28 ~ Pneumonia

« Cher Michael,

Si tu savais à quel point je m’en veux de t’avoir ignoré. Je sais que mon attitude n’est en rien excusable mais s’il-te-plait comprends moi, j’avais l’impression que tu t’étais moqué de moi, que tu avais profité de ma naïveté. Je m’en veux de t’avoir accusé de la sorte sans réellement te connaitre.

Ces derniers temps j’ai appris beaucoup de choses sur les gens autour de moi, mais c’était tellement dur à assimiler que je ne savais plus qui croire, je ne savais plus à qui me confier pour en parler car tu n’étais plus là. C’est d’ailleurs à ce moment-là que je me suis rendu compte que te parler me manquait, je regrettais nos échanges de lettres… Tu me manquais tout simplement.

Je sais que ce n’est pas réciproque, que tu as sans doutes voulu m’oublier en partant pendant ces deux semaines et j’imagine que tu ne liras pas cette lettre ou bien que tu n’y répondras pas tant je t’ai déçu. Mais même si j’écris dans le vide, je tenais à poser ces mots sur le papier, j’ai accumulé un trop lourd fardeau en moi et j’ai besoin de m’en défaire un minimum. Et il n’y a qu’avec nos lettres que j’y arrive.

Je ne sais quoi dire si ce n’est que j’espère que tu trouveras la force de me pardonner, je t’ai jugé trop vite, j’ai été égoiste à croire que c’était un énième complot contre moi, pas un instant je n’ai imaginé que tu pouvais souffrir, caché derrière ce paravent. J’espère qu’un jour tu trouveras le bonheur.

Merci d’être revenu, même si tout sera différent.

Heidi. »

*

        Une semaine plus tard Michael ne m’avait toujours pas répondu si bien que j’en arrivais à me demander si ça n’avait pas plutôt été Ashton, après tout lui aussi avait fait un peu de guitare. Mais mon cœur ne voulait s’y résoudre, c’était Michael, c’était notre chanson.

        Mais visiblement il ne veut plus me parler, je me retrouve dans la même situation que lui lorsque j’avais ignoré ses lettres, c’est terriblement frustrant de se dire que cette personne est juste à côté, qu’il n’y a qu’un mur et un paravent qui vous en sépare mais que malgré tout c’est comme s’il y avait un fossé.

Je l’ai bien mérité.

*

        Rudy est de nouveau absent et cette fois-ci Elonwy s’est également absentée, apparemment pour s’occuper de lui. Quel genre d’ami suis-je ? Qu’ai-je fait pour lui ? Pendant ces trois dernières semaines j’ai passé mon temps à ruminer mes pensées contre moi-même, j’ai sombré dans la folie pour la simple et stupide raison que Michael était parti. Michael, un garçon que je ne connaissais que depuis un mois et que je n’avais jamais vu, alors que mon meilleur ami, celui que je considérais comme le frère que je n’avais jamais eût, lui était très malade et pas même un instant je n’ai pensé à aller le voir. Non, je me suis laissé dépérir dans ma prison imaginaire, persuadée que tous les malheurs du monde m’étaient destinés alors qu’il y avait pire que moi. Comment puis-je être aussi égoïste ?

        A midi j’évite le réfectoire, je sais que je serai seule à une table, sans amis. Et qui dit seule dit Erudits à la charge et ça je ne veux pas, je ne veux plus entendre parler d’eux. Alors je sors directement de la fac, sous le regard inquiet de Calum et me dirige vers un petit snack pas loin de là. Le ciel est lourd, entre gris et blanc, signe que bientôt il neigera et je ne peux que m’en réjouir, mais ces derniers temps plus rien ne me réjouis réellement. Le seul espoir que j’avais eût c’était lorsque Michael était revenu, mais j’aurais dû m’y attendre, il me repousse. Et il a raison, ils devraient tous me repousser pour mon attitude égoïste.

        Je suis de nouveau prise dans ma spirale de pensées négatives, ne regardant pas lorsque je suis sur le point de traverser et m’apprête à mettre un pied sur la route lorsqu’on me tire en arrière. Je pousse un petit cri et balance mes bras dans le vide, cherchant à me retenir contre quelque chose. Je suis certaine qu’il s’agit d’un Erudit ou d’un complice, bientôt je vais voir un flash et la prochaine une du journal sera ma pathétique chute devant le campus. Mais bizarrement je sens deux bras me retenir et ma tête heurte bientôt le ventre musclé de quelqu’un.

« - Tu n’as jamais appris qu’il fallait regarder avant de traverser ? –Je sursaute et me tourne vivement pour voir le visage palôt de Luke, le bout de son nez et ses pommettes virant au rouge sous la pression du vent frais-

-Luke ! Qu’est-ce que tu f…

-J’allais rentrer chez moi pour manger un petit bout quand je t'ai vue et toi ?

-J’allais me prendre un petit quelque chose au snack.

-Tu ne manges pas au réfectoire ?

-Non –Dis-je en baissant la tête-

-Pourquoi ?

-Car je suis seule et que je ne mérite rien d’autre. »

        Il hausse un sourcil tandis que je le remercie de m’avoir fait sortir de mes pensées, prenant le chemin du snack jusqu’à ce qu’il me retienne par le poignet. « Viens manger chez moi, tu ne vas pas rester toute seule sur le campus. » Je me retiens de lui balancer que si, mais je n’aime pas passer pour un Caliméro devant les gens, je préfère rester neutre, discrète, quitte à ne pas montrer mon mal-être. Mais Luke l’a compris. Je finis par accepter et nous prenons le chemin ensemble, ressentant l’un comme l’autre cette terrible sensation d’être suivi et observés. Comment peut-on s’y habituer ?

*

        Pas de doutes Luke Hemmings est bien ce qu’on peut qualifier de gosse de riche. Peut-être est-ce pour ça que lui et Ashton se sont mis en binôme, bien que je ne comprenne pas pourquoi ce dernier ne s’est pas mis avec Michael. Sa maison de style victorienne est gigantesque, presque trop lumineuse ce qui lui donne un côté superficiel. Mais je pense qu’on s’y habitue au bout de 24 ans. Je regarde Luke en coin, à la différence de moi qui pose mon regard sur chaque coin de mur, lui se contente de fixer le sol d’un air blasé. On a beau imaginer que les enfants de riches ne manquent de rien, que l’argent résout tous leurs problèmes, il leur manque finalement quelque chose et ça se remarque dans leurs yeux, il leur manque de la normalité, tout ici est disproportionné, même à la fac sa réputation rien qu’auprès des jeunes filles est exagérée, si à cela on rajoute les Erudits… Je comprends que Luke puisse avoir ce regard amer sur les choses. Et il en va de même pour Ashton, en dépit de l’attitude qu’il essaye de se donner, il est clair qu’il n’est pas heureux et je suis prête à parier que l’abandon de Calum, son seul et réel ami qui ne l'avait pas aimé pour son argent, en était une des causes.

« - Tu te plais ici ? –Je demande timidement-

-Je ne sais pas, c’est bien trop grand pour moi –Il soupire- Parfois je me dis que comme Daphnée ou Ashton je préférerais vivre dans un petit appartement, mais je n’ose pas faire le pas. Mes parents ne comprendraient pas.

-Daphnée avait une grande maison ?

-Du temps où sa mère, ma tante, vivait ici oui. Mais maintenant tout a été vendu.

-Est-ce que tu la vois de temps en temps ?

-Daphnée ? Non je ne l’ai pas revu depuis plusieurs mois et elle ne me donne pas de nouvelles non plus. D’un côté à quoi ça lui servirait de se rappeller nos mauvais jours. »

        Je déglutis mais n'ose pas continuer sur ce sujet, préférant le suivre en silence. Il pose son sac et me fait le suivre dans sa cuisine qui est l’équivalent de mon appartement avec le balcon assemblés. C’est vrai que c’est assez impersonnel et on se sent vite mal à l’aise, mais les goûts des autres ne se critiquent pas.

        Nous déjeunons dans le silence absolu, ce qui augmente ma gêne dans cette fichue pièce où chaque son semble résonner plus qu’à la normale. On se croirait dans une pièce de théâtre. Par moment je me risque à regarder Luke. Est-ce que vraiment Michael lui ressemble actuellement ? Ou bien ce dernier m’avait menti en se décrivant exprès comme Luke pour que je ne soupçonne rien le soir de la soirée d’inté ?

« - Ne me dis pas que toi aussi tu me trouves beau –Dit Luke sans lever la tête de son assiette-

-Euh je ne…

-Je sais que tu m’observes, à force j’ai l’habitude je n’ai même plus besoin de lever la tête.

-Oh eh bien. Oui, tu es beau, mais rassures-toi, je ne vais pas m’inscrire dans ton fanclub.

-Merci –Il lève doucement la tête et m’adresse un petit clin d’œil ce qui détend un minimum l’atmosphère-

-Au fait j’ai réussi à trouver un exemplaire du journal des Erudits –Le maigre sourire qui avait pris place sur les lèvres du blond disparaît aussitôt-

-Comment tu as fait ?

-J’ai fouillé chez Calum –Dis-je les joues rouges-

-Alors il fait bien parti de ceux qui écrivent ce torchon ?

-Je ne sais pas s’il participe mais en tout cas il avait un seul exemplaire qui datait de Mai/Juin.

-Pas étonnant –Grommelle-t-il- Non vraiment tout concorde. Je suis catégorique Heidi, méfie-toi de Calum Hood, les garçons et moi on aimerait éviter qu’il t’arrive quoi que ce soit. Déjà que depuis peu tu as ta place dans cette saloperie de journal.

-De toute façon les Erudits me détestent, je pense que depuis longtemps j’ai ma petite place de réservée dans ce merdier. Ils attendaient juste une bonne occasion.

-Ce n’est pas une raison pour prendre les choses à la légère, ils peuvent ruiner ta vie –Dit-il sur un ton grave- Ils l’ont déjà fait pour certaines personnes.

-Tu voudrais que je me cache, comme toi ? Comme Michael ?

-Encore une fois tu parles de quelque chose que tu ne peux pas comprendre, mais non je te demande juste d’être prudente.

-Je ne sais plus qui croire Luke –Dis-je en posant ma fourchette, sentant mes démons revenir à la charge-

-Je suis désolé que tout ceci te retombe dessus Heidi. »

*

        Avant de partir Luke me fait visiter sa maison, confirmant l’hypothèse du gosse de riche blasé de son élément. Dire que Calum rêverait d’avoir une maison comme celle-ci, il rêverait d’être riche et de combler sa mère comme elle l’a comblé. Mais si au moins il pouvait comprendre ce qu’Ashton avait essayé de lui dire en lui reprochant son attitude profiteuse. Ce qu’il avait voulu dire c’est que l’argent ne fait le bonheur de personne, au contraire l’argent isole les personnes et Ashton voulait seulement protéger son ami de cette malédiction dorée. Je soupire.

L’être humain est bien compliqué parfois.

*

        Une nouvelle semaine s’écoule et toujours aucune réponse de Michael, seulement aujourd’hui ce n’est pas ça qui me pèse. Non aujourd’hui c’est l’absence de Rudy qui me ronge un peu plus. J’ai appris par Elonwy qu’il était retourné chez ses parents en campagne pour s’y reposer et respirer l’air pur, mais est-ce que cela va suffire ? Depuis que je le connais Rudy a toujours souffert d’une forme d’asthme particulière et cette fois-ci il semblerait que ça ait pris une toute autre forme. Je me tiens sur mon balcon, faisant les cents pas à mesure que les tonalités du téléphone se font entendre. C’est la seule façon pour moi d’être à ses côtés maintenant qu’il est retourné dans sa famille. L’attente est longue et bientôt je me ronge les ongles pour contenir mes craintes.

« Allô ? –Mon cœur rate un battement à l’entente de la voix de la mère des Jumeaux-

-Astrid c’est Heidi ! –Dis-je précipitamment-

-Oh Heidi comment vas-tu Trésor ? –Je mords ma lèvre, comment peut-elle m’appeler Trésor alors que j’ai totalement ignoré la détresse de son fils ces derniers temps-

-Ce n’est pas mon état qui importe –Dis-je avec maladresse- où est Rudy ?

-Il se repose  dans sa chambre, il a beaucoup toussé cette nuit et ça l’a empêché de dormir.

-Son asthme ne se calme pas ?

-Oh ce n’est plus vraiment de l’asthme à ce stade –Me dit-elle d’une petite voix qui me glace le sang-

-Qu…

-Il a une pneumonie Trésor. »

        Je sens qu’elle essaye de me dire ça avec le sourire, sa voix est douce, comme quand elle me parlait des fleurs qu’elle venait de planter. Mais là elle ne me parle pas de fleurs, elle me parle de son fils, de son fils atteint d’une pneumonie alors que ce dernier est déjà asthmatique. Elle se force à sourire et moi je me laisse tomber sur mon canapé, le souffle coupé aussi bien par ma chute que par ce que je viens d’entendre. Pourquoi on ne m'a rien dit ?

« - Heidi ça va ? –Me demande Astrid au téléphone alors que j’essaye de me redonner consistance- Heidi ?!

-I...Il m’a pourtant dit qu’il allait mieux ! –Dis-je dans un souffle-

-Il ne voulait pas t’inquiéter, apparemment tu as loupé deux semaines de cours, ça ne te ressemblait pas alors il était terriblement inquiet et…

-Pourquoi ! »

        Tout était de ma faute. A force de jouer les égoïstes je suis passé à côté de ce qui était essentiel. J’ai cru Rudy lorsqu’il m’a dit aller mieux, je n’ai pas cherché plus loin alors que son visage indiquait clairement qu’il mentait. Je me suis rassurée avec ses paroles et j’ai essayé de régler mes problèmes plutôt que de le soutenir lui. Pire encore, je l’ai inquiété alors que j’étais simplement en train de me prendre la tête pour un rien tandis que sa santé à lui se détériorait de jours en jours. Je suis un monstre.

« - Je veux venir le voir ! –Dis-je brusquement au téléphone-

-Heidi il est très fatigué.

-Je ne peux pas le laisser comme ça ! C’est mon meilleur ami et moi je l’ai abandonné, je ne veux pas que si il…il..

-Heidi il va s’en sortir –Dit-elle dans le simple but de me rassurer-

-Et si jamais il ne s’en sortait pas ? Si jamais il partait avec cette image de moi qui ne me suis pas souciée de lui lorsqu’il en avait le plus besoin? –D’épaisses larmes dévalent mes jouent rougies par le froid-

-Trésor tu es sa meilleure amie quoi qu’il arrive, il sait que tu es passé par des épreuves douloureuses ces derniers t…

-Cette douleur n’était rien comparée à ce que lui doit ressentir aujourd’hui ! Je n’ai aucune excuse pour justifier ce que j’ai fait ! Je veux le voir !

-Heidi ce n’est pas raisonnable.

-Je veux le voir ! –Crié-je-

-Bon très bien, tu passeras ce week-end, avec Elonwy, mais je t’aurais prévenu, il est mieux que tu gardes une bonne image de lui plutôt que celle que tu vas voir ce week-end.

-Je m'en moque ! Ce que je veux c’est que lui puisse voir que je suis là pour lui ! –Dis-je ne reniflant-

-Très bien. Bon je te laisse je vais lui préparer son traitement. A ce week end Trésor, prends soin de toi. »

        Je raccroche, lançant mon téléphone contre le canapé de mon balcon. Pourquoi continue-t-elle à s’inquiéter pour moi alors que son fils est mourant ?! Ma détresse n’était qu’une comédie comparé à la sienne, j’ai tellement honte de moi. Je me laisse tomber à genoux sur le sol rigide et pousse un petit cri de douleur avant d’enfouir ma tête dans le canapé pour y pleurer.

« -Heidi est-ce que ça va ? –Mumure Ashton derrière le paravent-

-L…Laisse-moi !

-C’était ton meilleur ami ? J’ai vu Elonwy avant-hier et elle m’a dit qu…

-LAISSE-MOI !

-Pour que tu finisses comme la dernière fois ? Non merci ! –Dit-il d’une voix sévère- Alors maintenant tu m’écoutes. Tu vas arrêter ton cinéma, chialer ne va pas t’aider à avancer, moi par exemple mes larmes ne m’ont jamais ramené l’amitié de Calum ! Alors tu vas simplement te bouger et continuer à aller de l’avant c’est clair ? Maintenant que tu sais qu’il y a plus grave que tes petits soucis sur cette Terre, fait en sorte de faire les choses dans le bon sens ! QUOI ?! –Je sursaute-

-De quoi ‘quoi’ ? –Dis-je-

-C’est pas à toi que je parlais Heidi excuse-moi –Grogne-t-il avant de se mettre à chuchoter- Non t’étais pas là, t’as rien vu, tu l’as pas vue ! –Gronde Ashton dans le vide-

-Ashton tu p… -Je me fige de nouveau sur place- M…Michael est là ? Michael ?

-Non il n’y a pas de Michael qui tienne –Tempête Ashton- tu vas faire exactement ce que je t’ai dit Tornade foireuse, c’est compris ?

-Où est Michael ? –Dis-je d’une petite voix-

-Laisse-le en dehors de tout ça et réponds moi! Tu vas me faire le plaisir de sécher tes larmes et de préparer tes valises pour ce week end c’est clair ?

-Mh –Je renifle-

-Merci ! »

        Il se retire en grognant tandis que je reste au même endroit, essuyant mes larmes gelées d’un revers de manche. Ashton a raison, ce n’est pas en restant là à me lamenter sur mon égoïsme que je ferai avancer les choses. Mais c’est dur. Je me redresse lentement lorsque j’entends un souffle irrégulier de l’autre côté du paravent.

« - M…Michael je suis désolée

-Shhht. »

        Même sans être face à lui je devine son index posé sur ses lèvres, me faisant me taire, ravalant un violent sanglot. Le silence revient entre nous et bientôt un petit bruit me fait réagir. A mes pieds, comme un mois auparavant, vient de glisser un tout petit bout de papier. Je me penche rapidement et l’ouvre pour y découvrir l’écriture de Michael dont je n’avais pas oublié les courbes, que maintenant je devinais littéraires.

«  Je serai avec toi, courage. »

        Enfin notre temps avait cessé de se figer et il n’en fallait pas moins que ce  bout de papier pour relancer la machine de nos échanges. Une larme roule le long de ma joue et doucement je viens embrasser le papier froid du bout de mes lèvres abîmées.

J’ai retrouvé Michael, au moment où j’en avais le plus besoin et cette fois-ci je ne le laisserai plus repartir.

J'irai de l'avant.

~ Bonsoir :) vous allez bien ?

Bon désolée pour hier j'étais overbookée et je n'ai même pas pu vous laisser une NDA T-T j'espère que ce chapitre vous convient, il est triste et ne nous fait pas avancer sur les questionnements précédents mais il n'en reste pas moins important pour la suite ^^ 

Bref, merci à tous pour votre soutien,

Kactus <3

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