Chapitre 5
Stiles caressait distraitement les cheveux d'Isaac. Enfin, distraitement... Pas vraiment. Il faisait ça par obligation, parce que ça le calmait. Il ne voulait pas le tenir, pas le toucher, mais il avait son bras libre autour de la taille de son ami qui dormait à moitié sur lui. Les deux seuls points positifs dans cette situation, c'était que le bouclé avait accepté de laisser Stiles l'emmener sur le canapé et qu'il s'était bien calmé par rapport à l'état dans lequel il l'avait trouvé. Isaac n'était donc plus une menace directe pour personne, pour l'instant. En soi, on pouvait dire qu'il allait mieux, que son état s'améliorait.
Concernant Stiles, c'était l'inverse. Il se contenait autant que faire se pouvait et si cela avait marché pour calmer Isaac – celui-ci ayant eu besoin du calme et du côté rassurant de l'hyperactif –, c'était éphémère. Le pire, c'était que le fils du shérif sentait peu à peu ses défenses tomber. Il pouvait faire semblant pendant un temps, mais ce temps était très court au vu du peu de répit qu'il avait eu... Durant son trajet en voiture. On ne se remettait pas comme ça d'une agression et Stiles savait parfaitement qu'il n'avait encore rien digéré. Il avait même cru qu'Isaac... Ferait la même chose que Liam. Lui sauterait dessus, tenterait d'accéder à son corps sans même prendre la peine d'essayer d'arracher ses vêtements et... Stiles se doutait fortement de la suite. Sa peau le brûlait toujours et il avait l'impression de sentir encore les lèvres de Liam sur les siennes, sur son cou, ses mains sous son haut... Et il se remit à trembler sans même pouvoir se contrôler. Par chance, Isaac étant profondément endormi, cela ne le réveilla pas. Pourtant, Stiles ne bougea pas, ne le lâcha pas, ne s'écarta pas. Il le garda contre lui, dans ses bras, alors qu'il n'avait qu'une envie : fuir et se carapater chez lui. Dans son sommeil, Isaac l'étreignit et nicha sa tête dans son cou. Le sursaut de l'hyperactif fut léger, bien trop pour réveiller le bouclé, mais il le laissa faire. Il se laissa faire, parce que... C'était sans doute ce qu'on attendait de lui. Qu'il calme Isaac, et pas juste deux minutes. Stiles frissonna lorsqu'il se rendit compte que le loup-garou sentait ostensiblement son cou, respirait son odeur comme pour s'en imprégner pour s'aider lui-même, même pendant son sommeil.
Stiles grimaça alors qu'une violente poussée d'angoisse s'emparait de lui. D'un coup d'un seul, les larmes lui montèrent aux yeux et sa gorge se serra alors même qu'il continuait d'essayer de se contenir. Mais ça montait.
Et pourtant de l'extérieur, il avait simplement l'air d'un pantin, d'une poupée cassée. Brisée.
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Isaac allait bien mieux lorsqu'il se réveilla quelques minutes plus tard, toujours dans les bras de Stiles. Il leva des yeux ahuris vers lui, alors même que l'hyperactif avait finalement réussi à définitivement museler et contenir ses émotions. Si elles se ressentaient dans son odeur, elles étaient moins visibles qu'auparavant sur son visage. Tout ce que l'on pouvait voir avec des yeux humains, c'était une sorte de tension accompagnée d'une fébrilité certaine et d'un soupçon de peur. Au même moment, Lydia et Derek revinrent, l'une ayant prévenu l'alpha de la meute et l'autre, son oncle. Le comportement d'Isaac ayant été particulièrement étrange, il avait voulu savoir si Peter aurait quelques informations surnaturelles à lui fournir, des informations pouvant expliquer cette attitude si soudaine. De loin, il avait également surveillé les battements de cœur des deux garçons, prêt à accourir en cas de problème. Il y avait quelque chose qui n'allait pas avec Stiles et le laisser avec Isaac ne l'avait pas enchanté des masses, mais il gardait son ouïe et son odorat de loup sans cesse actifs. Son nez et ses oreilles en avaient capté, des choses.
- Qu'est-ce que... Oh bordel... Articula Isaac en s'écartant doucement de Stiles et en le regardant étrangement, comme s'il était lentement en train de réaliser quelque chose.
Peu à peu, il se recula, libérant progressivement l'hyperactif de cet étreinte et ces contacts qu'il n'avait pas désirés. Non, il avait uniquement fait ça pour rendre service. D'ordinaire, consoler et aider Isaac ne le dérangeait pas, mais là... Mais là, ça n'allait pas.
D'instinct, Derek s'avança mais Isaac l'arrêta d'un geste.
- Je lui ferai pas de mal, lui dit-il aussitôt, comprenant ses intentions.
Derek fit un pas de plus, pas réellement convaincu par son presque petit frère. Il se souvenait parfaitement de son comportement dans la cuisine et de la manière dont il tenait ce couteau énorme qui aurait pu faire plus d'un blessé. Il avait beau l'adorer, il n'avait toutefois pas confiance en lui sur ce coup-là. S'il avait pu changer de comportement aussi rapidement, il n'était pas à l'abri d'une nouvelle sorte de déviance. Isaac soupira et comprit le message. Cette fois-ci, il s'enleva complètement de sur Stiles qui poussa un discret soupir de soulagement – un poil tremblant sur les bords. Si le bouclé n'y fit pas attention, Derek ne manqua pas le soupir de Stiles et garda ceci dans un coin de sa tête. Oui, il allait l'interroger. Pas tout de suite, mais il se promit toutefois de le faire. Même si c'était Isaac qui avait eu une attitude inquiétante, il ne fallait pas oublier Stiles, qu'il regrettait encore d'avoir fait venir : sa résignation passée le hantait. Il s'était... Offert. Pour qu'Isaac cesse d'hurler et de brandir son couteau. Le reste, il n'en avait pas eu grand-chose à faire.
Lorsqu'Isaac se fut complètement écarté de l'hyperactif, Lydia le prit avec elle pour lui parler, en s'étant assurée au préalable qu'il était parfaitement normal. Même si cela ne lui plaisait pas, Derek fut obligé de préciser au loup-garou qu'il le surveillait et qu'au moindre changement dans son comportement, il agirait. Isaac hocha la tête, comprenant parfaitement et montrant ainsi qu'il se souvenait de ce qu'il s'était passé. Il avait même l'air... Gêné, conscient de son attitude, ses pleurs, ses cris. Sa demande. Et quelle demande ! Elle était si particulière qu'aucun des trois autres membres de la meute présents n'étaient près de l'oublier. Avant de sortir de la pièce et d'aller dans une salle attenante avec la banshee, le bouclé se retourna et dirigea son visage penaud vers l'hyperactif :
- Je suis désolé Stiles...
Stiles bredouilla que tout allait bien, il n'avait pas à s'excuser, avant de se redresser, conscient qu'il était encore à moitié allongé sur le canapé et que ce n'était pas forcément une position très correcte au vu des circonstances. L'air toujours aussi désolé, Isaac suivit Lydia et tous deux disparurent de son champ de vision. Les deux lycéens étaient très proches et maintenant que le jeune homme aux yeux clairs avait retrouvé un semblant de normalité, la banshee se chargeait de débriefer avec lui pour essayer de comprendre ce qu'il s'était passé. Et puis, elle avait bien vu le regard de Derek, qui quittait rarement Stiles des yeux. Commençant à bien le connaître, elle avait tout de suite compris qu'elle ferait seulement parler Isaac, et pas Stiles. Lorsque Derek avait une idée de ce genre en tête, il ne fallait pas s'interposer.
Derek se retrouva donc seul avec Stiles qui, après s'être redressé, se leva. Il épousseta son pantalon pour la forme et pour camoufler ce qu'il ressentait, puis adressa un sourire forcé au loup :
- Bon ben j'ai rempli ma mission de doudou de loup-garou, alors je... Je vais rentrer, hein ? Allez, on va faire comme ça.
Il commença à s'éloigner du canapé d'une démarche raide lorsqu'il entendit :
- Non.
C'était un refus ferme, qui n'appelait aucune remise en question, aucune réponse. Derek n'avait pas l'intention de le laisser partir. Mais Stiles avait besoin de s'en aller, il avait besoin d'extérioriser ses émotions à sa manière. Et même si elle était mauvaise, il s'en fichait comme de l'an 40. Il n'avait pas la moindre intention de rester plus longtemps. Si Isaac allait mieux, il n'avait plus aucune raison d'être là, de... De rester. Il se retourna alors vers le loup, qui ne rata pas son air crispé.
- Ben... Tu veux que je fasse quoi ? Toi et Lydia m'avez fait venir pour aider Isaac et... De ce que je vois, c'est bon, non ? A moins que... Que je doive rester pour, je sais pas... Aider pour une éventuelle prochaine crise ?
Très sincèrement, cette idée le révulsait. Il ne voulait pas rester plus longtemps, ce n'était... Ce n'était pas possible. Mais... Isaac était gentil. Isaac était fragile. Isaac était brisé, pas encore remis de ses traumatismes. Alors, si Stiles devait l'aider... Il le ferait, naturellement...
Derek secoua vigoureusement la tête et se rapprocha de lui.
- Non, pas du tout.
Loin de lui cette idée. Derek avait eu peur, c'était vrai, et avait fini par céder aux exigences étranges d'Isaac, jusqu'à appeler Stiles pour essayer de régler cette situation. Mais depuis qu'il l'avait vu, qu'il avait senti son odeur, vu son visage défait, constaté ses différentes tentatives pour garder la face... Non. Si la situation devait avoir de nouveau lieu – ce qu'il n'espérait pas –, Derek ne ferait pas appel à Stiles. On n'y pensait pas assez, mais Isaac n'était pas le seul à aller mal, tout comme il n'était pas le seul à avoir besoin d'être protégé. Lorsqu'il avait fallu le laisser sur le canapé avec Isaac, Derek n'était pas du tout serein. A vrai dire, il avait failli s'y opposer et c'était Lydia qui, à contrecœur, l'avait convaincu de le laisser faire. Stiles avait semblé gérer la situation et en soi, c'était vrai. Seulement... A quel prix ? Chaque contact avec le bouclé avait semblé le dégoûter et pourtant, Isaac avait montré qu'il avait une confiance folle en Stiles et ses gestes, ses étreintes, cette manière qu'il avait eue de se lover contre lui... Ce n'était pas nouveau, Derek en était certain.
- Ecoute, Stiles, je suis désolé, dit-il sincèrement.
La surprise se peignit rapidement sur les traits de Stiles avant de vite s'estomper, remplacée par cet horrible faut sourire et ce mélange d'émotions qu'il contenait tant bien que mal. Mais Derek était fixé sur ses yeux, toujours légèrement rougis. S'ils n'avaient plus l'air larmoyants, ils gardaient les stigmates de ces larmes qui n'avaient jamais coulé. Quelque chose en Derek se serra atrocement. Il devait savoir ce qu'il s'était passé. Il devait comprendre ce qui arrivait à l'hyperactif. De source sûre, il ne l'avait jamais vu dans un tel état, au bord des larmes : sans doute lui était-il déjà arrivé de pleurer – comme tout le monde – mais jamais en sa présence. Là, s'il peinait encore à se contenir, c'était réellement mauvais signe. Sa réponse n'aida pas à calmer l'inquiétude du loup :
- Si je peux rendre service, haha...
Une pauvre phrase, en apparence anodine, prononcée d'une voix trahie par quelques tremolos, des tremblements incontrôlables. Stiles n'était pas loin de craquer. Et Derek ne put se retenir.
- Qu'est-ce qui t'est arrivé ?
Un éclair de douleur éclaira sombrement et de manière brève le regard ambré de l'hyperactif avant que tout éclat disparaisse. Son faux-sourire se fana légèrement et tremblota, avant de se figer de manière encore plus fausse.
J'ai été agressé juste avant de venir mais sinon tout va bien, et toi ?
- Oh euh pas grand-chose, une broutille, une... Rien d'important. Rien qui ne m'empêchait de venir aider Isaac.
Stiles savait qu'il n'était pas crédible mais il avait besoin de... Partir. Se défouler, seul, dans sa salle de bain. Sa lame argentée était tout ce qu'il avait pour... Pour quoi au juste ? Ce qu'il faisait était mal, il le savait, mais... Personne n'était pas au courant, alors ça allait.
Il suffisait qu'il continue de faire attention à ses manches, jamais relevées.
Tant pis s'il n'était pas crédible, tant pis si Derek ne le croyait pas. Et puis, quelle importance ? Ce n'était pas comme si le loup allait accorder une réelle attention à son état, quelle que soit la situation. Ils étaient collègues de meute, rien de plus. Isaac comptait pour Derek : pas Stiles. Après tout, n'était-il pas l'hyperactif insupportable que personne n'avait envie de garder près de lui trop longtemps ? Combien de fois le Hale lui avait demandé de se la fermer parce qu'il parlait trop ? Combien de fois lui avait-il fait comprendre que sa présence l'insupportait ? Même s'il s'était calmé sur ce genre de choses ces derniers temps, ce n'était pas à lui qu'il allait se confier. En fait, Stiles ne comptait parler de l'épisode avec Liam à personne, du moins... Pas tant qu'il était dans cet état. Peut-être, plus tard, choisirait-il d'en toucher un mot à Scott... Pas pour incriminer Liam, simplement pour, potentiellement, essayer de faire en sorte que le louveteau puisse régler ce souci et éviter de potentiels dérapages à l'avenir. Sur sa personne ou non.
- Stiles... Commença Derek.
- Je veux rentrer chez moi, le coupa l'hyperactif sans même le regarder.
Son ton si soudainement désespéré faillit convaincre Derek de le laisser partir sans rien dire. Faillit. Mais quelque chose en lui le poussa à insister, à le garder encore un peu ici et surtout, à essayer de lui tirer les vers du nez.
- Je ne pense pas que te renfermer sur toi-même de cette manière soit une bonne idée, commença doucement le loup. Si tu ne vas pas bien, tu...
- Je vais bien, le coupa une nouvelle fois l'hyperactif. J'ai juste besoin de... De rentrer chez moi, de dormir, de... Je veux juste être tranquille un peu.
Mais sa voix était trop peu assurée, ce qui confirma à Derek qu'il ne devait pas le laisser faire ce qu'il voulait. Parce que ce besoin pressant de s'en aller cachait forcément autre chose, c'était certain. S'il était arrivé quelque chose à l'hyperactif au point que celui-ci soit aussi mal en point et ait de plus en plus de mal à cacher ses émotions en dehors de son odeur, le loup ne pouvait pas le laisser s'en aller comme ça. Son ouïe lupine perçut des pas se dirigeant vers son loft, mais il n'en avait cure : son attention toute entière était dirigée vers l'hyperactif et seulement lui. C'est ainsi qu'il déploya ses sens en se rapprochant de lui et qu'une odeur lui parvint aux narines. Elle était ténue, à la fois légère et appuyée, mais elle était là. Ce n'était pas celle d'Isaac, assurément.
- Je peux comprendre, tempéra Derek. Mais ce n'est pas une bonne idée. Je sais que ce n'est pas Isaac qui t'a mis dans cet état. Alors qui ?
- Ecoute, Sourwolf, je t'adore, hein, là n'est pas le souci, mais... C'est pas grave, tu m'entends ? Fit Stiles en relevant fébrilement la tête vers lui. Il n'y a rien à dire, ça va aller et je... Rentrer me fera juste du bien.
C'était subtil, mais les paroles de Stiles étaient peu à peu moins fermées, laissaient échapper au compte-gouttes quelques informations de manière involontaire. C'était très léger, mais c'était là. Peut-être qu'en forçant un peu plus, l'hyperactif finirait par lui avouer quelque chose. Derek était persuadé que le laisser partir ainsi serait une grosse erreur. Stiles était à deux doigts de craquer et il s'en rendait bien compte, maintenant. Et puis, il n'oubliait à aucun moment la manière dont il s'était littéralement offert pour aider Isaac. Alors qu'il allait répliquer et insister pour qu'il lui parle, la porte du loft coulissa bruyamment et Derek maudit Lydia pour avoir oublié de la verrouiller lorsqu'elle était allée ouvrir à Stiles. Son logement n'était pas un moulin, bordel ! Il se retourna alors et tomba nez à nez avec Scott qui n'avait pas l'air très content. Son regard ébène sembla lancer des éclairs lorsqu'il se posa sur Stiles, qu'il découvrait là avec surprise. Derek n'eut même pas le temps de lui demander ce qu'il faisait là que l'alpha se planta devant l'hyperactif et l'attrapa par le col avec une rapidité et une violence qu'on ne lui connaissait pas. Stiles glapit et Scott le plaqua brutalement contre le mur le plus proche sans laisser une seule seconde le temps à Derek d'intervenir.
- Toi, espèce d'idiot ! Non mais tu t'es cru où ? Je t'interdis de refaire ce que tu as fait !
Stiles, tout autant que Derek, regardait Scott avec un étonnement non feint.
- Mais de... De quoi tu parles ? Demanda Stiles, l'angoisse faisant légèrement dérailler sa voix.
- Scott, tenta Derek en s'approchant, quoi qu'il se passe, tu n'as pas à te comporter de cette manière avec lui !
Son ton était dur et sa position, délicate : s'opposer à son alpha n'était pas une chose à faire, mais il était clair que Stiles... Ce n'était pas de violence dont il avait besoin à l'heure actuelle. Déjà, le loup s'approchait des deux meilleurs amis. Il ne pouvait pas se permettre d'arracher Scott de Stiles. L'alpha pouvait sortir les griffes à tout moment et Derek voulait éviter que l'hyperactif soit blessé. Jamais l'ancien alpha n'avait vu McCall dans un tel état de colère envers Stiles alors mieux valait faire attention. Son cerveau réfléchissait déjà à mille et une façon de les séparées sans qu'une seule goutte de sang coule. Que Stiles ait fait quelque chose ou pas, il n'avait pas à subir l'ire de Scott de cette manière. Et puis, il y avait Isaac et Lydia au loft : et le bouclé venait à peine de sortir de sa crise. Tant de paramètres à prendre en compte...
- Désolé mais quand Liam m'appelle en panique pour me dire que son loup a perdu le contrôle parce que Stiles a fait son allumeuse avant de fuir comme un lâche, j'estime que je suis dans mon droit ! Cracha l'alpha à l'attention de Derek, avant de tourner à nouveau la tête vers l'hyperactif. Et toi ! Que tu veuilles te faire un mec, un loup, un sorcier, je m'en tape. Mais quand t'allumes un feu, tu l'éteins !
Stiles avait les yeux grands-ouverts et ceux-ci rougissaient de plus en plus à mesure que les larmes remontaient, comme à cause d'un souvenir douloureusement ravivé.
- Mais je... Mais j'ai rien... Tenta-t-il d'expliquer d'une voix on ne peut plus tremblante.
Non, il n'avait rien fait ! Jamais il n'avait cherché Liam, tout s'était passé vite, si vite... Tant et si bien qu'il n'avait pas compris pourquoi Liam lui avait sauté dessus de cette manière... Encore moins pourquoi c'était lui qu'on accusait d'avoir fait quelque chose.
- Ferme-la ! Tu sais très bien que Liam a des problèmes notamment concernant la gestion de sa colère ! Alors, forcément, il compense autrement ! Et toi... Et toi tu le provoques avant de le laisser en plan ! T'as de la chance que ça l'ait pas mis en colère !
Scott parlait, criait de plus en plus fort et Stiles grimaçait d'une bien étrange manière, alors que dans son odeur, la peur dominait. Ses mains se posèrent sur celles de son ami, tentant de lui faire desserrer sa prise sur le col de sa chemise. Doucement et sans que Scott y prête attention, les manches du haut de Stiles glissèrent de quelques centimètres.
- Mais non ! Non, je...
Stiles transpirait la peur et l'incompréhension. Derek, près d'eux, sentit son sang bouillonner sans qu'il ne puisse rien y faire. L'hyperactif se débattait pour essayer comme il pouvait de faire comprendre à Scott qu'il n'avait, semble-t-il, rien fait. En tout cas, il n'y avait aucune once de culpabilité dans son odeur. La honte, elle était là. C'est elle qui commença à faire valser certaines mesures de Derek. Parce que Stiles n'était pas du genre à s'écraser ni à se laisser faire, encore moins à paniquer pour montrer qu'il était innocent. Le Stiles qu'il connaissait se serait déjà insurgé, aurait envoyé Scott bouler en lui criant qu'il aurait dû avoir honte de douter de lui de cette manière et de l'accuser ainsi. Il y avait quelque chose de bien louche dans cette histoire et Derek n'était pas du genre à s'arrêter à ce qu'il voyait ou entendait.
- Je vais te dire ça une seule et unique fois, Stiles. Si tu veux te taper quelqu'un, t'assumes jusqu'au bout, sinon tu peux pas te plaindre des conséquences !
Au diable l'idée de régler ça sans verser une goutte de sang. Ne pouvant supporter d'entendre autant de choses tout en voyant Stiles se décomposer toujours plus à chaque seconde qui passait, Derek fondit sur l'alpha, toutes griffes dehors tandis qu'Isaac et Lydia accouraient, interpelés par les cris de Scott.
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