Chapitre 11: Imprévisible
Nous sommes toujours au centre hospitalier de Hosu.
La mère d’Iida-kun était venu le chercher, après qu’il avait apprit que son bras garderait des séquelles, suite à la blessure survenue lors de notre altercation avec le tueur de héros Stain. Je les regardais, depuis la fenêtre de la chambre d’hôpital, s’éloigner et prendre un taxi. Iida-kun avait l’air d’aller mieux.
-Tu crois que ça va aller pour Iida ?
-Hein ?
J’avais complètement oublié la présence de Todoroki-kun. Je ne sais pas pourquoi, chaque fois que nos regards se croisent, mon cœur manque de sortir de ma poitrine. Son visage est toujours inexpressif, mais son regard par contre, a changé.
-Je pense qu’il ira bien. D’ailleurs c’est en grande partie grâce à toi ! Si tu n’avais pas été là, Iida-kun et moi on ne s’en serait surement pas sortis indemne ! Si tu ne lui avais pas parlé comme tu l’as fait, Iida-kun ne se serait pas relevé… Todoroki-kun… Merci…
Pourquoi est-ce que ma vue commence à s’embrumer ? Je sens quelque chose couler le long de mes joues. Je pleure ? Pourquoi ?
-Midoriya ?
Non, je ne veux pas qu’il me voit dans cet état. Je me retourne pour éviter qu’il ne me voie pleurer. Pourquoi je me donne encore cette peine ? Il a déjà vu que je pleurais… Je ne sais même pas pourquoi je pleure. All Might m’avait pourtant dit plusieurs fois d’arrêter…
-Midoriya est-ce que ça va ?
-Non ne t’inquiète pas…
Comment est-ce que j’espère le convaincre avec ma voix qui tremblait ? Mes larmes ne veulent pas s’arrêter. Mais qu’est-ce qu'il m’arrive ?
Occupé à me poser des questions sur mon état de santé mentale, je sens la main de Todoroki me saisir le bras, avant de me forcer à me retourner vers lui.
Je le regarde. Il me regarde. On ne se dit rien. Mes larmes continuant toujours de couler sans raison. Il se rapproche lentement vers moi et me prend dans ses bras. J’enfoui mon visage dans le creux de son épaule. Je peux sentir sa respiration. Ses cheveux ont la même odeur que l’hôpital. Je sens la chaleur de ses épaules trempées de larmes. Alors que je continue de pleurer sans raison ; alors que j’ai les yeux bouffis à force de pleurer ; je me sens étrangement bien. Sa présence me rassure tellement que j’ai l’impression d’oublier tout le reste.
Une fois que j’arrive enfin à me calmer, c’est avec un peu de déception que je me sépare des bras de Todoroki-kun. Il ne dit rien, se contentant de me regarder avec ces yeux qui… Scintillaient ?
-Je suis désolé je ne sais pas ce qui m’a pris… Ca doit être la pression qui retombe. Je m’étais retenu depuis hier… Je suis désolé de t’avoir montré ce pitoyable spectacle. J’ai dû te mettre mal à l’aise.
-Pourquoi tu t’excuses ?
-Pour plein de choses ! De t’avoir impliqué là-dedans, et de t’avoir mis en danger. A cause de moi tu t’es aussi attiré des ennuis, tu risques de prendre du retard pour les stages. Et c’est encore toi qui te retrouves obligé de me réconforter.
-Obligé ? Non mais tu t’entends parler ?
Sa voix, elle était glaciale. Ses yeux s’étaient assombris. Je l’ai mis en colère ?
-Todoroki-kun, je…
-Tu t’inquiètes toujours pour les autres. Tu te plies en quatre pour aider ceux qui en ont besoin, même s’ils ne t’ont rien demandé. Et toi ? Qui s’occuperas de toi quand tu en auras vraiment besoin ?
-Je… Je suis désolé.
-Arrête de t’excuser. Tch.
Il se dirige vers la porte sans me jeter un regard.
-Où vas-tu ?
-J’ai soif, tu veux que je te ramène quelque chose ?
-Non.
Il disparaît après avoir franchit la porte. Je l’ai mis en colère. Contrairement à Katchan, Todoroki-kun ne perd pas facilement son sang froid. J’ai dû le blessé avec mes paroles irréfléchies…
Je quitte la fenêtre pour m’allonger sur mon lit.
Je savais qu’on s’était beaucoup rapproché ces derniers temps. Il m’avait même raconté ce qu’il s’était passé lors ses retrouvailles avec sa mère. Il s’était ouvert à moi. Et moi, qu’est-ce que j’ai fais ?
Une infirmière m’interrompt dans mes réflexions. Elle était venue avec… C’est censé être de la nourriture ça ?
-Je pensais qu’il y avait deux patients dans cette chambre.
-Ah, il est juste sortit un instant, il ne devrait pas tarder.
-D’accord, je dépose son plat près de son lit, pensez à bien vous nourrir.
-Oui. Merci
Une fois l’infirmière partie, je me retrouve à nouveau seul avec mes pensées. Todoroki-kun a fait l’effort de s’ouvrir à moi, je ne devrais pas avoir de mal à faire de même. Il voulait simplement m’aider, je lui avais dit que c’était normal entre amis, alors m’excuser de lui avoir demandé de l’aide n’était pas le meilleur des exemples.
Je dois m’excuser. Mais il a dit qu’il ne voulait pas m’entendre m’excuser. Qu’est-ce que je dois faire alors ? Mes paupières commencent à s’alourdir. C’est vrai que je n’avais pas réussi à fermer l’œil la nuit dernière. Je ne dois pas m’endormir, j’ai encore des choses à régler avec Todoroki-kun.
***
Je ne me suis réveillé que plus tard dans la soirée. Il faisait noir. Je me demande quelle heure il est. Je me relève doucement, m’assoyant sur le lit. Combien de temps j’ai dormi ? Et Todoroki-kun ?
Quand je tourne mon regard vers son lit, juste à côté du mien, je croise à nouveau ses yeux gris et turquoise.
-Todoroki-kun, je voulais m’excuser pour ce que je t’ai dis tout à l’heure. Ah, c’est vrai que tu ne voulais plus m’entendre m’excuser ! Alors du coup… Je ne sais pas vraiment ce que je devrai faire…
-Je te demande juste de faire plus attention à toi. Et ne redis plus jamais que j’étais obligé de t’aider. Je l’ai fais parce que j’en avais envie, tout comme toi tu l’aurais fait pour moi. Alors tu n’as pas à t’excuser. On est amis, non ?
-Oui ! Merci… Je suis déso-
Son oreiller atterri violemment sur mon visage.
-Qu’est-ce que je viens de dire ? Et ne me répond surtout pas !
Je reprends son oreiller de mon visage pour pouvoir contempler le sien. Il me sourit. Todoroki-kun, le blasé de la vie comme le dit Katchan, me sourit. Je suis tellement soulagé qu’il ne soit plus en colère.
-Tu ne vas pas te remettre à pleurer dis-moi.
-Non !
Il se lève et viens s’asseoir sur le bord de mon lit. Son sourire n’avait pas encore quitté son visage. Son visage était juste en face du mien. Aucun d’entre nous ne parlait. J’étais comme hypnotisé par ses yeux, qui semblaient briller dans cette chambre pourtant si sombre.
-Mais j’y pense, tu ne dormais pas ?
-Non, j’avais encore certaines choses à faire comprendre à une certaine personne, qui s’était tranquillement endormie sans que je n’ai le temps de lui expliquer quoi que ce soit.
-…
-De toute façon, je n’arrivais pas à m’endormir.
C’est moi où il se rapproche de plus en plus de moi ? Nos visages ne sont plus qu’à quelques centimètres. Il baisse soudainement sa tête pour ensuite enfoncer son visage contre mon torse, avant de passer ses bras autour de ma taille. Le rouge me monte très vite au visage.
-Todoroki-kun ?
Il ne me répond pas. Il me pousse à m’allonger sur le dos. Une fois que ma tête se pose enfin sur l’oreiller, il se relève doucement de façon à ce que je puisse voir son visage.
-Est-ce que je peux dormir avec toi cette nuit ?
L’information devait avoir eu du mal à atteindre mon cerveau. J’étais incapable de lui répondre. Je voulais dire non, c’est trop bizarre, mais je m’étais senti si bien tout à l’heure dans ses bras, que ça ne me dérangerai peut-être pas. Comme je prenais trop de temps pour réfléchir, il se relève complètement relâchant son étreinte.
-C’est trop bizarre pas vrai ? Je vais retourner dans mon lit.
Je ne sais pas vraiment ce qu’il m’a prit, alors qu’il allait se relever totalement, je me suis raccroché à son bras pour l’en empêcher.
-Non, ce n’est pas bizarre.
Il dépose son oreiller près du mien et s’installe confortablement à côté de moi. J’étais toujours sur le dos, n’essayant pas de regarder de son côté. Seulement je sentais bien son regard me brûler la moitié la du visage.
-Todoroki-kun, essayons de dormir…
-C’est ce que je fais.
-Si tu continues à me regarder comme ça je n’arriverai jamais à me rendormir.
-Alors regarde moi aussi.
-Et puis quoi encore-
Je m’étais retourné vers lui. Mais bon sang qu’est-ce qu’il m’arrive aujourd’hui ? Je m’étais mis moi aussi sur le côté face à lui. Il me sourit et il enfouit à nouveau son visage contre mon torse et me serre à nouveau entre ses bras au niveau de ma taille.
-Si tu n’arrives pas à supporter mon regard, alors ça ira comme ça non ?
Je préfère ne rien dire. J’ai l’impression d’en avoir fait assez. En tout cas je remercie l’obscurité de cacher la couleur rouge pomme de mon visage en ce moment.
Contrairement aux apparences, il est assez capricieux lui aussi. Il ne fait que ce qu’il a envie de faire. Il me rappelle un chat errant comme ça. Si je m'approche trop, il s'éloigne. Il apparaît toujours au moment où je m’y attends le moins. Je découvre à chaque fois une nouvelle facette de sa personnalité.
-On risque d’avoir chaud si on dort comme ça.
-Tu n’auras qu’à le dire si tu as trop chaud, je régulerai la température ce n’est pas un problème.
-Ton alter est très pratique hein ? Je suis content que tu ne sois plus en colère. Tu m’as fais un peu peur tout à l’heure.
-Je t’ai fais peur ? Tu devrais être habitué non ? Tu as grandi avec Bakugo.
-Katchan s’énerve toujours pour tout et n’importe quoi du coup on a l’habitude.
Il ne me répond pas. Est-ce que j’ai dit quelque chose qu’il ne fallait pas ? Lui et Katchan sont très différents, mais ils font tous les deux peur quand ils sont de mauvaise humeur. J’espère ne pas l’avoir vexé.
-Si on avait aussi grandit ensemble, est-ce que tu m’aurais appelé Sho-chan ?
-Quoi ?
Je crois que je n’arriverai jamais à prévoir ses réactions… Il n’en a pas l’air, mais lui aussi a pas mal de choses qui lui passent par la tête.
-Je veux dire, tu l’appelles tout le temps Katchan. C’est bien parce que vous étiez amis depuis des années, non ?
-Je suppose…
-Est-ce que je peux t’appeler par ton prénom ?
-Ca ne me dérange pas, mais ça ne fait pas très naturel de s'appeler par nos prénoms du jour au lendemain, non ?
-Tu n’as pas tord. Midoriya c’est bien, mais je préfèrerai t’appeler un jour Izuku. Ça te va bien !
Je crois que c’est la première fois qu’on me dit ça. A part ma mère, je pense que personne d’autre ne m’appelle Izuku.
-Tu pourras aussi m’appeler Shoto.
-Ce ne sera surement pas encore pour tout de suite.
-Prends ton temps.
Il s’était endormi avant moi. Il continuait quand même à me serrer fort contre lui. C’est tellement gênant et agréable en même temps. Je ne sais même plus quoi penser. Je devrai juste ne plus y penser. Juste profiter de l’instant.
Je fini par le rejoindre dans le monde des rêves.
***
Le réveil avait été des plus gênants qui soit… C’était une infirmière qui nous avait réveillés ce matin. Todoroki-kun était resté calme et faisait comme si c’était normal, tandis que moi j’étais mort de honte, et n’arrêtais pas de paniquer à chaque fois que l’infirmière me regardait.
Etant donné que ses blessures étaient moins graves, Todoroki-kun, a décidé de continuer son stage.
-Je retourne suivre mon stage.
-Avec Endeavor ?
-Il peut m’apprendre des trucs. Et puis, je veux voir sa tronche maintenant qu’il se fait passer pour celui qui a stoppé Stain alors que c’est faux.
Todoroki-kun est toujours aussi remonté envers son père… Il s’est arrêté devant la porte.
-Todoroki-kun, tu as oublié quelque chose ?
Il se retourne et me sourit. Son sourire est éblouissant. C’est un spectacle qu’on ne voit que très rarement. J’aime l’effet que ça fait, quand il sourit comme ça et que ses yeux sont légèrement plissés.
-Rétablis-toi vite. Et n’hésite surtout pas à m’appeler en cas de problème !
-Promis !
-A la prochaine, Izuku !
A l’entente de mon prénom, j’oublie un instant de respirer. Il venait de m’appeler par mon prénom. Alors qu’il était déjà parti et avait refermé la porte derrière lui, j’avais toujours le regard posé dans cette direction.
Je sentais aussi un sourire ridicule se former sur mon visage. On me prendrait pour un fou si on me voyait en ce moment.
J'aimerai bien l'appeler Shoto aussi!
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