Chapitre 10
« - Chaud devant !
- Bordel mais t'es un danger public la pile électrique ! »
La petite assemblée se met à rire, tandis que Denki se fait gentiment rabrouer par Katsuki, puisqu'il n'a rien trouvé de mieux que de passer comme une furie avec des plats chauds, au milieu de tout le monde.
La bonne humeur est de la partie, et l'on pourrait presque se croire en vacances dans un camping. Kumo parade parmi le groupe d'amis, ravie d'être légèrement le centre de l'attention, et de se voir offrir quelques gestes d'affection partout où elle passe.
Sero en profite d'ailleurs pour filmer discrètement son compagnon, qui joue avec le canidé, notamment en lui grattant vigoureusement le ventre. C'est toujours plaisant pour lui de voir Shoto aussi épanoui, et laisser de côté sa part de lui un peu trop flegmatique, qu'il utilise davantage comme un masque que parce que cela représente la réalité.
Izuku se faufile vers Hanta, tout sourire de voir son meilleur ami ainsi, et réprime difficilement son éclat de rire lorsque le husky se redresse subitement, pour gratifier le jeune homme d'une léchouille. Todoroki est complètement hilare, retenant comme il peut cette boule de poil, qui semble déterminée à lui donner sa dose d'amour.
« - T'es content de le voir comme ça ?
- T'as pas idée Izuku. Chez nous il est plus détendu, et il se laisse plus facilement aller comme avec toi. Mais c'est pas forcément le cas en public, même si on a le même groupe de pote depuis un moment maintenant.
- Il s'en sort plutôt pas mal, pour quelqu'un qui avait presque tout perdu avant de te rencontrer. Continue de prendre soin de lui surtout. »
Ses lèvres s'étirent encore une fois, tandis que Sero hoche la tête positivement. Le musicien pose une main encourageante sur son épaule, pendant que leurs regards continuent de se porter sur ce spectacle amusant.
Izuku inspire profondément, savourant ce petit brin de vent qui se décide à se mêler à la partie. Le beau temps de leur côté, ils ont tous les trois décidés d'organiser un petit barbecue dans le jardin de la maison, bien assez grand pour accueillir cette bande au complet, à l'occasion du changement de carrière devenu officiel d'Eijiro. Entre la pergolas qui leur promet suffisamment d'ombre pour l'après-midi, l'enceinte qui diffuse une playlist donnant l'ambiance, le petit bar fabriqué main par Kirishima qui est prit d'assaut, les pistolets à eau ramenés par Denki et Mina, et la piscine creusée qui attend son heure, tout semble aller pour le mieux.
Le parfum des grillades qui s'élève dans l'atmosphère se mêlant subtilement aux effluves de crème solaire, annonciateur de l'été. Le bruit des personnes qui trinquent, les rires qui ponctuent le tout.
Izuku se sent tellement bien ici, qu'il en viendrait presque à se demander où se trouve la supercherie. Ses angoisses semblent bien loin de lui, tandis qu'un monceau de joie l'envahit depuis quelques temps maintenant.
Il n'a pour autant pas oublié tout ce par quoi il est passé durant sa vie, ni même la profondeur de ses blessures. Mais il paraît avoir trouvé un traitement, lui permettant de les panser progressivement, et d'aspirer à de jours meilleurs.
Oui, quand son regard se pose sur l'assemblée, cela lui apparaît comme une évidence : il a fait le meilleur des choix en partant, et en décidant de se préserver lui de toute souffrance supplémentaire.
« - Alors on fait des cachotteries ?
- Bordel Eiji ! Tu m'as fait peur ! »
Izuku sursaute d'un seul coup, ne s'attendant pas à entendre l'artiste murmurer juste à son oreille, en posant sa tête au creux de son cou. Il se retourne d'un seul coup, éjectant dans le même temps l'intrus, qui rigole sans s'en cacher, visiblement très content de son effet.
« - T'avais une tête bien trop concentrée, c'était adorable. J'ai pas résisté à l'envie de t'emmerder un peu.
- Je me vengerais.
- Oh tu crois ça ? »
Tout à coup peu confiant, le musicien fronce les sourcils en se demandant quel coup le jeune homme face à lui est en train de mijoter. Kirishima n'est pas le dernier pour faire des bêtises ou quelques blagues. Notamment une fois où il avait planqué une fausse araignée dans la chambre de leur colocataire, et attendu derrière la porte prêt à filmer la réaction.
Ce fut une soirée mémorable pour chacun d'entre eux. Eijiro aurait certainement pu y passer tellement il riait, pendant que Katsuki essayait tant bien que mal d'apaiser Izuku, non sans avoir un petit sourire en coin tout de même.
Seule Kumo semblait touchée du sort du garçon, allant jusqu'à bouder ses propriétaires pendant deux jours. Une expérience concluante en conclusion.
Depuis, Midoriya a apprit à être sur ses gardes, reconnaissant les signes qui trahissent l'optique d'une plaisanterie imminente. Et il est sûr à quatre-vingt quinze pourcent que c'est ce qui est sur le point de se produire.
« - Qu'est-ce que tu vas faire ?
- Oh absolument rien...
- Eijiro.
- C'est pas bon quand tu m'appelle par mon prénom entier généralement. »
Cependant, Izuku n'a absolument pas le temps de répondre. Encore une fois, prit par surprise, il sent une paire de main l'attraper fermement au niveau de ses bras, tandis que Kirishima se baisse pour s'emparer de ses jambes.
En quelques secondes, le voilà soulevé de terre par le couple, qui s'empresse de l'emmener jusqu'au bord de la piscine, apparemment ravi de leur coup fourré. Le musicien a conscience du triste sort qui l'attend, et serre la mâchoire tout en ruminant sur la manière dont il va faire acte de vengeance. Moins d'une petite minute plus tard, Katsuki et Eijiro se chargent de lâcher leur paquetage en oubliant totalement de faire preuve de délicatesse.
Le garçon a tout juste le réflexe de se boucher le nez, et prier pour ne pas boire la tasse, qu'il atterrit tout habillé dans l'eau encore un peu fraîche.
La remontée est un peu rude, et il manque de trébucher en tentant de se remettre droit sur ses jambes, en se débarrassant vigoureusement de l'eau infiltrée dans ses oreilles ainsi que du chlore qui lui brûle les yeux.
Ses mèches verdoyantes retombent de part et d'autre de son visage, encore plus fouillis que d'ordinaire, après qu'il ai prit le temps d'en essorer le surplus d'eau. Son t-shirt blanc ne cache plus grand-chose, provoquant un petit sifflement de la part de Mina dans la troupe, qui s'amuse à lâcher son petit commentaire sur la musculature du jeune homme.
« - T'as pas trop bu la tasse Izu ?
- C'est ça, marrez-vous tous les deux.
- Oh j'ai rien fait d'autre que de donner un petit coup de pouce à Eiji tu sais Deku. Rien de plus. »
Izuku se rapproche du bord de la piscine, de manière à pouvoir se hisser hors de celle-ci, et se délester de ces fringues qui lui collent à la peau. Le duo l'observe de près, accroupi à l'endroit où le garçon se rapproche, et ont tout deux un immense sourire qui leur mange leur visage.
Il ne fait nul doute qu'ils sont très satisfaits de leur supercherie, et le musicien commence à se dire qu'il n'est pas sorti de l'auberge s'il doit désormais en surveiller deux au lieu d'un seul.
« - Vous êtes fiers de votre connerie hein ?
- Plutôt oui, répond Eijiro.
- Vous êtes pas bien malins par contre. »
Ils ont peut-être négligés la force d'Izuku cependant. Parce qu'en moins d'une seconde, il suffit d'un geste au jeune homme pour inverser la tendance. Il s'accroche fermement à leur nuque, et se contente d'un mouvement pour leur infliger le même traitement qu'il a connu quelques secondes auparavant. Typiquement ce que l'on pourrait qualifier de « l'arroseur arrosé ».
Et c'est au tour du garçon à la chevelure ondulante de rire, tandis qu'il sort de la piscine et a la présence d'esprit de s'en éloigner quelque peu. En retirant son haut, il observe joyeusement ses deux colocataires qui pestent en pataugeant dans l'eau.
« - Alors on disait quoi déjà ?
- Deku tu perds rien pour attendre.
- Moh pauvre petit Katchan tout trempé. »
C'en est trop pour le libraire, qui sort de là furibond, bien décidé à lui faire ravaler ses paroles gentillettes. S'en suit d'une course poursuite à travers tous le jardin, le tout sous les éclats de rire d'Izuku, qui tente désespérément d'échapper à son bourreau.
Manœuvre très infructueuse, parce qu'après avoir déambulé dans tout l'espace, le musicien saute laborieusement par-dessus le portillon qui donne accès au carré de pelouse de devant la maison, juste à côté du garage. En seulement quelques pas, Katsuki le plaque au sol, dans un mouvement encore une fois dénué de toute once de douceur.
« - T'as perdu le nerd !
- Même pas d'abord, lâche Izuku en feignant de bouder.
- Oh tu veux la jouer comme ça ?
- Nan nan, pas ça Katchan ! »
Mais il n'a pas le temps de dire autre chose qu'il se retrouve assaillit par les chatouilles. En effet, depuis que le blond a découvert cet attrait de sa personne, il n'hésite pas à s'en servir dès que nécessaire. Le musicien a pesté à plusieurs reprises sur le côté totalement déloyal d'une telle méthode, sans pour autant avoir encore trouvé comment s'en soustraire.
Et une nouvelle fois, à part rire aux éclats, jusqu'à en manquer d'oxygène et avoir les larmes aux yeux, le jeune homme ne sait quoi faire d'autre qu'abdiquer.
« - Kat...katchan arrête ! Arrête c'est bon ! T'as gagné !
- Ah j'aime mieux ça. »
Pourtant, le blond s'amuse encore quelques instants, avant qu'Izuku ne soit obligé de lui attraper lui-même les mains, afin qu'il cesse son manège. Il reprend difficilement son souffle, le sentant chaotique après tous ces efforts, et ne cracherait pas contre un immense verre d'eau.
Toujours en souriant, il redresse vaguement la tête, et se heurte à un Katsuki bien plus près de lui que ce qu'il avait imaginé. Le jeune homme commence à se demander si le féru de livre à conscience de sa fâcheuse tendance à faire preuve d'une telle proximité entre eux. Mais celui-ci semble à mille lieux de là, à le fixer intensément sans vraiment parvenir à se détacher de lui.
« - Deku ? Tu...tu vas bien ?
- Ouais...ouais Katchan. Tout va bien... »
Il se sent bizarrement intimidé, et dépourvu de toute sa confiance en lui tout à coup. La voix de Katsuki est plus faible et plus rauque, mais parcourue d'un certain tremblement tout de même. Cela lui arrache quelques frissons étranges, et provoque cette once de chaleur au creux de son sternum.
Il se connaît assez pour savoir que si son colocataire continue de l'observer de la sorte, avec ses orbes rouges intenses, ses joues vont devenir totalement cramoisie. Et cette constatation le rend soudainement perplexe, tandis que dans son esprit se bousculent un millier d'idées en tout genre, dans une cohue immense. D'une telle sorte, qu'il n'est pas capable d'en remettre une seule à l'endroit, afin d'en saisir le sens.
C'est un brouhaha sans fin, qui n'a aucune logique notable, et qui menace de lui donner une migraine affreuse en tout juste quelques minutes.
« - Izu' ? Kat's ? Vous êtes encore vivants ?
- On arrive Eiji ! Hurle Katsuki, sortant soudainement de sa léthargie. Tu viens Deku ? »
Izuku hoche la tête, incapable de répondre autrement. Son corps ne semble plus réellement répondre à ses ordres, et il sent sa langue être toute pâteuse. Il en fait pourtant abstraction, autant que possible du moins, et attrape les deux mains que lui tend le blond afin de l'aider à se remettre debout.
Ensemble ils se mettent en route vers la petite fête improvisée qui bat encore son plein, avec des invités qui n'ont pas vraiment relevé leur absence finalement.
Le musicien se dirige d'instinct vers son meilleur ami, qui est assis sur l'un des gros coussins de jardin sortis pour l'occasion. Shoto sourit discrètement en le voyant arriver vers lui, et lui tend la serviette de bain qu'il a été récupérer pour lui avant cette course-poursuite.
« - Merci Sho'.
- T'as de l'herbe partout dans le dos Izuku, rajoute Todoroki sur un ton amusé.
- Arh, bordel Katchan. »
Il enlève les quelques brins récalcitrants qui paraissant apprécier sa présence, et se laisse tomber de toute sa hauteur sur le siège d'à côté, s'y affalant sans grande élégance. Il souffle un peu, et vient cacher son visage dans son bras gauche qu'il repli sur lui.
Shoto hausse un sourcil, connaissant assez son ami pour savoir que quelque chose se passe dans son esprit. Le jeune homme tourne juste la tête sur la droite, de manière à observer quelques seconde son compagnon, qui comprend sa demande silencieuse. Hanta lui rend son sourire en faisant un petit geste pour signifier qu'il a saisit, et l'embrasse sur la tempe, avant de se lever pour leur laisser un peu d'intimité.
« - T'étais pas obligé de virer ton mec pour qu'on cause tu sais Sho'. »
Le dénommé sursaute, ne s'attendant pas à ce qu'Izuku ai pu voir sa petite comédie. Puis, il se contente simplement de hausser les épaules, en prenant une gorgée de son cocktail préparé par Mina. La jeune femme s'est improvisée barmaid et ne décolle pas du bar, pour le plus grand bonheur de Kaminari, qui commence à être très joyeux.
« - Hanta sait qu'on aime bien discuter seul à seul parfois toi et moi. Ça lui pose aucun problème. Tout comme je lui laisse plus d'espace quand Mina a besoin de lui.
- Mais qu'est-ce qui te fait croire que j'en ai besoin là tout de suite ?
- Ta tête ? »
Izuku se redresse, de manière à pouvoir regarder Shoto dans les yeux. Il se mordille un peu la lèvre, sans trop savoir vraiment quoi dire. Il est juste un peu perturbé par ce qui vient de se produire après tout, rien de plus, rien de moins.
Et ce n'est pas la première fois que se genre de sensation se dessine, là quelque part dans son corps, son crâne, ou bien tout ça à la fois. C'est même assez récurrent quand il y songe. Peut-être juste à cause de ces limites qu'ils ne s'imposent pas tous les trois ?
C'est vrai, ils se laissent vivre sans trop se poser de question quand à la suite des évènements. Izuku ne sait même pas quand il sera amené à partir d'ici, ni même s'il en a réellement envie finalement.
C'est chez lui après tout...
Ses pensées sont immédiatement interrompues par une bouteille qui apparaît juste devant son nez, s'agitant tel un présent descendu des cieux pour le désaltérer.
« - Un p'tit cadeau ?
- Pfff t'es con Denki.
- Ouais, mais un con que t'aime bien. La preuve, je te ramène même à boire ! »
Le musicien pouffe un peu et attrape la bière fraîche, dont il s'empresse de boire quelques gorgées, après avoir remercié Kaminari qui a prit place à leur côté.
Shoto et Izuku ne relèvent pas cette intrusion, qu'ils ne vivent absolument pas comme tel. Denki et eux forment un genre de trio, qui s'entend à merveille. En plus d'avoir été d'un soutient incroyable lors de sa séparation avec Kai, c'est grâce à lui qu'il s'est retrouvé à emménager dans cet endroit.
Le jeune homme n'a aucune difficulté à se confier à ces deux-là, qui se sont toujours avérés d'excellent conseils dès que cela se montrait nécessaire.
« - Alors Izuku ? Comment ça va ? T'as l'air plutôt bien intégré parmi ces deux là ?
- Oui, on s'entend bien. Enfin tous les quatre, oublie pas le chien, ça a son importance.
- On risque pas de l'oublier, elle essayait de piquer des brochettes sur le barbecue pendant que Katsuki tentait d'avoir ta peau. »
Et, comme si Kumo avait conscience qu'il était question d'elle, la demoiselle s'approche toute guillerette, et se pose sur le jeune homme à la chevelure ondulante en quémandant de l'amour. Celui-ci ne se fait pas prier, s'installant de manière à ce que la squatteuse soit confortable, et qu'il puisse la couvrir de câlins.
Il sourit doucement, pendant que sa main se perd dans le poil duveteux de l'animal, qui en couinerait presque de bien-être.
« - T'es pas possible Denki. Mais sinon ça va pas trop mal. Et...ouais ça va avec les garçons.
- T'as pas l'air sûr de toi quand tu dis ça ?
- Quoi ? Oh mais bien sûr que si ! »
Il s'arrête de parler quelques instants, et se met à chercher le duo du regard. Katsuki est debout devant le barbecue, rayonnant, avec un bras passé autour des hanches d'Eijiro. Ses prunelles se perdent face à cette vision, qui invoque une nouvelle fois ce brasier dans son thorax, et cette impression de sérénité ultime qu'il a tant apprécié jusqu'ici.
Le libraire fini par poser les yeux sur lui, laissant leurs iris s'ancrer en un lien surprenant. Le musicien se retrouve totalement déstabilisé, pendant que les joues du blond se teintent subtilement, avant qu'ils ne détournent mutuellement le regard.
« - En fait ça va même carrément trop bien.
- Tu sais Izu, on a sérieusement envie de se réjouir pour toi, lâche Shoto.
- Mais dis de cette manière, on a vraiment l'impression que c'est un giga problème.
- J'crois que s'en est un peu un quelque part. J'me sens à ma place pour la première fois depuis très longtemps les gars. »
Denki fronce les sourcils, totalement perdu devant sa réflexion. Todoroki, quand à lui, semble avoir comprit où veut en venir le garçon et se penche vers lui, d'un air totalement bienveillant.
Il lui frictionne gentiment l'avant-bras gauche, tandis que Kumo observe sa gestuelle attentivement, comme si elle prenait des notes pour la prochaine fois où elle devrait venir en aide au jeune homme.
« - T'as largement mérité ce répit tu sais.
- Je sais, j'en ai conscience Sho'. Et je suis tellement content d'avoir pu trouver un endroit qui m'a accueillit, et des personnes si compréhensives pour me soutenir.
- Et maintenant t'appréhende le moment où tu vas devoir partir, c'est ça ? » Questionne Kaminari.
Izuku baisse les yeux en se bouffant les lèvres, honteux de réagir de la sorte. Il se sent comme un gamin qui en réclame toujours plus, et n'est absolument pas capable de se contenter de ce qu'il a pu avoir. Et, rien que d'y penser, quelques larmes viennent perler au bord de son regard sans qu'il ne puisse y faire quoi que ce soit.
Ce côté de sa personnalité l'a toujours vraiment excédé. Sans doute parce que son ex en a énormément joué par le passé, se servant éhontément de sa culpabilité pour obtenir ce qu'il voulait de lui, sans avoir réellement à insister. Depuis, Izuku perçoit sa sensibilité comme un poids ultime, qui ne lui a apporté que des ennuis énorme. C'est un aspect dont il se débarrasserait volontiers, si quelqu'un se présentait à lui avec une baguette magique, ou la possibilité d'exaucer l'un de ses souhaits.
« - Ils t'ont demandé de partir les garçons ?
- Non, au contraire même. Eiji m'a dit que j'étais le bienvenu autant que nécessaire, et Katchan a vaguement mentionné qu'il allait m'enchaîner à mon lit si j'essayais de mettre un pied dehors. »
Cette petite horde de bons souvenirs parvient à lui arracher un petit gloussement, passant au-dessus de ce sanglot qui n'était qu'un intrus. Comment pourrait-il réagir autrement, en se remémorant la gentillesse d'Eijiro à son égard, lors de cette conversation dans cette voiture ? Et puis la réaction plus brut du libraire, qui a braillé dans la cuisine que c'était une idée saugrenue, et qu'il ne voulait même pas l'envisager.
Izuku doit bien avouer que cette perspective le comble en quelque sortes. Il apprécie vivre ici, évoluer entre ces murs, avec ces deux hommes qui prennent à ce point soin de lui. Sans oublier Kumo, qui ronfle actuellement sur lui, très délicatement telle la princesse qu'elle est.
Comment peut-il seulement se passer de ce qu'il vient de construire ?
« - Ne t'affole pas alors.
- Shoto a raison. Pense pas à tout ça, et prend le temps de te reconstruire avant d'envisager quoi que ce soit d'autre. Tu es là à paniquer pour une situation qui n'arrivera pas de sitôt. Et les connaissant, ils te laisseront pas sans nouvelle. Vous avez construit une putain d'amitié ! D'accord mon pote ?
- D'accord mon pote. »
Izuku approuve gentiment, tout en tapant doucement son poing contre celui que lui présente Denki. Il est comme ça ce garçon, à prendre les choses du bon côté et essayer de leur montrer. Souvent trop motivé, et d'une énergie débordante.
Mais c'est appréciable d'avoir des gens ainsi autour de soit parfois, surtout quand le moral ne suis pas forcément la cadence.
« - Bon, je reviens les gars. Je vais essayer de piquer un truc à manger avant que tout disparaisse. »
Avant que quiconque n'ai eu le temps de lui répondre, Kaminari s'est déjà levé de son assise, déterminé à aller se procurer de quoi se rassasier. Shoto fais un petit mouvement moqueur de la tête, tandis que son visage se pare d'un sourire en coin.
« - Je comprend que tu ne veuille pas partir d'ici.
- Ah bon ?
- Oui Izuku. Tu rayonne depuis que tu es là. Avec eux les choses apparaissent différemment.
- De quoi tu parle ?
- J'en sais rien. Après tout, je ne sais pas ce qui peu se passer lorsque les portes sont closes Izu. Et je ne juge absolument pas ce qui pourrait potentiellement se produire. Mais je te trouve différent, et eux aussi. Cet équilibre qui a l'air de se dessiner entre vous trois, c'est pas anodin je trouve. »
Izuku hausse un sourcil, sincèrement perdu devant cette conversation. Il n'est pas sûr de saisir où veut en venir son meilleur ami, ni même ce qu'il sous-entend ici.
« - J'suis pas sûr de...
- De comprendre ce que je veux dire ? Je m'en doute. Et je dis pas non plus qu'il y a quelque chose à comprendre Izu'. Je te dis juste ce que je constate. On t'as vu plus bas que terre, traîné dans la boue par un enfoiré qui t'as usé jusqu'à la corde. T'étais déconnecté de toi-même, on te reconnaissait presque plus.
- Je...Je me suis pas rendu compte que c'en était à ce point je crois.
- On a une vision autre de l'extérieur. Toi tu dois le ressentir un peu autrement. Mais nous on te retrouve comme tu étais avant. Enfin surtout moi, Denki n'a pas eu l'occasion de te connaître avant ta relation. Je suis réellement heureux de revoir mon meilleur ami rire, sourire, et irradier de cette façon. Retrouver ce mordant, cette joie, et ce qui fait que tu es toi... Ouais Izu. Tu rayonne ! »
Le musicien ne sait quoi répondre devant une telle tirade. Certes, il avait déjà conscience de l'influence positive de ce duo sur sa personne. Mais il n'imaginait pas la portée de tout ceci, et la place que cela prenait dans son existence.
Son esprit emmagasine la totalité des mots qui viennent d'être prononcés, ainsi que l'expression ravie de son ami de toujours, qui l'a toujours encouragé dans ses choix de vie. S'il n'était pas coincé sur son fauteuil, il se serait probablement levé pour le serrer contre lui, bien trop ravi de cette présence précieuse auprès de lui.
Cependant, ils sont presque immédiatement interrompus par un invité surprise, qui se joint à la conversation. En effet, à sa droite apparaît Eijiro, qui paraît soudainement très timide contrairement à d'habitude.
« - Qu'est-ce qui t'arrive Eiji ?
- Y a personne qui osait demander, c'est tombé sur moi.
- De quoi tu parle ?
- Tu nous jouerais un petit morceau ? »
Dans sa main se trouve l'étui à guitare du garçon, un petit bijou qu'il a acheté avec ses toutes premières économies, et qu'il est fier d'avoir sauvé dans son parcours de vie. Radieux, Izuku accepte silencieusement en se saisissant de l'instrument.
Kumo est gentiment descendue de son siège confortable, elle aussi trop heureuse d'assister à ce petit concert improvisé. Le couple a déjà remarqué cette tendance qu'elle a, de s'asseoir à côté du jeune homme lorsqu'il joue ou chante. Ce sont des instants qui la rende sereine, tout comme eux finalement.
Izuku effectue quelques petits ajustement, tout en réfléchissant au titre qu'il va interpréter.
Autour de lui commence à s'attrouper le petit groupe. Shoto est rejoint par Hanta, qui reprend sa position initiale avant son départ, attirant son compagnon contre lui. Celui-ci ne se fait pas prier et se love dans son étreinte.
Mina et Denki s'asseyent sur le banc en bois, juste face à lui. Pendant ce temps, Katsuki s'installe sur la droite d'Izuku, tandis qu'Eijiro ne se gêne pas pour se blottir sur ses genoux, en passant ses bras autour des épaules du blond.
Le jeune homme pourrait se sentir gêné devant un tel public, mais ce n'est jamais réellement le cas. Il est toujours parcouru d'une vibration particulière lors de ces instant. Celle qui lui rappelle pourquoi il s'est raccroché corps et âme à cet univers, dont jamais il ne saurait se lasser.
Ainsi, se laissant porter par les évènements, ses doigts se mettent à bouger instinctivement. Grattant les cordes à la perfection, sans même laisser échapper une fausse note. Il se laisse entraîner dans cette petite balade, qui le met en joie, pendant que sa voix commence à se mêler à l'instrument.
Son ton rauque et délicat à la fois, fait vibrer les esprits. Tout le monde, sans exception, se laisse transcender par ce moment incroyable, d'une beauté inégalable.
Eijiro ne peut détacher son attention de ce musicien hors paire, tout en resserrant sa prise autour de Katsuki. Celui-ci n'y prête pas attention, également trop obnubilé par ce spectacle plaisant, qui semble le toucher un peu trop.
Au bout de quelques secondes, les prunelles d'Izuku se joigne à la partie. Ils partagent tous les trois un contact brûlant et puissant, encore plus renversant que cette musique. Quelque chose en ressort, une toute autre complainte, qui les atteint chacun.
La mélodie de trois cœurs, qui battent à l'unisson.
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