IV. Le retour

Je ne supporte plus cette chambre d'hôpital, ni la solitude qui m'empare le soir après le départ des infirmiers.

   Aujourd'hui a lieu la dernière batterie d'examens qui sera déterminante pour les mois à venir.
Je sais que si les examens sont bons, je peux rentrer chez moi et y continuer mes soins. J'attends donc avec impatience les résultats qui tardent à venir. Mon père s'est assoupi dans le fauteuil près de mon lit, il a beaucoup travaillé pour pouvoir avoir sa journée.
Docteur Pascal entre dans la chambre. Mon père sursaute au bruit de la porte et se réveille. Le docteur nous explique que les blessures que j'avais sont toutes guéries et qu'il est très confiant pour mes jambes, il nous dit que les nerfs communiquent à nouveau et que plus rien ne m'empêche de marcher, même si il ne sait pas quand je pourrai à nouveau me servir de mes jambes, ce qui est déjà un exploit ! Il me donne donc son accord pour que je rentre chez moi.

ENFIN une bonne nouvelle ! Je vais pouvoir retrouver ma maison et ma chambre ! Si je pouvais sauter dans tous les sens, je le ferais mais je ne peux pas. Mon père par contre ne se gêne pas pour prendre le médecin dans ses bras.

Papa range mes affaires tandis qu'une infirmière m'aide à m'habiller. Nous pourrons partir quand mon père aura rempli quelques papiers et confirmé les dates pour les prochains rendez-vous qui seront de la rééducation.

Arrivés à la maison, il m'emmène dans le salon et m'installe sur le canapé.

La maison n'est pas adaptée à mon fauteuil et je vais dépendre malheureusement de papa pour beaucoup de chose, par exemple il y a une marche pour accéder à la partie où se trouve ma chambre et la salle de bain dont je me sers, mais il m'a promis de mettre quelque chose pour que je puisse y accéder .

Il a fait livrer des pizzas, (ENFIN de la vraie nourriture ! Bon OK certain dirons que c'est de la mal-bouffe mais quand on a rien mangé de bon pendant...longtemps une pizza peu devenir le meilleur plat du monde !) et nous les mangeons en regardant la télé : un film qu'on avait déjà vu une bonne dizaine de fois mais qui nous faisait toujours autant rire. Je me sens enfin normale pour la première fois depuis longtemps. Je m'endors dans le canapé bercée par le son de la télé.

Le lendemain

   Je sortis tôt de mon sommeil, réveillée par la lumière du jour qui passe par les volets de la véranda. Je tends le bras pour attraper la télécommande de la télé que mon père a laissée à côté de moi pour que je puisse l'attraper. Il a glissé un message dessous : "Bonne journée ma puce, on se voit ce midi. Si tu as un problème prévient la voisine (son numéro est dans le téléphone)". J'allume l'écran et met le replay pour pouvoir regarder ma série que je n'ai pas pu suivre à l'hôpital car la petite télé de ma chambre n'avait que la TNT.

   Il est midi, mon père rentre du boulot et m'aide à m'installer dans mon fauteuil roulant. Je prends place à la table de la cuisine. J'allume mon ordinateur pour me reconnecter à ma vie sociale mais pas de nouveaux messages. Pourquoi mes amies ne me parle-t-elle plus ? Pensent-elles comme Théo que ma paralysie est une gêne ?Plus je pense à ça et plus mes idées s'embrouillent.

Papa prépare le repas et nous mangeons ensemble. Il me dit que Kévin viendra me voir comme tous les soirs et qu'il lui a donné une clé pour qu'il puisse monter.
J'avais déjà prévue mon emploi du temps de l'après-midi et ne pensait pas que Kévin viendrait aujourd'hui. Je vais donc devoir modifier mon projet de finir mes épisodes en retard.  

   Mon père déplaça le canapé et installa une table pour que je puisse y poser mon ordinateur tout en regardant la télé puis il partit au boulot.

   Je me dirige vers la table de la salle à manger où papa a posé mes affaire de l'hôpital et en sors ma trousse de toilette, ce n'est pas parce que je suis en fauteuil que je dois me négliger. Je me rends donc jusqu'à la salle de bain grâce à la planche que papa a installé ce midi pour que je puisse accéder à tout le rez-de-chaussée. Je ne peux pas atteindre les placards qui se trouvent en hauteur mais je peux au moins me débarbouiller.
Il est 18 h pile et Kévin sonne à la porte. Ponctuel, comme d'habitude. Nous avons pas mal sympathisé depuis ma rupture avec une certaine personne qui s'est foutu de moi et j'apprécie le fait qu'il me parle normalement même si je suis en fauteuil, parce que Madame Jaucourd, notre voisine qui est à un âge avancé mais qui nous rends service au besoin, m'avait regardé avec un air de pitié lorsqu'elle été venue me rendre visite à l'hôpital, ou encore hier soir lorsqu'on l'avait rencontrée à mon retour à la maison pendant qu'elle promenait son chien.

   Il entra et me rejoignis dans le salon après avoir réussis à me trouver car ma maison n'est pas grande mais est un vrai labyrinthe.
Il prend une chaise et vient s'assoir en face de moi. Nous nous mettons au travail ; mon père veux que je garde le niveau que j'avais avant l'accident.

   Je commence mes exercices mais je n'ai pas la tête à travailler. Kévin s'en rend compte et laisse tomber l'algèbre pour aujourd'hui. A la place, nous décidons de regarder un film. Nous optons pour une comédie. Il met le DVD dans l'appareil et pose sa chaise à coté de mon fauteuil.

   Pendant tout le film, nous commentâmes le jeu des acteurs et les problèmes de cohérence de l'histoire.

J'ai donc appris qu'il a déjà vu le film, comme moi d'ailleurs, mais qu'il préfère les films d'actions. Je lui demande quelques informations supplémentaires sur lui. Je découvre ainsi qu'il est footeux, ce qui me fait penser à Théo qui aime lui aussi jouer au foot, j'allais d'ailleurs très souvent voir ses matchs.... Vite ! Il faut que je balaye cette pensée de ma tête.
   - Tu joues en club ?lui demande-je.
   - Oui, dans le club du lycée.
   - Mon ex petit copain joue aussi dans le club de notre lycée.
   - Si je le vois je lui dirais ce que je pense de lui ! Il s'appelle comment ?
   - Théo. Et toi ? Tu as une copine ?
   - Non, pas en ce moment. Euh... la séparation avec la dernière a été difficile... me répond Kévin qui devient de plus en plus rouge.

   Je décide donc de changer de sujet mais il faudra que je pense à lui en demander d'avantage plus tard.
   - Sinon tu as des frères et sœurs ?
   - Oui j'ai un petit frère et une petite sœur. Toi...tu es fille unique c'est ça ?
   -Oui... mais j'aurais bien aimé avoir un grand frère comme toi !
- Je peux t'assure qu'avoir des frères et sœurs ce n'est pas amusant tous les jours !

    Nous éclatâmes de rires et il me raconta des anecdotes sur Camille, sa sœur de 8 ans et Antoine, son frère de 5 ans. Mon père entra dans la pièce, nous interrompant dans notre conversation. 

   Il paraît étonné de trouver Kévin encore là si tard mais content de me voir rire. Il l'invite à rester manger pour que nous puissions continuer notre conversation. Kévin se tourne vers moi pour me demander mon avis. Je fais un petit signe de tête pour lui faire comprendre que c'est comme il veux. Il accepte donc l'invitation de mon père et nous nous remettons à discuter après qu'il ait passé un coup de fil à ses parents, pour les prévenir qu'il reste dîner avec nous.

   Nous rigolâmes toute la soirée et  après son départ, je trouve la maison vide mais il m'a promis de revenir demain en début d'après-midi. Moi qui n'aimais pas ces visites au début, je trouve maintenant que c'est sympa quand nous passons du temps ensemble, quand à son niveau scolaire...on va dire qu'il se débrouille, mais contrairement à ce que je pensais, je continue d'apprendre des choses grâce à ses cahiers de l'année dernière, dont il se sert pour essayer de suivre le programme, et les cahiers que papa m'a acheté.
Et contrairement à ce qu'on peut penser à la vue du programme de l'après-midi, nous travaillons lorsqu'il vient, mais malgré nos discussions plus fréquentes, les rares fois où j'ai essayé d'en savoir plus sur d'où il connaît mon père, il se met tout à coup à bredouiller tout en continuant de me répondre les même choses que la première fois où je lui avais posé la question. Je me suis donc résolue à ne plus aborder le sujet même si ma curiosité me pique.

Le lendemain

Nous passons la journée tous les deux. Il est venu en début d'après-midi, comme il me l'a promis, et nous passons notre temps à regarder des films en mangeant des bonbons qu'il a amené. Je suis contente de ne pas passer ma journée toute seule et le temps passe plus vite lorsqu'il est avec moi. C'est vraiment devenu un ami en peu de temps.

   En fin d'après-midi, nous nous décidons cependant à arrêter de regarder la TV pour faire quelques exercices, car comme il dit  "c'est pour te faire étudier que je viens ici", mais entre nous soit dit je ne sais pas lequel de nous deux est le plus concentré sur sa tache... Il me fait toujours éclater de rire quand j'essaye de me concentrer, et à ce moment-là il nous faut dix bonnes minutes pour réussir à nous remettre au travail.

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Coucou, voilà le chapitre 4 qui s'achève, merci de votre lecture ! :) je mets bientôt la suite ! ;)

Je suis par conte mitigée entre écrire au présent,au passé ou faire un mélange des deux ( comme là ) selon comment ça rend le mieux. Des préférences ?
Bonne soirée

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