Chapitre 5

Je le savais. Je savais que je n'aurais pas dû venir à ce foutu bal de promo. Ces choses ne sont pas faites pour moi, je ne vois vraiment pas pourquoi je me suis obstinée à penser le contraire toute la journée. Quel merdier.

Ça a bien commencé pourtant.

Hanna et moi avons pris la photo du traditionnel album de promo sans nous préoccuper de tous les couples autour de nous, nous avons marché d'un même pas vers la salle polyvalente et félicité Stanislas, le responsable du bureau des élèves, pour la décoration parfaite. Hanna a même essayé de me convaincre de danser, et oui, moi qui ai deux pieds gauches et qui ne sait absolument pas bouger mon corps, j'ai fini par accepter.

Je commençais à me dire que la soirée allait être vraiment géniale finalement quand elle m'a traînée dans la foule dansante en riant comme une gamine de cinq ans. Et puis il a fallu que le regard de Hanna croise celui de Tucker.

Tucker Lewis est le capitaine de l'équipe de football du bahut. Avec son regard gris irrésistible,ses cheveux bruns toujours bien coiffés, même lorsqu'il ne le fait pas exprès, et son visage coupé au couteau, il chamboule le cœur de toutes les filles du lycée. Y compris celui de ma meilleure amie.

Ils ont commencé à se fréquenter à cause d'un devoir d'histoire le mois dernier. Le professeur les a mis en binôme tous les deux de façon aléatoire et je me souviens qu'Hanna était vraiment catastrophée à l'idée de devoir travailler avec lui. Imaginez un peu l'effet que Tucker a sur les hormones des adolescentes quand on sait qu'il est capable de stresser la fille la plus organisée et la plus studieuse du lycée. Je me souviens aussi qu'après ce devoir auquel ils ont eu une excellente note, uniquement grâce au travail de Hanna bien sûr, elle n'a plus arrêté de me parler de lui.

Je ne serais même pas capable de compter le nombre de soirées que j'ai passées au téléphone avec elle à l'écouter parler de la façon dont il la regarde mystérieusement et remet ses cheveux en place toutes les vingt secondes.

Je me suis donc vite rendue à l'évidence. Ma meilleure amie était inévitablement et inconditionnellement amoureuse de lui. Et je n'ai jamais osé lui dire ce que je pensais vraiment de Tucker et de la facilité avec laquelle il manipule les filles comme des jouets humains.

Elle a attendu des jours et des jours qu'il lui demande de l'accompagner au bal, mais l'invitation qu'elle espérait tant n'est jamais arrivée. Je ne peux pas dire que ça ne m'a pas arrangée d'un certain côté, mais j'étais désolée pour elle de devoir y aller avec moi parce que je savais qu'au fond de son cœur, elle crevait d'envie de passer une soirée avec lui.

Alors je pense que quand j'ai vu Tucker traverser la piste de danse pour nous rejoindre tout à l'heure, j'ai compris que c'était fichu.

Il ne lui a même pas fallu trois minutes pour expliquer à Hanna qu'il venait de lâcher sa cavalière inutile et ennuyeuse et la convaincre par la même occasion de lui accorder une danse.

C'est à cet instant précis que j'ai réalisé que j'allais me retrouver toute seule, et pour de bon.

Évidemment, Hanna m'a demandé ma «permission» et franchement, je n'étais pas emballée pour une foule de raisons, mais quel genre de meilleure amie aurais-je été pour lui refuser de danser avec le garçon qui occupe continuellement ses pensées ?

Alors voilà, j'en suis là.

Ça va bientôt faire deux heures que je les ai vus partir main dans la main et que je suis assise sur la même chaise près du bar. Deux heures que je tiens mon verre de soda encore rempli en espérant qu'Hanna va revenir. Deux heures que je regarde tous les couples autour de moi rire, danser et se prendre dans les bras ou s'embrasser. Deux heures que je rumine inlassablement en me disant que si Harry n'était pas parti, on serait peut-être venus ensemble ce soir, comme tous ces couples qui montrent leur bonheur au reste du monde. Deux heures que mon cœur se serre à cette pensée et que je m'en veux d'être aussi faible.

De tous les scénarios désastreux que j'avais imaginés pour cette soirée, celui-ci dans lequel je me retrouve toute seule à me lamenter de mon passé est vraiment un des pires.

Et dire que je pourrais être bien confortablement installée sous ma couverture en ce moment-même. C'est décidé, c'est la dernière fois que je laisse ma mère influencer mes décisions.

Le temps commence vraiment à se faire de plus en plus long et je ne sais même plus où poser mes yeux pour me distraire tant je commence à connaître chacun des recoins de la salle par cœur. Je ne supporte plus la musique bien trop forte qui me vrille les tympans et le regard plein de pitié des quelques personnes qui passent devant moi et remarquent ma solitude. J'ai l'impression d'étouffer avec la chaleur oppressante qui règne dans la salle.

Je n'arrive même plus à faire semblant de savoir pourquoi je suis là.

J'ai envie d'aller chercher Hanna et d'appeler ma mère pour rentrer,mais je me résonne vite, ce n'est pas parce que je passe un mauvais moment que ma meilleure amie y a droit aussi. Une de nous deux mérite au moins de profiter ce soir, autrement nous serons vraiment venues pour rien. Et puis je sais qu'elle m'en voudrait à mort si je la séparais de son prince charmant, et elle aurait raison.

Plus que deux heures avant minuit Madison, plus que deux heures.

Je décide de m'occuper en jouant sur mon téléphone et quand l'écran s'allume dans ma paume, mon cœur manque un battement : «10 appels manqués, Caspar».

Comme si ma soirée catastrophique ne suffisait pas, toute l'inquiétude qui m'habitait un peu plus tôt revient comme une immense vague dévastatrice. C'est quoi ce délire encore ?

Une fois pour savoir si j'allais bien, j'aurais pu comprendre. Mais là, dix appels et tous très peu espacés dans le temps à ce que je vois. C'est presque du harcèlement, Caspar est vraiment anormal ce soir.

Qu'est-ce qui lui arrive, bon sang ? D'abord son silence suspect, et maintenant ça ?

Je me lève rapidement de ma chaise haute en grognant pour partir à la recherche d'un endroit calme pour pouvoir rappeler mon frère.

Après avoir failli m'étaler de tout mon long sur le sol à cause de ces fichus talons auxquels je ne m'habituerai décidément jamais, je parviens à traverser la salle de bal et jette mon verre de soda en passant. Je n'ai même plus soif de toute façon.

La cour intérieure du lycée est seulement faiblement éclairée par les spots de la salle de bal qui traversent les fenêtres et même si tous ces arbres dans l'obscurité sont un peu effrayants, l'air frais de cette belle nuit de juin me caresse agréablement la peau et j'ai l'impression de respirer pour la première fois depuis des heures. Je n'entends désormais que des échos lointains de la musique abrutissante et le silence apaisant de la nuit.

Je prends plusieurs grandes inspirations, profitant de la fraîcheur qui s'offre à moi, et m'assoit finalement sur une des tables de la cour, contente de constater que personne d'autre n'a eu la même idée que moi.

Je compose hâtivement le numéro de Caspar sur mon clavier et mords dans ma lèvre nerveusement. Un goût amer se répand dans ma bouche. Quelle idée de mettre du gloss?

Je colle le portable contre mon oreille et j'ignore pourquoi, mais j'ai tout à coup peur qu'il décroche.

Un bip, deux bips, trois bips, messagerie.

Merde, ça servait à quoi de m'appeler dix fois pour ne pas répondre ?

Je pousse un long soupir d'agacement et éclaircit ma voix pour laisser un message.

«- Salut Caspar. T'as essayé de m'appeler ? Pourquoi tu ne réponds plus ? Je suis au bal là, mais tout va bien, ne t'inquiète pas. Rappelle moi quand tu auras ce message. Bisous.»

Je termine l'appel en essayant de me raccrocher à l'idée qu'il ne répond pas parce que ce n'était pas si important que ça. Mais je n'arrive pas à faire totalement taire ce doute en moi pour la énième fois depuis le début de la soirée.

Je pousse un nouveau soupir qui meurt dans la nuit.

D'ici, je peux voir tous les lycéens discuter et danser à travers la grande baie vitrée. Ils semblent être à des milliers de kilomètres de là où je suis, comme si une immense barrière infranchissable séparait mon monde du leur.

Une chose est sûre, en imaginant de nouveau ma robe coller de façon huileuse sur ma peau à cause de la chaleur, je n'échangerais ma place contre une des leurs pour rien au monde.

Je commence à regarder les étoiles danser dans le ciel dégagé en repensant toujours au comportement bizarre de mon frère quand une main se pose délicatement sur mon épaule, me tirant brutalement de ma réflexion. Je sursaute et me retourne rapidement pour voir de qui il s'agit.

- Pardon Madison, je ne voulais pas te faire peur, dit la personne en retirant sa main.

Je découvre un garçon aux cheveux courts et très foncés plutôt mignon qui se tient devant moi.

Comment connaît-il mon nom ? Que fait-il là ?

Il a la main encore tendue dans ma direction et la baisse en me voyant le considérer. Son visage me dit quelque chose. Est-ce que je suis censée le connaître ?

- Excuse moi, tu es ? osé-je, partagée entre la surprise et la gêne.

Il hausse les sourcils puis vient s'asseoir à côté de moi en faisant un bruit non identifiable, à mi-chemin entre le soupir et le rire.

Qui lui dit qu'il peut s'asseoir à côté de moi comme ça ?

- J'avais remarqué que tu n'étais pas très bavarde mais j'espérais quand même que tu te souviendrais de moi. Jayden Harris, dit-il en me souriant.

Je hausse à mon tour les sourcils pour lui faire comprendre que ce nom ne me dit rien et il s'empresse d'ajouter :

- On était dans le même cours de littérature cette année. Le garçon deux rangs devant toi ?

À la manière dont il secoue rapidement la tête de gauche à droite et parle en bougeant les mains, on peut voir qu'il m'explique comme si c'était évident.

Je ne vois toujours pas exactement de qui il s'agit mais je feins de me souvenir pour abréger mon malaise.

- Ah oui, c'est vrai. Jayden. Désolée.

Il me fait un petit sourire et hoche légèrement la tête avant de se concentrer sur le gobelet qu'il tient dans les mains.

- Mais pourquoi tu es venue ici en fait ? Sans vouloir te vexer, tu es la dernière personne que je m'attendais à croiser ce soir.

Quoi ? Qu'est-ce qu'il veut dire ?

Je n'aime pas beaucoup ça.

Je n'hésite pas à ignorer sa question pour lui en poser une nouvelle.

- Pourquoi tu dis ça ? Et pourquoi tu penses que je ne suis pas bavarde ? Tu ne me connais même pas, lâché-je d'un ton ferme en lui jetant un regard noir.

Son visage se ferme et ses yeux s'assombrissent immédiatement. Il tourne la tête et contracte sa mâchoire. Je me dis un instant qu'il va se lever et s'en aller sans un mot.

- Tu sais, finit-il par dire sur un ton blasé, je ne suis pas aveugle, j'ai remarqué que tu ne parles à personne. Tout le monde peut le voir. Alors je ne m'attendais pas à ce que tu sois intéressée par ce genre de soirée, c'est tout. Il faut croire que je me suis trompé, pas besoin de m'agresser comme ça.

Il pousse un soupir avant de boire rapidement une gorgée de sa boisson.

Je m'en veux soudain terriblement d'avoir si mal réagi. J'ai tellement l'habitude que les gens m'ignorent et rient de ma solitude que je ne me suis pas imaginée une seule seconde que Jayden veuille simplement discuter avec moi et être sympa. J'ai tendance à me méfier de tout le monde depuis...depuis Harry.

Je ne sais pas trop quoi dire et je devrais probablement retourner dans la salle et me fondre dans lamasse pour oublier à quel point je suis nulle et asociale, mais j'ai vraiment envie de me rattraper.

- Pardon. Ma soirée est juste horrible et je n'avais pas à te parler comme ça, tenté-je timidement en essayant de le regarder de la manière la plus désolée et la plus douce possible.

Il repose ses yeux sur moi et je prends ça comme une invitation à continuer.

- Tu n'avais pas tout à fait tord en plus, je n'aurais jamais dû venir. Je me suis juste attachée à l'illusion que j'allais m'amuser avec ma meilleure amie, mais elle m'a finalement laissée tomber pour danser avec un beau garçon et n'est jamais revenue.

Son expression est toujours neutre et je tente le tout pour le tout.

- Tu m'as délivrée un peu de ma solitude en m'adressant la parole alors excuse-moi, je suis une conne, littéralement.

Il n'ajoute rien mais un petit sourire passe en coup de vent sur son visage enfantin.

C'est à ce moment-là que je remarque qu'il est habillé d'une drôle de manière. Contrairement à tous les autres garçons ce soir, il ne porte pas de costume ni de chemise, mais simplement un pantalon droit noir, un T-shirt en coton de couleur bordeaux et une veste en cuir. Je ne suis pas sûre que ça ni sa barbe de trois jours aillent avec le thème «Croisière luxueuse» du bal de promo mais ça lui donne un côté assez original et franchement, il est plutôt pas mal comme ça.

Je décide de rompre encore le silence entre nous en espérant ne pas avoir déjà tout gâché.

- En tout cas j'aime beaucoup ta tenue, au moins tu ne ressembles à personne.

Ma remarque déclenche chez lui un petit rire cristallin assez adorable qui dévoile deux rangées de dents parfaitement blanches.

Ses yeux bruns pétillent à nouveau. Gagné.

- Je n'avais pas prévu de venir moi non plus en fait, avoue t-il d'une voix amusée. Un de mes amis est de retour en ville et il voulait absolument voir quelqu'un ce soir. On a commencé à chercher la personne en arrivant mais une fille lui a mis le grappin dessus et je les ai perdus de vue.

Il lève les yeux au ciel.

- C'est en cherchant de l'air hors de la salle bouillante que j'ai atterri ici. Alors je pense qu'on peut dire que je suis un peu comme toi finalement.

Je ne souhaite à personne de venir célibataire comme moi à un bal de promo, mais ça me fait vraiment chaud au cœur de constater que je ne suis pas la seule à avoir perdu mon chemin ce soir.

Nous commençons à débattre sur le fait qu'il fait vraiment trop chaud pour respirer correctement dans cette salle et il parvient à placer une blague des plus médiocres que j'ai jamais entendue au beau milieu de la conversation. Nos deux rires emplissent rapidement toute la cour.

J'avais oublié ce que ça faisait d'avoir un fou-rire authentique et incontrôlable, et je ne sais pas comment j'ai pu vivre sans cette sensation merveilleuse pendant des mois. Être secouée comme si mon corps tout entier était une caisse de résonance, avoir un mal de chien aux côtes et même sentir quelques larmes de joie brouiller ma vue est vraiment génial.

Je me demande combien de choses semblables à celle-ci j'ai manqué durant ces deux dernières années. Sûrement beaucoup, beaucoup trop.

Je sais que c'est bizarre de dire ça, mais j'aime bien Jayden. Je ne le connais pas vraiment, mais seulement en l'espace des ces quinze dernières minutes, il a réussi à me sortir de mon attitude défaitiste et à me faire rire avec foi. Ce garçon n'est pas comme les autres.

Nous restons là à nous poser mutuellement des questions, rompant le silence solennel de la nuit à chaque fois, et j'apprends pas mal de choses sur lui.

Il est au lycée depuis seulement une année parce qu'avant il prenait les cours par correspondance en restant chez lui. Ça lui allait bien comme système, mais son père a insisté pour qu'il se mélange au reste de la jeunesse cette année. Plus tard, il veut devenir concepteur de jeux vidéos parce que cet univers virtuel le passionne depuis toujours et l'année prochaine, il va à l'université de New-York. Il aurait voulu aller à Columbia, là où je vais moi, mais il a été refusé à cause de ses notes moyennes dans certaines matières.

Il me confie également que sa mère est morte quand il avait cinq ans, et ça me fait un gros choc qu'il soit si souriant en évoquant cet épisode horrible et qu'il me parle de quelque chose de si personnel. Lui aussi est doué pour sauver les apparences.

Quand il essaie d'en savoir plus sur ma vie, je fais tout ce que je peux pour ne pas évoquer la tristesse et la solitude dans laquelle je suis plongée depuis le départ de Harry.

Et je me rends compte rapidement à cause de ça que beaucoup d'événements de mon passé tournent autour de lui, et qu'il ne pourra jamais en être autrement. Il fera toujours partie des souvenirs.

Ça me met un peu mal à l'aise de ne pas parler de ces choses-là à Jayden étant donné que lui a évoqué un sujet bien plus grave, mais je réussis à voguer à travers ses questions sans qu'il ne remarque la boule logée dans ma gorge.

Je suis prise d'un léger frisson quand il commence à me parler avec enthousiasme de son meilleur souvenir, une colonie de vacances en Espagne quand il avait huit ans.

La brise de la nuit commence à se faire de plus en plus froide et j'essaie de frictionner mes bras pour me réchauffer.

Jayden a remarqué que j'avais froid, bien évidemment, et il n'hésite pas une seconde à stopper son récit pour enlever sa veste en cuir et me la tendre.

-Tiens, tu en as plus besoin que moi.

Je suis un peu surprise par cette attention adorable mais l'enfile sans me laisser prier en le remerciant.

Une odeur agréable de talc et de musc emplit instantanément mes narines. Son regard brillant croise de nouveau le mien et il entrouvre légèrement les lèvres pour s'apprêter à parler quand son portable vibre dans ses mains.

- Merde. Je suis désolé, je dois répondre, déclare t-il en regardant l'écran.

Je lui fais signe que tout va bien et il se lève puis commence à faire des allers-retours dans le gazon un peu plus loin, le portable collé à l'oreille. Je me suis toujours demandée pourquoi on a tous cette manie de marcher quand on est au téléphone.

Il raccroche et revient vers moi quelques instants plus tard.

- Je suis vraiment désolé mais il faut que j'y aille, mon pote n'a toujours pas trouvé la personne qu'il cherche et il commence à se faire tard. Je dois aller l'aider.

Oh non, on commençait tout juste à devenir... amis ?

Ça fait longtemps que je n'ai pas utilisé ce mot pour qualifier un garçon et je ne sais pas exactement si c'est le bon terme à employer. Tout ce dont je suis sûre, c'est que je ne veux pas qu'il s'en aille. Alors j'ai une idée.

- Et si je vous aidais moi aussi ?

Je sais que je ne serai sûrement d'aucune utilité, vu que je ne suis même pas capable de reconnaître un garçon dans la même classe que moi, mais je ne tiens vraiment pas à finir cette soirée toute seule à me morfondre en attendant Hanna.

Il hausse les épaules et me tend une main pour m'aider à me lever.

- Oui, pourquoi pas ? Allons les rejoindre.

Il récupère son gobelet sur la table et nous commençons à marcher ensemble vers la salle polyvalente.

Je lui pose quelques questions rudimentaires sur la personne que nous devons rechercher et à ma grande surprise, il ne sait rien sauf que c'est une fille. D'après lui, son ami n'a pas voulu lui en dire plus que ça. Tu parles d'un indice utile pour retrouver quelqu'un ici, ça pourrait être la moitié des personnes présentes.

Lorsque nous pénétrons dans la pièce, cette vague de chaleur inconfortable m'envahit et je regrette immédiatement la brise fraîche de la nuit. J'hésite à rendre sa veste à Jayden mais son odeur qui m'entoure est vraiment trop agréable et apaisante.

Un coup d'œil devant moi me permet de constater que les étudiants sont encore plus nombreux et déchaînés que tout à l'heure et je ne sais pas si je me suis habituée au silence le peu de temps que j'ai passé dehors, mais j'ai l'impression que la musique insupportable a redoublé d'intensité.

- Ne me lâche pas, articule Jayden pour se faire comprendre en resserrant son bras autour du mien.

J'acquiesce et commence à le suivre à travers tous les couples qui dansent sur la piste. Il jette des regards brefs autour de lui et se retourne vers moi quelques secondes plus tard en désignant le bar.

- Ils sont là-bas.

J'essaie de deviner de qui il parle mais les lumières des spots et les gens de ma taille à côté desquels je passe m'empêchent de voir quoi que ce soit. Je me laisse guider par Jayden.

Nous arrivons finalement à un endroit inoccupé de la salle et je respire enfin pleinement quand je ne sens plus les corps chauds des danseurs se frotter contre le mien.

En regardant devant moi, j'aperçois vaguement deux personnes appuyés contre le bar, tournées de dos. Ça doit être eux, une fille blonde que je ne connais pas en robe rose et un garçon plutôt grand habillé tout en noir avec une épaisse chevelure brune.

Jayden appelle son ami pour lui signaler notre présence et lorsque le garçon se retourne, ses yeux verts rencontrent les miens.

Et là, mon sang se glace dans mes veines. C'est lui.

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Bonjour tout le monde !
Voilà pour le chapitre 5, j'espère que vous avez aimé le lire autant que j'ai aimé l'écrire.
Il contient beaucoup d'informations et je suis vraiment désolée si vous l'avez trouvé trop long mais je tenais absolument à le finir de cette façon.
Que pensez-vous de Tucker ? Et de Jayden ?
N'hésitez pas à voter ou à commenter pour me donner votre avis, bon ou mauvais. C'est très important pour moi de savoir ce que vous en pensez, il n'y a que comme ça que je peux faire des progrès.
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Merci infiniment d'avoir lu, je vous aime fort et à bientôt pour la suite, Anne. ♡
Des bisouuuus les amours :*

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