III. Je n'en peux plus !
Quinze jours !!! Cela fait quinze jours que mon calvaire a commencé !! Quinze jours que je suis ici, à l'hôpital, dans cette chambre exigüe qui sent le produit de nettoyage et la Bétadine, et où il fait jours a six heure du matin à cause des volets qui datent de la création de l'hôpital, et que ma vie a changé, à jamais ! Je n'en peux plus !
La chambre dans laquelle je suis, est individuelle, ce qui n'est pas plus mal, et ne comporte que le lit, une table, une chaise, mon fauteuil et le matérielle médical ainsi qu'une mimi télé.
Je n'ai pas beaucoup d'affaires personnelles : seulement quelque vêtements et produits de beauté, et mes cahiers de cours et mon matériel de dessin, même si je n'ai pas envie de dessiner. À vrai dire je n'ai envie de rien ! J'ai beau aller mieux je ne supporte plus la situation actuelle et cette horrible rengaine qui s'installe !
Mes journées sont rythmées par les visites des médecins, les différents examen que je dois passer ( c'est le pire on me promène d'une salle d'examens a une autre ensuite on attend les résultats pour voir si il faut voir quelque chose de plus et après on me remet dans ma chambre), et les visites. La seule chose qui auraient pu me remonter le moral est la nourriture mais on ne mange jamais bien à l'hôpital et particulièrement ici ! C'est donc un Calvaire totale dont je ne peux m'échapper !
Le Kévin, que papa avait trouvé pour me donner des cours, était venu tous les jours me voir depuis, ce qui n'était pas plus mal car comme ça je ne restais pas seule. Ses visites étaient toujours à 18 heures et ne duraient jamais plus d'une heure. Nous discutions très peu : il me donnait des exercices, je les faisais, il les corrigeait. Au bout d'une semaine de cours je ne sais que son nom et ça me va parce que, ok j'ai dit à papa que je ferais un effort pour les cours mais pas que je ferais un effort pour m'entendre avec LUI ! Un simple bonjour/au revoir suffit !
Je me décide cependant à lui poser quelques questions, quand il viendra demain, même si je ne sais pas trop par où commencer et comment engager la conversation.
J'introduis donc mon interrogatoire lorsqu'il est en train de corriger un de mes exercices :
- Pourquoi as-tu accepté de me donner des cours ?
Il relève la tête du cahier, jette un coup d'œil vers moi et replonge la tête dans ce qu'il fait avant de répondre :
- Je... j'ai... je l'ai fait pour rendre service à ton père... il était si triste...
- Mais... où as-tu rencontré mon père ? Me risquais - je à lui demander.
- Et bien... je... ce serait trop long à expliquer mais... nous ne nous connaissons que depuis quelque temps...
Ses réponses sont très vagues. Je me demande pourquoi.
- Quel âge as-tu ? Lui demandai-je.
- J'ai 16 ans et toi ? 15 il me semble, non ?
- Oui. C'est mon père qui te la dit ?
- Oui.
- Alors... tu sais déjà tout de moi mais moi je ne sais rien de toi...
- Je ne sais pas tout de toi !! Ton père m'a juste dit la raison pour laquelle tu es ici...
- Il t'a donc dit que je me suis faite renverser par un scooter... et qu'à cause de ce chauffard je risque d'être paralysée pour un sacré bout de temps si ce n'est toujours !!
- Tu ... es paralysée !?!
- Oui ...
- Il ne me l'avait pas dit.
- Sûrement pour ne pas que tu t'apitoies sur mon sort... il sait très bien que je lui en aurai voulu si IL te l'avait dit !
- Ton père t'aime beaucoup tu sais, il fait ça pour ton bien...
- Peut- être mais...
- Mais ?
- Mais j'aurais préféré qu'il me demande avant !!
Notre discussion en resta là et nous nous remîmes à étudier.
Cette conversation ne m'a malheureusement pas appris autant que je le voulais mais je suis décidée à redemander plus tard.
Avant de partir, il me posa une question inattendue :
- Depuis que tu es là combien de personnes sont venues te voir ?
Sur ces mots il partit.
Je ne comprends pas pourquoi me poser cette question et surtout avant de partir !
Cinq de mes meilleures amies étaient venues me voir le lendemain de mon réveil et mon petit copain était passé me voir le mercredi suivant mais n'était pas resté très longtemps. Depuis, pas un texto ni une visite autre que les va et vient des médecins et les visites journalières de mon père et Kévin.
En y repensant j'eu un coup de mou et me mis à pleurer. Pourquoi n'étaient-ils pas revenus ? Pourquoi ne m'avaient-ils pas appelée ?
J'entends soudain mon portable m'annoncer que j'ai reçu un message. Je regarde de qui c'est je vois que c'est un message de Théo !! MON Théo m'a envoyé un SMS !! Je me dépêche de l'ouvrir.
Il me demande si je suis toujours à l'hôpital et s'il peut passer me voir. Je lui réponds immédiatement et m'endors avec le sourire pour la première fois depuis l'accident !
Le lendemain
Il vint me voir en début d'après-midi. Il m'apporte un bouquet de fleurs, quand je dis qu'il est parfait ! Il me les offre et je m'approche de lui pour l'embrasser, mais il se recule. Qu'est ce que ça veut dire ?! Je crois comprendre. Il n'est pas venu pour prendre simplement de mes nouvelles. Une boule se forme peu à peu dans me gorge et j'ai du mal à respirer mais essaye de ne rien laisser paraitre avant d'en savoir plus. Il s'assit sur le bord du lit, pris une profonde inspiration et, me regardant dans les yeux, dit :
- Je veux qu'on rompe.
- Tu veux QUOI ?!je me sentais suffoquer
- Ecoute Jo, je voulais t'en parler plus tôt mais avec l'accident... j'ai préféré attendre que tu aille mieux pour t'en parler. Je ne veux pas continuer comme ça...bredouille-t-il en regardant le sol de la chambre.
- comment ça " comme ça " ?! Avec une fille paralysée ?! Je pensais que tu m'aimais VRAIMENT !je commence à m'énerver en comprenant où il veut en venir.
- Je suis désolé... Je ne peux plus, je ne veux pas...
- SORS !!hurlais-je au bord de la crise de nerfs
Une infirmière entre alertée par mes cries et le fait sortir. Je fonds en larme ne pouvant croire ce qui vient de se produire. Je me rends compte que mon monde est en train de s'écrouler et que je ne peux rien y faire.
Je pleurai pendant un moment avant d'avoir épuisé mon stock de larmes. Je m'endormis fatiguée par le flot de larmes que j'avais versé.
Je me réveille à cause des coups à la porte de ma chambre. J'ouvre les yeux et regarde l'heure : 18 h 05. Ça doit être Kévin qui vient pour mon cours quotidien. Je ne suis pas d'humeur à le voir mais si je ne lui ouvre pas, mon père s'inquiètera de mon état et se mêlera de mes affaires, ce que je veux le moins du monde. Je décide donc de lui dire d'entrer et de faire bonne figure.
Il est accompagné d'une infirmière qui m'aide à me mettre dans un fauteuil roulant. Kévin s'installe sur une chaise et sort les cahiers.
L'infirmière partît, nous laissant seuls.
Il me regarde en coin, sans dire un mot, attendant que je lui dise ce qui m'arrive. Je ne veux pas lui en parler mais il est la seule personne à qui je peux me confier, car mes amies ne me donnent aucun signe de vie, (vue la réaction de Théo, j'ai peur de la leur... ) et que mon père m'enverra voir un psy. Je me résous donc à mettre ma fierté de côté et exposer la situation pour éviter d'effrayer mon père pour pas grands choses.
- Mes meilleures amies sont venues le premier jour et plus de nouvelles depuis. Quand à mon copain...on a rompu aujourd'hui.
- c'est pour ça que tu as mis autant de temps à me laisser entrer ?
- Excuses-moi d'avoir chamboulé ton planning millimétré... !!!je suis déjà énervée et je ne veux pas entendre ses sarcasmes.
C'est une des spécialités que j'ai pu remarquer : il peut être extrêmement sarcastique quand il veux ! Il essaye de s'expliquer :
- Ce n'est pas ce que je voulais dire...
- Mais c'est ce que tu as dit !!
- Je suis désolé... tu veux m'en parler ?
Je me mets et pleurer et hoche la tête. Il referme le livre et attends que je me calme.
A des moments comme celui-là il fait plus que 16 ans, on dirait un grand frère. ( mais que à ces moment là) Je respire un bon coup et, voulant lui expliquer, me remets à pleurer. C'est impressionnant comme on peut pleurer quand notre monde s'ébranle. Je fini par réussir à me retenir assez longtemps pour pouvoir lui raconter le début de ma journée. Il prends ma main ; "il se croit où ?"pensais-je mais en même temps ce geste me console donc je laisse passer pour cette fois, et me dit que ce n'est pas la peine que je m'en fasse pour cet imbécile. Il est peut être pas si horrible que ça après tout.
Le médecin arriva pour voir si j'allais bien et il demanda à Kévin de partir car l'heure des visites était terminée. Nous regardâmes l'heure : 20 h 30, il est resté avec moi beaucoup plus longtemps que d'habitude. Il se lève et pose un baisé sur mon front avant de partir, comme si c'était la chose la plus naturelle du monde, et bizarrement cette attention me réconforta.
"2eme fois que tu dis que dis que ce qu'il fait est bien mais que t'arrive-t-il ma petite ?!"
Je me dirige vers la fenêtre songeuse et vois ma japonaise sur un panneau publicitaire.
J'ai subitement l'envi de continuer mon dessin et me dirige vers la petite table que je viens de quitter. J'attrape mon sac et en sors mon carnet de croquis que j'ouvre à la page en question et me mets à dessiner. Je me vide l'esprit et ne pense plus à rien.
J'aurais pu rester comme ça pendant des heures mais la voix de l'infirmière me sorti de ma bulle : elle venait me servir mon repas. Une fois celui-ci terminé, elle revint et m'aida à m'installer dans mon lit, elle mit la petite tablette en place et posa mes crayon et mon carnet dessus afin que je puisse tranquillement continuer de dessiner.
Je dessine avec assiduité mais le sommeil m'envahit.
Je vais
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Voilà le Piti chapitre 3 :)
Je suis contente de voir qu'il y a des gens qui lisent ce que j'écris ! Alors...MERCI !
Bonne soirée ! ;)
PS : si vous voulez me dire ce que vous en pensez... ^^
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