Chapitre 41: Le début de la tempête

À partir de maintenant, pour que l'histoire convienne à la fin que j'ai prévue, je ne suivrai plus la trame du manga original. Je m'excuse si ça va à l'encontre du titre de cette fanfiction, mais si je devais continuer selon le manga, on n'en finirait jamais.

Merci de votre compréhension.

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Fin octobre. Le temps s'était rapidement rafraichi, à mon plus grand bonheur. Je ne sais pas si c'était à cause de mon alter de glace, mais ma saison préférée est l'hiver et malgré mon prénom, je n'apprécie pas tellement l'été. J'ai l'impression de fondre sous la chaleur d'été, tandis que je suis presque hyperactif en hiver.

Quoiqu'il en soit, c'était bientôt la fin de mes vacances. Le système des vacances universitaire est légèrement différent de celui du lycée ou du collège. J'avais décidé de passer ces vacances à la maison, mais avec Shoto qui vit en internat et Fuyumi qui travaillait, c'était les vacances les plus froides que j'ai jamais passées.

Durant ce mois d'octobre, je n'ai fait que traîner de temps en temps avec des potes de la fac et je passais rendre visite à ma mère.

Ma mère... Pour une raison que je ne comprends toujours pas, elle dit être prête à faire face à mon père... Ce dernier prenait souvent des nouvelles d'elle et y déposait parfois des fleurs, des livres et même des lettres... Je crois avoir compris d'où Shoto tenait cette « passion » pour les trucs traditionnels.

Quand elle nous a demandé notre avis sur sa décision d'affronter notre père, nos réponses n'ont pas été unanimes. J'ai été contre. Fuyumi, quant à elle, a totalement sauté de joie. Shoto, lui, a répondu dans une lettre qu'elle était la seule à pouvoir en décider et qu'il la supporterait peu importe sa décision. Je me suis trouvé incroyablement immature après avoir lu la lettre de mon petit frère.

C'est aussi pour cette raison que j'ai décidé de passer mes vacances à la maison, histoire de voir à quel point mon père avait changé, mais ce connard passait trop de temps au travail et était souvent extrêmement fatigué en rentrant. Durant les week-ends, il s'enfermait dans la salle d'entraînement. On n'a pas échangé le moindre mot - à part les salutations - durant tout le mois d'octobre.

J'admets être celui qui était fermé à la conversation, mais il fallait reconnaître qu'après des années à le haïr et le fuir, ce n'était pas évident de nouer des liens.

Fuyumi et Shoto étaient allés de l'avant, maman n'allait pas tarder à en faire de même. Et moi alors ? Comment ne pas lui en vouloir ? J'ai quasiment grandi sans la présence d'un père, et je lui en veux toujours pour ça. Je me rends compte que ça ne me rapporterai rien de continuer à lui faire la gueule. Peu importe les conneries qu'il a foutu toutes ces années, il est, et sera toujours mon père.

J'entends la porte de l'entrée se refermer. A cette heure, c'est sûrement lui qui rentre de son travail de numéro un. Quand je pense qu'il est finalement devenu numéro un. Pas comme il l'aurait espéré, mais il est numéro un quand même.

Je prends mon courage à deux mains et m'en vais le rejoindre dans la salle à manger. Fuyumi ne rentre pas aujourd'hui, suivant une formation dans la ville d'à côté. Il n'y aurait donc que lui et moi.

Le dîner s'est déroulé dans un silence de cathédrale. Je m'y attendais aussi. Ce n'est pas tout de suite que nos lien vont changer. Contre toute attente, c'est lui qui finit par briser le silence.

-Si je ne me trompe pas, tu vas bientôt retourner à la fac ?
-Ouais, le second semestre commencera en novembre.
-Ça veut dire que tu ne rentreras plus avant un moment ?

Je me fais des idées ou il est entrain de me demander de passer à la maison de temps en temps ? Lui qui passe plus de temps à travailler qu'autre chose...

-Mon appartement est nettement plus proche, donc je gagne du temps pour me rendre en cours. Fuyumi et maman m'ont demandé de passer les voir quand cela me sera permis, donc je suppose que reviendrai ici plus souvent qu'avant.

La sonnerie de son portable interrompt soudainement la discussion.

-Excuse-moi c'est le travail. Me dit-il après avoir regardé son écran.

Je lui fais un signe de compréhension et il décroche l'appel.

Le travail hein ? Est-ce que ça servira vraiment à quelque chose si maman lui donnait une seconde chance ? Depuis qu'il est numéro un, il est encore plus occupé qu'avant, aura-t-il même le temps de s'occuper d'elle ?

En sentant la tension qui émanait soudainement de sa voix, j'en déduis que quelque chose de terrible a dû se produire quelque part en ville. Les héros ne sont presque jamais tranquilles. Lorsqu'il se retourne vers moi avec un visage sérieux, pour une raison que j'ignore, je commence à m'inquiéter moi aussi. Je n'arrive plus à penser à rien d'autre et me concentre sur sa discussion avec la personne à l'autre bout du fil.

-Y-a-t-il de nombreux blessés ?
-...
-Lorsque la police sera là, demandez-leur de boucler le périmètre jusqu'à l'arrivé des autres héros. Si j'en crois ce que vous venez de me raconter, il est possible que l'un d'entre eux soit toujours dans l'enceinte de l'établissement.
-...
-Je vous rejoins le plus vite possible avec du renfort.
-...
-Tenez-moi au courant de son état avant que j'arrive.

Il raccroche et passe un autre appel. A en juger par le sujet de conversation, il demandait aux héros disponibles de son agence de se rendre à l'endroit où a eu lieu l'attaque de vilains. J'oublie un instant de respirer lorsqu'il leur donne le lieu de l'incident : le lycée de UA.

Le regard qu'il m'avait montré à l'instant. La tension et l'inquiétude dans sa voix. Non. Dites-moi que ce n'était pas ce à quoi je pensais.

Dites-moi qu'il ne lui était rien arrivé.

Je me sens mal tout d'un coup. Des pensées négatives me traversent l'esprit. Non. Ça ne peut pas être ça. Pourquoi je m'imagine ces horreurs ?

La puissante main de mon père sur mon épaule me fait revenir à moi.

-Natsuo !
-Je- pardon... Qu'est-ce qui ce passe ?
-Des vilains auraient pénétrer les dortoirs du lycée de UA. Ils ont débarqués avec les nōmu noirs comme celui de la dernière fois.

Plus il me parlait, plus mes craintes se justifaient.

-Beaucoup d'étudiants et de professeurs ont été blessé et parmi eux : Shoto. Apparemment il a pu rapidement être emmené aux urgences. Certains vilains ont été neutralisés mais beaucoup semblent s'être enfuis. Je vais de ce pas me rendre au lycée, je voudrais que tu rejoignes Shoto et que tu me tiennes au courant de son état. Je vais te donner l'adresse.

Après qu'il m'ait raconté tout ça, j'étais resté figé sur place. Lui était parti se préparer, passant plusieurs coups de fil.

Shoto... Est-ce qu'il allait bien ? Est-ce que c'était grave ?

Je me donne un coup de poing moi-même pour chasser toutes mes idées noires. Qu'est-ce que je racontais ? Shoto va très bien. Il a été formé pour affronter des vilains. Il est fort. Ça ne devait être qu'une petite blessure.

En entendant mon père se précipiter dans le couloir, je trouve enfin la force de me relever et de le rattraper.

-JE PEUX SAVOIR OU TU COMPTE ALLER COMME ÇA, MONSIEUR LE NUMERO UN ?
-Quoi ?

Le revoilà. Ce regard intimidant qu'il avait l'habitude de me jeter depuis mon enfance. Sauf que maintenant, ça ne fait plus effet sur moi. Je me rapproche de lui d'un pas lourd et le prends pas son col.

-Tu apprends que ton fils est peut-être grièvement blessé et toi, tout ce qui te préoccupe c'est ton devoir de héros ?

Il brise facilement ma prise et ses flammes se sont allumées sur son visage.

-Natsuo, tu sembles ne pas comprendre la situation, mon devoir est de veiller à ce que personne d'autre ne soit blessé en arrêtant les monstres qui ont fait ça. De toute façon, il n'y a que les médecins qui pourront faire quelque chose pour lui. Même si j'y vais, je ne pourrais rien faire.

Je ne l'avais jamais vu comme ça. Il était à la fois en colère et inquiet.

-Maintenant, va rejoindre Shoto, ne me fait pas perdre plus de temps.

Je l'ai mal compris. Je sais bien ce que c'est que son devoir. Malgré tout, je ne peux pas le laisser faire. Je ne sais même pas pourquoi j'insiste autant. Je le retiens encore par le bras et il se retourne automatiquement vers moi, visiblement en rogne.

-Tu ne me feras plus jamais peur avec ce regard. Tu m'as dit que les forces de l'ordre et les héros présents avaient plus ou moins maîtrisé la situation. Tu as même appelé des renforts au sein de ton agence. Tu as bien le temps de passer rapidement à l'hôpital pour ne serait-ce que prendre des nouvelles de ton propre fils, bordel !

Lui - comme moi - était surpris de voir des larmes couler de mes yeux. Merde. Je me laisse trop emporter là. J'essuie rapidement mes larmes d'un revers de main avant de poursuivre.

-Tout ça pour dire, que personne ne t'en voudra d'avoir fait preuve d'un peu d'humanité et de t'être assurer que ton fils allait bien avant de les rejoindre. Je te rappelle que tu as aussi un rôle de père dans cette histoire. De toute façon, je sais que tu t'inquiètes pour lui, même si tu ne l'admettrais pas devant moi.

Cette fois c'est lui qui me tire par le bras et m'emmène avec lui jusque dans la voiture. Je ne savais pas vraiment ce qui était entrain de se passer. Cela dit, en l'entendant donner des instructions au chauffeur pour se rendre dans un centre hospitalier, je comprends plus ou moins que j'avais réussi à le convaincre.

On ne disait plus rien. Je me contente de regarder à travers la vitre de mon côté n'osant pas jeter un œil à lui qui était juste à côté. J'admets avoir été égoïste. C'était un héros, le numéro un qui plus est.

Je me rappelle de la discussion que nous avions eut il y a quelques semaines. Ouais, le jour où je lui ai balancé à la figure tout ce que je pensais de lui jusqu'à maintenant. Il ne m'en avait pas voulu. En même temps il n'en avait pas le droit. Seulement, après lui avoir fait part de toute la haine que j'éprouvais pour lui, je m'étais senti libéré d'un poids.

J'ai compris ce jour-là que certaines choses se devaient d'être dites.

-Pardon d'avoir haussé la voix. Pardon d'avoir poser la main sur toi. Pardon de t'avoir obligé à venir avec moi alors que je sais que tu as aussi des obligations.
-Pourquoi tu t'excuses ?
-Je t'en veux toujours autant, mais tu restes quand même mon père. Je te dois un minimum de respect. Et puis... Shoto est sûrement celui qui t'apprécie le plus parmi nous, alors, soit là pour lui, comme tu l'as toujours été jusqu'à maintenant.

On ne s'est plus échangé un seul mot jusqu'à l'hôpital.

Une fois dans le hall d'accueil, pendant que mon père se renseigne sur la chambre où se trouve Shoto, j'aperçois Izuku et sûrement une de ses camarades de classe sur un banc avec d'autres patients. Je me rapproche d'eux et remarque qu'ils ont des pansements un peu partout sur leur corps.

-Izuku !

Il sursaute à l'entente de ma voix et me lance un regard craintif. Comme s'il s'attendait à ce que je m'énerve contre lui. Comme s'il se sentait fautif.

-Izuku, j'ai appris ce qui s'était passé, vous allez bien ?
-Je suis vraiment désolé ! C'est moi qui devrais être à sa place en ce moment !

Il s'était mis à pleurer à chaudes larmes sous le réconfort de son amie. Il se lève brusquement et s'en va en courant quelque part dans les couloirs. Je voulais le rattraper, mais son amie m'arrête en me retenant par le bras.

-Excuse-le. Je suis Ochako Uraraka, une camarade de classe d'Izuku.
-Natsuo Todoroki, mon frère est dans votre classe.

Réalisant sans doute mon lien avec Shoto, elle prend une expression peinée qui commence à m'inquiéter.

-Mon frère va bien ?
-On ne sait pas. Lui et plusieurs de nos camarades de classe sont encore en soins intensifs.

J'allais lui demander ce qui s'était passé, mais à l'entente de ce qui leur était arrivé, je préfère la laisser tranquille. Je comprends l'état d'Izuku, mais je ne comprends pas en quoi il se sentirait fautif de quoi que ce soit.

-Natsuo !

Après avoir salué Uraraka, je rejoins mon père à l'accueil.

-On m'a dit que Shoto venait de sortir du bloc opératoire. Sa vie n'est apparemment plus en danger.

Un poids m'était enlevé quand j'ai compris qu'il était tiré d'affaire.

-Son état est stable et ils vont bientôt le mettre dans une chambre. Tous les autres étudiants sont aussi tirés d'affaire. Lorsqu'ils t'autoriseront à lui rendre visite tiens-moi au courant de son état. Rassures aussi ta mère et Fuyumi le plus vite possible. Je dois y aller maintenant.
-Je lui dirai que tu es passé. Fais attention à toi.

Je sens soudainement sa main se poser sur ma tête. Je relève ma tête vers lui et croise ses yeux. Il me regardait dans les yeux. Il me regardait réellement dans les yeux. Il n'avait pas ce regard haineux et colérique qui hantait mes souvenirs. Il avait un regard assez doux.

-Natsuo, merci. Je te confie Shoto.

Je ne réponds rien, encore sous le choc de cette attention qu'il portait soudainement pour moi. Je le regarde silencieusement quitter l'enceinte de l'hôpital. Je passe ma main sur ma tête, là où il venait de déposer la sienne.

Je me mets à rire.

Le voilà qui agit comme un père maintenant.

***

Quelques heures plus tard, on me prévient que je peux rendre visite à Shoto. Uraraka m'accompagne, tandis qu'Izuku restait introuvable.

On arrive très vite dans la chambre où trois autres personnes, en dehors de Shoto, étaient toujours inconscientes recouverts de bandages. Uraraka se rapproche de l'un d'entre eux, et moi je rejoins Shoto. Mon frère était déjà réveillé, toujours allongé, le plafond semblant lui paraître très intéressant.

-Shoto.

Il se retourne lentement vers moi avec son visage aussi impassible que d'habitude.

-Natsu ? Qu'est-ce que tu fais ici ?
-Comment ça qu'est-ce que je fais ici ? Je suis inquiet pour toi imbécile de petit frère.
-Pardon de t'avoir inquiéter...
-Même le vieux s'est inquiété pour toi.
-Il est venu ?
-Il s'est assuré que tu allais bien avant de se rendre à UA.
-Je vois.

Son visage était couvert de pansements et il avait des bandages sur le bras droit qui ressortait de la couverture. Il me semble qu'il sortait du bloc opératoire... Je suppose qu'il a des blessures plus graves sous sa couverture.

-J'ai aussi prévenu maman et Fuyumi que tu allais bien.
-Merci... Et Izuku ?
-Quoi ?
-Où est-il ? Est-ce qu'il va bien ?

Je repense à la réaction d'Izuku tout à l'heure.

-Je l'ai croisé à l'accueil. Il ne souffrait que de légères blessures. Par contre, il avait l'air abattu.
-Celui-là je le retiens à toujours s'en vouloir pour tout et n'importe quoi. Est-ce que tu veux bien le ramener ici s'il te plaît ?

J'ai rarement vu Shoto aussi contrarié. Je m'assois sur le bord du lit et lui fait face.

-Tu viens à peine de frôler la mort alors, tout d'abord, tu vas te calmer. Ensuite raconte-moi ce qui s'est passé, et enfin j'irai chercher Izuku pour te le ramener ici.

Je le sens légèrement irrité, mais se calme pour me faire face avec un air grave.

-En fait, c'est réellement de sa faute si on en est là.

Je ne pourrais peut-être pas écrire la suite avant un certain temps mais je ferai de mon mieux pour qu'elle soit publiée le plus vite possible !

Hoshi_steph

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