Chapitre 45: Un nouveau départ
Ça fait déjà deux semaines que ce drame est arrivé. Lorsqu'All Might avait pris sa retraite, son absence avait déjà fait augmenter le taux de criminalité. Maintenant qu'il n'est réellement plus de ce monde, j'ai l'impression que le rôle du numéro un est beaucoup plus lourd à porter que ce que je l'avais imaginé. Et encore plus, depuis que je l'ai reçu sans avoir prouvé que je le méritais.
Je regarde les messages que j'ai envoyés à Shoto... Une communication à sens unique. Il n'est toujours pas fichu de répondre à un seul de ces messages. Et pour couronner le tout, durant la semaine où UA a dû fermer ses portes, il les a passé pour rendre visite à son...
Je soupire.
Je n'ai aucun droit de faire le moindre commentaire sur son orientation sexuelle. Je n'ai pas non-plus de raisons de ne pas le laisser prendre soin de son...
Je dois l'appeler comment, en fait ?
Tant que ça ne pose pas de problème dans ses études.
La sonnerie du téléphone fixe de mon bureau, me fait sortir de mes réflexions.
-Endeavor, j'ai en ligne une personne qui voudrait absolument vous parler.
-Je t'ai pourtant dit que je ne prendrai pas d'appels aujourd'hui. Qui est-ce ?
-Votre épouse.
-Passez la moi.
-Tout de suite.
Est-ce qu'il s'est passé quelque chose ? Pourquoi chercherait-elle à me joindre à un moment pareil ? J'en ai affronté des dangers, mais je n'ai jamais été aussi nerveux pour un simple appel téléphonique.
-Enji ?
Quand est-ce que j'ai entendu cette voix pour la dernière fois ?
-Ça faisait longtemps, Rei.
-En effet.
Je ne m'attendais pas à ce qu'elle m'appelle en pleine horaire de travail et en plus sur ce numéro... En même temps, j'imagine qu'elle n'avait pas mon numéro privé.
-Est-ce qu'on peut se voir ?
Quel jour on est en fait ? Que se passe-t-il sérieux ? Pourquoi elle est aussi entreprenante tout à coup ? Je n'aurai jamais pensé qu'elle me le proposerait Après tout ce qui s'est passé.
-Tu veux que je vienne te voir ?
-Non. On m'a donné le droit de sortir. Tu te souviens de la première fois où l'on s'est rencontré ?
-Oui.
-Je t'y attendrai aujourd'hui, à la même heure que la dernière fois. Pardon de t'avoir dérangé, je te laisse.
Je n'ai pas pu sortir un mot avant qu'elle ne raccroche. Que lui est-il donc arrivé ? Ça ne me dérange pas, mais elle m'a pris au dépourvu. J'étais censé faire quoi ?
***
Seize heures.
Il est encore assez tôt, mais je sens que je ne pourrai penser à rien d'autre aujourd'hui. J'ai terminé plus tôt aujourd'hui dans l'espoir de penser à autre chose qu'à mes retrouvailles avec Rei. Même en me concentrant sur le travail, je n'ai pas arrêté d'y penser. Qu'est-ce qui a bien pu la pousser à vouloir me voir ?
-Endeavor ? Vous allez bien ?
Est-ce que je devrais lui apporter quelque chose ? Non, ce serait trop embarrassant et je pense qu'elle veut surtout discuter.
-Endeavor, vous m'écoutez ?
J'en peux plus. Il faut que je sorte de ce bureau. Il fallait justement que ce soit le seul jour où je ne sois pas sur le terrain que ça devait arriver. Je sens du Fuyumi dans cette histoire. Il n'y a qu'elle qui connaisse mon emploi du temps.
-Endeavor, si vous ne me répondez pas, je vais prendre ça pour un oui.
-Tu ne vois pas que j'essaie de réfléchir ? Hurlé-je en tapant du poing sur la table. Tu n'arrêtes pas de piailler depuis plusieurs minutes m'empêchant de penser calmement.
La momie en face de moi se met à soupirer tout en déposant des papiers sur mon bureau.
-C'est la compilation des offres d'équipe dont vous avez discuté la dernière fois avec-
Je souffle en me levant, les mains accoudées sur la table. Il faut que je sorte d'ici.
-J'y jetterai un œil demain.
-Vous rentrez ? Déjà ? Il s'est passé quelque chose ?
-En quoi ça peut te regarder ? Grogné-je.
Mes collègues doivent s'être habitués à mon tempérament puisqu'ils gardaient toujours leurs calmes peu importe mon humeur.
-Vous avez le droit de rentrer plus tôt bien sûr. On s'occupera de tout, vous pouvez partir tranquille.
Je ne sais même plus s'il s'agit d'un sarcasme ou non, mais honnêtement, je n'en ai rien à foutre aujourd'hui. Tout ce dont j'ai besoin en ce moment, c'est de prendre l'air. Je sors du bureau après avoir lancé un « Je compte sur vous. ». Comme je savais que je n'irai pas sur le terrain aujourd'hui, je n'avais pas pris la peine d'enfiler ma tenue de héros. Pour une fois, je n'en avais tout simplement pas envie.
Depuis la mort d'All Might, le taux de criminalité ne cesse d'augmenter. Les citoyens sombrent chaque jour de plus en plus dans la crainte.
Ce n'est qu'en ressentant l'air froid contre ma peau, que je remarque que je suis déjà à l'extérieur.
Marcher un peu ne me fera pas de mal.
C'était quand déjà la dernière fois que je me suis promener sans réel objectif comme maintenant ? Je ne m'en rappelle même plus. Est-ce déjà arrivé au moins ? Toutes ces années, je n'ai fait que poursuivre ce rêve qui était d'être le plus fort des héros du Japon. Ce même rêve qui me semble encore lointain, malgré le fait que je sois devenu le numéro un.
Je consulte l'heure, seize heures trente, il est toujours assez tôt, mais ça ne me dérangerait pas d'arriver avant elle. J'ai encore besoin de temps pour mettre de l'ordre dans mon esprit.
C'est comme ça que je suis arrivé dans ce fameux temple. Un endroit paisible. C'est ici que je l'ai rencontré la toute première fois, un jour d'hiver. Exactement comme aujourd'hui. A l'époque je n'avais pas prêté attention au paysage hivernal, à l'ambiance et au silence.
Le temple s'étendait sur l'ensemble de la colline. Les arbres sont dépouillés de leurs feuilles avec les branches sèches. Il n'a pas encore neigé cette année, mais ça ne saurait tarder vu à quelle vitesse le froid gagnait en intensité.
Il n'y avait personne à cette heure. Encore moins avec ce froid anormal du mois de novembre.
Je reprends instinctivement le même itinéraire que lorsque je suis venu la dernière fois. Passer derrière le sanctuaire pour atteindre une allée près d'un petit lac. Le chemin mène vers un pont sur le lac. Lorsque je regarde en direction du pont...
Elle est là.
Elle est déjà là.
Elle ne m'a pas encore vu.
Je regarde les environs, et vois son infirmière de l'autre côté du pont me faisant signe d'y aller.
Je prends une grande inspiration pour ensuite expirer tout en me débarrassant de mes pensées superflues. Mes problèmes ne concernent que moi. Je me rapproche lentement. Ce n'est qu'une fois lorsque mes pieds foulent le bois du pont, qu'elle remarque ma présence et se retourne dans ma direction.
Je n'ose plus bouger. Ses yeux gris qui me regardent apeurés. Je ne sais même pas d'où j'arrive à trouver le courage de la regarder dans les yeux. Il est indéniable que tout est de ma faute. C'est à cause de moi si elle s'est ruinée la santé pour finir internée. Je n'ai aucune excuse.
-Enji, je ne pensais pas que tu viendrais aussi tôt.
Il doit y avoir au moins deux mètres entre nous. Sa voix est toujours aussi douce que dans mes souvenirs. Elle essaie de paraître calme, mais je vois bien que ses mains ont commencé à trembler depuis qu'elle a croisé mon regard.
Elle est habillée normalement. Si elle a pu sortir ça veut dire qu'elle va beaucoup mieux ? Si on lui a même autorisé à me voir aujourd'hui, ça veut dire qu'elle va bien ?
-J'ai fini plus tôt aujourd'hui.
Elle place sa main sur sa bouche, interloquée.
Ah, oui. C'est vrai que j'ai pris l'habitude de toujours rentrer tard. Je me souviens très peu avoir pris le dîner en famille.
-Tu vas bien ?
C'était la dernière chose à laquelle je me serai attendu de sa part. Pourquoi me demandait-elle ça ? Comme si elle pouvait s'inquiéter pour moi... Pourquoi s'inquièterait-elle pour moi ?
-Tu ne le diras jamais, mais je sais mieux que quiconque à quel point la mort d'All Might t'affecte.
Elle me regardait droit dans les yeux cette fois. Quelque chose a changé chez elle. Serait-elle devenue plus forte ?
-Enji, je sais parfaitement qu'au lieu de parler, tu préfères agir. Cependant, comment espérer changer les choses entre nous si nous ne nous parlons même pas ? S'il y a quelque chose qui te préoccupes, tu peux très bien m'en parler et c'est pareil pour moi. Nous avons beaucoup de choses à nous dire.
Elle s'approche de moi. Je n'ose toujours pas bouger. Je ne sais pas comment je devrais agir avec elle. Elle passe derrière moi.
-Marchons un peu.
Toujours perdu, je la rejoins et marche près d'elle. Sérieux. J'ai l'air tellement stupide à stresser devant elle. Je devrais m'excuser ? Si les excuses étaient suffisantes pour corriger les erreurs du passé, l'enfer n'existerait pas. Elle a dit vouloir discuter... je ne sais même pas par où commencer.
-Est-ce que tu trouves que j'ai changée ?
Est-ce que c'est une question piège ? Je me rends compte que depuis tout à l'heure , je n'ai pas pu en placer une.
-Je te trouve bien plus bavarde.
-Toujours aussi direct. Alors, qu'est-ce que ça fait d'être enfin numéro un ?
-Je veux bien admettre que dix ans peuvent changer une personne, mais de là à employer le sarcasme sur CE sujet.
Je l'entends rire discrètement. C'est bien la première fois que j'entends son rire. Ou, est-ce que c'est déjà arrivé avant quand je ne faisais pas du tout attention à elle ?
-Je n'ai jamais pensé que ça se passerait comme ça.
-J'ai entendu dire qu'on te critiquait énormément en ce moment. Ça va aller ?
-Des critiques j'en ai toujours eu. De toute façon, je suis le mieux placé pour me rendre compte que je ne lui arrive pas à la cheville. La seule différence est que maintenant, il n'est plus là. J'ai eu un moment d'hésitation, lorsque j'ai réalisé que mon objectif avait disparu sans que je ne sois arrivé à l'atteindre.
Je n'ai jamais pu l'atteindre, ou ne serait-ce que me rapprocher de son niveau. Le pire c'est quand j'ai réalisé que j'avais consacré toute une partie de ma vie à vouloir le surpasser. J'ai laissé passer beaucoup de choses derrière moi. J'ai détruis plus que je n'ai construit. Même ma propre famille, je l'ai délaissée et maltraitée pour assouvir mes ambitions démesurées.
-J'ai été horrible durant toute ces années.
-Tu ne peux pas savoir à quel point.
Je le savais, mais l'entendre directement de sa bouche, c'est dur à encaisser.
-Je n'ai pas pris soin de toi. Je suis peut-être considéré comme l'un des héros les plus forts du Japon, mais j'ai complètement foiré dans mon rôle d'époux et de père de famille.
-Je ne peux pas te contredire. Mais nous sommes tous les deux fautifs en quelque sorte.
Mon attention se reporte sur elle. Comment pouvait-elle dire ça ? Si tout s'est aussi mal passé c'est uniquement de ma faute. Il n'y a que moi qui ai merdé. Comme si elle pouvait lire en moi, elle commence à s'expliquer.
-Je n'ai pas été forte. Je n'ai pas été à la hauteur de mon rôle de mère. Tu ne peux pas savoir à quel point je m'en suis voulu pour ce qui était arrivé à Touya et Shoto. D'ailleurs je m'en veux encore. Je n'ai pas été présente pour eux. Nos enfants ont pratiquement grandis sans parents. Il faut reconnaître que nous sommes de très mauvais parents.
Je sens surtout de la tristesse et de la colère dans sa voix. Comment ai-je pu être aussi aveugle ? Je savais qu'elle n'était pas comme moi. Elle était bien plus douce, plus fragile et plus sensible. Je n'ai pas su prendre en compte ses sentiments à elle. Je me passe la main sur le visage.
-Tu n'as pas échouée en tant que mère. Fuyumi et Natsuo sont toujours passés te rendre visite. Ils avaient bien conscience que tu ne les avais pas abandonnés. Ils te respectent pour avoir enduré tout ça durant des années. Ce qui est arrivé à Touya est regrettable, et je ne m'en voudrais jamais assez pour ça. Si Shoto a su repartir sur de nouvelles bases c'est parce qu'il t'avait toi. Aucun d'entre eux ne t'a jamais détestée et malgré le fait qu'on n'était pas là pour eux, on peut être fier d'eux.
-C'est parce qu'ils ont hérité de ton esprit combatif. S'ils avaient été aussi faibles que moi, ils seraient en dépression à l'heure qu'il est.
Nous sommes tellement différents. Je sens une main douce et agréablement fraîche se poser sur la mienne pour l'enlever de mon visage. Elle prend ma main dans la sienne et je la regarde ne sachant pas quoi faire.
-Ta main est toujours aussi chaleureuse. Tu dégages toujours cette chaleur rassurante... ça m'a manqué.
C'est comme si le temps s'était soudainement arrêté. Il n'y avait plus rien qui comptait à part ses mots et son aura apaisante. Je serre doucement sa main dans la mienne.
-Ta fraîcheur et ta douceur m'ont aussi manqué. Pardon de ne pas t'avoir traité comme tu le méritais. Les mots ne seront jamais suffisants pour exprimer mes remords. Tu en as tellement fait pour moi, et je n'ai pas été capable de te remercier pour tout. Tu ne devrais même pas être aussi gentille avec moi en ce moment.
Une profonde tristesse se dessine sur son visage, des larmes traversent ses joues.
-Pourquoi tu ne t'en es pas rendu compte plus tôt ? J'ai toujours fait de mon mieux pour que ça fonctionne entre nous, mais toi...
Elle prend le temps d'étouffer un sanglot avant de poursuivre.
-Tu ne peux pas savoir à quel point j'ai pu te haïr durant toutes ces années. Même maintenant, je t'en veux encore énormément.
Sa prise sur ma main se resserrait de plus en plus. Si on avait été un couple normal, je suppose que l'aurai déjà prise dans mes bras pour la rassurer. Dans notre, cas, si je faisais ça maintenant, elle risquerait de me haïr encore plus.
Cependant, je crois que je ne comprendrai jamais ses sentiments à elle.
-Enji, c'est là que tu es censé me prendre dans tes bras pour me réconforter. M'ordonne-t-elle presque.
C'est ton rôle de me soutenir quand j'ai un moment de faiblesse. Qu'on se déteste ou non, nous sommes toujours mariés que je pense.
Il m'a fallu quelques secondes pour réagir et la prendre dans mes bras. Elle dépose son visage contre mon torse et s'accroche à moi comme à une bouée de sauvetage. Elle continuait de pleurer contre moi.
Et moi j'étais là. Je ne savais pas ce je devais faire. Elle m'a demandé d'assumer mon rôle d'époux en la réconfortant, mais après tout ce qui s'est passé entre nous, je ne mérite pas ce rôle.
-Je n'aurai jamais cru que ce serait moi qui chercherai à nouveau ton contact.
Elle s'écarte lentement en levant les yeux vers moi. Le sourire qui orne son visage fait rapidement battre mon cœur. Est-ce que ça m'est déjà arrivé auparavant ?
-Lorsque tu m'as dit que tu voulais discuter, je pensais que ce serait pour divorcer.
Elle se met à rire.
-Même si je le voulais, je ne pourrai pas. Je suis fière de la famille qu'on a fondé tous les deux. Même si on a pris plusieurs détours et que ça n'a pas toujours été facile, je pense qu'il n'est pas trop tard pour redevenir une vraie famille.
-Alors tu n'as qu'à revenir.
Ces mots ont traversés ma bouche avant que je ne m'en rende compte. Qu'est-ce qui m'a pris bon sang ? La voilà qui est redevenue mal à l'aise...
-Excuse-moi ça m'a échappé. Mais je le pense réellement. Comme je peux le constater tu vas beaucoup mieux. Ta place n'est pas dans cet hôpital. Tu as des enfants qui attendent ton retour auprès d'eux.
Un silence suivit mes paroles, expliquant qu'elle était en pleine réflexion. Je ne veux pas la brusquer, mais je pense réellement qu'il est temps qu'elle quitte cet endroit.
-Les enfants comme tu dis ont tous grandis sans vraiment avoir eu besoin de moi. Parfois je me demande si j'ai encore une place là-bas... Ont-ils encore besoin de moi ?
-Bien sûr qu'ils ont besoin de toi. Tout comme moi.
Je m'arrête un peu de parler, ne comprenant pas pourquoi j'agis de manière aussi impulsive.
-Je ne l'ai réalisé que lorsque tu n'étais plus là, qu'avoir quelqu'un qui attend notre retour le soir c'est agréable.
-C'est tout ?
Elle a vraiment changé...
-Je sais que je t'ai fait du mal et je ne mérite même pas ton pardon. Si tu le veux bien, essayons de repartir sur de nouvelles bases. On ne peut pas changer le passé, mais je peux changer le présent pour que nous puissions prétendre à un meilleur futur. Laisse-moi faire tout ce que je n'ai pas été capable de réaliser ces dernières années.
Des larmes se sont mises à couler à nouveau sur son visage.
-Pourquoi tu ferais ça pour moi ? Depuis des années je me posais toujours la même question... Est-ce que je ne représente vraiment rien d'autre qu'un bon partie pour toi ? Je sais que tu m'as choisi uniquement pour mon alter, mais je me disais que ce n'était peut-être pas la seule raison... Chaque jour que je passais avec toi, je me disais que je ne représentais rien pour toi.
Ses mains essuyaient désespérément ses larmes. Je pense avoir enfin compris où elle voulait en venir lorsqu'elle disait qu'on ne pouvait se comprendre sans se parler.
Je décide donc de la laisser continuer et de bien l'écouter.
-Nous vivions ensembles, nous avons même fondé une famille mais j'avais toujours l'impression d'être de trop. Tu ne m'accordais presque jamais un regard alors que je faisais de mon mieux pour apprendre à te connaître. Je ne sais même pas pourquoi je me mets dans cet état pour quelqu'un comme toi. Tu n'es même pas capable de me dire des choses gentilles, tu ne m'as pourtant jamais considéré comme ton épouse. Je ne sais jamais à quoi tu penses. Tu m'as fait tellement de mal et pourtant quand tu me demandes de te redonner une seconde chance, je ne sais pas pourquoi j'ai envie de te l'accorder.
Je ne la laisse pas poursuivre plus longtemps et la prends à nouveau dans mes bras. Elle n'émet aucune objection et continue de pleurer contre moi.
-Je te déteste.
Je me contente de resserrer mon étreinte et de caresser doucement ses cheveux.
-Je te déteste tellement.
-Je sais.
-Pourquoi est-ce qu'il n'y a que toi pour me mettre dans un état pareil ?
Je vais prendre ça pour un compliment.
-Quand tu disais que je ne t'avais choisie que pour ton alter, ce n'est pas juste pour ça.
Elle s'écarte légèrement, ses mains toujours accrochées à mes vêtements.
-Des alters puissants il y en a par dizaine. J'aurai pu choisir n'importe quelle femme avec un alter rare. Une personne qui n'a pas une constitution fragile et qui ne serait pas mon exacte opposé.
La température venait de chuter autour de moi, et je savais que ça venait d'elle.
-J'ai plus l'impression que tu me fais des reproches...
-Ce n'est pas faux. Mais je savais déjà tout ça avant de te demander en mariage. Tu me connais mieux que quiconque, j'ai beaucoup de fierté. Tu crois vraiment que je me serai abaissé à vouloir fonder une famille avec n'importe quelle femme à l'alter puissant ? J'ai été aveuglé par mes ambitions à cette époque, mais je ne t'ai pas choisie juste pour ton alter.
J'essuie doucement ses larmes.
-À partir de maintenant, je prendrai toujours soin de toi. Tu pourras toujours compter sur moi. Je rentrerai tous les soirs pour que nous puissions dîner ensemble en famille. Je ne suis pas doué avec les mots, mais je sais agir. Lorsque j'ai un objectif, je fais tout pour l'atteindre. Et mon objectif maintenant est de te rendre heureuse.
Son sourire me réconforte.
-Le feu et la glace ne font pas bon ménage tu savais ? Se moque-elle.
-Shoto est pourtant la preuve du contraire.
-Si tu reviens en arrière, promets-moi que je pourrais te geler.
-Si tu ne le fais pas, Natsuo et Shoto le feront à ta place.
Elle me prend ma main gauche qu'elle serre entre les siennes et me sourit tendrement.
-Je compte sur toi.
La sonnerie de mon téléphone brise soudainement ce moment émouvant.
-Tu devrais décrocher, c'est peut-être important.
-C'est juste un mail...
-Alors regarde vite fait. Tu as quand même des obligations en tant que héros.
Puisqu'elle insiste.
Contre toute attente...
-C'est un mail important ?
-C'est Shoto...
Il a finalement décidé de répondre à les mails.
Je viens de réarranger l'ordre d'apparition des chapitres et j'ai remarqué que celui-là n'avait pas besoin d'attendre la suite du manga donc je le publie.
Hoshi_steph
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