ces mots je le laisse en plan dans le salon et pars en direction de ma chambre où je me mets dans mon lit avec mon carnet de dessins sur les genoux : dessiner m'aide à aller mieux, ça a d'ailleurs été d'une grande aide quand j'ai perdu ma maman. C'était un conseil du psy que j'avais vu à l'époque pour exprimer mes sentiments, et depuis je ne me suis pas arrêtée de dessiner.
Mes dessins sont différents quand je dessine pour le plaisir de quand je dessine parce que j'en ai besoin. Ce soir le dessin est vraiment indispensable si je ne veux pas que mes nerfs lâchent. Je prends donc une nouvelle page et mon crayon, mets mes écouteurs avec ma playlist pour quand je suis pas bien et commence à dessiner. Comme d'habitude le dessin est plus abstrait, contrairement aux dessins de d'habitude qui représentent des personnes, des lieux précis..., aujourd'hui les traits s'entremêlent pour s'amasser en des plumes, des plumes duveteuses.
Papa n'a pas essayé de me parler de toute la soirée, je ne sais pas si c'est positif ou négatif... Il croit peut-être que je lui en veux ? Au moins il n'essayera pas de me faire changer d'avis pour Kévin. Mais je n'ai pas envie de lui faire de la peine... il est tout pour moi et je sais que je suis ce qui lui a permis de surmonter le décès de maman... Enfin, nous verrons bien demain comment les choses évoluent...
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