I. Le jour où tout a changé
Je dessinai sur mon cahier en attendant la fin de l'appel, j'adorais dessiner et surtout des portraits, j'en avais des cahiers complets et celui sur lequel je dessinais actuellement était déjà presque plein. Je dessinais même des gens dans la rue quand leur visage me plaisait. Ça me permettait de m'évader et de décompresser.
Je sursautai quand la prof prononça mon nom. Je relevai la tête de mon cahier et me rendis compte que tous les regards convergeaient vers moi. Ma voisine me montra la deuxième question des devoirs qu'elle nous avait donnés à faire.
- Heu... f(3)=17.
- Très bien !
Ouf ! Je ne m'étais pas rendue compte que le cours avait commencé... Je refermai mon cahier de dessin, essayai de suivre, même si ma tête était ailleurs, et attendais avec impatience la fin du cours pour pouvoir continuer mon dessin.
La cloche sonna, tout le monde se ruait dans les couloirs, pressés de rentrer pour profiter du week-end. Je prenais mon temps pour ranger mes cours et ne pas aller m'enfoncer dans cette jungle inutilement alors que, dans cinq minutes, il n'y aurait plus personne. Je passai à mon casier récupérer mes affaires et fut rejointe par mes amis.
- Tu rentres avec nous ce soir ? Me demanda Joyce.
Joyce était une belle rousse à la chevelure éclatante, elle était pleine de vie et très extravertie. Tandis que moi, je suis brune avec les cheveux ni lisses ni bouclés mais plutôt rebelles et sensibles à la pluie, et les yeux marrons ; autrement dit une fille tout à fait banal.
Moi et Joyce avions quasiment grandi ensemble : nos parents se connaissaient même avant notre naissance et nous avions été élevées comme des sœurs mais malgré ça nos caractères était diamétralement opposés. Elle était à l'aise avec tout le monde et spontanée, tandis que moi j'étais assez renfermée quand on ne me connaissait pas et je m'en remettait à elle pour me faire des amis, ou plutôt je sympathisais avec SES amis. Nous étions complètement différentes et ça devait être pour ça qu'on s'entendait si bien depuis si longtemps, comme on dit : les opposés s'attirent.
- Oui, je rentre à pied.
- Dit Johanne, ça te dit qu'on aille au ciné ensemble la semaine prochaine ? me proposa Théo, mon petit copain, en passant son bras autour de mon cou.
- Oui, ce sera super !!
Je me blottis contre lui pour profiter de sa chaleur. Il était grand et avait les cheveux très courts, trop court à mon goût même, et de beaux yeux vert qui ressortait magnifiquement grâce à ses cheveux châtain claire et sa veste bleu foncé. Nous nous connaissions depuis la 6e et avions commençé à sortir ensemble à la fin de la 4e : peu après qu'il ait évoqué son attirance à mon égard. Mes amies m'avait poussée à accepter, j'avais fini par accepter, et nous étions, à présent, très heureux tous les deux malgré le manque de cette petite étincelle qui illumine notre regard quand on voie la personne qu'on aime et les papillons dans le ventre.
Oui, je sais, je suis très fleur bleu, mais comment ne pas espérer le prince charmant quand on a eu, avec ses parents, le modèle du grand amour. Mes parents s'étaient rencontrés lorsqu'ils étaient au lycée, en terminale. Ça avait été le coup de foudre et ça avait duré jusqu'à la mort prématurée de ma mère lorsque j'avais 9 ans. Elle nous avait quitté d'un cancer diagnostiqué trop tard au bout de plusieurs mois de traitements.
La fin n'est certes pas celle d'un Conte de fée mais ils ont vécu heureux ensemble pendant 17ans et ont chéri le fruit de leur amour : c'est à dire moi, et ont fait de moi la plus heureuse des petites filles. Enfin pendant un certain temps... Mais depuis la mort de maman on s'accroche et on essaye d'avancer. Papa fait tout pour combler sa perte sans jamais montrer sa peine alors que c'est sûrement lui le plus triste d'avoir perdu l'amour de sa vie.
En y pensant j'eus du mal à respirer mais fit mon possible pour ne rien laisser paraître et me remettre dans la conversation. Y penser me fait toujours cette effet là malgré le temps. On m'avait pourtant dit que ça finirait par passer mais je pense qu'en fait c'est juste un leurre pour nous encourager à avancer et à tenir le coup. "Courage Jo, il ne faut pas pleurer ! "
Je me joignais donc à la conversation pour ne plus trop y penser et nous discutâmes ensuite tous le long du trajet et je devais les quitter une fois arrivée au croisement qui me permettais de rentrer chez moi. Je souhaitai un bon week-end à mes amies et pris Théo dans mes bras avant de lui donner un dernier baiser. Je traversai la rue et me retournai pour les saluer. Je continuai ma route jusqu'à l'angle du supermarché où je due emprunter le trottoir d'en face en raison de travaux. Je commençai à traverser quand j'entendis un bruit de moteur. Je n'eus que le temps d'apercevoir l'appareil qui émettait ce bruit.
J'entendis des sirènes d'ambulances, et vit une lumière éblouissante...
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Voilà le Premier chapitre j'aimerais avoir votre avis ^^
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