Chapitre 11

Point de vue de Madison

Je ferme les yeux, obnubilée par le parfum de Jayden. Son odeur est si apaisante qu'un instant la perspective de m'endormir dans ses bras pour toujours me semble une fin plus qu'enviable.

Je reviens à la réalité trop vite à mon goût lorsqu'il relâche son étreinte sans prévenir, et mes yeux croisent les siens l'espace de quelques secondes. Dans son regard, je vois certes toujours cette même culpabilité, mais aussi de la tristesse, et j'ignore encore d'où elle vient. Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai très envie de la faire disparaître, cette sombre lueur de je ne sais quoi qui le perturbe. Puis ses beaux yeux se détournent des miens pour fixer un point quelque part derrière moi.

- Qu'est-ce que...

Ses sourcils bruns se froncent.

J'ai à peine le temps de me retourner pour voir ce qui retient son attention qu'une tornade brune s'abat violemment sur lui. Il se retrouve plaqué contre le mur en renversant une chaise au passage dans un bruit strident sans que j'ai le temps de comprendre quoi que ce soit.

Harry. Qu'est-ce qui lui prend ?

J'étouffe un cri en en réalisant ce qui se passe. Je remarque vite que tout le monde nous regarde et ça me pétrifie.

- Tu-ne-la-tou-ches-pas, articule Harry d'une voix enragée en maintenant fermement mon ami qui gémit contre le béton.

Jayden est visiblement incapable de lutter, je l'entends respirer difficilement sous la domination de son adversaire. Si un seul regard pouvait tuer, celui d'Harry l'aurait achevé sur place.

L'attention des clients sur nous est de plus en plus oppressante, j'ai l'impression de suffoquer.

Jayden me jette des petits regards de détresse de plus en plus insistants.

Sans même réfléchir, je fonce sur eux et agrippe de toutes mes forces la première chose qui s'offre à moi, le bras d'Harry.

- Laisse le partir ! crié-je en essayant de ne pas penser à la masse de clients ahuris qui regardent la scène en sirotant leur café, ni à la serveuse intimidée qui se tient derrière moi, prête à aider – comme si elle le pouvait.

Harry cesse de s'agiter à mon contact comme si il se transformait subitement en statue de glace, mais garde malgré tout son emprise de fer sur Jayden.

- Reste en dehors de tout ça, c'est entre lui et moi, crache t-il avec fureur sans même prendre la peine de lever les yeux sur moi. N'est-ce pas Jayden ?

Ses yeux sont aussi noirs que du charbon et j'agonise intérieurement. Reste t-il une seule once de ce garçon qui a partagé mon chemin pendant toutes ces années ? Mon cœur bat tellement vite que j'ai l'impression qu'il va se décrocher.

Harry serre de plus en plus Jayden qui vire rapidement au rouge écarlate. Il semble avoir perdu définitivement tout sens du contrôle.

- Arrête ça tu me fais flipper, merde ! hurlé-je spontanément en éclatant en sanglots, incapable de me contenir plus longtemps.

Et, sans que je m'y attende, mon appel au secours fonctionne. Harry m'accorde enfin de l'attention et je vois progressivement la rage disparaître de son regard et sa main pourpre s'éloigner peu à peu du cou de Jayden qui s'effondre sur le plancher en toussant violemment. Je me précipite à ses côtés pour l'aider à respirer et Harry reste planté là, au milieu de la salle, ahuri et totalement perdu, comme si il venait tout à coup de réaliser ce qu'il vient de faire.

Jayden sert très fort ma main dans la sienne et il est de plus en plus pâle maintenant que la pression est retombée. Quelques secondes de plus et je ne sais pas dans quel état je l'aurais retrouvé.

- Monsieur je crois que vous devriez sortir, annonce la serveuse du Starbucks d'une voix hésitante.

Le beau brun ne fait pas un geste et continue de regarder ses pieds, à des millions de kilomètres de la réalité.

- Dehors, immédiatement, ou j'appelle les flics, ajoute la serveuse avec plus d'assurance.

Ses menaces n'ont toujours aucun effet sur Harry.

Je me sens obligée de m'en mêler pour nous éviter davantage d'ennuis.

- Vas-t'en Harry, s'il te plaît, murmuré-je en m'efforçant de paraître audible.

Et là, il se tourne vers moi et quelque chose d'inespéré se produit. Ce n'est plus la même personne que j'ai devant moi. J'ai soudain l'impression de le revoir sous son vrai jour pour la première fois. Son menton tremble frénétiquement, ses cheveux sont trempés de sueur et ses yeux, ses magnifiques yeux verts émeraude ont retrouvé leur teinte et sont remplis de désespoir, de faiblesse et d'une terrible souffrance. Je connais ce regard par cœur, c'est celui qui hante mes rêves nuits après nuits sans que je ne puisse rien y faire. J'essaie de me détourner mais Harry cherche à me capter sans relâche comme si il me suppliait inconsciemment de lui laisser une seconde chance, de comprendre ce qui ne peut être dit avec des mots.

Voyant que je ne rentre pas dans son jeu, il tord sa bouche dans une moue de douleur et hésite, puisse tourne d'un air impartial vers la serveuse.

- Je ne partirais que si elle vient avec moi, grogne t-il en me désignant.

Mon cœur manque un battement.

- Quoi ? demandé-je à haute voix sans le vouloir.

Je sens la main de Jayden resserrer son étreinte sur la mienne, si bien que je ne perçois plus le sang irriguer le bout de mes doigts.

Harry l'a remarqué, bien évidemment, et s'accroupit près de nous sans prêter la moindre attention à Jayden qui pousse des soupirs plein de sarcasme.

- Viens avec moi Madi, souffle Harry en ne lâchant pas des yeux ma main et celle de Jayden.

Je n'ose pas bouger. C'est cruel de me faire ça, surtout dans ma position. Tous les inconnus qui se trouvent là par hasard concentrent désormais leur attention sur moi et attendent ma réponse fatidique, et je n'ai aucune idée de quoi faire. Je n'ai jamais eu autant de pression sur mes épaules.

Si je pars avec lui, Jayden m'en voudra sûrement pour toujours, j'aurais perdu définitivement mon seul ami et mon cœur se serre quand je l'imagine. Mais si je ne pars pas avec lui, je prends le risque de m'en vouloir toute ma vie pour avoir fait le mauvais choix et jamais je ne pourrais être suffisamment forte pour combattre ce regret, c'est plus qu'une certitude.

Un combat sans relâche démarre encore dans mon for intérieur.

Je regarde successivement Jayden, toujours allongé sur le sol qui reprend difficilement son souffle et Harry, qui remet ses cheveux en place en attendant ma réponse.

Jayden boit un verre d'eau que lui tend gentiment un client. Harry mord violemment sa lèvre.

Jayden me fixe comme si cela pouvait me clouer au sol et m'empêcher de partir. Harry le remarque et lui lance un regard noir.

J'ignore moi-même comment c'est possible mais je décide brutalement que je n'en ai plus rien à foutre de passer pour la fille la plus irrationnelle, la plus imprévisible et la plus conne qui soit sur cette Terre, à cet instant précis. Si il y a ne serait-ce qu'une seule chance pour moi de connaître la vérité, je ne peux pas me permettre de la laisser passer. Et Jayden m'a appris aujourd'hui qu'il ne peut pas m'offrir cette chance.

Je me gratte la gorge et dénoue les doigts de mon ami enroulés fermement autour de ma peau.

- Encore merci pour la veste. Ne te lève pas trop vite, tu as besoin de repos.

Il me jette un regard horrifié qui veut tout dire et je tente de ne pas penser à Harry qui essaie de contenir un ricanement. Il sait probablement que je reviendrais sur ma décision.

Les inconnus relâchent la respiration commune qu'ils semblent avoir contenue depuis tout à l'heure, et un poids s'abat sur moi.

Je me lève difficilement en prenant appui sur une des tables du café et Harry m'emboîte le pas vers la sortie. Pour éviter de m'effondrer, je me force volontairement à ne pas jeter de regard en direction de Jayden et à avancer d'un pas rapide sans me soucier des expressions outrées des clients qui pensent certainement que je fais une énorme erreur.


Point de vue de Harry

Je n'arrive pas à croire que Madison m'ait choisi, moi. Surtout après la merde que j'ai foutue avec cet abruti de Jayden. Pourtant elle est là, dans sa jupe bleue sexy, et maintenant c'est à moi d'assurer. Je n'ai plus le droit à l'erreur. Je veux la récupérer. Je sais exactement ce qu'il me reste à faire.

Elle semble un peu gênée quand nous sortons de la boutique et je ne sais pas trop quoi dire pour briser la glace. Je ne veux surtout pas faire de connerie.

Prendre la voiture ne serait qu'un moyen avorté de lancer la conversation et ce serait sûrement une des pires choses à faire. Je dois lui laisser le temps. Marcher nous fera le plus grand bien.

Elle accepte de me suivre sans poser de questions, ce n'est pas grand chose mais c'est déjà un début.

J'essaie tant bien que mal d'analyser discrètement chacun des petits regards qu'elle me lance et d'évaluer l'assurance de chacun de ses pas pour deviner ce qu'elle ressent. Mais rien. Elle est aussi fermée qu'une porte de prison.

Ça va aller Harry. Ça va aller. Tu vas reprendre le contrôle.

Et je sais que ça ira mieux quand on arrivera là où je veux l'emmener, le parc où on s'est rencontrés quand on avait huit ans. C'est impossible que ça ne lui fasse pas quelque chose d'y retourner.

Après un bon quart d'heure à parcourir les rues sans nous adresser un seul mot, la grille du jardin d'enfants se dresse enfin devant nous et Madi s'arrête tout à coup de marcher.

- Harry... Pourquoi tu m'as emmenée ici ? À quoi ça mène tout ça ? demande t-elle précipitamment.

Merde. Pas maintenant. Pas si près du but.

- Il faut qu'on parle Madi.

Elle baisse les yeux et je comprends enfin qu'elle a peur. Elle a terriblement peur que j'entaille tous nos jolis souvenirs d'enfance, tous ces premiers moments qu'on a vécus ensemble. Ça me tue d'imaginer qu'elle y tient tant parce que c'est finalement la seule chose réelle qu'il lui reste de nous deux.

- Madi, tu dois me faire confiance. Je veux juste parler un peu et être avec toi. S'il-te-plaît.

- Ok, je te suis, bégaie t-elle dans le vent sans être vraiment convaincue.

Nous pénétrons dans ce lieu symbolique et comme je l'espérais, rien n'a changé. La pelouse est toujours aussi verdoyante et les arbres plein de fruits. Comme dans mon souvenir, des enfants courent partout, escaladent les installations, rient et se chamaillent et les parents discutent, se promènent et surveillent leur progéniture.

Madison arbore un léger sourire en redécouvrant l'endroit, et elle peut dire ce qu'elle veut, je sais qu'être ici lui fait du bien.

J'aperçois un banc libre et décide de nous y emmener. On s'assoit face à face et le silence entre nous deux ne semble plus être aussi pesant que tout à l'heure. Elle a une expression neutre et je sais qu'il est temps pour moi de me lancer.

- Alors... Comment tu vas ?

Non mais quel con ! Pourquoi j'ai dit ça ? C'est évident qu'elle ne va pas bien.  Quel con, quel con.

- Harry, j'en ai aucune idée... Tu.... Tu t'en vas du jour au lendemain sans prévenir et tu reviens comme si rien n'avait changé, parce que de toute évidence c'est ce que tu essaies de me faire comprendre en m'amenant ici. Pourtant tu as l'air de te foutre totalement de ce que je ressens, au contraire j'ai même l'impression que tu prends un malin plaisir à me torturer, d'abord le bal et puis l'épisode de tout à l'heure... Pourquoi est-ce que t'es revenu au juste ?

- Madison, je... Je suis désolé.

Elle se lève brusquement.

- Non, t'es pas désolé ! T'as pas le droit de dire que t'es désolé Harry, je te l'interdis ! crie t-elle.

- Je le suis pourtant ! crié-je à mon tour. Je suis désolé d'être parti, désolé d'être un connard et désolé pour chaque minute pendant laquelle tu t'es sentie mal à cause de moi ! Je t'assure que si je pouvais te donner une raison, je t'en donnerais une, mais je ne peux pas !

Elle se rassoit et je remarque qu'elle se retient de pleurer de toutes ses forces. Je déteste cette situation merdique. Je déteste l'avoir juste devant moi, à quelques centimètres, et pourtant être aussi loin d'elle. Je déteste ne pas pouvoir la serrer dans mes bras, ou l'embrasser et l'entendre rire comme avant.

- Pourquoi tu m'as fait ça, Harry... J'avais l'impression, je sais pas, de compter pour toi. J'avais l'impression d'être spéciale à tes yeux, je suis sûrement idiote mais c'est vrai. Et aujourd'hui t'es là, à me dire que je connaîtrais jamais la vérité et tu sembles ne pas réaliser à quel point ça fait mal.

Mon cœur se fissure un peu plus à chacune de ses paroles. Je sens les larmes monter moi aussi et me gratte la gorge pour essayer de les chasser.

- Tu... Tu n'es pas la seule à avoir souffert dans l'histoire.

- Tu mens ! s'écrit-elle en se levant à nouveau, submergée par un torrent de larmes. Tu mens, tu mens, tu mens ! Tu t'en fous complètement, sanglote t-elle.

Ça me rend malade qu'elle pense ça de moi. Je ne suis pas un monstre, et je ne veux surtout pas être son monstre. J'agrippe ses deux bras et la force à me regarder dans les yeux.

- Écoute moi, articulé-je. Il n'y a pas une seule seconde pendant mon absence où tu ne m'as pas manqué Madison, pas une seule. Je te promets que je n'ai pas eu le choix, et je n'ai pas celui de te dire pourquoi ça s'est passé comme ça non plus.

Ses larmes sont de plus en plus vigoureuses alors que je la force à se rasseoir.

- C'est faux, gémit-elle. Tu m'aurais contacté, tu aurais répondu à mes mails, à mes textos, tu serais revenu ! On a toujours le choix dans la vie !

- Et aujourd'hui, est-ce que je suis pas revenu ? Est-ce que je suis pas là en ce moment, avec toi ?

Je ne sais plus quoi dire pour qu'elle s'arrête de pleurer, elle a l'air tellement effondrée. Je prends la décision de la laisse reprendre son souffle avant d'aller plus loin.

Je remarque tout à coup deux enfants qui parlent sur le banc en face de nous, un garçon et une fille. La fille ferme les yeux et le garçon sort une grosse fleur jaune de derrière son dos. La fille ouvre les yeux, pousse un cri de surprise, attrape la tulipe et lui saute dessus pour lui faire un bisous. Madison et moi étions exactement comme ça à une époque. Simples. Innocents. Beaux. Comment est-ce que j'ai pu nous laisser dériver jusqu'à notre position actuelle ? Comment est-ce que j'ai pu laisser quoi que ce soit nous arriver ?

Elle a vu le couple d'enfants elle aussi, mais je devine qu'elle ne les regarde pas de la même façon que moi. Elle doit sûrement se dire que leur bonheur ne durera pas longtemps, tout comme le nôtre, et que tout forme d'amitié aussi belle n'est qu'une illusion.

- Harry, ça sert à rien tout ça, hésite t-elle de sa petite voix, et tu le sais aussi bien que moi. On est plus ce qu'on était, et je ne peux pas te regarder en pensant que tu es sincère. J'ai trop pleuré pour toi, et aujourd'hui je suis entrain de m'autodétruire. On ne pourra jamais se réparer et je ne pourrais jamais te pardonner, désolé.

Elle se lève pour partir et je ne peux pas possiblement la laisser faire. Je l'interpelle alors qu'elle a déjà fait quelques pas.

- Je sais que c'est faux Madi. Je sais que je te manque et que quelque part je compte encore pour toi.

Elle se retourne.

- Je sais aussi que tu me manques, terriblement, et je sais que je suis revenu parce que je peux pas vivre sans toi. J'ai cru que ce serait facile en partant, mais plus les jours passaient et plus c'était merdique. J'ai besoin de toi, Madison Parks. J'ai besoin de ton sourire, de ta cuisine dégoûtante, de ta voix, de tes yeux bleus, et de tous ces petits détails insignifiants qui font que tu es toi, que tu es ma Madi et pas n'importe quelle autre fille, parce que les autres filles ne m'intéressent pas. Je sais au fond de moi que c'est pas perdu pour nous, j'en suis sûr. Je veux plus jamais te faire de mal et je veux plus jamais qu'on soit séparés toi et moi. Si je te dis pas la vérité, c'est uniquement pour te protéger. Crois moi, tu préfère largement ne pas la connaître. Je sais que t'es pas prête à me laisser quitter ta vie définitivement, tu pourras dire ce que tu veux je te connais trop bien. Sinon pourquoi tu serais venue avec moi dans ce bureau hier, pourquoi tu serais là à pleurer en pensant à tout ça et pourquoi tu porterais encore ma foutue chaîne autour du cou ? Alors oui ce sera dur, mais avec le temps je pense que tu pourras me pardonner et qu'on redeviendra qui on était, il faut juste qu'on le veuille tous les deux. Moi je sais ce que je veux, et je ne peux pas concevoir une vie dans laquelle tu n'es pas. Regarde moi dans les yeux et dis moi que ce n'est pas pareil pour toi. Dis moi que plus rien n'a d'importance, dis moi que tu ne veux plus jamais me revoir, que je ne serai plus jamais quoi que ce soit à tes yeux et je m'en irais, tout de suite, sans me retourner, sans poser la moindre question. Je ne m'insinuerais plus jamais dans ta vie si c'est ce que tu veux vraiment. Madi,  parle moi.


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Hello everyone ! J'espère que vous allez tous bien, pour ceux qui sont en vacances amusez-vous bien et pour les autres couraaaaaaage. J'ai mis du temps à poster ce chapitre, mais le voilà enfin et j'espère de tout cœur qu'il vous plaît, ne me détestez pas d'avoir coupé à ce moment-là ;)

Qu'est-ce que vous pensez de la situation entre Madison et Harry ? Comment envisagez-vous la suite ? Pourquoi Harry est parti selon vous, et pourquoi n'en parle t-il pas ? Préférez-vous Jayden ou Harry ? Est-ce que vous aimeriez avoir plus de pdv de Harry ?

Merci infiniment d'être toujours plus à me suivre, à suivre le fil de mon histoire et à me donner votre avis sur les différents chapitres, tout ça compte énormément pour moi, l'écriture est un peu comme une drogue :)

Je suis en vacances pendant deux semaines donc j'essaierai de poster plus souvent. Gros bisous à tous, je vous aime fort fort fort, Anne

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