IX. Merci Kévin

     Arrivés sur la place, nous décidons de trouver un endroit calme pour goûter. Nous allons donc jusqu'au square qui se trouve un peu plus loin, où nous mangeons notre goûter en parlant de tout et de rien, lui assis sur un banc et moi à côté dans mon fauteuil.
    Une question me trotte dans la tête : qu'a-il dit à Théo ? Qu'a-t-il dit de si incroyable pour faire pâlir mon ex qui ne recule jamais devant rien. Je ne sais pas comment aborder le sujet et j'essaye de trouver dans le visage de Kévin la réponse à cette question.
    Je dois le regarder avec un peu trop d'insistance car il finit par se tourner vers moi et me demande ce que j'ai.
- Je réfléchis.lui répondis-je.
- Je peux savoir à quoi ?
- Et bien... Je me demandais ce que tu avais dit à Théo avant de partir.
- Tu te rappelles de ce que je t'avais dit à propos de lui ?
- Non ?
- Je t'avais dit que si je le voyais je lui dirais ce que je pense de lui et c'est ce que j'ai fait !
- Et tu lui as dit quoi ?
- Ca ne te regarde pas ! Mais au fait, elles sont très gentilles tes amies ! Je ne comprends pas pourquoi tu ne les vois pas plus souvent !
- Je pense que si tu t'étais fait larguer parce que tu es paralysée, tu aurais peur de revoir tes amis et qu'ils ne veuillent plus te parler pour les même raisons. Eh bien moi j'en ai fait des cauchemars !

J'ai la gorge serrée et du mal à respirer. Kévin se lève et vient s'accroupir devant moi. Il prend mes mains dans les siennes, la chaleur qui en émane réchauffe mes mains, qui sont tellement froides que j'arrive à peine à bouger mes doigts.
    Il m'oblige à le regarder et me demande si c'est pour ça que je ne voulais pas venir. Je souffle que oui et il pose son front sur mes genoux en disant qu'il est désolé. Je dégage ma main et la pose sur sa tête. Ses cheveux sont doux et ce malgré le gèle qu'il met pour leur donner cet effet, car j'ai appris que ce côté toujours en batail est en fait voulu et durement élaboré.
    Je me penche vers lui et murmure un merci à son oreille. Il se redresse et m'interroge du regard afin de trouver la raison de mon remerciement.
- Merci de m'avoir accompagné, je n'y serais jamais allée sans toi. Et puis au moins maintenant je n'aurais plus peur de leurs réactions et je dormirais mieux !
    Je me suis faite tous les scénarios possibles pour expliquer le pourquoi du comment elles ne m'ont données aucun signes de vie et ça me rongeait de l'intérieur. Donc maintenant que j'ai vu ma meilleure amie fondre en larme en me voyant... Je me sens, disons... Mieux ? Enfin pas d'avoir vue ma meilleure amie pleurer mais de voir que, malgré le fauteuil, elle est toujours la même.

Kévin affiche un sourire timide que je ne sais pas comment interpréter. J'essaye donc de sourire à mon tour ce qui le fait rire. Il se relève et dépose dans une poubelle les canettes vides avant de se retourner vers moi pour me demander ce que je veux faire.
    Je voudrais qu'on reste encore un peu là mais il commence à faire sombre et le froid se durcit. Nous reprenons donc la route pour rentrer.

Une fois rentrés, mon père qui attendait notre retour se précipite vers nous pour savoir comment ça s'est passé. Je suis gelée mais contente de cette promenade et quand il voit le sourire sur mon visage il me serre contre lui et je réponds à son étreinte.
Il se redresse sans pour autant lâcher ma main et prends Kévin, qui ne sait pas comment réagir, dans ses bras.
     Cette scène me fait rire car mon père ne se soucie pas du tout de la gêne que ressent Kévin et bien au contraire, il a l'air décidé à ne pas le lâcher !

Kévin est resté manger avec nous et nous avons raconté à papa ce que nous avons fait. Il est ensuite reparti et je suis allée dans ma chambre pendant que papa finissait quelque chose pour son boulot. Mon téléphone vient de m'informer que j'ai reçu un SMS. C'est Sûrement Kévin. Je prends mon portable pour voir qu'est ce qu'il y a mais ce n'est pas lui.

Joyce : heyy :)
Moi : slt :)
Joyce : je suis contente de t'avoir vue. Tu me manquais !
Moi : moi aussi je suis contente de voir que tu me parle toujours.
Joyce : mais pourquoi je ne te parlerais plus ?
Moi ; parce que je suis en fauteuil ?
Joyce : hahaha ! Il en faudrait plus que ça pour briser une si longue histoire ! Avec ou sans ton fauteuil tu es ma meilleure amie !! Comment as tu pu en douter une seconde ?
Moi : parce que tu ne m'as pas envoyée un seule message.
Joyce : je pensais que tu été fatiguée avec l'accident  et tout... Et que tu m'enverrais un message quand tu irais mieu ! Je n'ai JAMAIS eu l'intention de couper les ponts avec toi !
Moi : merci <3 on se voit bientôt alors ;)
Joyce : carrément !!

C'EST PAS POSSIBLE !! Joyce n'a jamais eu l'intention de me faire la gueule ! J'ai eu peur pour rien ! Merci Kévin !!

Je suis aux anges et je m'endors la tête légère et pleine de pensées positives pour l'avenir. Ce qui est une grande première pour moi depuis l'accident !

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Les chapitres 8 et 9 sont la suite l'un de l'autre donc je vous mets les deux d'un coup ! ^^
merci de votre lecture ! :*

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