Epilogue
Le réveil vient de sonner, il est à peine 8h, c'est tôt pour un samedi matin... mais je n'ai pas le choix, son avion arrive vers 9h30 et je n'ai pas envie d'être en retard. Rachelle vient me prendre à 9h avec Camille et Antoine, Cyril n'a pas pu prendre sa matinée donc il le verra que ce soir, mais moi je n'aurais raté ça pour rien au monde. Ça fait 1an et demi que j'attend ce jour et d'ici une semaine on passera tout notre été ensemble, dès que j'aurais passé mon oral de français.
Je me lève et m'habille en quatrième vitesse. Depuis que je sais quand est ce qu'il rentre, je ne tiens plus en place. Je n'ai d'ailleurs presque pas fermé l'œil de la nuit. Je me précipite ensuite dans la salle de bain histoire de me faire un minimum jolie et rejoint papa qui s'apprête à aller au travail.
- Ça va ma chérie ?
- Je tiens plus en place mais ça va !
- Je vais enfin avoir la paix et un peu moins ma fille constamment en vidéo avec lui !
- Oui, d'ailleurs il faut que je me dépêche, Rachelle ne va pas tarder.
- Tu rentres vers quelle heure ?
- Je sais pas encore, je te tiendrais au courant.
- Ok, prend tes clés au cas où on ne soit pas encore rentrés, on va manger au restaurant.
- C'est vrai que ça fait déjà un an que vous êtes ensemble tous les deux... et c'est quand qu'Elise compte venir s'installer ici parce que ce serait plus simple pour tout le monde !
- On verra...
Élise et papa ont fini par se mettre ensemble ( enfin ! ) et filent le parfaite amour, mais déjà qu'il a fallu que je lui tire les vers du nez pour qu'il m'avoue qu'ils étaient ensemble... je ne sais pas quand il va finir par comprendre que j'approuve complètement Élise et que ça ne me dérange absolument pas qu'il refasse sa vie avec elle... En attendant elle est là tous les week-ends ou presque et c'est plutôt sympa d'avoir une autre fille à la maison, même si elle ne remplacera jamais maman...
J'entends klaxonner, ça doit être Rachelle et les enfants. Je me dépêche donc de finir mon chocolat chaud ( oui oui, même au printemps ) et fais un bisou à papa avant de mettre mes chaussures et de prendre mes clés. Je sors ensuite à toute allure et cours jusqu'à sa voiture. Je m'assoit à côté d'elle et lui fait la bise avant qu'elle ne démarre, direction l'aéroport.
Camille et Antoine sont ravis de me voir ,et me racontent leurs semaine, car je ne les ai pas gardés puisque Rachelle était en vacances. Depuis que Kévin est parti, J'ai pris l'habitude d'aller chez eux tous les soirs pour les surveiller jusqu'à ce que leurs parents rentrent du travail. Ils voulaient me payer pour ce service, mais j'ai refusé, donc ils ont décidé à noël dernier de nous offrir une semaine de voyage, où on veut, à Kévin et moi en remerciement. Kévin est au moins aussi content que moi, mais nous n'arrivons pas à nous mettre d'accord sur la destination... enfin, il nous reste encore un peu de temps puisqu'on a décidé de partir en août, pendant que papa est en vacances, pour qu'il en profite pour partir avec Élise.
Je ne les écoute cependant que de façon distraite, trop occupée à me remémorer tout ce qui s'est passé depuis son départ.
Au début ce n'était pas facile de ne se voir que via internet mais on fini par s'y habituer et puis c'était mieux que rien. Il a ainsi pu me raconter comment ça se passait aux États-Unis et moi je lui racontais ma vie ici et mes progrès. Je peux en effet marcher correctement maintenant, ça m'a certes pris du temps mais je savais que j'en étais capable et c'était mon objectif pour son retour. J'ai eu du mal au début puisque les muscles étaient devenus de la guimauve en pas longtemps mais, à force de persévérance, j'ai finalement pu laisser le fauteuil au placard pour des béquilles, histoire d'être sûre de ne pas tomber, et je marche à présent aussi bien qu'avant.
Il y a également eu un juste retour des choses lorsque Théo s'est fait largué pour un gars plus âgé ! Il a ensuite essayé de revenir vers moi, puisque je n'étais plus en fauteuil, en me disant que ça me permettrait de passer le temps en attendant que Kévin revienne et qu'il en faisait sûrement autant là bas avec une jolie américaine... mais je l'ai envoyé bouler et je n'entend pratiquement plus parler de lui !
C'est vrai que j'ai eu peur plus d'une fois qu'il m'oublie pour une autre d'autant plus qu'avant son départ on avait pas vraiment clarifié ce qu'on était... on se parlait certes tous les jours, mais pas comme un couple, enfin on s'envoyait pas des cœurs par message ou on se disait pas je t'aime ni rien... plus le temps passait et plus je redoutais son retour et ma façon de me comporter vis à vis de lui. J'ai cependant eu la réponse à toutes mes questions le 8 janvier dernier, c'est à dire un an après son départ, lors de notre appel vidéo journalier. Il m'a dit qu'il m'avait acheté un collier pour fêter les un an mais que je ne l'aurais qu'à son retour. Je suis restée bouche-B et ne savais quoi répondre à ça : il me considérait comme sa copine ! Bon, c'est vrai que moi aussi en quelques sorte, puisque je n'aurais pas été ni sortir avec un autre garçon ni même m'y intéresser. Mais lui l'entendre dire... j'étais aux anges ! Après c'est vrai que sortir ensemble pendant une année à des millions de kilomètres l'un de l'autre, c'est pas pareil, on s'en rend moins compte, mais ça y est, dans moins d'une heure on sera ensemble !
Rachelle est en train de se garer. Les jumeaux ne tiennent plus en place à l'arrière, et moi non plus, mais j'évite de trop le montrer pour ne pas passer pour une folle devant la mère de mon COPAIN, puisque c'est le terme qui convient pour décrire Kévin !
Nous nous dirigeons tous les quatre au plus près du même Escalator que lorsque j'étais venue la dernière fois, scrutant le sommet en attendant de voir Kévin arriver. Un avion vient d'atterrir, faisant apparaître une centaine de passagers qui défilent les uns après les autres devant nous. On espère le voir parmis cette foule qui dévale l'Escalator mais aucunes traces de lui, son avion a sûrement eu du retard... Nous décidons donc d'aller s'assoir mais je continue quand même à observer l'arrivée des passagers.
Au bout de ce qui me semble cependant être une éternité, Kévin fini enfin par apparaître, là où je l'avais laissé il y a des lustres, mais qui est passée plus vite que je ne l'aurais imaginé. Les jumeaux se précipitent vers lui lorsqu'ils l'aperçoivent tandis que Rachelle, qui était en train de lire quelque chose sur son téléphone, fond en larmes lorsqu'il s'approche d'elle et le serre de toute ses forces, il lui avait manqué... je laisse cette famille se retrouver et reste légèrement en retrait, c'est normal qu'il s'occupe d'abord d'eux. Je souris simplement émue par cette scène.
Tout à coup Kévin croise mon regard et lâche sa maman pour se diriger vers moi :
- Tu es venue...
- Bien sûr, ça fait un moment que je t'attend, il était hors de questions que j'attende d'avantage !
- Mais... tu es debout... tu as donc réussis...
- Et oui, tu as vu, j'y suis finalement parvenue !
Pendant ce temps, Kévin a parcouru la moitié du chemin qui nous séparait et s'arrête. Il ouvre ses bras, m'invitant à venir m'y glisser. Je cours donc vers lui et me jette dans ses bras :
- Tu m'as tellement manquée Kévin, si tu savais...
- Je dirais autant que toi Jo...
Son étreinte me fait tellement de bien, j'ai l'impression que ça comble un manque que je ressentais au fond de ma poitrine et sa chaleur traverse mon t-shirt et réchauffe tout mon corps. Il déplace ensuite l'une de ses mains placées autour de mes épaules vers ma joue. Ce contact m'avais manqué à un tel point que je me mets à pleurer.
- Mais ? Qu'est-ce qu'il t'arrive ?
- Je suis tellement contente... si tu sav...
Je suis interrompue par ses lèvres qui viennent d'entrer en contact avec les miennes, ce qui me surprend d'abord, mais je répond ensuite à son baiser. Je passe mes mains derrière son cou et il resserre son étreinte. Cet instant pourrait durer des heures mais nous n'avons pas ce temps devant nous : il parait qu'on est toujours au milieu de l'aérogare. On se sépare donc à contrecœur, mais il garde ma main dans la sienne tout le long du trajet entre l'aérogare et la voiture de Rachelle.
Tout au long du trajet, il nous raconte son séjour là bas. Même si il nous en parlait lorsqu'on l'appelait, c'est pas pareil en vrai, et il met tellement d'engouement à nous le raconter, en mimant ce dont il parle, que ça en est attendrissant. Le chemin du retour me semble ainsi extrêmement rapide. Arrivés chez eux, nous allons dans le salon pour prendre le goûter, Rachelle a fait ses fameux fondants au chocolat pour le retour de son fils. Kévin va ensuite ranger ses affaires dans sa chambre et je l'accompagne.
C'est la première fois qu'on se retrouve tous les deux depuis ce qui me semble une éternité. À cette pensée tous les souvenirs des deux mois passés ensemble me reviennent à l'esprit. Malgré la distance, les messages nous ont permis de garder notre complicité mais me retrouver là, dans le même pièce que lui, j'ai toujours du mal à le croire. Il pose son sac sur son lit et l'ouvre puis commence à en enlever une pile de vêtements avant de se tourner vers moi. Je me suis assise en tailleur sur sa chaise de bureau afin de ne pas le déranger pendant qu'il range ses affaires mais apparement ce n'est pas son intention. Il fait tourner la chaise pour que je me retrouve de dos puis il dépose un collier autour de mon cou et le lace. Il me refait ensuite faire demi tour pour voir le résultat et souris lorsqu'il croise mon regard. Il tend ses mains vers les miennes et me hisse hors du fauteuil avant de m'emmener devant le miroir accroché au mur de sa chambre. Mon regard se dirige directement sur le collier que j'ai autour du coup. Il s'agit d'un petit arbre de vie argenté accroché sur une chaînette. J'effleure le collier de mes doigts, il est vraiment très beau. Kévin qui s'était placé derrière moi, passe ses mains autour de ma taille et pose sa tête sur mon épaule.
- L'arbre de vie représente la sagesse, la force, la protection, la beauté, la bonté et la rédemption.
- Et c'est en l'honneur duquel pour moi ?
- À toi de deviner...
Il pose sa main sur ma joue et attire mon visage vers le sien. Je fais alors demi tour pour me retrouver en face de lui et pose mes lèvres contre les siennes. Il place sa deuxième main dans mon dos et m'attire encore plus près de lui. Lorsque nos lèvres se séparent, je pose ma tête sur son épaule tandis qu'il me caresse les cheveux. Depuis le temps que j'attendais de pouvoir être comme ça... j'ai l'impression que je suis en train de rêver...
- Pourquoi ça ?
- Hein ?je relève ma tête, ne comprenant pas sa question
- pourquoi tu as l'impression de rêver ?
Oups, je l'ai pensé tout haut... vite Jo... trouve une réponse qui ne te décrédibilise pas trop... trop tard, ma bouche se met à parler toute seule...
- C'est parce que un an et demi c'est très long ! Et je ne savais pas si on était vraiment ensemble ou pas !
- Parce que tu embrasses les gens commence ça...?dit-il d'un ton moqueur
- Non... bien sûr que non... mais c'était pas la première fois qu'on s'embrassait et pourtant avant... c'était pas pour autant qu'on était ensemble...
- C'est vrai... mais c'était différent... cette fois si, on pouvait l'être, tu savais la vérité et tu as cru en moi malgré les circonstances... si il n'y avait pas eu ce stupide mensonge... j'aurais du te le dire plus tôt...
- Je ne suis pas sûre que j'aurais eu la même réaction que celle que j'ai eu lorsque je l'ai appris... j'ai pu réagir comme ça parce que j'avais appris à te connaître... d'une certaine façon... c'était peut-être mieux... mais plus de mensonges ni de secrets, promis !
- Promis...
Je sais que je peux lui faire confiance et croire en lui. Il m'a réappris à m'assumer et ce même si j'étais en fauteuil et m'a supportée dans les moments durs que nous avons eu à passer jusqu'ici. Certaines personnes m'ont déçue... mais d'autres en revanche m'ont confortée dans mes choix d'amis. Je sais que, même si actuellement tout va pour le mieux, ce ne sera pas toujours le cas mais il est là et, actuellement, le fait qu'il le restera est l'une des seules certitudes que j'ai... mais je suis confiante, tant que je crois en Moi et en ceux qui m'entourent, tout ira bien...
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