XXVI. Je l'aime
J'ai passé ma nuit à réfléchir à comment est ce qu'il fallait que je réagisse avec Kévin et j'en ai conclu que... je n'en sais rien ! Je ne sais pas pourquoi il m'a embrassée, ni si cela voulait dire quelque chose pour lui et encore moins ce que ça voulait dire pour moi...
Depuis mon accident, j'ai appris à le connaître et je n'ai plus du tout la même opinion de lui. C'est devenu quelqu'un de très important pour moi, mais à quel point ? À quel point est ce que je l'aime ? Est ce que ce n'est que de l'amitié que je ressens pour lui ? Ou est-ce que les décharges que j'ai ressenties lorsqu'on s'est embrassé signifient que je veux être plus que son amie ?
Tout ça m'embrouille et plus j'y pense plus je n'y comprends rien ! Si il m'a embrassée c'est qu'il m'aime, non ? Mais si il m'aime, je ne comprends pas pourquoi est ce qu'il avait ce comportement étrange hier soir... ? Ce comportement comme si il essayait presque de m'éviter... Rien que de penser à ça... Il faudrait que je m'explique avec lui ! Plus j'y pense et plus j'ai envie de le voir... Ou au moins de l'appeler...
Je prends mon téléphone qui était posé sur mon chevet à côté de moi et j'ouvre sa fiche de contact. J'hésite longtemps avant d'enfin me décider à appuyer sur le petit téléphone. La sonnerie retentit... une fois... deux fois...
- Jo ?
- Oui... est ce qu'on peut se voir... ?demande-je hésitante
- Euh... tu as rééducation aujourd'hui, non ?
- Oui...?je ne comprends pas où il veut en venir
- Donc...commence-t-il avant
de s'arrêter
- Donc...?je l'encourage à continuer mais il ne poursuit pas, ce qui commence à m'énerver mais j'attends qu'il reprenne la parole
- Je t'accompagne ?finit-il par dire dans un soupire ce qui m'étonne beaucoup car d'habitude il est toujours (ou presque) enjoué lorsqu'il me parle mais je fais comme si je n'avais pas remarqué
- Papa bosse donc je veux bien. Mais ça ne te dérange pas ?
- Non, je viens après mangé alors.
Il raccroche ensuite ne me laissant pas le temps de dire quoi que ce soit. Je décide de ne pas me prendre la tête avec ça et de descendre rejoindre papa avant qu'il ne parte au travail.
Lorsque j'arrive en bas, il est en train de farfouiller dans toute la maison pour regrouper ses affaires après ses quelque jours de vacances et ne remarque même pas ma présence. Je la lui fait donc savoir.
- Holà !criais-je, ce qui le fait sursauter.
- Bonjour ma puce !dit-il en déposant un baiser dans mes cheveux. Tu es sûre que tu vas pouvoir te débrouiller pour le rendez-vous ? Si tu veux on peut le décaler...
- C'est bon ! Kévin m'accompagne, tu n'as pas à t'inquiéter.
Nous discutons un peu pendant qu'il fini de se préparer puis il part au travail. J'entreprends donc de manger avant que Kévin n'arrive. La maison est calme pour une fois et j'en profite pour choisir le programme TV. J'opte pour un film de Noël que j'ai déjà vu mais qui reste bien quand même, enfin pour un film de Noël.
Je viens de finir de manger et je suis en train de débarrasser lorsque j'entends la porte s'ouvrir. Je me demande encore plus comment réagir après ce qu'il s'est passé hier maintenant qu'il est vraiment là. Je me dépêche malgré tout de mettre mon assiette dans le lave vaisselle et vais rejoindre Kévin dans le salon. Lorsqu'il m'aperçois, il sourit et vient me faire la bise comme d'habitude. Cette situation me soulage et en même temps m'énerve.
Moi ? Contradictoire ? Un peu, peut-être... Mais c'est compréhensible aussi, si le garçon qu'on aime... STOP ! Qu'est ce que je viens de... Mais non c'est... Je m'embrouille toute seule... Reprenons ! Le garçon que... j'aime... oui, je pense qu'on peut le dire... et qui m'a... EMBRASSÉE... vient d'agir comme si rien n'était ! Point positif : il n'est pas bizarre comme hier soir. Point négatif : il fait comme si rien ne s'était passé alors qu'il s'est passé quelque chose ! Je dois agir comment moi, hein ? "Respire patate !" Me dit la petite voix dans ma tête. "Reste comme d'habitude et tout ira bien..." Sauf que je ne veux pas que ce soit comme d'habitude !
Je respire un grand coup et prends la parole en restant comme d'habitude. De tout façon je ne vois pas comment faire pour engager le sujet de conversation qui m'intéresse...
- C'est gentil de m'accompagner !essayais-je pour montrer que je suis normale
- Pas de quoi...
Il passe sa main dans ses cheveux et ne m'adresse qu'un faible regard. J'en conclue donc qu'il n'est pas tout à fait comme d'habitude... Mais est ce que c'est positif ? J'en sais rien... Je crois que j'ai jamais autant cogité...
C'est l'esprit toujours embrouillé que nous prenons ensuite le chemin du cabinet pour mon rendez-vous mensuel avec Marc Stern, le réeducateur. Nous ne parlons presque pas pendant le trajet car nous sentons tous les deux la gêne qui s'est installée, ce qui montre bien que ce baiser n'était pas un rêve de ma part.
Lorsque nous arrivons dans le cabinet, nous nous installons en salle d'attente le temps que Marc finisse avec son patient et, au bout de 10 minutes, c'est mon tour. Je lui sert la main et le suit dans la pièce dont il vient de sortir.
Je prends place sur la table d'osculation après avoir enlevé mes chaussures. Marc refait les mêmes testes : il exerce des pressions à différents endroits. Pas de soucis pour ma jambe droite celle qui a été le moins touchée, mais lorsqu'il passe à la gauche je ferme le yeux en espérant que ce soit plus concluant que la dernière fois...
- c'est bon ! Tout est ok ! Tu réagis à chaque endroit où je teste donc tout me semble être revenu en ordre. Il n'y a plus rien qui t'empêche de marcher normalement.
Je m'assois au bord de la table avec l'aide de Marc et le fixe les yeux écarquillés, je n'en crois pas mes oreilles.
- ça veux dire que je peux marcher ?
- on va essayer.me répond-il
Il m'aide à me remettre dans mon fauteuil et nous quittons son bureau pour aller dans la salle de rééducation ! Il y a plein de machins partout qui sont censés aider à récupérer la motricité. Il se dirige vers des espèces de barres parallèles sous baissées et je le suis. Il m'indique l'entrée de couloir formée par les barres et m'explique qu'elles servent d'appui. Je me positionne donc de manière à pouvoir me tenir avec ces barres et me sers de mes bras pour me redresser. Marc est juste à côté pour pouvoir intervenir en cas de besoin.
Bon, maintenant que je ne suis plus dans mon fauteuil il va falloir ce servir de mes jambes ! Je me concentre sur le mouvement que je veux faire. "Avance Jo" Je veux y arriver ! "Concentre toi ! ". J'essaye de bouger mes jambes. "juste un pas !" Je pose ensuite mes pieds ,qui étaient pour l'instant en lévitation, sur le tapis anti-dérapant mais à l'instant où mes bras ne me retiennent plus totalement, je me sens partir de travers et m'effondre par terre car mes jambes n'ont pas voulues rester droites ! Je me mets à pleurer immédiatement, j'avais tellement espéré mais au final il ne s'est rien passé...
- Pourquoi je n'y arrive pas ?sanglotais-je, pourquoi mes jambes refusent de coopérer ?
- Ne t'inquiète pas.me rassure le médecin. Tu va y arriver, il faut juste que tu laisses à ton corps un peu plus de temps...
Attendre... Il faut encore attendre ! J'en ai mare de ce mot ! J'en ai marre de cette situation ! J'en ai marre de tout !
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Kikou !
Alors on va commencer par le traditionnel "Bonne Année" ! Donc je vous souhaite amour, santé, réussite... et plein de bons livres :3
Ensuite je tiens à m'excuser pour l'attente mais j'ai par fois du mal à trouver l'enchaînement des éléments... et aussi pour le peu d'intérêt du chapitre par moment, mais ne vous inquiétez pas il va s'en passer des choses d'ici peu...
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