XXIV. Je peux te poser une question ?

Nous allons dire au revoir au reste de l'équipe qui est toujours entourée de plein de gens et j'aperçois Joyce qui est avec mon cousin et Mathieu. Nous nous dirigeons donc vers eux pour leur dire au revoir.
Joyce félicite Kévin pour sa victoire et même Mathieu est bon perdant et lui dit qu'il a bien joué. Je suis contente de le voir sourire, j'aime pas quand il fait la tête je suis triste aussi. Je ne sais pas pourquoi d'ailleurs mais je l'ai remarqué il n'y a pas très longtemps alors maintenant je suis aussi plus joyeuse et je vais pouvoir apprécier le fait d'être avec les gens que j'aime.
      Lorsque je sors de mes pensées je vois Kévin en train de rire avec Ewen ! Je n'en crois pas mes yeux ! Je suis contente qu'au final ils s'entendent bien.
Quand Kévin remarque que je le regarde, il me fait un clin d'œil et je rougis instantanément. Je crois que c'est de pire en pire, mes joues passent leur temps colorée en rose en ce moment.
     Au moment de leurs dire au revoir, je prends mes amis dans mes bras et Ewen me chuchote à l'oreille :
   - C'est un bon petit ton Kévin mais, si il te fait pleurer, il ne pourra plus jouer au foot !

     Sa remarque me fait rire et je le remercie même si je doute qu'il ait besoin d'intervenir. Nous nous dirigeons ensuite vers les vestiaires où Kévin a mis ses affaires de rechange. Je l'attend donc devant la porte du vestiaire pendant qu'il échange sa tenue de sport contre une tenue de ville plus chaude que son short et son marcel.
     Les vestiaires sont alignés le long d'un couloir gris et rouge menant aux autres salles du gymnase. Il paraît beaucoup plus neuf que le gymnase qu'utilise le lycée Victor Hugo où les peintures étaient toutes effritées.
- Cette endroit est interdit au public mademoiselle !

Je me retourne et vois un vieux monsieur dégarni, vêtu d'un survêtement avec un sifflet autour du coup, me regarder les yeux froncés et les points croisés sur sa poitrine.
- Que faites vous là ?! Vous n'avez pas vu le panneau ?!continue-t-il
- Je...commençais-je en jouant avec mon bandeau de poignet, mal à l'aise de devoir parler à une personne que je ne connais pas.
- Vous...?
- Elle est avec moi !

Je me retourne et vois Kévin qui viens d'apparaître dans l'embrasure de la porte. Ouf ! Je soupire de soulagement.
- Ho ! Bonjour Kévin ! Alors ce match...commence le vieux monsieur tout de suite radouci
- Bien, je vous raconterais plus tard car pour l'instant je dois finir de me changer avant de raccompagner mon amie chez elle.dit Kévin en posant sa main sur mon épaule.
- Soyez prudents sur le chemin alors les enfants... finit-il par dire avent de repartir.

Je me retourne vers Kévin et remarque qu'il n'a effectivement pas fini de se changer et qu'il est torse nu. Je sens mes joues qui chauffent et détourne le regard gênée. Kévin prend la parole, n'ayant visiblement pas vu ma gêne.
- Je ne pensais pas qu'il serait là... C'est un vieux monsieur un peu ronchon mais très sympa qui s'occupe du gymnase depuis des années il nous connaît depuis qu'on a commencé à faire du foot donc c'est devenu un peu comme notre grand-père.commence-t-il mais lorsqu'il voit mon aire géné ri et continue, Je vais aller finir de me changer avant que tu ne tombes dans les pommes à cause d'une montée de fièvre subite !
Sur ces mots il me fait un clin d'œil et referme la porte du vestiaire derrière lui. Je soupire et attend tranquillement qu'il finisse de se changer. Des fois je pense qu'il prend un malin plaisir à se moquer de moi mais je sais que ce n'est pas méchant de sa part et qu'il ne fait ça que pour rire.

     Peu après Kévin a fini de se changer et nous nous mettons en route pour rentrer à la maison. Il est déjà 22h, papa m'a envoyé un message pour me dire qu'ils mangeaient là bas. Lorsqu'on sort du gymnase, le froid m'enveloppe, me brûlant les joues, et un nuage se forme à chacune de mes respirations.
La route jusqu'à la maison n'est pas très longue donc, même si il n'y a plus de bus, on peut rentrer à pied. Kévin est clairement content de sa victoire et me raconte comment il a ressenti le tournoi durant les matchs. Une question me trotte cependant dans la tête et je me décide à la lui poser.
   - Pourquoi tu faisais une tête pas possible quand tu es venu me voir après les résultats ?
   - C'est parce que... Euh... Tu était... ton cousin...commence-t-il sa gêne se sentant dans sa voix
   - Tu étais... jaloux...?
- Je sais pas ! Je n'ai jamais été jaloux ! Quand Sarah discutait avec d'autres garçons je m'en fichais mais là je sais pas... Ça m'a mis en colère ! En plus j'étais déjà sur les nerfs après la remarque de Théo comme quoi, je cite, " Ça donne quoi de se faire une meuf en fauteuil roulant ?" Alors tu pense bien ça m'a énervé qu'il parle de toi comme ça.me dit-il
   - Je ne pensais vraiment pas Théo comme ça ! J'ai été bête de penser que c'était un gars bien et de perdre un an de ma vie avec un imbécile pareil ! Dis-je en m'énervant
   - Ça sert à rien que tu t'énerves à cause de lui !commence-t-il, Et puis je savais très bien qu'il ne disait ça que pour me déstabiliser alors, quand tu m'as encouragé, j'ai étais vraiment surpris que tu oses crier comme ça en publique...
   - T'imagines même pas le courage qu'il m'a fallu!
   - Mais en même temps j'étais très content...
   - J'espère bien parce que je ne le ferais pas tous les jours !
   - Non mais tu n'en as pas marre de me couper la parole, dis ?!dit-il en s'arrêtant

     Je tourne la tête vers lui et nous éclatons tous les deux de rire. Après quelques minutes nous réussissons enfin à nous calmer et nous nous remettons en route. J'ai une autre question à lui poser mais celle là je ne sais pas si il va accepter d'y répondre. Je vais quand même essayer. Je joue avec mon bandeau de poignet en prenant mon courage à deux mains.
- Qu'est ce qui s'est passé avec Sarah ?
- C'est long à expliquer...commence-t-il pour essayer d'éviter ma question.
- C'est pas grave j'ai tout mon temps !
- Ok...souffle-t-il
- Et si on allait s'assoir le temps que tu me racontes ?dis-je en voyant un banc un peu plus loin.

Nous allons donc vers le banc et je demande à Kévin de m'assoir à côté de lui sur le banc et nous nous installons avec le plaid, qui était dans le sac accroché au fauteuil roulant, et dont je m'étais couverte à la sortie du gymnase, sur nos genoux. J'observe la lune attendant qu'il prenne la parole.
   - J'ai commencé à sortir avec Sarah pendant les vacances d'été. C'est elle qui est venue me demander de sortir avec elle. Je ne la connaissais pas vraiment et on ne se connaissait que parce qu'on avait des amis en commun, et mes amis qui était dans le même collège qu'elle m'ont dit qu'il "fallait" que j'accepte. J'ai donc accepté en me disant que, dans tous les cas, je n'y perdais rien.me dit-il avant de tourner son regard vers moi
   - Et... comment ça se fait que vous ayez cassé...?demande-je en le regardant à mon tour
   - Tu te rappelle quand je t'ai dis que j'avais eu une séparation difficile ?
- Oui.dis je en hochant la tête
- Et bien c'était avec Sarah. Dit-il en marquant une pose avant de continuer. On s'était pas mal vu pendant l'été, je passais la chercher en scooter et on allait à la plage, ou ailleurs, et on passait beaucoup de temps à discuter.m'explique-t-il avec un sourire nostalgique, Sans m'en rendre compte, je me suis pas mal attaché à elle et on a été content quand on a vu qu'on était dans la même classe tous les deux. J'avais donc pris l'habitude d'aller la chercher le matin et de la ramener le soir puisqu'elle n'habitait pas loin de chez moi. Et, un jour, j'ai eu...un accident... de scooter.

Il dit cette dernière phrase dans un souffle tandis que son visage s'assombri et il détourne la tête, fixant ses mains.
   - Qu'est ce qu'il s'est passé...? Elle était avec toi ?
   - Non... j'étais seul sur mon scooter. Mais j'avais promis à ma mère que si j'avais le moindre accident j'arrêterai. Alors j'ai arrêté le scooter et, lorsqu'elle l'a appris, elle m'a quittée !

Il dit cela avec un rire jaune qui montre que cette rupture lui a laissé un goût amer. Je lui prends la main et pose ma tête sur son épaule.
- Si elle t'a quitté pour ça, c'est qu'elle ne te méritait pas !dis-je pour essayer de relativiser la situation
   - Et si... c'était l'inverse ? Et si je ne méritais pas la personne que j'aime ?

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Kikou ! J'ai pas beaucoup de temps malheureusement pour écrire et publier en ce moment donc je vous mets la suite dès que j'ai le temps de l'écrire !
Merci de votre lecture :*
PS : n'hésitez pas à donner votre avis ça fait plaisir de savoir ce que les gens en pense ! ^^

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