Chapitre 6

PDV Magnus

Je suis sorti du sommeil par une brusque bouffée de chaleur. Ouvrant les yeux, je constate que je suis toujours blotti contre Alec qui me serre contre lui comme s'il avait peur que je disparaisse. La chaleur du corps de mon ami contre moi est étouffante, a moins que ça ne soit moi qui sois brûlant? Je tire le drap pour me découvrir et tenter de faire tomber la température excessive de mon corps, mais c'est sans succès. Je commence à suer et le besoin de me glisser sous une bonne douche glacée me pousse à me défaire délicatement de l'étreinte d'Alec pour quitter le lit.

Je rentre dans la salle de bain où je m'observe dans le miroir. Mes joues sont en feu comme si je sortais d'une séance de sport intensive, et tout mon corps est brûlant, notamment dans le creux de mes reins. Sans prendre le temps de me poser plus de questions quant à cet étrange phénomène, j'allume la douche en réglant la température sur froid, puis je me glisse sous le jet en expirant de soulagement.

L'eau glacée qui tombe en pluie sur mon corps chauffé à blanc m'apaise et me fait un bien fou tout en achevant de me réveiller. Quelques flashs de mes ébats de la veille me reviennent en mémoire et je me sens rougir. J'étais vraiment complètement alcoolisé pour accepter la proposition d'Alec sans sourciller. D'ailleurs lui aussi avait bien bu, c'est probablement ce qui nous a désinhibés.

Malgré la gêne évidente que je ressens en repensant à ce qu'il s'est passé entre nous la nuit dernière, je me rends compte que je ne regrette rien. Coucher avec Audrey et Alec a été une expérience des plus excitantes et exaltantes de ma vie. Est-ce parce qu'Alec et moi sommes si complices que cela a pu fonctionner? Je n'en ai aucune idée. Quoi qu'il en soit je ne compte pas changer quoi que ce soit à mes habitudes. Alec et moi avons partagé un lit de façon intime l'espace d'une soirée, mais ce n'est pas ça qui va me détourner de lui. Il reste mon meilleur ami et rien ne pourra changer ce fait.

Je me savonne rapidement une fois ma température retombée, puis je sors de la douche pour me sécher. Je retourne dans la chambre, une serviette enroulée autours de la taille pour aller enfiler quelques vêtements. Alec qui s'est visiblement réveillé durant ma douche tourne la tête vers moi.

— Hey. souffle t'il d'une voix rauque de sommeil.

— Hey. réponds-je avec un sourire lumineux. Tu as bien dormi?

— Jusqu'à ce que tu désertes le lit oui. dit-il en se redressant en position assis dans le lit et me rendant mon sourire.

Je pouffe en rougissant légèrement puis je me détourne pour aller chercher des vêtements dans mon armoire, camouflant ainsi mon trouble. J'enfile rapidement un boxer et un pantalon, puis je me retourne enfin vers mon ami qui s'est levé et approché de moi sans bruit.

Surpris de le trouver à quelques centimètres de moi, je sursaute légèrement. Alec tend la main vers mes cheveux encore humides de la douche que je viens de prendre et les glisse dedans avec douceur. Je ferme les yeux appréciant la caresse, ma tête s'appuyant contre sa paume.

— Tu... On devrait peut être parler de ce qu'il s'est passé hier, tu ne crois pas? demande t'il d'une voix incertaine.

Je rouvre les yeux, plongeant immédiatement dans ses orbes cobalt qui me dévisagent. Soudain pris d'une inquiétude à l'idée que peut être Alec regrette notre fusion de la veille, je me mordille la lèvre en détournant le regard, incapable de soutenir le sien qui semble me transpercer et être capable de lire en moi bien trop aisément. L'index d'Alec glisse sous mon menton qu'il relève doucement afin de capter à nouveau mon regard.

— Mag's... Est-ce que... Est-ce que tu regrettes ce qu'il s'est passé entre nous hier?

Mes yeux s'arrondissent de surprise.

— Pour tout te dire, je croyais plutôt que ça serait toi qui regretterait quelque chose. Mais non Alexander, je ne regrette pas ce que l'on a fait hier, j'étais alcoolisé certes, mais suffisamment conscient pour accepter ta proposition en connaissance de cause.

— Je ne vais pas te mentir en te disant que je n'éprouve pas un certain malaise quand je repense à tout ça, car après tout je n'ai jamais éprouvé de désir pour un homme jusque là, mais malgré tout, non je ne regrette pas cette soirée Magnus. Je pense juste qu'il me faudra quelques temps de réflexion afin de faire le point avec moi même et savoir ce que dois faire de tout ça.

— Quoi faire de tout ça? Alexander, saches que je n'attends rien de toi, hormis que notre amitié reste la même. Je tiens bien trop à toi pour laisser une histoire de sexe d'une soirée gâcher ce que l'on partage tout les deux. dis-je en glissant ma main dans la sienne pour mêler nos doigts.

— Ce... C'est juste que je me considérais comme hétéro jusque là, et que je suis un peu perturbé, mais rassures toi, moi non plus je ne compte rien changer entre nous...

Alec est interrompu dans sa confidence par des coups qui tambourinent à notre porte comme si quelqu'un voulait la défoncer.

— Hey! les gars! Vous êtes morts?! crie soudain la voix de Jace à travers la porte de notre chambre.

— Je l'aime c'est mon frère, mais je crois vraiment qu'un jour je vais le tuer... marmonne mon ami.

Je glousse, une main devant la bouche, puis secouant la tête, je vais déposer un rapide baiser sur la joue de mon ami.

— On reprendra cette conversation plus tard, vas te préparer, il est déjà tard, et les cours ne vont pas tarder à commencer. Je m'occuper de ton frère. proposé-je.

Alec hoche la tête avec un sourire reconnaissant, puis il s'éclipse dans la salle de bain tandis que je vais ouvrir la porte au blond qui continue de s'égosiller et à frapper comme un sourd contre le panneau de bois.

— Bonjour à toi aussi Jace. dis-je d'une voix posée en lui ouvrant la porte.

— Mag's! Enfin! Je croyais que vous aviez fait un coma éthylique tout les deux! lance Jace en entrant d'autorité dans la chambre sans se soucier de mon regard surpris.

Simon apparait à son tour, de façon plus réservée en me lançant un regard d'excuse. Malgré son statut d'alpha, Simon a toujours été d'un naturel assez calme et réservé, ne parlant que rarement pour ne rien dire. Il est en quelque sorte le membre "sagesse" de notre petit groupe, et dieu sait que l'on en a bien besoin quand on sait que Jace, lui, représente le membre "exhubérant" du groupe!

— J'ai bien essayé de lui expliquer que vous dormiez surement encore, mais tu connais Jace. explique t'il en haussant les épaules.

Je hoche la tête en riant. En effet quand le blond a une idée en tête, il devient impossible de l'en détourner, et je me doute que Simon a dû avoir bien du mal à l'empêcher de défoncer notre porte. J'invite le brun à entrer à son tour, et nous allons nous installer sur mon lit.

— Alors qu'est ce que vous avez foutu tout les deux hier soir? Vous avez complètement disparu un peu avant minuit et on ne vous a plus revus! On a seulement reçu un message nous informant que vous rentriez et ce plus de deux heures plus tard! lance Jace en s'amusant à tourner sur le fauteuil de bureau de son frère.

— On a seulement profité de la soirée à notre façon et comme on était déchirés l'un et l'autre on a fini par décider de rester sages et de rentrer. dis-je en haussant les épaules.

— "Profité de la soirée à votre façon"? Haa oui vous avez trouvé de jolis petits culs pour aller danser à l'horizontale dans une chambre hein?

— Jace! le réprimande Simon en lui faisant les gros yeux.

— Quoi Jace? Ces deux là on préféré aller baiser dans un coin plutôt que de passer la soirée avec nous, mais... Aïeuh! s'écrie t'il soudain alors qu'Alec sortant de la salle de bain dans son dos vient de lui asséner une claque derrière la tête.

— Ce ne sont pas tes affaires Jace!

— Maaaiiieuh! Je veux savoir moi! D'habitude tu me racontes tout! boude le blond en croisant les bras comme un gosse à qui on aurait refusé une sucette.

— C'est faux! celui à qui je raconte tout c'est Mag's! Et puis c'est plutôt toi qui m'infliges ta vie sexuelle en me la racontant à tout bout de champ alors que je n'ai rien demandé!

Je vois le regard de Jace glisser sur Simon une micro seconde avant que celui-ci détourne le regard l'air légèrement embarrassé. Je plisse les yeux me demandant ce qui se trame entre ces deux là.

Soudainement la sonnerie retentit annonçant le début imminent des cours, nous faisant tous sursauter.

— Bon ben je crois qu'on est bons pour un sprint jusqu'au bâtiment des sports les gars! dis-je en lançant un regard à Alec et Jace tout en me levant pour attraper mon sac de cours et mon sac de sport.

Mes amis grognent légèrement avant d'eux aussi s'activer, et deux minutes plus tard, nous nous retrouvons tout les trois à courir comme des demeurés pour ne pas arriver en retard à nos premiers cours de la journée.

*

Le soir venu, je libère mes coéquipiers cheerleaders avec un long soupir de soulagement, heureux que la journée se finisse enfin. Tout au long de la journée, j'ai ressenti une chaleur inhabituelle, comme si j'avais de la fièvre. Pourtant alors que je repassais à la chambre durant la pause déjeuner, j'ai pu constater que ce n'était pas le cas. Malgré tout, certains moments de la journée se sont révélés particulièrement compliqués à vivre tellement j'avais chaud. Par moments, je ne pensais plus qu'à me plonger dans un bain glacé.

Alors que mes coéquipiers quittent le terrain de sport où nous nous sommes entrainés profitant des dernières lueurs de la journée, je reste un peu sur place étirant mes muscles et appréciant le calme ambiant qui apaise le mal de tête qui a été en s'amplifiant depuis ce matin. Une légère brise fraiche caresse mon visage, et je ferme les yeux, appréciant le contraste de température avec ma peau brûlante.

Je commence à me demander ce qu'il m'arrive, peut être le contre coup de la gueule de bois? Ou alors j'ai attrapé un virus. Quoi qu'il en soit, je décide d'aller consulter le médecin dès le lendemain si une bonne nuit de sommeil ne suffisait pas à calmer cette chaleur insupportable que je ressent.

Après quelques étirements et ressentant une nouvelle vague de chaleur affluer en moi, je finis par me décider à plier mes affaires et partir vers les vestiaires désormais vides. Soulagé de ne croiser personne, je me dirige vers mon casier où je prends une serviette et de quoi me laver avant de retirer mes vêtements et de me rendre dans l'espace douche commun.

J'accroche ma serviette à l'entrée, puis je m'approche d'un pommeau dont j'allume l'eau. Je me glisse sous la pluie fraiche, espérant apaiser la chaleur de mon corps que je sens devenir insoutenable. Mais contrairement à ce matin, cela ne fonctionne pas, et j'ai même la sensation que ça empire. Les battements de mon coeur s'affolent peu à peu et mes respiration devient haletante. La chaleur de mon corps devient douloureuse et je gémis en fermant les yeux, ma main se plaquant contre le mur face à moi pour me soutenir.

Soudain et sans que je comprenne comment cela est possible, un éclair de douleur et de désir transperce mes reins. Mon sexe durcit brusquement et mon intimité pulse tandis que je la sens se lubrifier d'elle même. Mes yeux s'agrandissent d'effroi et subitement je comprends ce qui est en train de se passer: mon second genre est en train de se révéler de la pire des façons puisque je suis en train d'entrer en chaleurs. La révélation fait monter quelques larmes d'incompréhension à mes yeux. Je suis un Oméga.

Je n'ai pas le temps de réfléchir davantage à cette idée que déjà je sens mes phéromones s'échapper de moi sans que je ne puisse les contrôler. Un nouveau gémissement de détresse sort de mes lèvres entrouvertes sur mon souffle précipité. Il faut que je me calme, je ne dois pas relâcher autant de phéromones dans pareille situation si je ne veux pas voir débarquer une meute d'alpha en rut. D'une main tremblante j'éteins l'eau qui désormais semble me brûler la peau plus qu'autre chose, et je me laisse glisser au sol, les jambes repliées contre mon torse.

Par l'enfer! Contrôle toi Magnus, tu peux le faire, tu n'es pas esclave de tes pulsions ni de ton second genre! Je dois me calmer et reprendre le contrôle. Puis rentrer à la résidence retrouver Alec. Lui pourra m'aider à traverser tout ça!

Pourtant une petite voix au fond de moi me chuchote que durant les chaleurs d'un oméga seul le fait de coucher avec quelqu'un peut calmer ce feu liquide qui coule dans ses veines. Etouffant un sanglot de douleur, et en désespoir de cause, je finis par empoigner mon érection y imprimant de rapides mouvements de poignet espérant cette fois faire retomber la pression insupportable qui grimpe en moi.

— Eh bien eh bien, qu'avons nous là? lance tout à coup une voix moqueuse à l'entrée des douches.

Relevant brusquement le regard, je découvre avec horreur le groupe de footballeurs de la dernière fois en train de m'observer avec des regards lubriques et affamés. Je peux sentir leurs phéromones d'excitation jusqu'ici, et j'en ai déjà la nausée. Je tente de me relever en m'appuyant du mieux que je peux contre le mur dans mon dos. Mes jambes flageolent mais je parviens à me maintenir debout. Hors de question de leur laisser croire que je suis faible, et s'ils essaient de m'approcher, je suis prêt à vendre cher ma peau, car je ne les laisserais pas poser leurs sales pattes sur moi.

Le châtain qui m'avait caressé la joue la dernière fois s'avance vers moi en passant sa langue sur sa lèvre inférieure. Ce geste pourtant anodin me soulève l'estomac. Quand il arrive à quelques centimètres de moi, la puissance de ses phéromones me submerge. J'étouffe, le souffle me manque et la douleur de la brûlure de mon corps manque de me faire défaillir, pourtant je me force à garder les yeux ouverts et la tête haute.

— Alors comme ça t'es un Oméga hein? Je vois bien que tu as besoin d'aide, mais ne t'en fais pas je suis là, je vais t'aider moi. susurre t'il en s'approchant de moi.

Il tend une main vers moi et ses doigts effleurent mon visage me faisant frémir d'horreur.

— Ne me touche pas! craché-je d'une voix faible mais pourtant féroce en le repoussant avec toute la force qu'il me reste.

Il fait un pas en arrière face à mon mouvement brusque, et m'observe légèrement éberlué que j'ai pu le repousser de la sorte. Ses yeux bruns brillent de colère et alors qu'il avance à nouveau sur moi, il libère ses phéromones qui m'écrasent, me coupant toute possibilité de mouvement. Malgré moi je me recroqueville sur moi même en gémissant. Ainsi donc voilà de quoi sont capables les alphas et leurs phéromones de contrôle. Je sens la puissance de l'alpha qui écrase mon oméga, le réduisant sans pitié en esclavage.

— Te voila bien plus docile, parfait, on va pouvoir s'amuser.

En disant ces mots, je le vois se tourner vers ses amis pour leur faire un signe de tête, les invitant à venir le rejoindre. Ces derniers obtempèrent et je me retrouve rapidement acculé contre le mur de la douche, écrasé sous le poids de tous ces phéromones qui m'étouffent et me font suffoquer. Leurs mains se posent sur mon corps brûlant frissonnant d'horreur. Je sais ce qu'il va se passer, ces types vont abuser de moi sans vergogne alors que je viens à peine de découvrir mon second genre et que je vis mes premières chaleurs.

Je ferme les yeux espérant me soustraire à leurs regards de concupiscence tout en me mordant la lèvre pour tenter de retenir les larmes de détresse qui menacent de déborder de mes yeux. Je prie pour un miracle, pour que quelqu'un vienne à mon secours, mais je sais que c'est peine perdue, plus personne ne viendra se mettre en travers du chemin de ces alphas en rut.

Le visage d'Alec s'imprime soudain sous mes paupières. Alec qui est venu à mon secours la dernière fois. Alec avec qui je partage ce lien si unique. Alec dont j'ai senti les phéromones de colère l'autre jour, et dont le parfum me retourne les sens à chaque fois que je le sens. Mon coeur se serre brutalement quand je réalise que ce lien que je partage avec mon meilleur ami va bien au delà de la profonde amitié, mais est bel et bien un lien d'âmes soeurs comme on en voit dans les livres.

Une larme roule sur ma joue. Alec est mon âme soeur. Je suis profondément bouleversé par cette révélation, mais je n'ai pas le plaisir de m'en réjouir. Les mains sur moi se font plus insistantes, me touchant de façon intime. L'une d'elles glisse sur mes fesses qu'elle malaxe à m'en faire mal et me laissant probablement des marques.

Je suis brusquement retourné face contre le mur, des mains s'agrippant d'autorité à mes hanches, des ongles se plantant dans la chair. J'entends au loin le son d'une fermeture éclair qui s'ouvre et un bruissement de vêtements avant qu'un membre chaud vienne se presser contre mes fesses.

Non pitié pas ça. Faites que tout ça ne soit qu'un cauchemar. Alec, je t'en supplie viens me sauver...

Alors que mon esprit se déconnecte de la réalité pour se soustraire à ce qu'il va se passer, un claquement de porte retentit brusquement dans l'air. Des éclats de voix résonnent dans les vestiaires, mais je suis incapable de les reconnaitre. La seule chose que je perçois à travers la brume qui menace de m'engloutir est un parfum de cuir et cèdre mêlé...

*****

Oui je sais je suis sadique de couper là 😅
J'aime vous faire souffrir😁
Si vous êtes sages et sur j'ai ma dose de coms, la suite pourrait arriver bientôt (avant dimanche prochain en tout cas😁)
J'attends vos réactions à cette révélation du second genre de Magnus, j'espère que ça vous a plu😘😘😘

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top