Chapitre 20
PDV Alec
Une peur viscérale qui me coupe la respiration et coure sous ma peau comme un poison brûlant tout sur son passage, les larmes coulant sur mes joues, traçant des sillons glacés dans ma chair à vif, la sensation que mon coeur m'est arraché de la poitrine pour être piétiné au sol avec sauvagerie, une douleur qui déchire mon âme en un millier de petits morceaux qui s'éparpillent au vent. Il a disparu... Magnus, mon amant, l'amour de ma vie, mon oméga a disparu sans laisser de trace hormis quelques gouttes de sang sur cette neige immaculée qu'il aimait tant admirer des heures durant...
— Magnus!!! hurlé-je de désespoir, l'une de mes mains tenant toujours le téléphone de mon oméga s'enfonçant dans la neige glacée tandis que l'autre se serre compulsivement dans mes cheveux à mesure que mes sanglots prennent de l'ampleur, menaçant de m'engloutir.
Je suis incapable de bouger, ou de penser clairement, seul Magnus et sa disparition occupent mon esprit, et ces trois mêmes mot qui tournent dans ma tête, me rongeant de l'intérieur: Magnus a disparu.
Je sens des mains, probablement celles de Jace, se poser délicatement sur mes épaules pour me relever. Je me laisse faire, incapable de me focaliser sur autre chose que la détresse qui m'envahit. Mon alpha intérieur hurle lui aussi de douleur, redoublant mes pleurs et mes sanglots déchirants. Mon frère m'enlace délicatement, me murmurant des paroles apaisantes, mais je ne les entends pas, le sang qui bat à mes oreilles et les mots aussi tranchants que des lames de rasoir qui tourbillonnent dans ma tête assourdissent tout autours de moi.
Sans que je ne m'en rende réellement compte, Jace m'entraine avec lui, nous éloignant du dernier endroit où a été vu mon oméga. Quelques minutes plus tard, nous entrons dans ma chambre, où il me guide vers mon lit pour m'y allonger avec des gestes précautionneux. Je me laisse faire, et je me roule en position foetale au milieu des draps, en serrant de toutes mes forces l'oreiller de Magnus entre mes bras, mon visage baigné de larmes enfoui dans l'étoffe soyeuse qui porte encore son odeur de bois de santal et agrumes que j'aime tant.
J'ai à peine conscience de ce qu'il se passe autours de moi. J'entends distraitement Jace passer quelques coups de fil, puis après quelques minutes, la porte de la chambre s'ouvre. Je sens le matelas s'affaisser à mes côtés, et relevant le regard, je distingue ma jumelle dont le regard noir reflète toute son inquiétude. Elle vient me serrer dans ses bras en silence, tandis que Jace prend place dans mon dos, et je m'accroche à eux comme à des bouées de sauvetage, mes sanglots redoublant d'intensité alors que je hurle ma douleur à m'en arracher la voix.
Nous restons ainsi étroitement enlacés durant de longues heures, puis finalement vaincu par l'épuisement, je sombre dans un sommeil profond, sans rêve, uniquement d'oubli, comme si mon esprit se déconnectait de la réalité pour m'épargner l'espace de quelques heures.
Lorsque j'émerge enfin du sommeil, les premières lueurs du jour filtrent à travers les rideaux de la chambre. J'entends des murmures dans un coin de la chambre, que je reconnais comme ceux de ma fratrie. Je me redresse doucement en position assise pour me tourner vers Jace et Isabelle qui lèvent le regard vers moi en me voyant bouger.
Ils n'osent visiblement pas parler, ne sachant sans doute pas quoi me dire, mais je ne leur en veux pas. Je me lève du lit d'un pas légèrement vacillant de fatigue, puis en désignant la salle de bain, je leur fais comprendre que je vais prendre une douche.
Je me glisse dans la pièce d'eau où j'ôte mon pull mon t-shirt, ainsi que mon jean. Mon regard tombe sur mon poignet orné du cadeau que Magnus m'a fait à Noël: un Mâlâ en bois de santal dont les perles d'un brun presque rouge sont gravées de fines lettres dorées formant les mots Aku Cinta Kamu Sayang. Je t'aime chéri... Je caresse les perles de bois de mes doigts tremblants, puis les larmes se mettent à rouler sur mes joues à mesure que la plaie béante de mon coeur se remet à saigner. Par l'ange! J'ai si mal! Faites que Magnus aille bien, faites qu'il me soit rendu, je ne pourrais pas survivre sans lui...
Tombant au sol, je ramène mes jambes contre mon torse, et je commence à me balancer d'avant en arrière en répétant inlassablement ma prière à l'ange dans des murmures étranglés de sanglots, puis quand la douleur devient trop insoutenable, je crie, hurle ma peine, terrassé par ma détresse.
Aussitôt après le début de mes cris, la porte de la salle de bain s'ouvre brusquement sur Jace qui vient m'étreindre fortement, me berçant dans ses bras avec douceur, ma tête reposant sur son torse.
— Je... Je peux pas Jace... gémis-je. C'est trop dur, je... J'ai besoin de lui...
— Ssshhh.... On va le retrouver d'accord? souffle mon frère en caressant mes cheveux.
— Comment? On ne sait même pas ce qu'il s'est passé, ni s'il est encore en vie! m'écrié-je au désespoir en me redressant.
Jace saisit mon visage entre ses mains pour capter mon regard et plonger ses orbes vairon dans les miennes.
— Alec. S'il était mort, tu l'aurais senti. L'alpha en toi l'aurait senti, même si vous n'êtes pas imprégnés. On va le retrouver, ok? Je te le promets.
Je hoche doucement la tête avant de me jeter dans les bras réconfortants de mon frère. Nous restons ainsi enlacés le temps que je me calme, puis il m'aide à me doucher, puis me guide jusqu'à la chambre où nous ont rejoint Clary et Simon, à peine rentrés de leur voyage artistique. Mes amis me lancent un regard triste, puis ils viennent m'étreindre avec émotion.
Eux aussi semblent affectés par la disparition de Magnus, et même s'ils ne le disent ni ne le montrent, je sais qu'il sont très inquiets. Je m'assois lassement sur le lit aux côtés de Clary, que j'enlace, sentant son désarroi et son inquiétude pour son frère. Elle se blottit dans mes bras, laissant apparaitre quelques larmes qu'elle sèche rapidement, se recomposant un visage déterminé.
Levant le regard sur mes amis, je peux voir qu'ils ont tous la profonde envie de retrouver mon oméga et de le ramener parmi nous. La détermination de mes amis me touche profondément, et me fait du baume au coeur. Puis soudain, je fronce les sourcils, me rendant compte de l'absence d'Alexeï. Où est-il?
— Vous savez où est Alexeï?
Mes amis échangent quelques regard avant de secouer tristement la tête.
— Non, j'ai essayé de l'appeler plusieurs fois depuis hier soir, mais il ne répond pas et personne ne l'a vu depuis le dernier cours de la journée d'hier. répond finalement Jace.
— Vous croyez qu'il aurait pu être enlevé avec Mag's? souffle Clary.
— Possible. Après tout Alexeï était avec Magnus toute la journée hier, puisque nous étions tous absents. J'imagine que Valentin s'en sera pris à lui aussi faute de pouvoir s'occuper de Magnus seul. réfléchit ma soeur en jouant avec les cheveux de sa compagne qui est revenue se lover dans ses bras.
L'évocation de Valentin Morgenstern fait bouillir mon sang de haine, et il me faut souffler un grand coup, et serrer mes poings de toutes mes forces en fermant les yeux pour me calmer. Si Valentin est réellement là dessous, ce dont je ne doute pas, je jure que je lui mettrai la main dessus et ce jour là, il aura affaire à la fureur d'un alpha au sang pur. Je vais le massacrer jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien de lui.
— Je vais accentuer mes recherches au sujet de Morgenstern, j'attends des infos de mon frère qui travaille dans la police, il devrait pouvoir me donner les pièces qui manquent au sujet de ce qui est arrivé à Valentin après la mort de son père. annonce Simon, me tirant de mes pensées morbides.
— Et moi je vais aller me renseigner sur le campus savoir si quelqu'un a vu quoi que ce soit hier soir. dit Isabelle.
— Bien, j'accompagne Izzy, on ira plus vite ainsi dit Clary, Jace et Alec vous devriez donner un coup de main à Simon, après tout plus vous êtes à chercher, plus vous aurez de chance de trouver une piste.
Nous hochons tous la tête, galvanisés par la détermination qui nous lie, et tandis que les filles partent sur le campus à la pêche aux infos, je suis les garçons dans leur chambre. Ils s'installent chacun à leur bureau devant leur écran, tandis que je fais de même avec mon PC portable, assis à même le sol, l'appareil posé sur le lit.
Nous passons plusieurs heures à chercher des infos au sujet de Morgenstern, et alors que je commence à perdre espoir après le énième article traitant du suicide de son père en prison, le téléphone de Simon sonne soudain, nous tirant tout trois de nos recherches. J'observe mon ami discuter avec son frère, puis quand il raccroche, je m'approche de lui, tout comme Jace, alors qu'il se met à pianoter frénétiquement sur son clavier pour aller ouvrir les résultats de recherches de son frère.
Plusieurs fiches des services sociaux au nom de Valentin Morgenstern s'affichent à l'écran. On l'y voit enfant, et en parcourant les documents des yeux, je comprends rapidement qu'il n'a jamais quitté le système social qui gère les orphelins du pays. Visiblement, Valentin n'a jamais été adopté, et a passé son enfance en orphelinat jusqu'à ses seize ans, où il s'est émancipé.
De nombreux compte rendus de ses séances avec un psychiatre révèlent une personnalité instable, mythomane, à la limite de la schizophrénie et profondément haineuse à l'égard des omégas. A l'âge de 14 ans, il a même violemment agressé l'une de ses camarade oméga de l'orphelinat. Il l'a violée, puis battue à mort avant de l'abandonner dans le sous-sol de l'établissement où elle a été retrouvée plusieurs heures plus tard, déjà dans le coma.
Je frémis d'horreur en lisant ce que ce type a pu infliger à des omégas tout au long de sa jeunesse, et il me faut toute ma concentration afin de ne pas m'effondrer en l'imaginant infliger pareil sévices à Magnus.
Finalement, une photo de lui le jour de son émancipation me provoque une brusque inspiration, ainsi qu'à mes deux amis.
— Ce... C'est impossible! souffle Jace, les yeux écarquillés.
Je sens mon coeur tomber au sol, s'y fracassant en un millier de morceaux. C'est ma faute... Là, sous mes yeux, la photo d'un jeune homme brun aux yeux verts. Un jeune homme qui, bien qu'il ait pris quelques années depuis le jour de ce cliché et facilement reconnaissable. Il n'y a aucune place au doute, ce jeune homme c'est Alexeï.
PDV Magnus
Je m'éveille avec une douleur lancinante qui me vrille le crâne. Détaillant ce qui m'entoure je ne tarde pas à comprendre que je me trouve dans une sorte de sous sol, enfermé dans une cage à peine plus grande que la salle de bain de ma chambre étudiante.
Je ne me souviens pas de ce qu'il s'est passé ni de comment j'ai atterri ici. Tout ce dont je le rappelle c'est que je rentrais à la résidence étudiante sur le campus après la nuit tombée suite à un cours qui s'était attardé. Je marchais tranquillement dans la neige fraîche profitant du calme cotonneux de cette couche de cristaux blancs, quand un coup porté à l'arrière de ma tête m'a fait vaciller sur mes pieds avant que je ne perde connaissance.
Alors que je cherche à comprendre qui m'en voudrait au point de m'enlever et de me séquestrer de la sorte, une lumière s'éclaire dans ma tête. Ce ne peut être que LUI, c'est le seul qui à ma connaissance en a après moi et puis c'est le seul qui selon lui a de bonnes raisons de vouloir s'en prendre à moi. Valentin.
Je me redresse en gémissant, m'aidant des barreaux de ma cage pour observer plus attentivement mon environnement. Le sous sol dans lequel je suis enfermé est faiblement éclairé, mais je distingue une autre cage vide voisine de la mienne, dont la porte est entrouverte. Soudain, un cri de souffrance explose au dessus de ma tête. Une voix suppliante et sanglotante qui me fait frissonner d'horreur.
Les suppliques résonnent encore de longues minutes dans la pièce du dessus, accompagnées de grincements rythmés et de grognements d'effort. Peu à peu, je comprends ce qu'il se passe dans cette pièce que je devine être une chambre. Un jeune homme est en train de se faire violer, et malgré ses prières, son bourreau ne semble pas disposé à cesser sa torture. Je finis par plaquer mes mains sur mes oreilles en sanglotant. Je sais que je serais le prochain, Valentin va me faire payer la mort de son père, et puisque je n'ai pas de descendant, il va me tuer, accomplissant enfin la malédiction que son ancêtre a jeté sur ma lignée.
Finalement, après plus d'une heure, les cris cessent enfin, et des pas se font entendre dans les escaliers de bois menant au sous sol. Un homme de grande taille pénètre dans la pièce en tenant un corps nu et fin sur son épaule. Il le jette sans ménagement dans la cage voisine avant d'en refermer la porte à double tours, puis il se tourne vers moi. Il s'approche doucement de ma cage, et je reconnais soudains ces traits fins, ces cheveux noirs et ces yeux verts. Alexeï.
— Tu dois te demander ce que je fais là pas vrai Magnus? ricane t'il en me dévisageant froidement.
— Alexeï? Qu'est-ce que...
— Tu la fermes! hurle t'il soudain en plaquant une sorte de bâton aux barreaux sur lesquels je suis appuyé.
Une vive décharge électrique me brûle les doigts et me fait m'écarter de la cage en criant de douleur. Je m'effondre sur le sol en tenant mes bras contre mon torse, un regard d'incompréhension posé sur mon bourreau. Pourquoi Alexeï mon ami me fait-il ça? Est-il complice avec Valentin? Et lui, où est-il?
— J'aime te voir te triturer l'esprit pour essayer de comprendre ce qu'il se passe ici. Je dois dire qu'après tous ces mois passés avec toi et ta bande de minables à jouer les bon petits alphas tout doux et gentil, raaah putain! Ca fait un bien fou d'être enfin moi même!
Je le dévisage ne comprenant toujours pas ce qu'il est en train de me dire. La peur s'insinue dans mon corps, me donnant des frissons de malaise et me retournant l'estomac. Nul doute que je me suis lourdement trompé au sujet de mon ami, mais je ne parviens pas à comprendre son lien avec Valentin, si lien il y a bien.
— Enfin après toutes ces années à te traquer et à me renseigner sur toi, j'arrive au terme de ma vengeance! Tu vas payer Magnus, tout comme tes ancêtres ont payé pour l'affront qu'ils ont fait à Tobias. Tu vas souffrir pour toutes les souffrances que ma famille a subi toutes ces années à cause des tiens! Tu vas payer pour la mort de mon père! Et surtout, ta foutu lignée d'âmes soeurs pure va s'éteindre avec toi puisque tu n'as pas de descendance. ricane t'il, en me toisant d'un regard fou et empli de haine.
Mes yeux s'agrandissent à mesure que j'entends ses paroles et que j'en comprends le sens. Cet homme que je croyais être Alexeï Strakweather, mon ami depuis tous ces mois n'est autre que Valentin Morgenstern, l'homme qui a juré ma mort et l'extinction de ma lignée.
— Valentin... haleté-je.
— Je vois que tu as fini par comprendre. Bien. Je dois dire que tu m'as donné du fil à retordre Magnus. Il a fallu que je revoie mes plans au dernier moment, je pensais avoir réussi à éloigner cette idée idiote d'imprégnation de vos esprits, mais il faut croire que j'avais sous estimé votre lien d'âmes soeurs.
Tout ces moments passés avec lui me remontent en tête, les regards étranges qu'il me lançait parfois, les comportements parfois limite qu'il avait à mon égard, provoquant la jalousie d'Alec. Les questions en apparence anodines qui lui ont donné exactement toutes les informations dont il avait besoin afin de me mettre la main dessus. La réaction qu'il a eu quand je lui ai avoué vouloir me faire marquer par Alec lors de mes prochaines... Par l'enfer! Mes prochaines chaleurs! je suis à moins d'une semaine de début de mes chaleurs et je n'ai pris aucun suppresseur...
— Je dois dire que même si j'ai du avancer mes projets, ta confession au sujet de tes suppresseurs et de votre souhait d'imprégnation a été du pain béni pour moi! Je rêve de te marquer pendant que je te baiserais violemment depuis toujours. Et si en plus c'est durant le pic de tes chaleurs, c'est encore mieux! Ainsi tu en redemanderas encore et encore sans même te débattre, comme la petite pute que tu es.
Je frémis d'horreur en comprenant que c'est mon besoin de me lier à mon alpha qui m'a condamné. Si je n'avais pas parlé de cette histoire d'imprégnation, si seulement j'en avais gardé le secret comme Alec et moi le souhaitions, nous aurions pu nous unir et j'aurais été protégé par sa morsure. Au lieu de quoi, c'est ce malade qui va me voler cette chance, cet instant dont je rêve depuis toujours. Et ce par ma faute, à cause de ma trop grande propension à faire confiance aveuglément.
Une larme coule sur ma joue alors que je songe à Alec qui doit se faire un sang d'encre à mon sujet, Alec qui n'a aucune idée de ce qu'il se passe ici, Alec qui doit être en train de remuer ciel et terre pour me retrouver, et qui s'il me retrouve jamais ne retrouvera qu'un oméga brisé, marqué par un autre...
Valentin insensible à ma détresse, m'offre un sourire sadique en prenant un malin plaisir à me décrire ce qui m'attend, ce qu'il compte me faire subir afin de me punir. Me punir pour une chose dont je ne suis pas responsable, me punir d'être un oméga, me punir d'avoir trouvé mon âme soeur...
*****
Coucou tout le monde!
Surprise! un petit chapitre bonus parce que j'avais envie de vous faire plaisir!
Révélation! Celui que nous prenions pour Alexeï est en réalité Valentin! Donc, vous aviez raison de vous méfier de lui, car il était extrêmement louche ^^
Néanmoins je ne mentais pas en disant que Alexeï n'est pas un méchant, vous verrez ça dans le prochain chapitre ;)
Je vous laisse théoriser la dessus XD
Bon ce chapitre est angoissant et profondément triste je sais, mais c'est le but de ces chapitres... Ne me tuez pas tout de suite, sinon vous n'aurez pas le happy end promis.
J'espère néanmoins que ça vous a plu.
Je vous dis comme toujours au week end prochain (ouais disons week end car je publie jamais le dimanche en réalité XD) pour un chapitre côté Magnus très dur, prévoyez les mouchoirs pour vous et les couteaux pour Valentin!
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