Chapitre 2. (toujours 15 ans plus tôt)

Elle se retourna brutalement alors que des cordes de pluie dégringolaient, les trempant tout les deux. Elle avança vers lui et après quelques mètres, vu qu'il souriait, presque railleur. Il s'y attendait, mais semblait tout de même soulagé de voir ses intuitions confirmées. Elle s'arrêta face à lui, et l'affronta du regard, comme pour le défier de faire un seul commentaire. Il saisit sa main dans la sienne, ne se risquant pas à dire un mot, entrelaça mécaniquement ses doigts aux siens et l'attira.

Malgré les cordes de pluie, ils marchèrent plutôt tranquillement en silence. Ils s'arrêtèrent devant un immeuble. L'électricité qu'elle ressentait en sa présence s'accentua quand ils entrèrent dans l'ascenseur. Étrangement, il la lâcha et s'éloigna autant que le permettait l'espace confiné. Il appuya rapidement sur le bouton du 28éme étage. Elle serra les dents. Vingt huit ? Vingt huit étages à monter dans cette petite cabine ? Elle cessa de respirer en sentant les milliers de fibres de son corps protester… Pourquoi ne se rapprochait elle pas de celui que chacun de ses membres quémandaient ?

Niveau 1...

Il fit craquer ses doigts. Elle avait toujours aimé ses doigts… Longs et fins, mais dont les articulations ressortaient quand il les bougeait. En fait, elle savait que les mains de Drago étaient une sorte de représentation de lui tout entier. Grand, fin, mais en même temps musclé, dans une sorte de virilité assez chic.

Niveau 2...

Elle mordilla ses lèvres d'une façon qui le fit fondre. Il avait toujours aimé ses lèvres, la façon dont elle jouait avec elles… Elle les mordillait quand elle était inquiète ou intimidée, quand elle travaillait… Elles étaient pulpeuses mais pas trop, la lèvre supérieure légèrement plus épaisse, sans que ça soit gênant. Tout elle… Pulpeuse mais pas trop.

Niveau 3

Il massa distraitement sa nuque, fermant les yeux comme pour évacué dieu sait quoi… Son désir peut-être ?

Niveau 4

Elle reprit sa respiration, trop brusquement car elle toussota, ayant inspiré trop d'air d'un seul coup. Elle sentit qu'elle rougissait, et observa le regard que Drago posait sur elle.

Niveau 5

Il la dévisageait, attendri, presque complice de sa maladresse. C'était aussi comme ça qu'il la désirait… Distraite…

Niveau 6

Elle passa sa langue sur ses lèvres, se demandant si à force de les mordre, elle ne s'était pas coupé pour de bon. Le goût du sang glissa sensuellement sur sa langue, et elle pressa ses lèvres l'une contre l'autre pour arrêter le saignement.

Niveau 7

Il la dévisagea -alors qu'elle pinçait les lèvres- avec un sourire troublant. Il se souvenait trop bien du goût de son sang contre ses lèvres, quand il l'embrassait trop fort.

Niveau 8

Le rythme cardiaque d'Hermione s'affola alors qu'il semblait au bord de l'infarcus. Depuis quand avait il les mains moites ? Le Grand Drago Malefoy aurait il des raisons de s'angoisser ?

Niveau 9

Il balança sa tête en arrière, l'appuyant contre les parois d'acier de l'ascenseur, et ferma les yeux en se raclant la gorge.

Niveau 10

Elle observa sa pomme d'Adam monter puis descendre presque douloureusement. Elle se rendit compte qu'elle n'avait jamais remarqué qu'en général on la voyait à peine.

Niveau 11

Il rouvrit les yeux et croisa son regard chocolat. Quelques reflets d'or les rendant plus clair… Et sans doute plus captivant que n'importe quelle merveille du monde.

Niveau 12

Elle grinça des dents, se perdant dans le méandres des multiples tons grisé et bleu de son regard.

Niveau 13

Sans réfléchir, en quelques secondes à peine, il se retrouva face à elle… Se pencha et l'embrassa comme si c'était une nécessité.

Niveau 14

Sans réfléchir, elle passa ses bras autour de sa nuque, enfonçant ses doigts dans les cheveux mouillés du blond, la plaquant d'avantage contre elle. Elle sentait les doigts de Drago passaient sur ses hanches par-dessous son t-shirt.

Niveau 15

Il mordilla les lèvres d'Hermione, sentant le goût de sang sur sa langue. Il ne s'en formalisa pas… Qu'importe. Il acceptait tout ce qui venait d'elle… Il plaqua ses mains sur ses hanches, l'attirant vers lui dans une étreinte de fer.

Niveau 16

Elle souriait contre ses lèvres, sentant son esprit décoller… Chaque fibres de son corps hurlaient… pour en avoir plus encore. Toujours plus.

Niveau 17

Il remonta une main, la plaçant sur la nuque de la jeune femme, comme pour la soutenir. Il n'avait jamais été aussi conscient de chaque membres de lui-même qu'en étant près d'elle…

Niveau 18

L'ascenseur s'arrêta brutalement. Drago se détacha d'Hermione, les lèvres plus roses que d'ordinaire alors que les portes s'ouvraient, laissant passer une petite vieille qui les toisa.

« Bonjour, Mr Malefoy.

- Madame Keinsky. » soupira Drago en souriant, gêné.

Hermione esquissa un sourire et passa sa main dans ses cheveux pour les recoiffer. La vieille les jaugea longuement alors que les portes se refermaient. Drago saisit la main d'Hermione dans la sienne, et remarqua qu'elle tremblait. Son souffle était court. Comme autrefois…

Niveau 19

« Je monte voir Madame Laurens. Pépia la vielle avec un sourire censé être chaleureux. Au 27ème étage. Vous aurez encore un étage pour vous, non ?

- Euh… bafouilla Drago en retenant difficilement un rire. Oui… sans doute. »

La vieille femme désigna le bouton rouge d'arrêt d'urgence avec un doigt tordu

« Si je peux vous conseiller d'appuyer là la prochaine fois. Enfin, ce n'est qu'une idée. »

Niveau 20

Hermione s'empourpra de plus belle, en mordillant sa lèvre inférieure pour refouler un rire qui menaçait de sortir de ses lèvres. Drago serra sa main plus fort, en proie lui aussi à une certaine euphorie.

Niveau 21

La vieille jacassa

« Moi aussi, dans ma jeunesse… Les ascenseurs n'étaient pas les mêmes que maintenant. Mais les véhicules comme les voitures ou les lieux où l'on pouvait nous surprendre avaient déjà un incroyable effet sur notre libido. »

Drago avala difficilement sa salive.

Niveau 22

La vieille continua à parler

« Les trains de nuit par exemple… C'est incroyable ce qu'on pouvait y entendre ! Des gémissements et ce genre de choses, des cris même parfois! »

Hermione avait les larmes aux yeux à force de s'empêcher de rire, et Drago l'attira contre son torse. Elle enfouit son visage dans son cou, et un gloussement lui échappa. Drago respira profondément pour ne pas la suivre.

Niveau 23

Drago enfouit son visage dans les boucles brunes d'Hermione, humant le parfum fruité qu'elles dégageaient. La vielle femme continuait à bavasser… Mais il faisait tout pour ne pas entendre ce qu'elle disait, au risque d'éclater de rire, ce qu'elle aurait mal pris. Une de ses mains passa dans les cheveux d'Hermione, l'autre glissant sur sa taille puis sur ses reins. Il sentait des frissons se formaient sous ses doigts.

Niveau 24

Ce que les vieux pouvaient être bavards. Hermione leva les yeux au ciel, pour elle-même. Elle déposa ses lèvres sur le cou de Drago, et décida de s'amuser un peu… Elle entreprit donc de lui faire un suçon. Elle le sentit se raidir en comprenant ce qu'elle faisait. Inconsciente

Niveau 25

Il ferma les yeux, appréciant le contact des lèvres, puis de la langue et des dents d'Hermione. Dieu qu'il aimait sa bouche… Depuis toujours. La façon dont elle jouait avec ses lèvres mais aussi dont elle mouvait sa langue. Et ses dents, un sourire parfait de blancheur -quoi de plus légitime pour l'enfant de dentistes ? Il sourit inconsciemment. Il entendait toujours la vielle Keinsky qui vomissait un flot de paroles ininterrompue.

Niveau 26

Il se pencha à l'oreille d'Hermione

« Tu devrais arrêter…

- Pourquoi ? S'enquit elle en se détachant de lui avec un sourire innocent.

- Tu sais très bien pourquoi… Je déteste quand tu fais ça. »

Elle fit la moue, apparemment pas convaincu. Justement, il adorait ça. Mais c'était le problème que ça posait.

« Tu adores quand je fais ça… rectification! Minauda-t-elle.

- Justement…

- Un problème, les enfants ? »

La voix de la vieille voisine les coupa dans leur discussion. Hermione se retourna et s'appuya contre le torse ferme de Drago qui passa les bras autour d'elle, dans un geste presque romantique.

« Aucun problème… » sourit poliment Hermione.

Niveau 27

Les portes s'ouvrirent et la vieille commença à sortir

« Vous êtes sans doute la plus charmante jeune femme qu'il ait ramené! »

Hermione releva son regard vers le concerné qui grimaça d'excuse.

« Merci. Soupira-t-elle finalement alors que les portes se refermaient. Au revoir. »

Ils restèrent un instant silencieux, et la brune finit par éclater de rire.

« C'était sans doute l'un des moment les plus … abominable de ma vie!

- Arrête! Moi je la vois tout les matins… »

Elle fit la moue, avant de croiser les bras sur sa poitrine, s'éloignant de lui

« Alors… tu as souvent ramené des femmes ici, c'est ça ?

- Je dois vraiment répondre à cette question ? Maugréa-t-il en passant sa main dans ses cheveux, les ébouriffant négligemment.

- Non. Sourit elle finalement. C'était une question de pure rhétorique en plus. »

Les portes s'ouvrirent à nouveau au 28ème étage et il saisit sa main dans la sienne pour qu'ils sortent. Ils passèrent devant quelques portes, s'arrêtant devant le numéro 108. Il ouvrit et la fit passer devant après avoir allumé la lumière. Elle se faufila et il referma après être entré derrière elle. Le bruit de la serrure la fit sourire

« Tu comptes vraiment m'enfermer ?

- Si la situation l'exige. »

Elle se tourna vers lui, après avoir observé l'appartement. Grand, clair, sobre… Du pure Drago Malefoy. Il enfonça ses mains dans ses poches

« Tu veux quelque chose à boire ? S'enquit il.

- Non, merci. Ça va. »

Ils se regardèrent longuement, sans oser bougé. Pourquoi fallait il que se soit si compliqué pour l'un comme pour l'autre de faire le premier pas ? Il se racla la gorge avant d'aller près de sa chaîne stéréo -dernier cri, ayant sans doute coûté une fortune. Il l'alluma, insérant un cd. Il prit une bouteille de bière au beurre dans son frigidaire, et commença à boire alors qu'une musique qu'elle connaissait par cœur résonnait dans l'appartement. Une chanson qu'elle adorait… Surtout en dernière année. Et il le savait, car il lui lança un sourire, presque complice. Il jeta sa bière au beurre rapidement après l'avoir but à grande gorgées.

Après quelques minutes d'un silence rythmé par les paroles de Jack's Mannequin, il s'approcha d'elle. The Resolution passait en boucle. Combien de fois avaient ils fait l'amour sur cette chanson ? Quand la guitare s'emballa, il l'embrassa. Avec douceur… puis avec une passion qu'elle lui connaissait autrefois si bien. Il passa ses mains sous les fesses et la souleva, ouvrant la porte de sa chambre à coucher d'un coup de pied, la refermant de la même manière. Il la jeta presque sur le lit, retira ses chaussures avec brusquerie. Il s'arrêta quelques secondes pour l'observer. Elle était belle, tout simplement et l'air était électrique de cette éclat. Ses boucles brunes tombaient négligemment sur ses épaules. Son t-shirt blanc était trempé, son jean collait à sa peau. Ses tétons pointaient sous le coton.

Il retira son t-shirt humide, dévoilant une musculature certaine, quelques cicatrices marquant sa peau d'albâtre sans la gâcher pour autant. L'eau dégoûtait des extrémités de ses mèches blondes, tombant sur son torse avant de glisser sur lui. Il sourit. Et pour elle, ce sourire valait tout, effaçant craintes et appréhensions… Il souriait toujours avec elle alors que ça lui semblait dur avec les autres.

L'air se chargea d'avantage d'électricité quand il s'avança vers elle, d'un pas de prédateur… d'une sensualité incroyable.

Elle pensa que Théo avait raison après tout : si il avait craqué une allumette, l'immeuble aurait explosé.

Elle tendit la main vers lui et il l'attrapa, comme on s'accroche à une bouée de sauvetage.

O0°0O

Hermione ouvrit les paupières après s'être étiré comme un chat en baillant. Elle jeta un coup d'œil alentour, remarquant une ombre se détachant de la lumière de la fenêtre entrouverte. Drago, torse nu, le front appuyé contre la vitre, une cigarette à la main… Elle esquissa un sourire.

« Une cigarette après l'amour… T'as pas plus cliché ? »

Il se retourna, le sourire aux lèvres. Elle sut qu'il l'avait senti au moment même où elle avait commencé à se réveiller car il n'avait pas l'air surpris qu'elle parle. Il jeta négligemment son mégot par la fenêtre, et la rejoignit au lit, sans se départir de son sourire

« Bien dormi ?

- Comme un bébé… souffla-t-elle en s'étirant un peu avant de remonter la couverture sur sa poitrine. Il est quelle heure ?

- Onze heure. Grimaça-t-il. Je n'ai pas put me résoudre à te réveiller… »

Il passa sa main sur son front, retirant quelques mèches qui le cachaient. Ses doigts caressèrent sa peau et elle ferma les yeux avec un soupire de bien être. Pourquoi fallait il que chaque fibres de son corps l'aiment autant ? L'électricité avait disparut pour un temps, elle le savait. Ça avait toujours cet effet après qu'ils aient enfin répondu à leurs pulsions communes. Il posa ses lèvres sur les siennes, et se rallongea entièrement, passant ses mains derrière sa tête. Elle le regarda en souriant. Il était moins pâle que la veille, ses joues étaient légèrement rosies… Par la chaleur humaine sans doute. Il perçut son sourire et demanda

« Qu'est-ce qu'il y a de drôle ?

- Rien. Mentit elle. Je vais devoir rentré… »

Il leva les yeux au ciel, et bougea, appuya sa tête contre la paume de sa main, son coude enfoncé dans le matelas.

« Répètes après moi, Granger: À partir de maintenant, je ferai ce que j'ai envie de faire… Et non ce que je dois faire! »

Elle le fusilla du regard, se redressa et sortit du lit enroulé dans les draps du beau blond qui la regarda faire en haussant un sourcil

« Tu fais quoi, là ?

- Je me sauve. Répondit elle, comme si c'était une évidence.

- Tu n'as pas compris ce que je t'ai dit ? »

Elle se retourna, et fit la moue

« Bien sur que si. Sauf que si je faisais ce que je voulais, je serai à l'autre bout de la planète, à fuir cette guerre absurde… à jouer les moldue pour survivre… Ou, je passerai tout les soirs pour te voir… Ou… Je n'en sais rien, Drago. Mais je ne serais pas sur le point de rentrer au QG pour dire que je n'ai rien trouvé de ce que je devais chercher. »

Elle récupéra son pantalon par terre et sa culotte -qui était dans un état lamentable. Il l'observa, détaillant chacun de ses mouvements, la dévorant littéralement du regard.

« Tu sais… Si tu me disais ce que tu cherchais, je pourrais t'aider. »

Elle cessa de s'agiter, pour planter son regard dans le sien, une étrange lueur d'espoir brillant dans ses yeux chocolat. Elle secoua la tête de gauche à droite, comme pour évacué quelques pensées absurdes. Il le mit debout et lui lança son soutien-gorge qui reposait au pied du lit.

« Non mais je ne plaisante pas. Dans tout les cas, tu ne peux pas partir.

- Pourquoi ? Tu m'enfermes ? Pouffa-t-elle, trouvant la discussion absurde.

- Je pourrai. Mais non, c'est juste que… j'ai une réunion. Je rentre dans quelques heures. Ensuite… on pourrait… j'en sais rien… traîner. Tu partiras ce soir, promis. Je te relâcherai. »

Il souriait, vaguement moqueur. Mais il savait que si il devait l'enfermer pour pouvoir profiter d'elle quelques heures encore, il le ferait. Elle pencha sa tête sur le coté

« Quelques heures ? Répéta-t-elle.

- Oui, quelques heures pendant lesquelles tu pourras fouiner dans tout mon appartement pour trouver pleins d'infos. »

Il n'était pas sérieux, mais apparemment ça fonctionna, car elle finit par sourire. Elle savait qu'il plaisantait, comme elle savait qu'elle avait quand même la chance de se trouver dans un lieu pleins de secrets.

Il enfila rapidement une chemise propre et un pantalon, les cheveux collant à son front. Il était beau. C'est-ce qu'elle songea alors qu'il se rhabillait. Il s'approcha d'elle, l'embrassa avec fougue avant de commencer à sortir. Elle l'appela

« Les documents officiels des Mangemorts sont où ? »

Il se retourna, ne sachant si il devait prendre sa question au sérieux ou pas. Il prit sa cape sur le porte manteau

« Sous mon lit. Admit il avec une mine sérieuse. Avec mes pornos. »

Il sortit en souriant, fermant la porte derrière lui. Elle resta quelques minutes sans bouger, puis s'approcha du frigidaire, sortant une brique de lait. Elle but au goulot, sachant que c'était le genre de chose qui l'agaçait.

Après une douche, elle enfila un sweet-shirt à Drago et son jean de la veille, grignota un morceau, et visita l'appartement.

Chaque objet semblait avoir une place, il n'y avait pas un grain de poussière sur les meubles. Elle maugréa pour elle-même le mot 'maniaque' plusieurs fois. Elle pénétra enfin dans le bureau, après une courte hésitation. Derrière le fauteuil de bureau, un tableau représentant la famille Malefoy prenait une place immense sur le mur. Elle jeta un coup d'œil à l'ordinateur portable sur son bureau, bougea la souris. La machine demanda rapidement un mot de passe. Elle jura, et observa la pièce, cherchant ce que ça pouvait être. Elle tapa le prénom de Théo, celui de Jared, puis -avec espoir- le sien, ceux de chanteurs qu'il aimait, sa date de naissance… Elle faillit laisser tomber, mais tapota le clavier: 1997. Elle esquissa un sourire. Apparemment, elle n'avait pas été la seule à être marqué par cette année mémorable. La plus belle année de sa vie si elle y songeait. La plus dure peut être, mais celle où elle avait vraiment eut l'impression d'exister: pour Harry, Ron, Ginny mais aussi et surtout pour deux Serpentards, l'un insolent et cruel, l'autre adorable et plein d'humour. Étrangement, elle avait eut une relation avec le méchant de l'histoire. Mais dès qu'ils se trouvaient dans la même pièce, elle ne pouvait se résoudre à faire marche arrière. Comme si leurs deux corps étaient faits pour être réunis. Leurs deux âmes

Elle était fière d'elle en voyant le fond d'écran apparaître. Elle ne le connaissait peut-être pas si mal que ça en fin de compte. Elle cliqua sur l'icône des documents et n'y trouva que des photos et de la musique -lança d'ailleurs le lecteur, la musique s'échappant des enceintes.

« T'es vraiment une petite fouineuse. » Maugréa une voix derrière elle.

Elle se retourna vivement, observant Drago, essayant de savoir si il était en colère ou faisait semblant. Il finit par sourire, et s'approcha d'elle, augmentant le volume sonore des enceintes avant de l'embrasser.

« C'est mon pull ? S'enquit il en faisant la moue.

- Je n'avais pas de vêtements… enfin, ceux de la veille alors… »

Il haussa les épaules, montrant qu'il s'en moquait. Elle jeta un coup d'œil indiscret à la marque des ténèbres qui scintillait sur son avant bras, et percevant son regard il haussa un sourcils

« Hermione ?

- Oui ? Répondit elle simplement en faisant courir ses doigts sur le fascinant tatouage.

- Comment as-tu trouvé mon mot de passe ?

- J'ai fait pas mal d'essais… expliqua-t-elle. Et… j'ai fini par me dire que cette année n'avait pas put marquer que moi. Et toi, pourquoi es tu revenu si vite ?

- Une affaire sans importance. J'ai demandé à d'autres de s'en charger. »

Le fait qu'il parle de ses missions en tant que Mangemort ne semblait les choquer ni l'un ni l'autre. Elle commença à ronger méticuleusement ses ongles, et il saisit ses doigts dans les siens

« Dis moi ce que tu cherchais hier soir.

- Comme si tu allais me donner des réponses… railla-t-elle en levant les yeux au ciel.

- Demande toujours. » souffla-t-il.

Elle resta silencieuse quelques secondes, avant de plonger son regard dans le sien, l'électricité chargent à nouveau l'air. Il caressa sa joue du bout des doigts, plus tendre qu'il ne l'avait jamais été avec elle. Autrefois, elle était si forte -semblait si forte- et maintenant…

« Je cherchais les informations sur les jeunes filles qui disparaissent chez les moldus et les Sang-de-Bourbe. »

Il pencha sa tête sur le coté

« Que veux tu savoir ?

- Elles sont vivantes ?

- Pas toute. Murmura-t-il.

- Vous les tuez ?

- Au bout d'un moment. Admit il froidement.

- Elles ont quel age en moyenne ?

- Maximum vingt ans. Marmotta-t-il, serrant les poings.

- Minimum ?

- Quinze. Quatorze parfois…

- Et… Qu'est-ce que vous en faites ? Avant de les tuer… »

Il ferma les yeux, douloureusement, comme si il cherchait à formuler une phrase moins choquante que la réalité. Elle s'appuya sur le dos du fauteuil, lâchant sa main

« J'ai compris, c'est bon. Est-ce que tu participes ? »

Il plissa le front, ses rides creusant sa peau pâle

« Bien sur que non. Tu sais que c'est pas mon truc…

- Non, justement. Je ne sais pas. Je n'en sais rien du tout. Qui me dit que je peux te croire ?

- Les adolescentes, ce n'est pas mon truc. Le viol, ce n'est pas mon truc. Ça te parait si étrange que je préfère que les filles soient consentantes ? Et soyons clairs… j'ai assez de relations avec des femmes pour en plus devoir faire ça. Ça ne me plait pas d'accord ?

- Et Théo ?

- Tu crois vraiment que Théo est le genre d'homme à faire ça à une femme ?

- Je me le demandai par rapport à… Jared. Quand il a dit que sa mère était une moldue. »

Drago esquissa un triste sourire, avant de baisser la tête. Elle posa sa main sur la sienne

« Raconte moi.

- Ce n'est pas à moi de le faire. »

Elle ravala ses larmes. Pourquoi se sentait elle aussi mal en le voyant soudain plus sombre ? Elle avait l'impression d'avoir perdu quelque chose en les quittant à la fin de leur dernière année. Et par-dessus, voulait être certaine de ne pas les avoir perdu à jamais.

« Je t'en pris. Je veux juste…

- Juste quoi ?

- Savoir si les deux garçons avec qui je passais tout mon temps ont changés à ce point.

- Je n'ai pas changé, moi. Répliqua-t-il avec un sourire.

- Si. »répliqua t-elle en un murmure.

Il embrassa son front, comme pour la rassurer. Il se sentait mal quand elle l'était, comme si ils étaient liés par de l'ancienne magie. D'ailleurs, c'était le cas…

« En quoi ?

- Tu t'amuses à voir les gens souffrir. Comme avec Zabini, hier soir.

- Je m'amuse à faire du mal aux gens que je n'aime pas, c'est différent. Juste à ceux que je n'aime pas. Corrigea-t-il.

- Je hais les Mangemorts, mais les tuer ne me fait pas de bien. C'est juste ce que je dois faire. Articula-t-elle, les larmes aux yeux. Et… tu souris plus qu'avant. Mais, tu te forces. Tu te forces à me sourire, comme tu te forçais à sourire aux autres autrefois. Mais avec moi… c'était différent. C'est comme si… Tu… »

Elle le dévisagea alors qu'il passait sa main dans ses boucles brunes, rapprochant son visage du sien.

« La guerre change les gens. Toi aussi tu es différente. Tu parles moins, souris moins, et tu trembles. Inconsciemment, mais tu trembles. Tu gigotes dans ton sommeil, plus que moi. Et tu es constamment au bord des larmes. Ou du moins, c'est l'impression que ça donne. Et, même si je ne veux pas minimiser ce que vous vivez… Notre vie est plus dure que la votre. Ou en tout cas, elle est beaucoup plus complexe à vivre à partir du moment où on a une conscience. Et malheureusement pour moi, j'en ai une. Pour certains cas. Ça ne me dérange pas de tuer des moldus, des Sangs de Bourbe ou des sorciers. Mais ça me fait mal quand ce sont des enfants. Ça me dérange pas de lancer doloris sur doloris à quelqu'un, mais l'idée même de déshabiller une fille qui n'en a pas envie me donne envie de vomir. Ça m'a fait rire de couper la langue de ce con de Zabini hier soir… Mais l'idée même de devoir te lancer un sort m'est inenvisageable. Je n'ai pas changé… c'est la situation qui est différente. »

Elle se leva brutalement et passa ses bras autour de son cou avant de l'embrasser avec ardeur.

« Dis… susurra-t-elle contre ses lèvres. Quand cette guerre sera finie… si nous sommes en vie tout les deux… Nous pourrions nous voir plus souvent… passer des journées entière à faire l'amour… »

Il sourit et répondit à son baiser

« Avec joie. »

Ils se réveillèrent quelques dizaines de minutes plus tard, le corps encore couvert d'une fine couche de transpiration. Elle haleta contre son torse

« Comme ça… Nous passerions des journées entières à faire ça… ça te plairait ?

- Oh que oui… Juste avec toi. »

Elle l'embrassa fiévreusement

« Maintenant… racontes moi… Théo. Et Jared. »

Drago caressa lentement le bas de ses reins nus, suivant le courbe de son dos avec sensualité. Après quelques minutes de silence, il céda à sa demande

« Même si nous ne participons pas avec Théo, nous devons parfois escorter des victimes… Entre les lieux d'où nous les prenons, jusqu'aux… cachots. Parfois, nous devons aussi surveiller. Et un jour, Théo a dut s'occuper d'un petit groupe de femmes, et de filles. Il y en avait une, différente des autres. Enfin, pour lui, elle était différente. Elle n'a pas pleuré ou crier une seule fois. Au moment où un Mangemort était sur le point… de la violer, Théo s'est interposé. Il ne savait pas exactement pourquoi mais il l'a fait… Théo et moi faisons partie des privilégiés de Voldemort, alors les autres se sont éclipsé, pensant qu'il voulait simplement profiter d'elle tout seul. Pour lui, ça a été le coup de foudre. Elle s'appelait Layla. Elle avait dix sept ans. Lui, vingt à l'époque. Il la sortit de là… Elle a vécu quelques mois avec lui. On avait fait croire qu'elle était morte. Elle est tombé enceinte… Ce qui n'était pas vraiment prévu. Elle est morte en couche. L'histoire du bébé sur le pas de la porte, c'est-ce que nous racontons à tout le monde, pour qu'ils ne posent pas de question sur la mère. Beaucoup se doutent que Jared n'est pas un sang pur, mais personne n'ose vraiment s'interposer. Et pour l'instant, Voldemort nous laisse tranquille sur le sujet. »

Il paraissait soulagé d'avoir enfin put déballer tout ça à quelqu'un. Hermione avait les larmes aux yeux

« Il l'aimait ? Théo, il aimait Layla ?

- Oui. Plus que tout au monde, même si leur histoire n'a duré qu'un an et quelques semaines. Il était… détruit quand elle est morte. Heureusement qu'il y avait Jared. Sinon, il ne se serait pas relevé.

- Et toi, tu l'aimais bien ? Sourit elle.

- Oui, beaucoup. Elle me rappelait un peu une certaine Gryffondor que je connais bien…

- Ah oui ? S'écria-t-elle. Et je la connais ? »

Il caressa sa joue.

« Oui, tu la connaissais… mais, elle a beaucoup changé, tu ne la reconnaîtrais plus. »

Elle enfouit sa tête dans le creux de son cou, et il l'attira vers lui, passant ses mains autour de sa taille.

« Drago…

- Oui ?

- Je vais m'en aller… Il faut que je rentre. Les autres doivent s'inquiéter. »

Il approcha son visage du sien

« Parce que tu en as envie ou parce que tu le dois ?

- J'ai envie de passer la journée au lit avec toi. Mais je n'ai pas envie que mes amis se préoccupent de moi, et s'imagine des choses horribles. Les deux désirs étant incompatibles… Je vais suivre ma raison. »

Elle se leva, enfilant ses vêtements aussi rapidement qu'elle le pouvait

« Merci d'avoir répondu à mes questions… J'en ai une dernière.

- Oui ? Sourit il, quelque peu mélancolique.

- Vous les gardez où ? »

Il sortit du lit, mettant son boxer noir, s'approcha d'elle et l'embrassa

« Manoir Malefoy. Dans les caves. Mais c'est pendant le voyage jusque là que vous pouvez intervenir. »

Elle l'enlaça fermement, passant sa main sur les cheveux tombant sur sa nuque. Elle soupira à son oreille

« Je ne m'étais pas senti aussi vivante que pendant les dernières vingt quatre heures depuis ma dernière année. »

Il passa sa main autour de sa taille, l'écrasant presque, enfouissant son visage dans les boucles brunes

« C'est l'électricité… persifla-t-il.

- Tu crois ? Rit elle, son rire réchauffant tout son corps.

- Oui, j'en suis certain. »

Il la lâcha, posa ses lèvres sur son front dans un baiser plus doux qu'un effleurement. Elle pencha sa tête sur le coté, son regard interrogateur d'autrefois refaisant surface

« Tu crois qu'on se reverra ? Je veux dire: vivant. »

Il l'embrassa une dernière fois, glissant une gourmette en argent à son poignet

« Au cas où on se reverrait pas. »

Elle observa le bracelet, où 1997 était écrit, ainsi que trois lettres entrelacés: HTD, un sourire se gravant sur son visage.

« Au revoir, Drago.

- Au revoir, Hermione. »

Ils se regardèrent sans bouger quelques instants, puis Hermione se mit sur la pointe des pieds, l'embrassa, avant de partir en courant presque vers la porte, comme si elle avait peur de ne plus pouvoir partir si elle restait une seconde de plus.

Il s'étala sur son lit, écoutant ses pas dans le couloir de marbre, puis l'ascenseur…

Il ferma les yeux, tentant de chasser les dernières heures de son esprit.

Elle avança sous la pluie battante. L'avantage de la pluie: elle cachait ses larmes…

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