Chapitre 34

PDV Magnus

    Le lendemain de la journée jeux entre amis, Robert, ses deux fils et Simon prévoient de partir traquer Valentin. En effet mes trois amis étant prêts, et mon bourreau ayant été aperçu non loin de la maison de la famille Lightwood, Robert a décidé que ce soir serait le bon.

    Malgré la perspective d'être enfin libéré de ce monstre et de l'ombre qu'il fait peser sur mon dos a chaque instant, je suis terrifié a l'idée qu'Alec parte l'affronter. Je sais à quel point Valentin peut être vicieux et je m'inquiète énormément pour mes amis, qui sait si ce malade n'aura pas vu venir le plan des alphas et s'il ne se sera pas préparé ? Et si Alec était blessé ou pire, tué ? Et si mon âme soeur m'était arrachée ?

    Toutes ces angoisses tourbillonnent dans ma tête alors qu'Alec est en train de méditer une dernière fois avant leur départ. Je l'observe en silence mais dans mon esprit c'est une véritable cacophonie de peurs et d'angoisses qui me donne le vertige. Je relâche malgré moi mes phéromones d'angoisse qui font ouvrir les yeux cobalt de mon amant. Ce dernier se lève pour venir s'assoir à mes côtés sur le le lit de notre chambre et ses bras glissent instantanément autour de moi.

    — Tout se passera bien mon amour, n'ai crainte d'ici quelques heures tu seras libéré de ce monstre et du cauchemar qu'il t'a fait vivre, je te le jure. murmure t'il contre mon oreille en embrassant ma tempe.

    Je ne peux retenir un faible sanglot de détresse et je me tourne pour enfouir mon visage dans l'étoffe de sa chemise, m'accrochant à lui comme à une bouée de sauvetage.

    — Tu me jures que tu reviendras? dis-je d'une petite voix étranglée.

    — Je reviendrais toujours vers toi mon amour, tu es mon âme soeur, plutôt mourir que de te laisser derrière moi.

    A ces mots, mon alpha relève mon visage vers lui d'un doigt sous mon menton, puis il embrasse mes lèvres avec passion, quémandant instantanément l'accès à ma bouche. Je me perds dans ce baiser au goût d'espoir que m'offre mon amant, et bientôt je ne pense plus à ma peur, seulement a tout l'amour qu'il me communique.

    Ce sont finalement des coups frappés sur la porte de la chambre qui nous sort de notre cocon de tendresse. Relevant la tête, nous voyons Jace et Simon dans l'encadrement de la porte qui nous sourient de façon un peu crispée, témoignant de leur propre stress vis à vis de la traque qui se prépare.

    — Désolés de vous interrompre, mais il est temps d'y aller Alec. souffle Jace.

    Mes angoisses reviennent à l'entente des mots de mon ami, mais je tâche au mieux de les contrôler afin de ne pas troubler mon alpha. Je me lève pour aller serrer mes amis dans mes bras, priant de toutes mes forces pour qu'eux aussi reviennent indemnes de cet affrontement.

    — On va veiller sur lui Mag's, je te promets qu'on te le ramènera. chuchote Simon à mon oreille alors qu'il me serre contre lui.

    Après un ultime baiser échangé avec mon amant sur le pas de la porte de la maison de ses parents, les quatre alphas disparaissent dans la forêt. Je vis cette séparation comme une déchirure dans mon coeur et dans mon âme, et je ne peux m'empêcher d'avoir un mauvais pressentiment dans à l'issue de cette nuit qui sera quoi qu'il arrive sanglante. Alexeï et Clary me guident sur le canapé où ils m'enlacent étroitement, tandis que Maryse, Luke, et Izzy restés avec nous émettent de douces phéromones apaisantes afin de nous aider à trouver le calme et vivre cette terrible attente au mieux.


PDV Alec

    Après que nous ayons mis plusieurs centaines de mètres entre la maison de mes parents et nous, nous nous arrêtons dans une petit clairière éclairée par les rayons de la lune afin de nous transformer. C’est ainsi que mon père devient un superbe loup noir aux yeux rouge sang, que Jace prend forme dans un loup couleur fauve aux yeux vairons, que Simon se change en un loup gris aux yeux bruns, tandis que moi j’arbore un loup noir aux yeux bleu cobalt. Parmi notre bande de loup, un seul nous surpasse tous, mon père, qui est beaucoup plus grand sous cette apparence.

    Nous reprenons ensuite notre chemin en direction du campement que Valentin semble avoir établi dans les bois d'après mon père qui l'a traqué à de nombreuses reprises ces derniers jours afin d'être sur de le trouver le moment venu. Arrivés non loin de l'endroit présumé de son campement, je ne peux retenir un grondement sourd quand je sens les effluves de l'odeur de ce salopard. Sous ma forme lupine, les odeurs sont bien plus fortes, et son parfum mentholé me pique le museau et ne me donne plus qu'une envie: planter mes crocs dans sa jugulaire pour le sentir se vider de sa vie. Lentement. Douloureusement.

    J'entends mes amis grogner à mes côtés, eux aussi ont envie d'en découdre avec ce monstre qui a brisé leur oméga. ils ont peut être même encore plus besoin que Valentin meure, car Alexeï lui est toujours imprégné, et que seule la mort de son alpha pourra le libérer définitivement de son emprise. Mon père nous rappelle à l'ordre, nous rappelant le plan que nous avons établi avant notre départ: faire peur à notre proie afin qu'il s'enfuie, le traquer tout en le guidant jusqu'au lieu choisi avant de passer à l'attaque et de finir le travail.

    Nous avançons donc à pas feutrés jusqu'à nous trouver à quelques mètres à peine du campement de Valentin, tout en restant camouflés dans les ombres et les fourrés environnants. Ce dernier est bel et bien là, assis sur un rondin de bois devant un feu où il semble faire griller le maigre résultat de sa chasse. Derrière lui, se trouve une tente sommaire qui semble bien peu adaptée aux températures encore glaciales de la région en cette fin d'hiver. Valentin est emmitouflé dans un gros manteau de laine, mais de là où je suis, je peux voir qu'il grelotte sous la légère brise qui agite la végétation qui nous entoure. Parfait, s'il a froid, il sera moins réactif et probablement affaibli par plusieurs nuits passées dans ce campement sommaire.

    Sur un signal de mon père, Jace, Simon et moi nous avançons dans la lumière, nous dressant de toute notre hauteur en grognant de colère après ce monstre qui a fait tant de mal à nos omégas. La réaction de notre proie est immédiate, il se lève d'un bond et recule en trébuchant, les yeux écarquillés d'horreur. Je hume l'air et me délecte de ses phéromones de peur qui emplissent l'air, et je m'amuse à faire claquer mes mâchoires en grondant plus fort encore afin de lui donner un aperçu de ce que tout les omégas qu'il a violenté au cours de sa vie on pu ressentir par sa faute.

    Valentin finit par reprendre ses esprits et il s'enfuit à toutes jambes sans demander son reste, espérant probablement trouver son salut dans cette fuite futile et vaine. Basculant la tête en arrière je hurle à la lune, donnant ainsi le signal pour que la traque débute. Nous prenons en chasse notre proie qui tremble de peur et relâche une quantité importante de phéromones de terreur dans l'air, nous permettant de le suivre à la trace. Nous nous plaçons stratégiquement afin de le guider jusqu'à la clairière choisie, nous rapprochant de lui par moments pour claquer nos mâchoires près de son dos ou de ses flancs, ou encore en lui barrant la route pour lui faire changer de cap.

    Je jubile littéralement de sentir tout son stress et sa peur, et je me délecte déjà de ce qui l'attend ensuite. J'aimerais que Magnus soit avec moi pour traquer Valentin, qu'il puisse ressentir ce sentiment de revanche sur ce monstre qui lui a fait tant de mal. Qu'il voie la peur dans le regard de son bourreau alors qu'il comprend ce que ça fait de se trouver dans le rôle de la proie traquée.

    Après une course poursuite de quelques kilomètres, Valentin se stoppe enfin dans le lieu que nous avons soigneusement choisi pour son vaste espace dégagé éclairé par les rayons de la lune qui nous apporte sa protection. Nous l'encerclons, nous plaçant aux quatre coins du cercle de végétation, afin de le piéger et lui couper toute retraite. Valentin se tourne sur lui même, captant chacune de nos positions, et se décomposant en comprenant que sa fin est proche, et qu'il va mourir dans cette clairière, seul.

    Nous tournons autour de lui plusieurs minutes en grondant sourdement, puis n'y tenant plus, Jace lance les hostilités. Il se jette à corps perdu sur cette ordure, ayant en tête toutes les blessures et hématomes qu'avait Alexeï sur tout le corps et toutes les souffrances qu’il lui a fait vivre. Laissant son instinct d'alpha prendre le dessus et sans réfléchir plus longtemps, mon frère saute sur Valentin qui tombe à la renverse dans un cri de terreur. Jace referme ses crocs sur le poignet de sa proie, mais ce dernier riposte soudain avec son autre main munie d’un poignard de chasse, sorti d'on ne sait où. Avant que je n'ai pu avertir mon frère, la lame du couteau luit dans le clair de lune et va se ficher profondément dans son flanc.

    Couinant de douleur, Jace s’éloigne rapidement de peur d’autres représailles, faisant ainsi lâcher son arme à Valentin, qui restant plantée dans la chair de mon frère qui s’écroule un peu plus loin vers un buisson. Simon voyant rouge, et voulant en démordre avec cette pourriture qui a osé blesser les hommes de sa vie, ses âmes-sœurs, se positionne en grognant de rage, les crocs sortis, prêt à bondir sur Valentin, mais mon père l’en empêche, en se plaçant devant lui.

    — NON, stop Simon! lui dit mon père par la pensée. Vas t’occuper de Jace, il a besoin de toi, de ton soutient de votre lien, nous on gère le reste. reprend Robert d'un ton déterminé en usant de son pouvoir d'alpha pur pour se faire obéir.

    Alors que Simon se dirige vers mon frère pour l’aider, Robert et moi nous mettons à tourner autour de Valentin, grognant de plus belle, plus fort, montrant nos crocs et nos gueules bavantes, prêt à le bouffer, ce qui je le sens lui donne encore plus de stress et de peur. Je hurle ma vengeance, ma haine, mon envie de le tuer pour qu’il paie l’outrage fait autant à mon oméga qu’à celui de Jace et Simon. J'attire ainsi son attention sur moi, et je vois une lueur de détermination passer dans son regard vert. Je sais qu'il ma reconnu, je le lis dans ses yeux. Il sait pourquoi je suis là, et je comprends qu'il ne se laissera pas avoir si facilement, que d'avoir réussi à mettre Jace à terre lui a redonné confiance et qu'il espère pouvoir faire de même avec moi.

    Alors que Valentin s'élance vers moi, un autre couteau à la main, mon père réagit au quart de tour et lui saute dessus. Leurs deux corps roulent au sol, bataillent âprement dans des cris et des grondements sourds. Finalement je Je vois le couteau voler au loin alors que mon père se redresse de toute sa hauteur au dessus de son adversaire, prêt à l'achever. Alors que Robert hurle a la lune annonçant la fin imminente de ce monstre, un coup de feu retentit dans la nuit, et comme au ralentis, je vois mon père s’écrouler par terre, une plaie sanglante marquant son ventre.


    Valentin se relève avec un sourire victorieux au visage, et tout en me regardant méchamment, il pointe une nouvelle fois son arme sur mon père, prêt à tirer. Mon sang ne fait qu’un tour, ma rage me fait voir rouge, mes poils se hérissent sur tout mon corps et sans lui laisser le temps de faire le moindre geste, je me jette sur lui en un seul bond en hurlant de rage, nous faisant tout deux tomber et rouler au sol.


    Nous nous battons longuement, lui pour sa survie, moi aveuglé par ma haine, puis finalement je parviens à l'immobiliser, le clouant au sol, mes pattes fermement appuyées sur son torse. Je gronde toute ma colère en faisant claquer mes mâchoires a quelques centimètres de son visage. Mes griffes lascèrent ses vêtements, les réduisant en lambeaux et marquant sa peau de longues plaies sanguinolentes qui le font crier de douleur.


    Alors qu’il me supplie de le laisser en vie, mon cerveau me renvoie des images de mon amant mal dans sa peau, son visage pâle et cerné de toutes ses nuits où cauchemars sur cauchemars il ne dort plus, de son corps empli de bleus, d’ecchymoses de toutes tailles, de son mal être qui m'empêche de l'approcher pour le consoler, le câliner comme je devrais, tour ça à cause de lui, de cette ordure.

La douleur de mon oméga me revenant de plein fouet, je mords violemment les bras de Valentin qui tentent vainement de me repousser. Je sens les os de la proie craquer sous mes crocs, et je me délecte de ce son tout autant que du goût de son sang sur ma langue. Totalement habité par ma rage et ma haine, mes griffes lui lacèrent une nouvelle fois le ventre ne laissant qu'un amas de peau rougi de sang. Il hurle sa souffrance et son calvaire, mais je m’en fou, je veux qu’il se taise, qu’il disparaisse, qu'il paie pour ce qu'il a fait à mon âme soeur. Alors sans réfléchir, tandis que des flashs de cette soirée me remontent en tête, que je revois ce monstre violer Magnus sous mes yeux et guidé par ma colère, ma rage, ma folie, je referme mes mâchoires sur son entrejambe avec une violence inouïe et je lui arracher cette partie de son corps qui a déjà fait bien trop de mal. Je recrache le morceau de chair en lambeaux plus loin et je me penche sur lui, lui faisant voir mes crocs dégoulinants de sang. Je gronde sur lui, et plus ses pleurs, ses cris et ses suppliques se font fortes, plus je me délecte de ce moment. C'en est fini de lui, il n'infligera plus jamais de mal à qui que ce soit, et je vais m'en assurer. Je bascule là tête en arrière pour hurler a la mort, puis brusquement, je le mors à la gorge. Un flot de sang emplit ma gueule, accentuant ma folie meurtrière. Mon instinct animal prenant complètement le dessus sur ma conscience, je le mords encore plus fort et plus viscéralement et je bouge ma tête de droite à gauche dans une telle rage furieuse, que je lui arrache la carotide, que je me délecte de manger, comme une gourmandise gagnée.

    Pendant que Valentin se vide de tout son sang dans des gargouillis étranglés, et le voyant encore bouger, je lui dévore le cou totalement avec une extrême violence non dissimulée, lui faisant subir toute la haine et la colère qu’il me fait ressentir. Mon esprit se focalise sur toutes les souffrances qu’il a infligées à beaucoup trop d’omégas, et je vois surtout les yeux de Magnus, ses yeux plein de douleur. Finalement Valentin cesse de bouger et de geindre, la lueur de vie s'échappe de son regard, c'est fini, il ne fera plus de mal, justice a été faite.

    Cette ordure, Valentin est mort, mort, mort.

    Tandis que je dévore consciencieusement ma proie, je laisse mon alpha intérieur savourer son dû, et prendre entièrement le contrôle de moi. Je sens mon côté humain s'effacer lentement au profit de mon loup qui demande à prendre son essor après cette bataille sanglante. 

    Une voix appelant mon prénom me fait me retourner alors que je me détourne des restes de Valentin. Mes yeux accrochent la silhouette de Simon redevenu humain qui se tient à quelques mètres de moi, les mains levées devant lui en un geste peu certain. Il esquissé un léger pas dans ma direction mais mon alpha gronde pour le tenir à distance.

    — Alec... Tout va bien, c'est moi, Simon, ok? Il faut qu'on rentre, Jace et son père sont blessés, ils ont besoin de soins. dit le jeune homme en me désignant les corps de mon frère et de mon père qui sont assis contre un tronc et semblent profondément affaiblis mais vivants.

    Je recule d'un pas, signifiant par ce geste que je refuse de rentrer avec eux. Au fond de moi je sais Je c'est injuste, qu'il faut que je rentre, que je devrais m'inquiéter pour ma famille, mais mon instinct primaire me pousse à vouloir fuir dans la forêt, à épouser ce loup qui me donne tellement de puissance.

    — Alec s'il te plaît, on a besoin de toi... supplie Simon en tentant un nouveau pas vers moi.

    Je gronde à son encontre en faisant claquer mes mâchoires et lui montrant les crocs comme pour le défier d'avancer plus. Je jette un dernier regard en direction de mon père et de Jace, qui me regardent tour deux avec un mélange de crainte et de peine dans le regard, puis rassuré de les voir conscients, je me détourne pour m'enfoncer dans les bois en courant.

    Le vent dans la fourrure, la terre et les herbes sous mes pattes, les odeurs qui m'entourent me donnent un incroyable sentiment de liberté, qui me dont oublier tout mes tourments. Oublié ma colère et ma haine contre ce monstre que je viens de dévorer, et quelque part l'horreur que mon moi humain ressent face à ce que mon loup a fait. Oubliées ces semaines à m'inquiéter quotidiennement, oublié l'impression d'être prisonnier de ma vie, ne reste plus que moi et mon loup, et le sentiment de puissance, d'invincibilité qu'il me procure.

*****

Coucou ici!
Enfin elle est arrivée cette vengeance qui démangeait tout le monde depuis si longtemps ! J'espère avoir été a la hauteur de vos attentes.
Chapitre suivant on retrouvera Magnus pour le dernier chapitre avant ma pause, promis je vous laisserais pas sur un suspense, et je pense que ça va vous plaire.
Comment pensez vous Je Magnus va réagir en voyant qu'Alec ne revient pas?
Gros bisous à la semaine prochaine 😘😘😘

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