II. Le (re)commencement

   Des bipbips résonnent dans mon crâne et me sortent de mon sommeil.
Je me force à ouvrir les yeux. Je suis dans une chambre d'hôpital avec des câbles qui partent dans tous les sens. Je sens quelque chose dans mon nez et dans mes bras, et vois que ce sont d'autres câblages, ils servent sûrement à m'alimenter, à en croire leurs placements. J'essaye de trouver d'où provient le bipbip et découvre qu'il provient d'une machine sur pied où se dessinent différents signaux. Je me rappelle avoir vu ça en cours. Si je me souviens bien, cette drôle de machine bruyante permettait de contrôler mes signes vitaux et le bipbip était mon rythme cardiaque qui s'affichait sur le moniteur.

   Je tourne la tête pour regarder ce qui m'entoure mais mes mouvements sont extrêmement limités par la minerve qui maintient mes cervicales.

Je suis restée inconsciente pendant 2 jours à en croire la date sur l'écran à côté de moi. Mon Père est en train de dormir sur une chaise à coté de mon lit. Quand il ouvrit les yeux et les posa sur moi, il afficha un sourire béat.
Il se leva d'un bon et parti en trombe dans le couloir. Il revint peu après avec un médecin.
     - Chérie, je te présente le docteur Pascal, M'annonça mon père. C'est lui qui est chargé de ton dossier.
    J'essaye de me redresser pour serrer la main du médecin mais mon corps est lourd et le moindre mouvement est un vrai supplice. Je me résigne donc à rester allongée et à simplement sourire.
     - Bonjour mademoiselle, vous souvenez vous de ce qui s'est passé ?
   - Euh... Je rentrais chez moi et au moment de traverser le passage piéton... un gros bruit... et ... J'ai été renversée !
   - Oui, mais je dois vous dire quelque chose... Vous avez été drôlement secouée et nous pensons que vous avez une paraplégie.
   - Une quoi ?
   - Une perte de l'usage de vos jambes.
   - De...de quoi parlez-vous ? Papa ??
   - Chérie, je suis désolé...
J'essaye de bouger mes jambes mais rien ne se passe. Je me redresse péniblement en serrant les dents pour combattre la douleur et essaye de pincer mes jambes mais je ne ressens rien : Le docteur dit vrai ! J'entends papa et le docteur discuter mais je ne comprends pas ce qu'ils disent je suis comme dans un autre monde sous l'effet de la nouvelle.
    Je suis PA.RA.LY.SEE !
   Je me mis à pleurer et ils sortirent de la pièce. En moins d'une semaine ma vie était passée de normal et plutôt pas mal à un vrai désastre, tout ça à cause d'un imbécile et de sa moto !!! Mes larmes coulent à flot sans que je puisse y faire quelque chose, et me demande ce que j'ai bien pu faire pour mériter ça... Je ne suis pourtant pas le genre de peste qui pourrit le monde.

Le médecin revint me voir le lendemain et me dit que cette paralysie n'est peut-être que temporaire et que cela dépendra principalement  de comment se réparent mes blessures. Il avait essayé de me le dire la veille mais je ne l'avais pas écouté. Cette nouvelle devrait me remonter le moral mais je n'y crois pas trop : j'ai beau adorer les comptes de fées et les histoires à l'eau de rose je ne crois aux miracles que à un certain niveau et les miracles dans ce genre là je n'y crois pas trop... Je me contente donc de sourire et de le remercier d'être venu me le dire. Je souris beaucoup ces temps ci mais aucun de ces sourires n'est vraiment sincère. Je ne peux rien faire d'autre donc je souris .

Trois jours plus tard...

Mon état est meilleur et je n'ai plus besoin de tous ces câbles qui me limitaient énormément dans mes mouvements mais je m'ennuie dans cette chambre quand il n'y a personne. J'étais habituée à toujours avoir du monde autour de moi que ce soit à la maison ou au lycée.

   Mon père vint me voir, il m'expliqua qu'un  jeune homme s'appelant Kevin viendrait me voir tous les jours pour m'aider à ne pas perdre mon niveau à l'école.
- A quoi ça sert étant donné que je n'y irais plus jamais !!
- Qui te dit que tu n'iras plus à l'école ?
- Papa... je ne peux plus marcher et je ne sais pas combien de temps je vais rester dans ce fichu hôpital et toi tu ne trouves rien de mieux que de me dire de continuer les cours !!!
- Johanne... je fais ça pour ton bien... quand tu retourneras en classe, tu n'auras pas raté tout le programme comme ça ! Promets-moi de faire un effort.
  - Papa...
  - Promis ?
  - Promis.
   Je voyais les nombreuses marques de fatigue sur son visage, cela me rappela son visage pendant la maladie de maman, lorsqu'il ne réussissait pas à trouver le sommeil et que je le voyait assis à la table de la cuisine lorsque j'allais aux toilettes la nuit. Ces expressions m'avaient marquée et je me rappelai de ça comme si c'était hier. Je vais donc faire un effort pour que mon père ne se fasse pas autant de soucis même si cette situation m'énerve. Non mais c'est quoi cette histoire de prof particulier alors que j'en ai jamais eu ?!

Le lendemain

Comme je le pensais Kévin vint. J'avais envisagé sa visite et avait demandé à l'infirmière de m'aider à m'habiller. Mes douleurs, qui étaient surtout des courbatures et des hématomes en plus des fractures qui avaient nécessité des bandages, ont à peu près disparues mais je suis toujours sous antidouleurs. Je peux cependant tenir assise et utiliser un fauteuil roulant pour me déplacer malgré mon impossibilité à m'en servir seule. Une infirmière était venue me faire part de son arrivée et, après m'avoir consultée, le fit entrer dans la chambre d'hôpital.
C'est un garçon assez grand, brun, les cheveux en bataille, mais ça n'a pas l'aire de le gêner, et vêtu d'un sweat trop grand. Il n'a pas du tout l'allure d'un intello et je me demande s'il pourra vraiment m'aider à garder mon niveau.  Il m'expliqua que c'était mon père, qui lui avait demandé de me donner des cours, et qu'il avait accepté.
Ce que je ne comprends toujours pas c'est où ils se son rencontrés.
Je ne lui le demande pas car je ne veux pas qu'il s'éternise, d'ailleurs, au bout d'une heure pile, il repartît mais me dit qu'il reviendrait le lendemain.
          Mon père vint me voir le soir même pour savoir comment s'était passée ma journée.
Il m'a emmené quelques affaires ainsi que mon sac de cours qui avait été fortement amoché lors de l'accident.  Nous discutions un peu et il reparti, me laissant seule à broyer mes sombres pensées.
    Pour essayer de me changer les idées, je vide mon sac sur le lit et vois mon cahier de dessin. Je regarde les dessins que j'ai fait, beaucoup sont des portraits  de personnes que je connais, mes amies, des anciennes photos que je m'étais amusée à reproduire, comme une qui date de ma naissance ou je suis dans les bras de mes parents, mais certaines sont des enfants que j'ai vue dans le parc à côté de chez moi ou encore des images de magazine dont je ne connais pas l'identité.  Une fois que je suis arrivée au dernier dessin que j'avais commencé en cours, une jeune japonaise en kimono traditionnel que j'avais vue sur une affiche de pubicité, j'hésite à le poursuivre mais quelque chose m'en empêche. Je n'ai plus le goût de dessiner. Et ce qui me procurait tellement de plaisir en temps normal me déprime à présent. Je me résigne donc à laisser tomber le dessin pour ce soir et me laisse guider par mes pensées.

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Voilà le chapitre 2 :) que va-t-il se passer ensuite...

N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez, je prends tout ^^ et comme ca je pourrais améliorer la suite !

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