Chapitre 22
« C'est une assez belle demeure. La meilleure que nous aillons à vous proposer sans aucun doute... » Pépiait l'agent immobilier en enfonçant la clé dans la serrure du portail.
Drago et Hermione échangèrent un regard. Étant donné qu'il avait dit ça pour chaque maison qu'ils avaient visitée dans la matinée, ils n'y croyaient plus vraiment. Ils avaient fini par se rendre à l'évidence, ils n'avaient pas du tout la même vision de ce qu'était une maison. Ils voulaient de l'espace, un jardin, de la lumière... Pas une de ces petites maisons de banlieusard identiques à celles des voisins. Ils voulaient quelque chose de spécial, d'original, qui avait une histoire.
Drago entrelaça ses doigts à ceux d'Hermione, et ils pénétrèrent dans le jardin de la "belle demeure". Un petit sentier en terre battue conduisait à une véranda toute de verre, mais Hermione semblait déjà absorbée par la verdure. Derrière la maison se dresser un immense chêne, et autour d'eux pleins d'arbustes, de buissons et de fleurs avaient poussés dans tous les sens -gelant néanmoins avec le froid, mais donnaient un charme certain à l'endroit. Au fond, une balançoire bringuebalante grinçait au rythme du vent.
« Les précédents propriétaires avaient des enfants. Expliqua l'agent en leur adressant un sourire un peu trop blanc. Vous en avez ?
- Une fille. Mais elle n'a plus l'âge de jouer à la balançoire. »
Elle posa délicatement sa main sur son ventre dans un geste mécanique, en recommençant à avancer sur le sentier. L'agent enfonça une seconde clé dans la serrure après s'être installé sous la véranda, et ouvrit la porte de la maison.
« Après vous! » Les invita-t-il.
Drago entra en premier et chuchota:
« Je crois qu'on a trouvé.
- Tu n'as vu que l'entrée. » Pouffa Hermione en le poussant pour rentrer à son tour.
Le hall était immense, éclairé par la lumière du jour qui filtrait à travers les baies vitrées. À droite, un escalier menait à l'étage. À gauche, deux portes conduisaient sans doute à la cuisine ou à la salle à manger.
« Entrée, salon... Cette pièce est une pièce...
- À vivre. Conclut Drago, lassé d'entendre les petits discours fraîchement préparés de l'agent. On a remarqué. »
L'agent se racla timidement la gorge -gêné- et ouvrit la première porte à gauche.
« La cuisine. » présenta-t-il simplement.
Hermione lança un coup d'œil furibond à Drago pour son impolitesse, et il lui tira bêtement la langue avant d'entrer dans la dite cuisine aussi lumineuse que la première salle, et déjà presque aménagée toute d'inox. Le contraste entre la modernité des meubles et l'ancienneté des lieux frappaient à chaque endroit. Ils visitèrent rapidement la salle à manger et une autre pièce pouvant servir de bureau avant de monter à l'étage.
« Quatre chambres dont une avec une mezzanine. Trois salles de bain. Une échelle dans le plafond permet d'accéder au grenier. Et... »
Il se tut en remarquant que son téléphone portable sonnait.
« Excusez moi. Continuez la visite sans moi... »
Il observa le numéro et jura avant de s'éloigner en jurant.
« Non. Non, je garderai le chien. Et c'est ma maison! »
Hermione pouffa:
« Plein divorce... J'espère que ce n'est pas un signe... »
Drago leva les yeux au ciel avant de s'engager dans le couloir menant aux chambres.
« C'est magnifique. Non ? Quémanda Hermione en rougissant.
- Mmh... »
Il pensait à autre chose et se tourna vers elle.
« Tu crois que la discussion va être longue ?
- Euh... je n'en sais rien. Pourquoi ? »
Il saisit sa main dans la sienne avant d'ouvrir la première porte qui se présentait. Il la referma derrière eux et sans observer les lieux, se rua sur les lèvres d'Hermione. Elle haleta:
« Qu'est-ce qu'il te prend ? Il n'y a pas d'électricité...
- Je veux juste savoir si cette maison a de bonnes vibrations! » Persifla-t-il en s'appuyant contre elle.
Leurs manteaux se retrouvèrent rapidement à terre, gisant sur le plancher de bois brillant. La plaquant contre le mur le plus proche, il la souleva, sans quitter ses lèvres. Elle expira difficilement.
« Tu es rassuré...
- Il vaut mieux être sur... répliqua-t-il avec malice en soulevant sa jupe, la remontant sur ses cuisses désormais nues. Tu imagines que dans quelques mois, ce sera impossible... je ne pourrais même plus te porter sans doute... »
Elle le fusilla du regard ce qui renforça son sourire.
« Et ensuite... nous n'aurons pas une minute à nous... Continua t-il, ne perdant néanmoins pas son sourire malgré ce qu'il disait.
- Nous prendrons le temps... pantela-t-elle en balançant sa tête en arrière alors qu'il se glissait entre ses jambes sans difficultés. Tu ne crois quand même que je me passerai de ça... »
Il la pénétra si brusquement qu'elle cessa de respirer, le souffle coupé.
« Tu es plus doux en général... Lui reprocha-t-elle sans vraiment être en colère.
- Nous sommes dans un lit... ou par terre en général... Et nous avons tout le temps... Là, par contre! »
Ils entendirent du bruit dans l'escalier, et il se figea avant de recommencer à l'embrasser à pleine bouche. Il se mouvait en elle avec plus de délicatesse. En un dernier mouvement, il jouit -plus en retenu que d'ordinaire- et elle le suivit de peu.
« Mr Malefoy ? »
La voix de l'agent immobilier leur arracha un rire et ils se rhabillèrent rapidement, les joues roses, ses cheveux emmêlés.
« Alors, ça vous plait ? »
L'agent était rentré dans la pièce alors que Drago s'éloignait d'Hermione, se rapprochant de la fenêtre.
« Magnifique. » sourit il.
Hermione étouffa un rire et se tourna vers l'agent immobilier.
« Je crois qu'on va visiter le reste... »
O0°0O
« C'est géant... » Commenta Layla en entrant dans une des chambres.
Alors que ses parents signaient le bail au rez-de-chaussée, elle visitait. Malgré les photos, elle ne s'était pas vraiment rendue compte de la beauté des lieux.
« Alors ? »
La voix de sa mère dans son dos la fit sursauter. Elle se retourna et son sourire s'agrandit.
« C'est merveilleux.
- On emménagera un peu tous les week-ends pendant pas mal de temps... Et puis, quand je serais enceinte jusqu'au cou, je resterai ici. Sourit Hermione en regardant par la fenêtre. Tu as choisis ta chambre ? »
Layla haussa les épaules, mal à l'aise de devoir faire son choix sans se soucier de celui des autres personnes qui vivraient avec elle.
« Je... vous avez choisi la votre ?
- On s'est mit d'accord avec ton père pour que ce soit toi qui la choisisses en première. Disons que c'est un cadeau d'anniversaire avec quelques jours d'avance. »
Layla esquissa un sourire.
« Le bébé devrait prendre celle du fond. La lumière y est incroyable, et le soleil se couche de son coté. Commença-t-elle.
- Oui, on y avait déjà pensé. Et toi ?
- Euh... j'aime bien celle avec la mezzanine. Elle est plus petite mais... j'aime bien l'idée d'avoir deux niveaux. »
Elle s'empourpra très légèrement et Hermione acquiesça sérieusement.
« Parfait. Car ton père et moi, on voulait la première. On l'a... beaucoup apprécié la première fois qu'on est venu. »
Un mystérieux sourire éclaira son visage et Layla fronça les sourcils alors que Drago entrait à son tour dans la pièce.
« La maison est à nous... J'ai même un peu marchandé le prix. »
Hermione leva les yeux au ciel.
« Tu veux dire par là que tu l'as menacé ? Soupira-t-elle, irritée.
- Juste un peu. Badina le blond.
- Tu es vraiment un Malefoy.
- Et fier de l'être! » Répliqua Drago en jetant un coup d'œil complice à sa fille.
Layla s'appuya contre le mur, les bras croisés sur sa poitrine.
« Si vous vous mariez... vous devriez le faire dans le jardin.
- Et priver ma mère d'organiser un mariage monumental avec trois cent invités ? S'écria Drago.
- Trois cent ? Répéta Hermione. Nous serons une cinquantaine au grand maximum.
- Cinquante Weasley je pari ? Grimaça Drago.
- En plus des Potter, et des Nott, et des Malefoy... Et... si j'invitais Viktor ? »
Il s'approcha d'elle, l'air faussement menaçant.
« Et si j'invitais Cassie ?
- Soyons réalistes, Drago. Tu as beaucoup trop d'ex pour qu'on les invite toutes! »
Layla éclata de rire.
« Vraiment ? T'étais un Dom Juan à Poudlard ?
- Le prince des Serpentards. Siffla Hermione.
- Vous n'allez tout de même pas vous liguez contre moi ? »
Hermione et Layla échangèrent une moue affligée légèrement narquoise et Drago se pencha vers Hermione, plaçant son visage au niveau de son ventre.
« T'as intérêt à être un garçon. Je ne vais pas y survivre sinon... »
O0°0O
Dans la bibliothèque de Poudlard, Alex faisait absolument tout pour déconcentrer Layla qui étudiait nerveusement ses formules de métamorphose.
« Alex, arrête. » grommela-t-elle pour la millième fois en mois d'une heure.
Le soleil s'était couché depuis bien longtemps et comme toujours depuis leur retour à Poudlard, le jeune homme ne semblait pas disposer à la laisser travailler. Non, il la voulait... Tout de suite. Ses lèvres frôlèrent le cou de la jeune fille qui frémit légèrement.
« S'il te plait... » Suffoqua-t-elle difficilement, essayant tant bien que mal de rassembler ses pensées, chose très ardue quand il la touchait dernièrement.
Depuis qu'elle l'avait enfin choisit, c'était comme si ses sens avaient aussi accepté que ce soit lui avec qui elle veuille être. Et même si ils étaient toujours en ébullition avec Jared, il l'était également -à moindre ampleur- avec Alex.
« Salut! »
La voix de Jared la fit sursauter brutalement et un juron étouffé s'échappa d'entre les lèvres d'Alex.
« Qu'est-ce que tu fous là ? Maugréa-t-il.
- C'est une bibliothèque. Je viens étudier. Je peux me joindre à vous ? » Demanda Jared avec un aimable rictus quelque peu railleur.
Layla esquissa un sourire.
« Bien sur. »
Alex se renfrogna, se tassant sur son siège alors que Jared s'installait avec ses livres -dont L'attrape cœur. Layla s'enquit:
« Tu as commencé ?
- Et finit trois fois. Et j'ai l'impression de voir autre chose à chaque lecture. Ce bouquin est génial. » S'emporta t-il, animé.
Alex s'empara de son manuel de potion et se plongea dedans, la mine contrariée. Jared saisit son livre d'Occlumencie et se mit à étudier à son tour, un sourire quelque peu narquois aux lèvres.
Il ne se battrait pas vraiment avec Alex. Il attendrait juste que Layla le plaque pour être là à ce moment... Mais en attendant, il ne désirait pas trop s'éloigner. Le regard qu'Alex posait dernièrement sur Layla n'avait plus rien d'amical. Il était plus lourd de sens, plus langoureux... Plus difficile à supporter pour Jared.
Layla releva la tête de ses fiches de révision.
« Les Malefoy... enfin mes grand parents organisent quelque chose le week-end de mon anniversaire. Tu veux venir ? »
Il fronça les sourcils et Alex jura à nouveau sans quitter son livre des yeux. Mais il restait apparemment figé sur la même ligne et Jared comprit que l'invitation lui posait problème. Ce qui le rendait particulièrement heureux.
« Bien sur. Si tu veux. Sourit il.
- Génial. S'enthousiasma Layla. Je ne sais pas vraiment ce qu'ils veulent faire... Tant qu'il n'y ni ballons, ni chansons ça me va.
- Et qui est invité ?
- Mes parents, les professeurs Potter, Weasley, l'infirmière, Agathe, Victoire, Franck, Alex et toi. En espérant qu'ils n'invitent personne d'autre bien sur... Ce qui -connaissant ma grand-mère- risque d'être assez difficile. Mais, ils nous laissent passer tout le week-end au manoir. Ça risque d'être marrant... On pourra chasser les fantômes, taguer les portraits de mes illustres ancêtres... »
Elle leva les yeux au ciel et il éclata d'un rire silencieux mais plein d'exubérance.
« Ça risque d'être drôle en effet. Mais je doute qu'ils apprécient... Tu es censé être une bonne fille de bonne famille, maintenant.
- Tant que je ne porte pas officiellement le nom de Malefoy... Je reste une personne normale. En conséquences, je dois faire autant de bêtises possibles tant que je ne suis que Layla Stryder. »
O0°0O
« Joyeux anniversaire! » s'écria joyeusement Narcissa en ouvrant la porte.
Elle paraissait un peu trop euphorique, et Layla fronça les sourcils. Tous s'étaient figés, de Drago à Agathe. Narcissa parut surprise et demanda:
« Vous n'entrez pas ?
- Non. Répondit brutalement Drago en tentant de reconnaitre sa mère derrrière ce sourire trop... semblable à un vrai sourire.
- Pourquoi ?
- Parce que tu nous fais peur. »
Narcissa leva les yeux au ciel.
« Entrez donc... »
Elle s'effaça pour les laisser passer et Layla fut la première à le faire -se faisant écraser par l'étreinte de sa grand-mère. Drago se pencha vers Hermione et grogna:
« Elle n'a jamais voulu me faire un seul minuscule câlin à partir de mes six ans et... »
Hermione esquissa un sourire, et s'empara de sa main, le conduisant à l'intérieur du manoir. Ils s'installèrent tous au salon où une pile de cadeau reposait sur la table. Layla se retourna brutalement vers sa grand-mère.
« Ça vient de qui tout ça ?
- Des amis de la famille. S'exclama Narcissa.
- Mais... je ne connais aucun de vos amis. Rappela Layla.
- Oui, mais...
- Vous avez prévenu qui ? S'enquit Drago en un rictus tordu très inhabituel.
- Euh... à peu près tout le monde. »
Layla se retourna vers les cadeaux.
« Mais... sérieusement, qu'est-ce qu'ils peuvent bien m'offrir ? Ils ne me connaissent pas.
- Des bouquins de magie noire je suppose. Grogna Drago en s'approchant des cadeaux.
- Ne dis pas de bêtises, Drago! Coupa Narcissa.
- Crabbe père m'a offert un livre intitulé 'Les meilleures techniques de tortures ou comment faire mourir un ennemi dans d'atroces souffrances' pour mes dix ans. » Se souvient Drago ce qui arracha un rire à Harry.
Lucius entra dans la pièce et un vent glacial sembla givrer toutes les personnes présentes. Layla esquissa un sourire.
« Bonjour. »
Lucius se tourna vers elle et répondit à son sourire, naturellement.
« Joyeux anniversaire. »
Layla le remercia d'un regard en observant le tas de cadeaux.
« Non mais y en a combien ?
- On partagera si t'en a trop! » La rassura Jared, ce qui lui valut un coup de coude de son père.
Layla lui tira bêtement la langue alors que Lucius s'approchait de lui. Jared se tint tout à coup beaucoup plus droit alors que l'homme le jaugeait du regard.
« Tu es Jared, je suppose ? S'enquit Lucius avec une moue étrangement suspecte comme si il se tenait devant un criminel notoire.
- Oui... Monsieur. Articula sagement Jared.
- Intéressant... »
Jared avala difficilement sa salive. Il faut dire qu'il était sacrement impressionnant le père Malefoy. Quand il se tourna vers Alex, celui-ci se tassa un peu.
« Et vous devez être Alexander ?
- Oui. Oui, monsieur. » Se corrigea-t-il immédiatement.
Lucius se tourna vers Layla, ne regardant plus aucun des deux garçons.
« Je me demande si tu tiendras longtemps...
- Comment ça ? S'enquit Layla.
- Il viendra forcément un jour où vous aurez besoin l'un de l'autre... »
Jared fronça les sourcils.
« Comment ça 'besoin' ? »
Drago se racla discrètement la gorge.
« Si l'un de vous avait un accident... une maladie... Quoi que ce soit... Il guérirait beaucoup plus vite avec l'autre.
- Par beaucoup plus vite... Tu veux dire... qu'on guérirait forcément, quel que soit le problème ? S'étonna Layla.
- Oui. Normalement. » Soupira Drago.
Layla parut songeuse un instant, et demanda avec une moue suspicieuse.
« Alors... si un jour... Jared perd le contrôle, je pourrais l'aider sur le coup ? »
À sa surprise, c'est Jared qui répliqua d'un ton sans appel.
« Non ! Si je perds le contrôle, il vaudra mieux pas que tu sois là.
- Si tu meurs, je meurs, imbécile. Qu'est-ce que ça changera que je sois là pour tenter de l'arrêter ? Ma façon de mourir ? »
Hermione leva les yeux au ciel.
« Est-ce qu'on pourrait arrêter de parler de morts aujourd'hui, s'il vous plait! »
Layla acquiesça après une courte hésitation mais défia Jared de continuer. Il resta silencieux un long moment alors que Narcissa appelait ses domestiques.
Une bonne heure plus tard, après avoir grignoté et bu, ils commencèrent à ouvrir les cadeaux. Layla insista pour ouvrir ceux des gens qu'elle ne connaissait pas d'abord, histoire de s'en débarrasser. Et en effet, il y avait pas mal de livres de Magie Noire.
« Pas question que tu les gardes... commença Drago en en découvrant un quatrième.
- Tu plaisantes ? S'esclaffa Layla. C'est bon... m'y connaître ne me fera pas de mal. Ne t'inquiète pas, je ne les utiliserais pas. Et puis, je suis censé être une Malefoy, non ? La magie noire, ça devrait être mon rayon. »
Elle lui tira bêtement la langue et il n'insista plus pour qu'elle les jette. Elle reçut également des bijoux sans doute très onéreux, des bibelots et un magnifique tableau assez morbide représentant un champ de bataille. En le voyant, Alex grimaça mais Layla ne se lassa pas de le regarder.
Lucius lui offrit un collier, où brillaient ses initiales ainsi que le blason des Malefoy. Elle ouvrit l'enveloppe que lui tendait sa grand-mère et sursauta en blêmissant.
« Un... ouah...
- Si tes parents sont d'accord pour que je t'enlève quelques jours bien évidemment! Sourit Narcissa.
- Paris ? Paris en France ? S'écria Agathe en regardant le billet d'avion par-dessus l'épaule de Layla.
- Oui, Paris en France. S'esclaffa Narcissa Malefoy. Tu parles français, non ? »
Layla acquiesça vigoureusement.
« Tu parles français depuis quand ? S'étonna Jared.
- Depuis quelques années... J'ai apprit en lisant des livres en anglais et en français à l'orphelinat. Expliqua-t-elle.
- Franchement... tu devrais devenir présidente...
- Y a pas de président chez les Sorciers. Remarqua Layla.
- Je sais. C'était une image! Grommela Jared en levant les yeux au ciel.
- Et puis, les présidents et ministres sont des crétins la plupart du temps. Répliqua Layla. J'mérite mieux comme boulot. »
Narcissa éclata de rire -avec une certaine retenue tout de même.
« Enfin une réaction purement Malefoyienne! »
Layla esquissa un sourire plein de fierté.
O0°0O
« Tu es magnifique comme ça. »
La voix de Jared sortit Layla de ses rêveries. Elle était sortie pour prendre un peu l'air au balcon du premier étage. Sa robe blanche voletait avec grâce autour de ses jambes, frôlant ses mollets à chaque coup de vent. L'air s'était adouci plus rapidement que les autres hivers, mais elle resserra tout de même son manteau autour de ses épaules alors qu'il s'approchait, d'adossant à la barrière avec une cigarette. Elle le regarda faire et lui demanda:
« Tu m'en passes une ?
- Non. On partage. Répliqua-t-il en songeant qu'il avait presque fini son paquet.
- Je partage déjà mon âme avec toi. Je crois que ça suffit. »
Il se retourna pour planter son regard dans le sien, et fut heureux de voir qu'elle souriait, se moquant ouvertement de lui. Elle ajouta tout de même:
« Je suis très heureuse de partager mon âme avec toi.
- Pourtant, ça serait tellement plus simple si ce n'était pas le cas. »
Il lui tendit sa cigarette pour qu'elle fume un peu, et elle analysa ce qu'il avait dit. Un frisson parcourut son échine .
« Je suis désolée. Souffla-t-elle.
- Désolée ? Répéta-t-il en fronçant les sourcils. Désolée pour quoi ?
- Je... Je sais que tu m'as dit que je devais faire ce qui me rendait heureuse mais... si tu ne l'es pas... »
Il la coupa en se tournant entièrement vers elle, posant un doigt sur ses lèvres.
« Non, Layla. Tu n'as pas à te sentir coupable de quoi que ce soit. On essaie juste... La plupart des gens laissent tomber, rencontrent leur Belahan Jiwa et se disent qu'il faut absolument qu'ils vivent ensemble parce que... c'est censé se passer comme ça. Mais... je crois qu'on a le droit de vivre autre chose. »
Elle baissa les yeux, tremblante. Il esquissa un sourire.
« Et puis... Le bonheur sans histoire, ça me parait assez inutile. Il vaut mieux qu'on se revoie dans dix ans, et qu'on ait assez vécu tout les deux pour se rendre qu'au fond on ne peut pas vivre l'un sans l'autre. Quel serait l'intérêt d'une vie sans erreur ? »
Elle fronça les sourcils, et parut un peu en colère.
« Tu as l'air de penser que dans tout les cas, on reviendra l'un vers l'autre ? Qui te dit que ça ne marchera pas avec Alex ou quelqu'un d'autre ? Qui te dit que... »
Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'il la coupa:
« Je ne le dis pas. Je l'espère, c'est tout. »
Elle lui rendit sa cigarette, et il ébouriffa tendrement ses boucles blondes.
« En fait... tu as l'air de plus en plus Malefoy. Je suis heureux que ça te convienne.
- Qui te dit que ça me convient ? Répliqua-t-il.
- Je l'ai senti au moment même où Mr Malefoy t'a offert le blason de la famille. »
Elle rougit.
« Oui... ça me plait assez en fin de compte. Tant qu'on ne me demande pas de donner des ordres à un domestique et que je ne dois pas aller à des dîners ennuyeux à mourir... »
Il appuya ses coudes à la rambarde gelée, le regard dans le vague. Elle agrippa sa main libre.
« J'espère que ça passera...
- Quoi ? S'enquit il sans la regarder.
- Ce que nous ressentons l'un pour l'autre... »
Il ferma les yeux et d'une voix cassante lui répliqua:
« Non, Layla... ça ne passera pas. Jamais... »
O0°0O
Layla s'enfouit sous ses couvertures en soufflant sur ses mains pour les réchauffer. Elle était bien tenté de demander à la domestique qui restait là tout le temps d'allumer la cheminée de sa chambre, mais ne se sentait pas l'âme d'une Malefoy à une heure si tardive.
Le grincement de la porte la fit sursauter, et elle se retourna en se relevant légèrement. La porte se referma et une ombre se rapprocha.
« C'est moi. Soupira la voix un peu plus rauque que d'ordinaire d'Alex.
- Eh! Qu'est-ce que tu fais là ? »
Il s'installa au pied de son lit et commenta:
« Ta chambre est plus grande.
- Euh... oui, sans doute. Mais ça n'explique pas ce que tu fais là... Si quelqu'un se réveille dans la maison... imagine la tête de mon grand père si il te trouvait là! »
Alex baissa les yeux, penaud alors qu'elle allumait sa plus petite lampe -qui éclairait à peine la pièce d'une lumière orangée. Le regard du jeune homme passa sur son corps à demi découvert, son débardeur blanc tranchant sur sa peau un peu plus rose mais laiteuse. Elle le remarqua et s'empourpra. Il chuchota:
« Je... je me demandais si tu allais bien...
- Oui. Sourit elle. Pourquoi j'irai mal en même temps ? C'était un excellent anniversaire. »
Il se pencha vers elle, posant délicatement ses lèvres sur ses siennes. Pourtant, il y avait quelque chose de différent dans ce baiser, de plus demandeur, de plus passionné... Il plaça ses mains sur ses épaules nues et un frisson la parcourut à nouveau. Son souffle devint hiératique alors qu'il glissait ses mains le long de ses bras, renforçant le baiser. Il se détacha d'elle, ses yeux brillant dans la semi obscurité de la pièce d'une excitation autre que d'ordinaire. Elle comprit et posa à nouveau ses lèvres sur les siennes. Alex chuchota contre elles:
« Je ne veux pas te brusquer hein... juste que j'y pensais... Mais si tu ne veux pas... »
Elle réfléchit un instant. Quoi de mieux pour prouver qu'il était bien fait pour elle malgré cette histoire de Belahan Jiwa ?
« Je veux... »
O0°0O
Jared se réveilla en sursaut, le souffle court, les larmes aux yeux. Il se sentait... si bien et si mal en même temps. Il ferma les yeux, essayant de retrouver une respiration normale dans son lit inondé de transpiration. Il avait dut faire un cauchemar mais ne réussissait pas à s'en souvenir. Ses sentiments se bousculaient dans son crâne. Des sentiments tous opposés les uns aux autres...
Il comprit alors que seule la moitié des émotions qu'il ressentait lui appartenait. Les autres... Layla. Son rêve lui revint alors en mémoire. Alex entrant dans la chambre de la jeune fille -dans sa chambre au moment où il avait rêvé car il était dans sa tête..., ses lèvres brûlantes, sa peau...
Jared fut soudain aveuglé par la rage. Ne pas se mettre en colère... Ne pas se mettre en colère...
« Non... haleta-t-il. Non... elle n'a pas put... »
Il balbutiait au fond de son lit, se parlant à lui seul comme un fou. Ses larmes lui brouillaient la vue mais il n'avait plus de place pour la rage. Il tremblait un peu, claquant des dents. Il se prit la tête entre les mains et tenta de se raisonner. Il était trop tard pour qu'il les arrête... Et qu'aurait il put dire ? Il n'avait pas à intervenir dans leur relation.
Il ne pourrait pas... ses pensées se mélangeaient dans son esprit. Il n'arrivait presque plus à respirer. Mais on ne pouvait pas mourir d'avoir le cœur brisé, n'est-ce pas ? Car il semblait bien que c'était ce qu'il lui arrivait.
Ça n'avait rien à voir avec les Belahans Jiwa, rien à voir avec ce qu'il devait ressentir... Non, c'était le véritable Jared qui souffrait. Le véritable Jared qui aimait la véritable Layla. Qui l'aimait pour elle, pas que pour son âme...
Il se leva brusquement le cœur battant, et enfila ses vêtements. Il devait fuir. Il ne savait pas où, il ne savait pas comment, ni vraiment pourquoi, mais il ne pouvait rester dans cette maison, dans cette ville, dans ce pays tout simplement. Il saisit son sac par la anse et sortit par la fenêtre au cas où il resterait du personnel au rez-de-chaussée. Il s'accrocha à la gouttière et se laissa simplement glisser, atterrissant dans un buisson. Il parcourut le kilomètre de terrain séparant la maison au portail en quelques minutes à peine, et escalada le grillage. Il n'avait pas le droit d'utiliser la magie... Mais devait partir quoi qu'il lui en coûte.
Partir... Comme son père l'avait fait quand il n'avait que quelques années, quelques mois avant la fin de la guerre. Il se souvenait que son parrain avait de l'argent moldu, des faux passeports, des tas de choses utiles quand on voulait fuir.
Il s'approcha de la cabine téléphonique la plus proche et inséra les quelques pièces de monnaie moldue qu'il possédait, appelant un taxi. Il donnerait de l'argent qu'il trouverait au chauffeur. Il patienta une bonne demi heure dans le froid avant que le taxi n'apparaisse. Il espéra que personne ne se rendrait compte de sa disparition avant le petit matin. Il donna l'adresse au chauffeur et en une heure à peine, se retrouva devant l'immeuble de son parrain, qui -heureusement- n'avait pas encore vendu son appartement.
« Essayez pas de me voler jeune homme! Brailla le chauffeur.
- Je redescends dans une vingtaine de minutes! » Promit il avant de quitter le taxi.
Dans l'ascenseur, son cœur se calma enfin... Ou celui de Layla. Il sentit à nouveau les larmes lui brouiller la vue, et les ravala. Il avait assez pleuré pour le reste de son existence.
Arrivé devant la porte de l'appartement de son parrain, il se figea. Peut être que le moment était venue pour lui d'utiliser la magie que son père s'évertuait à contrôler depuis qu'il était né ?
Il appuya sa main sur la poignée. Respirant à fond, il ferma les yeux, priant pour que ça marche aussi bien que lors des entraînements. Une étrange chaleur se répandit dans tout son corps, se concentrant rapidement sur sa main. Il rouvrit les yeux et expira. La poignée de la porte avait simplement fondue. Il n'eut qu'à la pousser pour qu'elle s'ouvre.
Il se rua dans le bureau sans réfléchir. Arrivé devant la bibliothèque de bois, il tenta de se souvenir quel livre il devait pousser pour accéder à l'autre pièce... Celle que son parrain cachait. Il observa les titres des livres, pensant y trouver une réponse. Son visage s'éclaira en voyant un livre nommé « Les Belahans Jiwa à travers l'Histoire ». Il appuya simplement dessus et la pièce bascula. Il ferma inconsciemment les yeux, ayant l'impression de quitter le sol.
La pièce dans laquelle il se retrouva était petite mais éclairée par de puissants néons comme dans une serre. Les murs étaient constitués uniquement de tiroirs. Chacun portait le nom d'un pays ou d'une monnaie.
L'étiquette France attira directement son attention. Il rentrerait chez lui... Endroit qu'en fin de compte, il n'aurait jamais voulu quitter. À l'intérieur, un billet d'avion sans date de vol précise, une carte, les clés d'une voiture et d'un appartement semblaient n'attendre que lui. Il les glissa dans son sac à dos avant de se diriger vers le tiroir où était écrit le mot 'Euros' où des liasses de billets reposaient. Il prit environ mille euros avant de se sentir un peu coupable et d'arrêter pour aller prendre une centaine de Livres afin de payer le taxi et son paquet de cigarette quand il serait à l'aéroport.
Il ne s'attarda pas plus longtemps dans l'appartement, et fila, s'engouffrant dans le taxi alors qu'il se mettait à pleuvoir.
Le souffle court, il ordonna:
« À l'aéroport... »
Le chauffeur acquiesça et démarra. Jared appuya sa tête contre le dossier du siège, son regard se perdant dans le paysage Londonien, devenant un peu flou quand il se laissa aller...
O0°0O
Layla s'étira dans son lit en baillant, se cognant à un torse.
« Outch! Brailla Alex en ouvrant les yeux.
- Hey! » Répondit elle simplement en le regardant.
Elle se sentait encore fiévreuse alors que le soleil se levait derrière les rideaux clairs. Alex la contempla en souriant.
« Alors... ça va ? » s'enquit il, l'air cependant un peu inquiet.
Au moment où elle allait répondre que tout allait pour le mieux, une douleur lancinante au niveau de son cœur lui arracha un faible cri. Alex se pencha vers elle, inquiet.
« Qu'est-ce qu'il y a ? Tu as mal quelque part ? »
Elle sortit du lit.
« Pas moi. Jared... »
Les larmes lui brouillaient déjà la vue avant qu'elle ait put les retenir. Alex se releva, et s'habilla aussi rapidement qu'elle.
« Tu crois qu'il sait ?
- Oui... sanglota-t-elle. Non mais quelle idiote... J'aurai dut d'abord en parler avec lui... J'aurai dut... Je ne voulais pas lui... »
Elle était secouée de sanglots incontrôlables à présent. Son sang battait contre ses tempes. Comment avait elle put ne se rendre compte de rien la veille ? Trop absorbée par son bonheur, elle n'avait pas senti la détresse de son...
« C'est de ma faute, Layla. Pas de la tienne! S'exclama Alex en enfilant son t-shirt.
- Il faut que tu retournes dans ta chambre! Coupa-t-elle sans accepter ce qu'il disait. Si les adultes te ... »
Il acquiesça et l'embrassa pendant un millième de secondes avant qu'elle ne le repousse.
« Pas maintenant... » S'excusa-t-elle en séchant ses larmes.
Il acquiesça avant de quitter la chambre sur la pointe des pieds. Layla réfléchit à toute allure avant de quitter sa chambre. Elle entra sans frapper dans celle d'à coté, où ses parents dormaient profondément.
Elle se rua sur leur lit, et asséna un violent coup de coude à Drago sans faire attention. L'homme se réveilla en sursaut et s'exclama en la voyant:
« Nom de dieu! Qu'est-ce que tu fais là ?
- C'est Jared... Il... Je... Je crois qu'il est partit. Il est loin... Je le sens pas... il n'est pas dans la maison... et... je crois que... »
Elle balbutiait tant qu'elle en devenait incompréhensible. Hermione se réveilla à son tour et tenta de la rassurer.
« Tu as peut-être juste fait un cauchemar... Il n'avait aucune raison de partir. Tout allait bien hier.
- Non, maman! »
C'était la première fois qu'elle l'appelait maman sans se rattraper ensuite et Hermione se leva brusquement.
« Ok... Je vais aller vérifier. »
Elle enfila un peignoir par-dessus son pyjama avant de quitter la chambre. Drago posa sa main sur la joue de sa fille.
« Tu es sûre que ce n'était pas juste un mauvais rêve ? »
Elle acquiesça, ses larmes coulant à présent sans retenue sur ses joues roses.
« Je... je crois que j'ai fait quelque chose qui aurait pû le blesser... pleura-t-elle.
- Quoi ? Qu'est-ce que tu as fait ? Tu lui as dit quelque chose de mal ? S'enquit Drago en séchant ses larmes qui ne cessaient de s'évader des yeux d'un gris incroyable de sa fille.
- Je... »
Qu'importait le fait qu'il ne le soit que depuis un mois, Drago restait son père. Elle baissa la tête.
« Je... non rien... »
Il fronça les sourcils alors que Théo et Hermione entraient en courant.
« Où est il ?
- Je... je ne sais... j'ai juste senti qu'il n'était plus là ce matin... Qu'il...
- Tu ne l'as pas sentit cette nuit ? S'étonna Théo.
- Non... » Chuchota Layla, les yeux toujours aussi humides.
Ils restèrent silencieux un long moment et Hermione s'installa auprès de sa fille, serrant ses mains dans les siennes.
« Est-ce qu'il va bien ? Est il triste ? En colère ? Ça pourrait nous aider à savoir où il est... »
Layla tremblait tellement que même ses dents se mirent à claquer.
« Je... je ne sais pas... c'est comme si je ressentais pleins de sentiments contradictoires... comme si... je ressentais des choses qu'il ne ressentait plus mais qu'il avait ressenti cette nuit...
- Et quels sentiments y a-t-il ? S'enquit Drago en caressant ses cheveux pour la calmer.
- L'incompréhension... la jalousie... la colère... la tristesse... la ... douleur.... »
Théo enfouit son visage dans ses paumes.
« Drago, tu m'aides ? »
Le blond se leva, embrassa le front de sa fille et suivit Théo qui quittait déjà la pièce. Hermione se retourna vers Layla qui pleurait toujours.
« La jalousie ? » Répéta-t-elle.
Layla se mit à pleurer de plus belle, ce qui confirma les doutes d'Hermione sur ce qu'il s'était passé. Elle la serra contre elle dans une étreinte de fer.
« Ne t'inquiète pas... » Chuchota-t-elle.
O0°0O
« Et bien, au moins on sait où il va. Grimaça Drago en regardant le bazar de son appartement.
- Je file à l'aéroport. Soupira nerveusement Théo.
- Tu veux que je vienne ? »
Théo fit non d'un signe de tête avant de quitter la pièce, laissant Drago qui commença à ranger l'appartement dans lequel il ne vivait plus.
O0°0O
Sa cigarette à la main, sa tasse de café dans l'autre, Jared avait l'air épuisé. Des cernes s'épanouissaient sous ses yeux, si noirs qu'ils ressemblaient presque à des hématomes.
« Salut, le fugueur. »
Jared jura en levant les yeux vers son père qui jeta un coup d'œil à sa cigarette et à sa boisson.
« Tu as seize ans...
- Presque dix sept. Corrigea mécaniquement Jared.
- C'est le presque qui fait toute la différence. » Répliqua Théo en s'asseyant.
Jared recracha sa fumée de cigarette et Théo plongea son regard dans le sien.
« Tu dois de l'argent à ton parrain, et une nouvelle poignée de porte... »
Jared ricana amèrement, les yeux rouges, pas repentant pour un sou. Théo soupira:
« Que se passe t-il ? Tout allait pourtant bien hier...
- Non... tout n'allait pas bien, papa. Je... »
Il sentit les larmes affleurer, mais les ravala. C'était ses larmes autant que celles de Layla. Sa culpabilité pesait aussi dans la balance de leurs sentiments communs.
« Je ne peux pas...
- Je croyais que tu voulais qu'elle soit heureuse. Répliqua Théo. Tu agis dans le sens contraire de ce que disais... ça la rendu triste de...
- Sérieusement, je m'en fiche de ses états d'âmes cette fois ci. » Grogna Jared, amer.
Son père parut étonné.
« Que s'est il passé? »
Il savait que son fils devait avoir une bonne raison pour disparaître comme ça et réagir de cette façon par rapport à Layla. Jared inspira profondément avant de cracher:
« Elle a couché avec lui...
- Alex ? Sursauta Théo. Quand ? Comment le sais tu ? Elle te l'a dit ? »
Jared fit non d'un signe de tête.
« Tu l'as senti ? » insista Théo.
Jared ferma douloureusement les yeux, les images qu'il avait rêvé la nuit précédente lui apparurent à nouveau.
« Je l'ai vu. Avoua-t-il.
- Vu ? Cria Théo. Tu les as espionné ?
- Tu crois que je suis dingue ? Riposta le brun en le fusillant du regard. Non... en rêve. »
Théo jura plusieurs fois et Jared ne lui laissa pas le temps de dire autre chose
« Je ne veux pas rester ici. Je m'en fiche que ce soit douloureux d'être sans elle. Ça l'est forcément d'avantage de l'avoir près de moi tout le temps sans pouvoir... la toucher, l'embrasser comme il le fait. Il n'avait pas le droit... Même moi je ne lui aurais jamais proposé de faire l'amour. Continua-t-il, la rage déformant sa voix. Elle a quinze ans, bon sang... Elle... n'a pas à prendre ce genre de décision. Sa vie change complètement depuis des mois et lui tout ce qu'il trouve à...
- Ils étaient deux cette nuit. L'interrompit Théo.
- Oui. Mais c'est plus simple de lui en vouloir à lui. Murmura-t-il, la voix tremblante.
- Je sais. Et je trouve aussi qu'il n'a pas bien choisi son moment... Surtout alors qu'elle n'a fait son choix entre vous deux que depuis si peu de temps... Il n'aurait pas dû. Conclut Théo, avant de demander: Es tu sur de vouloir partir ?
- Certain. Acquiesça Jared.
- Alors laisse moi quelques heures. Je vais récupérer nos affaires à Poudlard, prévenir Drago, démissionner... D'accord ? Réserves nos billets pendant ce temps là. Dans le milieu d'après midi. Tu veux bien ? »
Jared s'était figé mais un sourire étira ses traits fatigués.
« Oui. Oui... Merci, papa. »
Théo se leva, et ébouriffa tendrement les cheveux de son fils.
« Je suis fier que tu ais réussit à te contrôler cette nuit, à ne pas devenir assez fou de rage pour que tes pouvoirs prennent le dessus.
- J'ai eut du mal. » Sourit Jared.
Théo poussa un léger soupire et demanda -avec une pointe d'inquiétude:
« Tu m'attends ? »
Le jeune homme acquiesça, et sut qu'il ne désobéirait pas à son père pour une fois.
O0°0O
Théo attacha sa ceinture en jetant un coup d'œil à son fils qui paraissait plongé dans ses pensées.
Alors que l'avion décollait, s'éloignant petit à petit du sol, Jared observa le paysage Londonien disparaître à travers le hublot, caché par les nuages. Il pria silencieusement pour que la fascination, pire l'amour réel qu'il ressentait pour Layla disparaisse aussi facilement.
Le ciel lui répondit alors en un signe qui ne trompait pas, lui dévoilant un rayon de soleil perçant à travers un nuage.
Qu'importait la distance qu'il tentait de mettre entre eux, qu'importait le temps que ça durerait, Layla serait toujours là, en lui. Peut être dissimulée elle aussi derrière le reste de sa vie, mais perçant à tout jamais derrière le peu de cœur qu'il lui restait
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