Chapitre 28
PDV Alec
Voilà deux jours que Magnus oscille entre sommeil et réveils douloureux, deux jours que je veille sur lui sans discontinuer, apaisant ses crises d'angoisse par mes phéromones apaisantes qui l'aident à retrouver le chemin de l'oubli. Deux jours que je suis quasiment incapable de dormir moi même, malgré la présence rassurante de mon oméga à mes côtés. Je suis trop obnubilé par les images de ce que j'ai vu dans cette baraque de malheur pour fermer les yeux sans craindre de revivre ce moment. Alors je passe on temps à couver Magnus du regard, à caresser tendrement ses cheveux et sa peau, espérant pas ce geste effacer les stigmates de l'enfer qu'il a vécu là bas. Je m'occuper également de panser ses plaies, notamment celle de son poignet, ainsi qu'un profonde morsure qu'il porte à l'épaule et qui lui laissera à coup sur une cicatrice.
L'idée que Magnus porte les traces de cet enfer dans sa chair me révolte et quand je pense que Valentin court toujours quelque part, j'en viens à regretter de ne pas l'avoir tué de mes mains tant que je le tenais.
— Tu n'es pas un tueur Alec, si tu l'avais tué ce soir là, tu en porterais le poids et la culpabilité, car malgré ce qu'il a fait à Magnus, ton coeur et ton âme sont purs, et tu n'aurais pas supporté de vivre avec ça sur la conscience. m'a dit Clary alors qu'elle passait pour veiller sur le sommeil de son frère et m'apporter de quoi nous nourrir.
Malgré les sages paroles de mon amie, je ne peux m'empêcher de garder cette soif de vengeance en moi. Je veux que Valentin paie pour ce qu'il a fait à Magnus, je veux qu'il souffre autant qu'il l'a fait souffrir. Clary a raison, je ne serais pas capable de vivre avec le poids d'un meurtre sur la conscience dût-il être pour venger mon oméga, mais je jure que je trouverais une solution pour qu'il paie, coûte que coûte.
Après la fin du troisième jour durant le quel Magnus a passé son temps à dormir et à cauchemarder, je commence à m'inquiéter de son état. Mes amis essaient de me rassurer en me disant que c'est la conséquence d'un stresse post-traumatique, et je pense qu'ils ont raison, mais mon coeur se fend un peu plus à chaque sanglot étouffé qu'émet mon amour. J'ai tellement mal dans ma chair de le voir souffrir autant... j'ai l'impression qu'il est comme volontairement coupé du monde pour se protéger.
Malgré quelques retours à la conscience, depuis le soir où je l'ai ramené chez nous, Magnus ne m'a plus reparlé. Le peu de réveil qu'il a eu se sont résumés à des crises de panique, puis à des pleurs infinis dans mes bras, puis à un retour à l'oubli à cause de l'épuisement qu'occasionnent ses crises...
Ce soir, je décide de suivre le conseil qu'Alexeï m'a donné un peu plus tôt dans la journée alors qu'il venait veiller sur son ami:
— Tu as essayé de le contacter dans ses rêves grâce à votre lien, comme tu le faisais durant sa captivité? Cela pourrait peut être l'aider à remonter à la surface. a dit le jeune oméga aux yeux améthyste.
J'ai haussé les épaules, mais tout le long de la journée, l'idée a fait son chemin dans ma tête, et ce soir je vais tenter de rentrer en contact avec mon âme soeur. Je m'allonge dans le lit à ses côtés, et j'enlace doucement son corps qui vient de lui même se nicher contre moi, le visage plongé dans mon cou. Je ferme les yeux, puis je me laisse aller au sommeil tout en me concentrant sur Magnus afin de le retrouver. Les ténèbres s'insinuent peu à peu en moi alors que je m'endors, bercé par la respiration de Magnus et ses battements de coeur que je sens contre mon flanc.
Lorsque je rouvre les yeux, je me trouve dans notre petit écrin de nature habituel, au bord de la cascade est de la rivière. Mais les choses semblent différentes de d'habitude. La lumière est plus terne, on n'entend plus le chant des oiseaux, et la cascade est réduite à un filet d'eau. La rivière quant à elle est presque asséchée.
Tout semble mort autours de moi... Même les arbres qui m'entournent sont sombres et n'ont presque plus de feuilles. Ce paysage est désolant et me provoque un frisson de malaise tout au long de ma colonne vertébrale.
Je comprends finalement que cet endroit reflète l'état d'esprit de Magnus, ce qui m'angoisse d'autant plus. Si la dernière fois que nous nous sommes retrouvés ici, tout respirait la vie et l'espoir, aujourd'hui ne reste plus que le chagrin, le désespoir et la détresse...
Je cherche mon amour du regard, mais ne le vois nulle part. Je tente alors de l'appeler, mais seul le silence me répond, glacial, oppressant. Finalement c'est u lourd sanglot de détresse résonnant dans la caverne dissimulée derrière la cascade qui attire mon attention. Mon coeur se serre violemment dans ma poitrine à l'entente de ce son et je m'approche doucement, craignant de que je vais découvrir dans cette caverne.
A l'intérieur, Magnus git au sol, recroquevillé en position foetale et il pleure dans de lourds sanglots de chagrin qui paraissent l'étouffer et l'empêcher de respirer convenablement. Tout son corps est agité de tremblements incontrôlables, qui se muent parfois en cris de détresse déchirants.
Je me précipite à ses côtés, tombant à genoux face à lui, et alors que je pose une main prudente sur lui, il se redresse et s'éloigne violemment avec un gémissement de peur, comme si mon contact l'avait brûlé. Je sens mon coeur se fracasser à mes pieds face au rejet brutal de mon oméga qui me dévisage avec un masque de terreur et les yeux emplis de larmes.
— Chaton? demandé-je d'une voix douce. C'est moi moi mon amour. Tout va bien, tu es à la maison, avec moi, tu te souviens?
Contrairement à mes attentes, mes paroles font redoubler les larmes de Magnus qui se tasse un peu plus contre la paroi de la caverne quand je tente d'avancer vers lui. Comprenant que je n'arriverais pas à le rassurer par mes paroles, je choisis de faire appel à son instinct profond d'oméga afin que nos seconds genres se reconnectent l'un à l'autre. J'espère ainsi parvenir à ramener Magnus vers moi, vers la lumière.
Je ferme les yeux un instant pour me concentrer, et faisant appel à mon alpha intérieur, je lui laisse toute la place pour reprendre son essor. Mon corps se modifie peu à peu et je me transforme en un grand loup noir, comme lors de notre première rencontre chimérique.
Magnus cesse de pleurer en me voyant, puis il m'observe attentivement, sans aucune peur dans le regard, comme s'il me reconnaissait, comme si cette situation lui était familière. Je ne bouge pas, lui laissant le temps de se connecter lui aussi à sa seconde nature. Le temps passe sans que rien d'autre ne se passe que notre intense échange de regard, puis Magnus finit par s'approcher de moi. Timidement il lève une main pour venir effleurer mon museau, puis il plonge ses doigts dans la fourrure de ma tête, caressant mes oreilles dressées, et mon cou avec révérence et admiration.
— Tu es magnifique... souffle t'il si bas que je manque de ne pas l'entendre.
Mon oméga vient appuyer son front contre mon museau, puis ses beaux yeux vert ambrés se ferment, et je sens les modifications de son corps s'opérer alors qu'il redevient le sublime loup blanc que j'ai eu l'occasion de voir lors d'un précédent songe.
Une fois sa seconde nature pleinement présente, je sens s'opérer un changement dans l'attitude de mon oméga. Ce dernier semble profondément ému, et bientôt il glisse sa tête sous la mienne pour me câliner avec ferveur, en gémissant de bonheur, me léchant et me mordillant la peau du cou avec tendresse. Je lui rends ses attentions avec un plaisir non dissimulé, puis quand il se détache de moi pour plonger son regard dans les mien, une lueur traverse le sien, et je sais qu'il est enfin revenu vers moi.
— Sa... Sayang? demande t'il par la pensée, sa voix troublée raisonnant dans ma tête.
— Oui mon amour, c'est moi. c'est fini, tu es en sécurité, je suis venu te chercher, tu peux revenir maintenant.
— C'est... C'est vraiment fini? sanglote t'il, ses yeux se bordant de larmes.
— Oui c'est fini chaton. Plus jamais nous ne serons séparés, j'en fais le serment, je t'aime de tout mon coeur, de toute mon âme. Je t'en prie rentre avec moi.
Une unique larme roule sur sa fourrure soyeuse, que je m'empresse d'écraser de la pointe de mon museau avant de le lécher tendrement. Magnus ferme les yeux, puis il se couche au sol, m'invitant d'un regard à le rejoindre. Je me love contre lui pour lui offrir le câlin qu'il me demande, puis nous nous laissons emporter par nos consciences qui nous ramènent à la réalité.
PDV Magnus
J'ouvre doucement les yeux, reprenant doucement pied avec la réalité, ayant la sensation de me réveiller d'un profond sommeil qui aurait duré une éternité, ce qui à bien y réfléchir est probablement assez proche de la réalité. Mon corps est lové contre celui de mon compagnon, mon visage enfoui dans son cou où je sens son rythme cardiaque paisible ainsi que son doux parfum de cuir et cèdre.
Mon alpha semblant encore endormi, je profite du calme pour faire le point sur mes émotions. Je constate que le rêve que j'ai fait avait quelque chose de très réel, je me souviens qu'Alec m'a dit que j'étais en sécurité et qu'il m'avait sorti des griffes de Valentin. Alors que je me rends compte que tout cela était vrai, une vague d'émotion me submerge brutalement et des larmes inondent mon visage sans que je puisse les contrôler.
Alec est venu. Il m'a sauvé. Comme il me l'avait promis. Un lourd sanglot bloqué dans ma gorge serrée éclate brusquement dans la quiétude de la pièce et je m'effondre en pleurs, me laissant aller à mes émotions pour les libérer. Je m'accroche de toutes mes forces au corps de mon alpha qui commence à remuer à mesure qu'Alec se réveille, probablement à cause de mes pleurs.
Une main douce vient caresser ma tête avec une infinie tendresse et des bras protecteurs se referment sur mon corps secoué de sanglots. Des effluves plus appuyées de phéromones apaisantes emplissent mes narines et mon Omega intérieur gémit de bonheur en sentant notre alpha près de nous prêt à tout pour nous protéger.
— Tout va bien mon amour je suis là... Je suis là... murmure Alec à mon oreille sans cesser de m'envelopper de tout son amour et sa tendresse.
— Sayang... gémis-je en resserrant encore ma prise sur lui, craignant qu'il ne disparaisse si jamais j'avais le malheur de le lâcher.
— Je ne te lâche pas mon amour, plus jamais, je te le jure. souffle t'il en embrassant mes cheveux.
Je lui réponds par un nouveau sanglot mais ne le lâche pas pour autant, me gorgeant de sa présence qui m'a tant manqué. Nous restons ainsi de longues minutes voir même plusieurs heures, je ne sais pas, puis c'est finalement moi qui me détache légèrement de lui pour plonger mon regard dans le sien.
— Tu es vraiment là ? Ce n'est pas un rêve alors? demandé-je d'une petite voix incertaine.
— Oui chaton c'est réel, je suis là. répond mon compagnon avec un sourire tendre.
Je ferme les yeux de soulagement, me laissant envahir par ce sentiment de bien-être qui m'emplit a l'idée que ce cauchemar soir derrière moi. Lorsque je rouvre les yeux, mon regard se pose sur les lèvres d'Alec qui me sourient doucement.
— Embrasse moi. quémandé-je en me tendant vers lui.
Les yeux cobalt de mon amant pétillent suite à ma demande, comme si lui aussi avait eu cette envie sans oser me le demander, puis il l'enlace doucement et me bascule dos au matelas, me surplombant de sa haute stature. Sa main caresse mon visage avec vénération, puis glisse sur ma mâchoire et enfin vient englober l'arrière de mon crâne. Il se penche lentement vers moi et alors que je pense mourir d'impatience, ses lèvres se posent sur les miennes, d'abord délicatement, puis plus fermement.
Un gémissement de bonheur mêlé de soulagement s'échappe de ma gorge. Par l'enfer que ses baisers m'avaient manqué ! J'avale chacun de ses souffle et de ses soupirs, m'abreuvant de ce contact qui redonne vie à mon coeur meurtri en enroulant mes bras autours de son cou pour le maintenir au plus près de moi.
Malgré notre bonheur de nous retrouver enfin, je sens une certaine retenue dans les gestes d'Alec qui semblent extrêmement mesurés comme il craignait de me pousser au delà de ce que je suis capable d'endurer. Je le remercie intérieurement de tant de prévenance à mon égard, sachant pertinemment que je ne suis pas capable de plus que de quelques baisers plus ou moins appuyés et très chastes. Ainsi sa main reste bien sagement posée sur mon cou tandis que la seconde lui sert à se maintenir au dessus de moi sans m'écraser.
Quand Alec me relâche, appuyant son front contre le mien, il inspiré profondément et je sens qu'il est en plein contrôle, que notre baiser bien que tendre et chaste l'a remué et stimulé. Je me crispe légèrement malgré moi quand mon esprit me fait imaginer les mains d'Alec parcourant mon corps de façon intime, me renvoyant inévitablement à ce que j'ai vécu entre les griffes de Valentin. Je le repousse en douceur, camouflant mon trouble et je lui indique que je vais prendre une douche, puis lui demande d'appeler nos amis pour leur demander de venir. En effet ma soeur me manque cruellement et je ne doute pas qu'elle attend avec impatience de pouvoir venir me voir. J'espère aussi voir Alexeï et m'assurer qu'il va bien.
Alec hoche doucement la tête et me laisse m'échapper, sans poser de question. Une fois la porte de la salle de bain fermée derrière moi, je m'appuie contre celle-ci, en fermant les yeux a m'en fendre les paupières, alors que des flashs de ce que j'ai vécu dans mon enfer personnel me reviennent. Je revois le regard froid de Valentin pendant qu'il me battait et me violait sans retenue. Je sens encore dans ma chair la douleur des sévices qu'il m'a infligé et je ressent brusquement le besoin de me laver de toute cette douleur. Je me sens sale de ce que Valentin m'a infligé. Je m'empresse de retirer mes vêtements et je me jette sous la douche sans attendre que l'eau soit chaude, puis saisissant le gel douche d'Alec je commence à me savonner frénétiquement, faisant rougir ma peau, mais peu m'importe. Je dois me laver du contact immonde des sales pattes de Valentin sur moi, je dois le remplacer par la douceur de mon alpha, par son odeur.
Après de longues minutes à laver encore et encore ma peau jusqu'à m'en faire presque mal, je finis pas ressortir de la douche. Je me sens un peu mieux, les images dégradantes ayant enfin quitté mon esprit, et je m'enroule dans une grande serviette molletonnée dans laquelle je plonge mon nez pour y inspirer le parfum de mon amant. Des coups frappés a la porte et la voix d'Alec m'indiquant que nos amis nous attendant me sortent de ma bulle de mal être et je m'active pour finir de le sécher et rejoindre mon amant dans la chambre.
Quelques minutes plus tard, nos amis arrivent a notre porte, et alors que je l'ouvre, ma soeur s'empresse de se jeter dans les bras en pleurant. Je referme mes bras sur elle en plongeant mon visage dans ses boucles rousses, sentant moi même quelques larmes rouler sur mes joues. Nous restons ainsi enlacés de longues minutes sous les regards émus de nos amis, puis quand Clary accepte enfin de me relâcher, je serre Izzy, Simon et Jace contre moi, heureux de les retrouver.
Alors que Jace et Simon s'écartent, je découvre enfin la silhouette d'Alexeï qui semblait camouflé derrière eux. Je suis une fois de plus soufflé par la vénusté s'il dégage, ses cheveux propres semblent luire sous la lumière, son corps mince s'est quelque peu remplumé et ses beaux yeux améthyste brillent de larmes d'émotion. Je lui ouvre les bras et il vient s'y jeter avec un sanglot ému.
— Je suis tellement désolé Magnus! C'est m'a faute si tu es resté si longtemps dans cet enfer... souffle t'il.
— Non petit ange, est grâce à toi que j'en suis sorti, je te dois la vie, merci. murmuré-je en embrassant son front.
Alexeï hoche doucement la tête, comprenant que je ne souhaite pas m'étendre sur ce sujet encore bien trop douloureux et a vif pour moi. Nous nous installons ensuite tous confortablement sur les lits ou les fauteuils, et c'est avec une touchante prévenance que mes amis évitent soigneusement d'aborder le sujet de ce que j'ai vécu dans mon enfer aux griffes de Valentin. Je leur suis reconnaissant de leur prévenance, n'étant pas encore capable d'aborder ce sujet sans partir dans j'en crise d'angoisse.
Nous discutons de tout et de rien, Jace et ses pitreries contribuant à entretenir une douce ambiance légère et agréable. Je remarque du coin de l'oeil que mon ami Omega semble s'être lié au couple d'alphas et si je vous bien que leurs contacts sont timides, les regards qu'ils échangent, eux, ne trompent pas. Je suis heureux pour mon ami qui mérite tout le bonheur du monde, et j'espère de tout coeur qu'il ne trouvera avec mes deux amis.
Je me sens bien, entouré de mes proches, de ma famille et malgré quelques flashs incontrôlés de mon enfer qui me crispent parfois et les regards voiles d'inquiétude de mon alpha que moi, je parviens finalement à me plonger entièrement dans l'instant en me nichant dans les bras protecteurs d'Alec.
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Coucou tout le monde!
Voici le nouveau chapitre de BJ avec cette fois plein de fluff ! Ça fait du bien hein?❤️
Vous l'aurez compris Magnus a encore du travail pour passer au dessus de son trauma suite à ce qu'il a vécu mais promis je ne sépare plus Malec désormais ❤️❤️❤️
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